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Entre les remous d'un Grand Prix qui reste en traversde la gorge de certains et les incertitudes d'une reprise horlogère à laquelle personne ne croit plus vraiment, l'actualité des montres hésite, bégaye et tourne en rond.

Dans son tour d'horizon pour le Quotidien des Montres, LA VIGIE DU LUNDI VOUS SIGNALE...

1)
••• UN COUP D’ŒIL INDISPENSABLE SUR L’AGENDA HORLOGER DE LA SEMAINE...
Quatorze rendez-vous horlogers internationaux, avec deux temps forts : l’hommage de la communauté horlogère à Gino Macaluso (La Chaux-de-Fonds, 23 novembre) et le salon parisien Belles Montres, qui ouvrira ses portes le 26 novembre (page hebdomadaire de Business Montres, en ligne le 19 novembre)...


2)
••• L’HABITUELLE SÉANCE DE RATTRAPAGE POUR LES « EXCLUSIVITÉS » RÉCENTES DE BUSINESS MONTRES...
Une sélection (courte) de dix informations traitées par votre Quotidien des Montres en primeur, en exclusivité ou en toute indépendance au cours de la semaine passée, de la pré-publication de la liste des gagnants du Grand Prix d’Horlogerie au premier Guide de l’acheteur dans les salles d’enchères genevoises (Business Montres du 21 novembre)...


3)
••• LES RÉFLEXIONS DE LA TÉLÉ SUISSE SUR LE TRIOMPHE DES NON-SUISSES AU GPHG...
Pour ce dixième anniversaire du Grand Prix d’Horlogerie, la TSR avait fait le déplacement au Grand Théâtre, pour s’y émerveiller, le temps d’un reportage vidéo (02:10) sur les danseuses déshabillées, les paillettes « façon Festival de Cannes » et les victoires de multiples marques non-suisses : le couple franco-britannique Robert Greubel et Stephen Forsey rafle ainsi l’Aiguille d’Or (en succédant au lauréat 2009, l’Allemand Walter Lange), le Japonais Seiko ou le Français Van Cleef & Arpels. On aurait pu y ajouter le Marseillais François-Paul Journe (même si la marque FP Journe est genevoise), la germanité de Caroline et Karl-Friedrich Scheufele chez Chopard ou la francitude (très chaux-de-fonnière, cependant) de TAG Heuer. Finalement, les seuls à sauver l’honneur purement genevois était Laurent Ferrier, MB&F et Vacheron Constantin...


4)
••• LES NOUVELLES PROPOSITIONS RÉELLEMENT HORLOGÈRES AUTOUR DU iPOD NANO D’APPLE...
On sort des premiers bracelets-containers en plastique ou en silicone pour passer aux « vrais » boîtiers qui donnent au iPod une allure d’objet mécanique avancé. Une des plus intéressantes propositions est le système TikTok et LunaTik du studio Minimal (Chicago, Etats-Unis) créé par le designer Scott Wilson, qui a déjà quelques montres à son actif (notamment pour Nike). Son concept TikTok (dont LunaTik est la version évoluée : voir les vidéos sur le lien ci-contre) vise à transformer le iPod Nano en montre digne de ce nom, logée dans un container-sandwich et dotée d’un bracelet classique. Au final, on ne reconnaît plus le iPod Nano, mais il conserve toutes ses fonctionnalités : ce concept est probablement l’objet horloger le plus mutant de ces dernières années. C’est le « chaînon manquant » par excellence entre l’électronique high-tech nomade et le style horloger traditionnel...
• Le meilleur pour la fin et la confirmation de la tendance au « financement coopératif » dont parlait récemment Business Montres (19 octobre) : Scott Wilson a réussi à lever 230 000 dollars de préfinancement pour son concept, à partir du site Kickstarter. Et en moins de 72 heures, pour des objets qui devraient être vendus 35 dollars (TikTok) et 70 dollars (LunaTik) dans les Apple Stores...


5)
••• LE BILAN D’ÉTAPE POSITIF DES JOURNÉES DE LA MÉTROPOLE HORLOGÈRE 2010...
Manifestement, le public répond quand on le sollicite à propos d’horlogerie : encore faut-il répondre à ses demandes ! C’est le premier bilan, « but de décoffrage », qu’on peut tirer de la deuxième édition des Journées de la métropole horlogère 2010, terminées ce week-end. Franc succès pour l’exposition sur le « renouveau horloger », qui a rassemblé près de 1 500 personnes à la Watch Gallery éphémère de La Chaux-de-Fonds (Business Montres du 4 novembre, info n° 1). Autre bon point : la motivation des marques qui avaient choisi de soutenir les JMH. En revanche, faiblesse des conférences organisées en soirée : alors qu’Internet a déjà remplacé la télévision, qui se soucie encore d’un média aussi archaïque que la conférence savante ? Il faut aux nouveaux publics de la montre du spectacle, de la participation et des thèmes mobilisateurs : c’est ce qui explique qu’on se soit bousculé au-delà de toute attente aux Ateliers d’initiation à l’horlogerie, dont le public est venu de toute la Suisse...
• DES RÉSULTATS ASSEZ ENCOURAGEANTS pour inciter à la reconduite de l’expérience en 2011, après une étape de transition 2010 effectuée avec prudence après les cafouillages de 2009. La feuille de route est relativement simple : un programme attractif, facile à vivre (agenda, horaire, accueil), capable de ratisser large dans un rayon de 200 km autour de La Chaux-de-Fonds (deux à trois heures de voiture grand maximum) et au-delà des aficionados de stricte observance. Ce qui passe par un calendrier mieux rythmé, des expositions plus glamour et plus génératrices d’émotions, mais aussi par des animations plus excitantes (conférences, ateliers, visites, etc.) capables d’ouvrir les JMH à des opérateurs comme à des spectateurs internationaux. Sans oublier cet ingrédient indispensable qu’est le budget de communication à la hauteur des ambitions de l’organisation...


6)
••• LE GRAND RETOUR DES « MONTRES DE CLUB » DANS LE PAYSAGE HORLOGER...
C’est devenu un phénomène horloger qui contamine progressivement toute l’offre : la tendance n’est pas nouvelle dans l’histoire des montres et elle correspond au phénomène ancien des « souscriptions » chères à Breguet, muées en éditions privées pour des groupes d’amis au XXe siècle. On n’en parlait plus trop, hormis pour les séries spéciales « boutique » (voir notre information sur la Richard Mille RM 027 OC Concept), mais Internet a relancé un phénomène qui prend de l’ampleur : on passe des « montres de forum » – lancées par un groupe d’amateur – aux montres des clubs horlogers, comme le coffret Chopard réalisé pour le cercle d’origine espagnole Cronotempvs (très fermé, accès réservé). La montre L.U.C. Tech Twist CronotempVs I (remerciements à Kronosblog) est une superbe reformulation de la Tech Twist déjà pas trop classique, avec un style plus sportif (noir, évidemment), présentée avec un stylo et des boutons de manchette (série limitée à 20 pièces)...


7)
••• LE SUJET DE MÉDITATION N° 1 POUR LES STRATÈGES HORLOGERS...
Les mariages princiers programmés pour 2011 (Londres et Monaco) vont-ils améliorer l’ordinaire des marques suisses ? Les deux mariages – celui du prince Albert II de Monaco et celui du prince William d’Angleterre – font bénéficier d’une couverture médiatique qui se comptera en milliards de téléspectateurs et en milliards de lecteurs. Chacun de ces mariages est une double occasion de faire porter la montre d’une marque (une pour monsieur, une pour madame), avec les retombées dans la presse qu’on imagine. Ensuite, il peut y avoir les cadeaux commémoratifs offerts aux invités officiels de chaque mariage : de même que les chefs d’Etat ou les participants reçoivent des montres à l’occasion de certains événements internationaux, on peut imaginer un cadeau horloger dédié par les mariés à leurs parents et à leurs proches de la Royal International Society.
• On peut enfin lancer des séries limitées Royal Wedding (Windsor ou Grimaldi) pour fêter les mariés ou rendre hommage à leurs royales familles : la proposition garde tout son sens, qu’on imagine une collection spéciale de Swatch ou de Cartier – voire même une RJ-Romain Jerome inscrite dans la logique des moments forts de l’actualité contemporaine...


8)
••• LE COUP DE BLUES DE LA HUBLOT CLASSIC FUSION POUR LA NOUVELLE COLLECTION VENDÔME...
L’événement parisien du début janvier sera créé par l’installation officielle de Hublot place Vendôme. Jean-Claude Biver y présentera sa « collection Vendôme », une série de montres exclusives réservées à la boutique Vendôme, aux boutiques Hublot dans le monde et à une sélection très courte de détaillants internationaux. On voit ainsi se dessiner, en parallèle aux séries limitées thématiques (clubs de sport, événements sportifs, champions, grandes causes, etc.) et aux séries exclusives pour certains points de vente, une nouvelle ligne d’« éditions diplomatiques » uniquement travaillées par les « ambassadeurs » de la marque
• PREMIÈRE IMAGE de ce qui sera la base de la future « collection Vendôme » chez Hublot (ci-dessus : encore un coup des paparazzi de Business Montres !) : une Classic Fusion All Black Blue, en 45 mm de céramique microbillée, insert en résine bleue, comme les index en appliques bleues et les aiguilles microbillées en bleu, sans oublier le bracelet alligator bleu/caoutchouc noir. Soit un habile mariage du noir et du bleu, qui sera décliné sur d’autres modèles (notamment un chrono automatique à rattrapante par monopoussoir co-axial)...


9)
••• LE REMERCIEMENT COLLECTIF POUR VOS RÉACTIONS AUX ARTICLES SUR LE GRAND PRIX DE GENÈVE...
Jamais un article de Business Montres n’avait suscité autant de réactions et de commentaires (mails et SMS) que ces reportages (# 1 et # 2) sur le dixième Grand Prix de Genève. Y compris de la part d’inconnus, de lecteurs très occasionnels ou de « confrères »... Mobilisée sur place ou spectatrice vidéo, la communauté horlogère était au-delà de l’émotion – et sans doute aux limites du traumatisme – après cette édition plus riche que jamais en divertissements, mais aussi en travestissements de ce qu’aurait dû être un GPHG 2010 intègre et incontestable...
• Un choc émotionnel qui va certainement laisser des traces dans les comportements. Plusieurs marques « piliers » du GPHG ont déjà virtuellement claqué la porte. La diffusion vidéo en direct – bonne initiative, mais arme à double tranchant – a dévoilé aux absents la distorsion qui pouvait exister entre les discours lénifiants et la réalité des faits : les communiqués de presse grandiloquents n’en deviennent que plus grotesques quand on les rapporte aux images accessibles à tous. Du coup, c’est presque Business Montres qu’on taxe de complaisance excessive dans sa manière (mesurée) de rendre compte de la manifestation. Ce dévoilement public est un effet pervers totalement imprévu de la logique 2.0, alors qu’on se contentait jusqu’ici de repousser la poussière sous le tapis pour se cacher la vérité...
• Gros impact sur la considération et le respect qu’on porte à un événement horloger qui devrait être fédérateur, mais dont le groupe Edipresse (qui en est propriétaire) a fait un diviseur, puisqu’il exclut de facto de son champ d’opération 80 % des 20 premières marques suisses et 90 % des suivantes. Ce qui prouve à la fois l’invalidité de son concept actuel, l’illégitimité des prix distribués et – disons-le franchement – la nullité de son opérateur, qui réussit même à être déficitaire sur une manifestation jusqu’ici profitable. On a les key account managers qu’on mérite...
• Comme François-Paul Journe a choisi de l’annoncer sur scène, avec beaucoup plus de finesse stratégique qu’on ne le supposerait [la ré-écoute, à froid, de son intervention est très instructive], il y a des changements dans l’air. La mise en place d’une fondation – initiative inutile et mal pensée si cette fondation reste liée d’une façon ou d’autre au groupe Edipresse – peut entraîner de grandes (r)évolutions, pour les marques qui s’impliqueraient de nouveau dans le Prix comme pour la réputation et la notoriété d’un GPHG qui devrait porter toutes les ambitions de toute la Suisse horlogère – et non celles d’un égo managérial qui a suffisamment fait la preuve de sa vacuité...


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••• LE BOUQUET DES INFORMATIONS INTÉRESSANTES DONT IL FAUT AU MOINS AVOIR ENTENDU PARLER...

••• Le phénomène bling-bling n’a pas dit son dernier mot : la preuve en était fournie ce week-end au cinquième salon autrichien « Luxury, please » organisé à la Hofburg de Vienne (l’ancien palais impérial). Beaucoup de marques exposantes, mais sans doute moins d’horlogers que les autres années : Chopard était le principal partenaire, avec Breitling, Bucherer et Parmigiani, mais beaucoup d’autres marques de montres figurent dans la galerie « Best of brands » du salon (Bell & Ross, Blancpain, Bvlgari, Glashütte Original, Graham, Hublot, IWC, Jaeger-LeCoultre, Montblanc, Omega, Rolex ou TAG Heuer). Ambiance dans une vidéo de FashionTV...

••• Bon teasing pré-SIHH pour Vacheron Constantin, qui a réussi le lancement numérique de sa Quai de l’Île calendrier annuel, officiellement présentée en janvier...

••• Géniale publicité horlogère (01:01 mn) pour la marque new-yorkaise Nooka, spécialiste des montres ultra-design, qui réussit à vendre à vendre en quelques images New York, la couleur de ses montres, leurs fonctionnalités (la ponctualité, le bracelet/ceinture comprise) et le style de vie qui va avec (cadre urbain, ambiance sexy, musique Turn the Night On de Tiga)...

••• Les « charbonneurs » ne respectent plus rien : spécialiste des icônes noircies et customisées (Rolex, TAG Heuer, Tudor, Patek Philippe), le département montres de Bamford s’attaque maintenant à la Royal Oak d’Audemars Piguet...

••• Il est assez rare qu’on baptise une marque alimentaire à partir d’une marque de montre : c’est pourtant le cas du riz HMT, très célèbre en Inde et dont le nom dérive de la montre HMT (la marque horlogère locale Hindustan Machine Tools) dont le riziculteur Dadaji Khograbade, considéré par le magazine Forbes comme le plus influent des fermiers indiens, était fou ! (source : The Economic Times, Inde)...

••• L’explication « scientifique » de l’addition des femmes aux achats d’impulsion : une pure affaire de syndrome pré-menstruel, les périodes d’achats irrépressibles et de consommations convulsives correspondant à des dates précises de leur cycle hormonal. C’est la découverte d’une équipe de psychologues anglais de l’université du Hertfordshire (« Women’s spending behaviour is menstrual-cycle sensitive », article de Personality and Individual Differences, janvier 2011)...

••• La furie de la réédition vintage déferle : on en est maintenant à relancer les montres « militaire » des années 1970, comme cette W10 Mil-Spec automatique qui reprend les standards des montres de l’armée britannique (marquages réglementaires compris). Un style militaire ultra-tendance sur bracelet OTAN...

••• Un horloger de la vallée de Joux dont on devrait parler davantage : Bernhard Zwinz a ouvert son atelier de haute horlogerie [on parle de « vraie » horlogerie] à L’Orient, où il vit sa passion avec une modestie dont on a perdu l’habitude dans ce métier. Sa collection de vieux outils dit son attachement aux beaux-arts traditionnels de la mécanique du temps (à découvrir sur la page AHCI de PuristsPro)...

••• Excellent, le coup du diamant qu’on prête, avec un vrai-faux collier ! Comme chacun sait, Harry Winston est le propriétaire du diamant Hope (c’est le plus gros diamant du monde, assuré pour 250 millions de dollars : il avait été volé à la Couronne de France sous la Révolution française et on dit qu’il a porté malheur à Marie-Antoinette). C’est l’objet d’art le plus « visité » du monde après La Joconde du musée du Louvre. La bonne idée était de prêter le Hope pour une exposition à la Smithsonian Institution de Washington, en créant, pour cette occasion, un superbe collier-ruban de platine et de diamants baguette. Un « gros coup » médiatique pour ses retombées, alors qu’il ne coûte quasiment rien à la marque, qui attendra que le Hope regagne son coffre-fort, dans un an, pour mettre en vente le collier, mais avec une autre pierre précieuse : ce sera un nouveau « gros coup » pour Harry Winston et son nouveau président, Frédéric de Narp (même si la revente du collier se fera au profit de la Smithsonian Institution)...

••• Confirmation du caractère très horloger du futur film d’animation dont on parlera le plus en fin d’année : Le Petit Prince (celui d’Antoine de Saint-Exupéry, entre manga et Harry Potter) se promène dans les étoiles, veut changer le monde et jouer avec le temps. La bande-annonce (01:42 mn) confirme qu’il y sera beaucoup question du « grand horloger » et de cadrans de montres (jolie image à la minute 01:00)...