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Ce n’est pas tous les jours en joaillerie qu’on invente une nouvelle forme de taille de pierre qui n’est pas une sculpture et qui peut être reproduite à grande échelle. C’est ce qu’a réalisé le joaillier Guy Couture de Québec. Cette nouvelle forme a même été brevetée pour le Canada, les États-Unis et la France non seulement parce qu’il s’agissait de la première forme de taille représentant un être vivant, le papillon, mais aussi à cause de son apport technologique et à la gemmologie puisque cette taille permet 85 % de retour de luminosité.
En entrevue, M. Couture raconte qu’il cherchait une nouvelle forme de taille pour le passage de l’an 2000 et sortir des sentiers battus des formes géométriques caractérisant la taille des pierres précieuses et semi-précieuses. Il a mis deux ans pour arriver à reproduire la forme du papillon, reconnue comme nouveauté par la Gemmology Institute of America.
L’invention a donné naissance à l’entreprise Collection Papillon Gemme présidée par Stéphane Lavoie, qui a mis en marché cinq collections avec des bijoux pour les enfants, les mères et même les grands-mères. Les premiers bijoux et les premières créations de M. Couture ont été vendus dans les bijouteries Giffard, mais il fallait développer un concept pour la mise en marché des produits à des prix compétitifs.
La nouvelle compagnie a été incorporée en septembre 2005, mais la véritable mise en marché des produits de Collection Papillon Gemme a débuté à la fin de 2006 avec des présentoirs en forme de papillon correspondant à la taille des pierres. Aujourd’hui, les produits sont vendus dans plusieurs bijouteries à la grandeur du Canada, notamment chez La Baie en Ontario et dans l’Ouest canadien, dans une centaine de bijouteries au Québec, comme dans les centres commerciaux Laurier et Place Fleur de Lys et à la bijouterie Giffard de Beauport.
Si les pierres sont taillées à l’étranger à cause des coûts de production, la conception des bijoux et le sertissage se font entièrement à Québec. Pour sa récente commande de 40 000 pierres, il aurait fallu quatre ans à 10 employés pour réaliser le travail selon les méthodes traditionnelles alors que la robotisation permet de tout faire en trois mois.
Les bijoux de la collection pour enfant se vendent entre 36 $ et 50 $, ceux pour femmes autour de 100 $. Les produits haut de gamme se détaillent entre 120 $ et 350 $. Il y a une collection pour adolescente, et une cinquième collection nommée Lady fera son apparition chez les détaillants en août.
Selon MM. Couture et Lavoie, l’entreprise est l’une des rares au Canada à avoir un produit original fait au pays, car les autres bijoux avec pierre sont fabriqués à l’étranger avec des tailles de pierre traditionnelles. « Nous sommes l’une des rares compagnies canadiennes dans notre segment de marché à pouvoir faire une percée sur le marché international, ajoute M. Lavoie. Nous visions à faire toute notre production ici. La prochaine étape est l’entrée dans le marché des États-Unis. Nous sommes en discussions actuellement avec des compagnies de distribution et nous pourrions concrétiser nos plans prochainement. Nous sommes convaincus du potentiel de nos produits sur les marchés étrangers, ce qui devrait se traduire aussi par la création de plusieurs emplois. »
Pour 2008-2009, Collection Papillon Gemme songe au marché européen de même qu’à l’utilisation des diamants canadiens pour la production de bijoux selon la taille papillon.
Sur le site Web de la compagnie, www.bfly.ca, on peut voir les différentes collections et surtout l’animation dans la page d’accueil avec les reflets dans la pierre, qui, selon l’angle de réflexion, reproduisent le battement d’ailes du papillon.
Le Soleil |