|
On en rirait si ce n’était pas aussi désastreux pour l'image de toute l’horlogerie suisse !
Le cadeau officiel du Grand Prix de Genève était une montre de poche « érotique »... Made in China !
On croit rêver...
Simple question : y a-t-il encore un pilote dans l’avion Edipresse, groupe propriétaire du GPHG ?
••• LE GAG SUBLIME DE LA MONTRE « MADE IN CHINA »
OFFICIELLEMENT OFFERTE AUX JURÉS DU GRAND PRIX DE GENÈVE...
Vous avez bien lu ! Pour le dixième Grand Prix d’Horlogerie de Genève, normalement axé sur la défense et la promotion du Swiss Made horloger, le groupe Edipresse a remercié les membres du jury en leur offrant une montre de poche érotique... Made in China ! Un objet sans doute achetée à un prix ridicule, au vu de la pauvreté de la réalisation et de la proposition artistique : une « animation due au talent de l’artiste genevois Alain Babel », nous précise la notice jointe au cadeau. Comprenez par là qu'il s'agit d'une sorte de cadran dont l’« automate » gigotant n’est autre que le contenu de la braguette d’un monsieur qui n’a cependant pas de pantalon. Vulgairissime, mais tous les (dé)goûts sont apparement dans la nature d'Edipresse (image ci-dessus : les traditions de l’horlogerie genevoise ont bien changé !). Les amateurs de ce genre de pièces apprécieront de savoir qu’elle émane de la société CuckooWatch (56, avenue Eugène-Pittard 1206 Genève)...
••• LA CONSTERNATION face à ce cadeau scandaleux ne relève pas ici d’un quelconque réflexe d’« ordre moral » [encore que...], mais du constat de la fantastique imbécillité du propriétaire du prix (Edipresse), qui a pris la décision d’acheter une « montre » aussi navrante, alors qu’il prétend manoeuvrer dans un univers du luxe totalement conditionné par les affects, les images et les émotions. Quel incroyable manque de lucidité pour ce qui concerne l’image du GPHG et quel mépris pour les milliers d’emplois suisses ainsi délégitimés par ceux-là même qu’on croyait chargés de leur défense. Les jurés asiatiques ont failli mourir de rire en découvrant ce cadeau...
••• TOUS CEUX QUI ASSISTAIENT à la cérémonie du GPHG ont encore en tête les déclarations des responsables politiques genevois (le socialiste Manuel Tornare aussi bien que le démocrate-chrétien Pierre-François Unger) qui vantaient – sans bien connaître le dossier, il est vrai, mais avec un bel enthousiasme « patriotique » – la défense des entreprises genevoises, des emplois locaux, des créateurs et des artisans cantonaux. Défense dont ils créditaient imprudemment ce Grand Prix, qui bénéficie du soutien officiel des autorités de Genève. On rôde ici aux frontières de l’escroquerie politique et à la limite du scandale sociéto-économique – faut-il rappeler que ce Grand Prix est organisé avec les moyens et les ressources de la ville de Genève ?
••• D’OÙ UNE PREMIÈRE QUESTION, dénuée de toute naïveté et désillusionnée quant à la réponse : Y a-t-il un pilote dans l’avion ? Avec quelques questions connexes, elles aussi dépourvues de la moindre naïveté, mais qui mériteraient un vrai débat au sein de la communauté horlogère, engagée à son corps défendant dans un dossier si peu défendable, alors même qu'elle a un besoin vital d'un Grand Prix de référence...
• Quelqu’un a-t-il encore conscience, chez Edipresse, de la gravité de la situation ?
• Quelqu’un réalise-t-il l’impact négatif de ce dixième Grand Prix de Genève [voir nos articles précédents] ?
• Quelqu’un comprend-il que le fait d’avoir diffusé en vidéo sur Internet la totalité de ce Grand Prix a permis au plus grand nombre – ceux qui n’étaient pas là – de vérifier à quel point le roi était nu, l'exécution douteuse et la gestion foireuse dans tous les sens du terme [un mot très vulgaire, mais l'adjectif convient parfaitement à toute cette affaire] ?
• Le manager foireux assumera-t-il la responsabilité de ce ridicule « cadeau » Made in China offert aux membres du jury ?
• Quelqu’un réalise-t-il l’urgence qu’il y aurait à nettoyer au plus vite et au plus haut niveau les écuries d’Augias d’un management éditorial qui vérifie le principe de Peter en détruisant de la valeur au lieu de générer des profits ?
••• À CE NIVEAU PROBLÉMATIQUE d’incompétence managériale et de gaspillages financiers, on demeure effondré ! Business Montres n’aura donc pas la cruauté de raconter ici un autre secret bien gardé du Grand Prix de Genève opéré par Edipresse : celui du plus précieux des trophées, celui de l’Aiguille d’Or...
••• REVIENS, JEAN-CLAUDE ; REVIENS, GABRIEL ! Revenez vite, MM. Pittard et Tortella ! Revenez vite, MM les fondateurs d'un Grand Prix qui n'a même pas eu le décence de citer votre nom le jour de son dixième anniversaire ! Revenez vite, vos successeurs sont devenus fous...
|