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Cyrus (dit « Le Grand ») vivait il y a 2 500 ans : ses contemporains l’appréciaient pour son humanité.
Nos contemporains lui doivent un nouveau nom de marque, une nouvelle famille de complications et des montres plutôt originales, développées avecJean-François Mojon...
1)
••• UN « SAINT PATRON » QUI ÉTAIT
« POLITIQUEMENT CORRECT » IL Y A 2 500 ANS...
Ce qu’il y a de bien, avec les nouveaux créateurs de marques horlogères, c’est qu’ils sont légèrement plus sérieux que ceux des années zéro-zéro, qui n’avaient pas besoin de trop en faire sur un marché qui avalait à peu près tout les yeux fermés. La crise aidant, les dossiers des jeunes entrepreneurs sont plus solides, mieux construits et plus argumentés. On en déduira qu’ils iront plus loin – mais c’est la conjoncture, toujours capricieuse, qui en décidera. En tout cas, pour Cyrus, Laurent et Julien Lecamp – deux cousins – ont eu à cœur de cocher toutes les bonnes cases...
••• D’ABORD, LE NOM : Cyrus, en l’honneur du Grand Cyrus, Cyrus II, satrape achéménide et premier empereur perse, qui vivait à peu près cinq cents ans avant notre ère, c’est-à-dire il y a 2 500 ans. Conquérant de toute l’Asie centrale, il a notamment renvoyé à Jérusalem les Juifs qui étaient exilés à Babylone après la destruction de leur temple par Nabuchodonosor. Plutôt apprécié de ses contemporains, ce potentat semble n’avoir pas trop abusé de ses pouvoirs : on lui doit entre autres un « cylindre « d’argile (le « cylindre de Cyrus ») que certains historiens considèrent comme la « première charte des droits de l’homme ». Donc, un « saint patron » on ne peut plus politiquement correct pour une jeune marque dont le seul péché mignon serait peut-être l'abus du story telling...
••• ENSUITE, LE LOGO : comme symbole, ce qui pourrait être un balancier à trois rayons (préfiguration des trois futures collections de la marque : ça, c’est pensé !) et une graphie très équilibrée du mot « cyrus », très maniériste dans son alternance de griffes et de droites, mais très cadré dans son triple équilibre (césure logique : cy-r-us) et dans sa connotation visuelle « à l’antique », ou du moins exotique. On n’a pas oublié le classique « Genève » sans lequel il n’y aurait pas de reconnaissance internationale...
2)
••• DEUX BREVETS POUR UNE LUNE SPHÉRIQUE EN HOMMAGE AUX PREMIERS ASTRONOMES DE L'HUMANITÉ...
Ensuite, il est temps de passer aux montres. Deux collections pour l’instant : à la base, les Kuros (nom grec de Cyrus), avec des montres elles aussi très recherchées dans leur quête de la perfection tentée dans le moindre détail. Double couronne originale, dont une seule fonctionnelle [l’autre servant de support au numéro de série de la montre], poussoirs très bien intégrés dans les « joues » assez rebondies du boîtier, avec une logique « sandwich » qui permettra bien des déclinaisons ultérieures , cadran « tonneau » post-moderne (très évolué) et cadran très complexe pour un chronographe sportif (image ci-dessus.). Au dos de chaque montre, une pastille d’or et de titane reprend le taureau et le lion qu’on trouvait sur un statère d’or de Cyrus, qui est considéré comme la première monnaie métallique connue de l’humanité. En dépit de ses dimensions, cette montre est très portable et même agréable au poignet : on peut opter pour les versions en titane ou pour les titane/or rose, spectaculaires mais discrètes, quoique très eye catching...
••• LA DEUXIÈME COLLECTION va beaucoup faire parler d’elle et Business Montres la présentera ces jours-ci à ses lecteurs. Il s’agit d’une triple complication jamais encore tentée dans l’univers horloger. Cette Klepcys est dotée d’un boîtier coussin dont les cornes sont également très travaillées, avec des vis qui reprennent le logo à trois branches de Cyrus. Côté mécanique, il s’agit d’une heure linéaire rétrograde qui se déplace sur un secteur de 180° avec un repérage jour/nuit par couleur des « dés » qui animent ce qu’on a du mal à appeler une aiguille...
••• CE N’EST PAS TOUT ! Les minutes et les secondes se lisent sur deux disques, qui restent alignés sur l’« aiguille » des heures, quelle que soit sa position, pour nous autoriser une lecture linéaire du temps. Une première complication très harmonieuse et très astucieuse sur un cadran largement ouvert et très lisible (brevet en cours)...
• Deuxième complication : on continue avec une date rétrograde qui fonctionne également par un système de « dé » pour les dizaines. Ce dé se déplace de façon linéaire sur un arc de cercle étiré sur 90° : une autre prouesse technique récompensée par un brevet.
• Troisième complication : en hommage aux premiers astronomes chaldéens et aux cultes lunaires persans, une lune sphérique dont les cratères sont très réalistement exact. Les phases de lune s’y affichent par un système de cache sphérique noir, qui vient recouvrir progressivement la lune pour dévoiler, les nuits sans lune, le logo à trois branches de Cyrus...
3)
••• LE BON CHOIX DU BON MOTORISTE QUI INSPIRE CONFIANCE...
On serait plutôt inquiet de voir ces trois complications associées sur la première montre d’une nouvelle marque si le maître-motoriste qui les a conçues n’était autre que Jean-François Mojon [M. Meccanico De Grisogono et M. Opus X Harry Winston pour les non-initiés], récemment lauréat du Prix du meilleur horloger concepteur au Grand Prix de Genève : on reconnaît sa « patte » dans le style « planétaire » des heures rétrogrades et pivotantes associées aux minutes-secondes en translation. Donc, un nouveau bon point pour les cousins Lecamp, qui ont eu la sagesse de dénicher le bon constructeur horloger – ce qui leur permettra de nous dévoiler le tout en janvier, au GTE, pendant la Wonder Week de Genève 2011...
••• LA DERNIÈRE BONNE NOUVELLE, c’est la vitalité créative qu’on voit s’associer ici à une rigueur inusitée dans la nouvelle génération. Les deux pré-trentas ont tout juste dans pratiquement tous les compartiments du jeu : on comprend qu’ils n’aient pas eu beaucoup de mal à convaincre un investisseur (suisse) de leur faire confiance... |