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La fin de l'année en pente douce :c'est le bon moment pour refaire ses forces avant un premier trimestre chargé en lancements et en salons horlogers.
Le temps d'une pause café, tout ce qu'il faut savoir sur l'actualité des montres et de ceux qui les font...
1)
••• LE RETOUR D’ONLY WATCH 2011 (SAISON 4)...
S.A.S. le prince Albert II avait fait tout spécialement le déplacement à La Réserve (Genève) pour présenter aux marques, hier soir, la nouvelle édition d’Only Watch 2011, qu’il soutient de son autorité et qui le passionne, comme il sait l’être dès qu’il est question de montres ou de nobles causes. Only Watch a ces deux caractéristiques d’être à la fois une vente aux enchères charitable (soutien à la recherche scientifique en lutte contre la myopathie de Duchenne) et une sorte de concours d’élégances horlogères où les marques rivalisent de créativité pour imaginer des « pièces uniques » dont la vente financera les équipes de chercheurs spécialisés. Lancement, donc, des opérations pour l’édition 2011 (saison 4), qui aura lieu pendant le Monaco Yacht Show, en septembre.
• Un concept bien rôdé : de trente-cinq à quarante marques s’engagent à créer une montre exceptionnelle, si possible réellement unique, parfois « tête de série », pour une vente aux enchères dont tous les partenaires sont bénévoles, les uns offrant leur montre ou leur objet du temps, les autres leur travail ou leur production (partenariat avec les organisateurs des expositions temporaires internationales) et les derniers leur temps ou leur savoir-faire. L’intégralité des fonds récoltés est affectée à la recherche scientifique...
• Un nouveau partenaire pour les enchères : c’est le retour d’Antiquorum, qui avait réalisé les deux premières éditions (une fois avec Osvaldo Patrizzi, une fois sans lui) et qui revient en saison 4 avec une nouvelle équipe entraînée par Julien Schaerer, le nouveau COO genevois de la maison d’enchères. Antiquorum réalisera bénévolement le catalogue, tout en assurant la vente elle-même et les expositions à travers le monde.
• Un soutien indéfectible de la principauté, puisque le prince Albert tient à participer personnellement à la vente, qui a lieu dans une principauté qu’il ne lui déplairait pas de voir un jour s’imposer en « métropole horlogère » alternative aux places suisses...
• Une règle du jeu qu’il faut rappeler : il existe un « mode d’emploi » pour bien réussir son opération Only Watch [voir ci-dessous], événement qui est devenue une sorte de compétition « douce » entre les marques pour affirmer leur créativité et leur réactivité – loin des yeux du grand public, mais sous le regard attentif des initiés (voir, par exemple, le compte-rendu Business Montres de l’édition 2009 et le complément d’informations du 28 septembre 2009)...
• Un esprit de générosité qui va au-delà de la vente : après la vente 2009, Vacheron Constantin avait décidé d’affecter 1 000 francs suisses à l’Association monégasque contre les myopathies pour la vente de chacune des 100 montres de la série spéciale Quai de l’Île tantale/palladium. Les dernières pièces de cette série viennent d’être livrées et Vacheron Constantin vient donc de faire un chèque de 100 000 francs suisses à l’association. Déjà hôte et soutien « historique » de la vente, le Monaco Yacht Show vient également débloquer 50 000 euros pour lancer les premières opérations de la vente 2011. Des marques comme Richard Mille ou DeWitt, qui n’avaient pu participer avec une montre en 2009, avaient néanmoins versé une somme significative lors de la vente...
2)
••• LES PRINCIPALES MARQUES EN LICE POUR ONLY WATCH 2011 (SAISON 4)...
Une liste non exhaustive, quatre ou cind marques n’ayant pas encore définitivement arrêté leur position par rapport à la vente Only Watch et d’autres n’ayant pas encore confirmé de façon officielle leur participation (Audemars Piguet, Cabestan, Omega, Swatch, Panerai, Girard-Perregaux, JeanRichard, Hautlence, Greubel Forsey, Glashütte Original, etc.)...
• Les nouveaux venus : Ikepod/Marc Newson, Maurice Lacroix, Romain Jérôme, Urwerk, Vulcain...
• Les participants 2009 qui reviennent en 2011 : Bell & Ross, Blancpain, Bovet Fleurier, Breguet, Chanel, Chaumet, Corum, De Bethune, Delacour, Franck Muller, Frédérique Constant, Girard Perregaux, Hermès, Hublot, Jaquet Droz, Louis Vuitton, MB&F, Mont Blanc, Patek Philippe, Piaget, Tag Heuer, Ulysse Nardin, Vacheron Constantin, Van Cleef & Arpels, Zenith...
• Ceux qui reviennent (absents en 2009, mais présents en 2005 et 2007) : Chopard, De Witt, Harry Winston, Richard Mille…
• Dans la catégorie « Objets du temps » : Celsius, qui pourrait y dévoiler sa nouvelle série...
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••• ONLY WATCH 2011, MODE D’EMPLOI POUR LA SAISON 4...
La générosité est d’autant plus efficace qu’elle s’accompagne d’une réelle lucidité : une belle « performance » à Only Watch est doublement utile. D’une part, en procurant des fonds supplémentaires à la recherche scientifique. D’autre part, en accroissant l’image de la marque et la réputation de ses collections. D’où le code de bonne conduite qu’on peut synthétiser en quelques leçons tirées du passé...
• Leçon n° 1 : avant, pendant comme après la vente ! Une vente Only Watch se prépare longtemps à l’avance et elle n’est ni le caprice d’un CEO, ni un impôt charitable, mais un prétexte supplémentaire de communication interne et externe : c’est, de A à Z, une opération win-win, pour les enfants myopathes comme pour les marques impliquées...
Avant par une mobilisation de l’équipe créative t par une sensibilisation qui peut innerver toute l’entreprise si elle est bien conduite : les grandes causes sont toujours motivantes quand on sait les faire partager. Les expositions itinérantes des montres exceptionnelles sont également des vecteurs d’image non négligeables, surtout sur des marchés sensibles.
Pendant la vente pour éviter tout dérapage au cours des enchères et pour soutenir sa réputation si les amateurs attendus n’étaient pas au rendez-vous. La vente elle-même est devenue, au fil des ans, un rendez-vous très prisé chez les patrons des marques horlogères, descendus en principauté pour l’occasion. Only Watch est toujours un des temps forts de l’année horlogère et souvent même l’événement de rentrée.
Après les enchères en communiquant sur les résultats et en rebondissant sur l’événement pour compléter un plan de communication. Voir, entre autres, l’exemple de Vacheron Constantin ci-dessus...
• Leçon n° 2 : du neuf, de l’unique, de l’exceptionnel ! Only + Watch = pièce unique, réellement unique. Tout est dit, mais combien de marques l’oublient pour ne proposer dans ce catalogue, qui ne devrait abriter que des montres exceptionnelles, de simples « têtes de série limitée » (style n° 01/88) quand ce n’est pas un vague changement de cadran avec plus ou moins de « cailloux ». Les collectionneurs plébiscitent les vraies pièces uniques, pas les rafistolages de dernière minute. Modèle à suivre : Patek Philippe, dont les pièces réellement uniques (le matériau, l’exécution) ont toujours crevé le plafond des enchères, ou Richard Mille, qui n’a jamais réutilisé ses créations de designer imaginées pour Only Watch dans ses collections courantes. Il faut de l’innovation et du prototype, mais certainement pas de la déclinaison...
• Leçon n° 3 : Only Watch comme banc-test sans risques ! C’est à Only Watch qu’on peut tenter des évolutions stylistiques avancées, dont on comprend qu’elles n’auront pas d’impact corrosif sur les collections ou sur l’image en cas de réactions négatives du marché, mais qu’elles peuvent influencer les créations ultérieures en cas de retombées positives. C’est à Only Watch qu’ont été testées de multiples initiatives de Jaquet Droz dans le domaine de la couleur. C’est pour Only Watch que Max Busser (MB&F) a réussi sa greffe d’art contemporain sur ses « machines horlogères ». C’est là que De Bethune a lancé son concept de montre « convertible » (bracelet, poche et pendulette) ou que Louis Vuitton a dévoilé sa future collection Tambour Spin Time...
• Leçon n° 4 : « Mens Only » ! Triste, mais systématiquement vérifié : Only Watch ne réussit pas aux montres féminines, qui y sont toujours maltraitées. Inutile d’insister, en attendant une édition biennale qui ne serait consacrée qu’aux montres de femmes, mais on n’en n’est pas encore là. Donc, de la montre d’homme, rien que de la montre d’homme et toujours de la montre d’homme. Sertissages s’abstenir : les amateurs ne sont pas à ce rendez-vous [l’édition 2009 n’a pas vraiment réussi à Chanel, qui s’était contenté d’une J 12 sertie], sauf pour des propositions un peu audacieuses comme la Bell & Ross Airborne sertie de diamants noirs, assez peu féminine en fait.
• Leçon n° 5 : un minimum de réflexion stratégique ! Sachant que l’objectif est simple [faire une enchère maximum, tant pour les enfants que pour son image], comment ne pas se tromper et risquer un bide humiliant sous le marteau ? Il faut non seulement imaginer un produit novateur et mobilisateur d’émotions chez les collectionneurs, mais soutenir sa propre cote en salle [directement ou par intermédiaire : personne n’est dupe, ne soyons pas hypocrite] pour réassurer tout le monde sur la valeur de la marque. Prévoir donc de « chauffer » son propre réseau de collectionneurs en s’appuyant sur ses détaillants [les inclure dans la mobilisation préalable], quitte à retarder l’achat d’une pièce pour inciter le collectionneur à l’acquérir sous le marteau à Monaco. Quand on a la bonne pièce et le bon acheteur, Only Watch est dans la logique 1 + 1 = 3. Sinon, c’est 1 + 1 = zéro, ce qui est toujours dommage quand on a fait beaucoup d’efforts pour cette charity...
• Leçon n° 6 : professionnalisme à tous les étages ! Une vente Only Watch est un acte de management total, qui implique différentes équipes tout au long d’une chaîne logistique complexe : certains s’y préparent deux ans à l’avance, d’autres s’en souviennent deux mois avant l’échéance. Devinez qui en tire le meilleur profit ? La profession de consultant en Onlywatchologie n’existe pas, mais il faudrait l’inventer, une bonne moitié des marques engagées dans ce concours de créativité l’abordant en dépit du bon sens...
4)
••• LA FRIANDISE « CHOCOLATE » POUR LE NOËL DE MAX BUSSER...
Dix « Chocolate Frog » spéciales (série des HM n° 3) pour les dix ans du site The Purists, qui sera le seul à pouvoir les vendre. Une série spéciale « anniversaire » pour un des sites qui le plus fait pour la construction de l’image de MB&F dans le monde : si ce n’est pas la première collection imaginée pour un site par une marque [les « montres de forums » sont devenues un segment de marché à part entière], c’est la première pour les Purists et c’est aussi la première série spéciale jamais créée par Max Busser pour un tiers. Pourquoi et comment cette HM n° 3 « chocolatée » (image ci-dessus) ? Pour le plaisir des yeux et grâce à un traitement PVD « chocolaté » du titane de la boîte, couleur qui s’harmonise bien avec les vis et le rotor en or rose. Suissitude oblige : tant qu’à « chocolater » le boîtier, on aurait pu rendre cette Frog encore plus gourmande en gravant son fond d’un relief en tablette de chocolat, les différentes inscriptions venant en creux sur chacun des « carrés » de la tablette...
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••• LE SALON BELLES MONTRES EN VIDÉO ET À LA TÉLÉ...
C’est Laurent Picciotto, notre Cecil B. De Mille de la nano-caméra, qui ne nous livre pas moins de 27 films courts sur la chaîne Chronopassion Paris, laquelle nous propose même un aperçu du montage de l’exposition. Un semblant de commentaire écrit de chaque séquence n’aurait pas été superflu pour les non-initiés. Précision : le guirariste d’une des séquences n’est autre que Laurent Picciotto lui-même...
• Belles Montres à la télévision chinoise : c’est sur Phoenix TV, une des principales chaînes chinoises. On a pu découvrir ce reportage à Belles Montres d'une équipe internationale au cours de multiples rediffusions, dès lundi...
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••• QUELQUES INFORMATIONS EN VRAC ET SANS TROP DÉVELOPPER...
• Les panneaux solaires sur le toit de TAG Heuer à La Chaux-de-Fonds : l’information est en ce moment sur tous les robinets d’eau tiède qui diffusent des communiqués, mais les lecteurs de Business Montres étaient au courant depuis le 12 octobre dernier (info n° 3)...
• L’actuel tropisme sud-américain des marques horlogères suisses : une tendance repérée par le New York Times, qui se demande si l’Amérique du Sud ne vaut pas mieux que la Chine comme marché à la fois « historique » et « émergent »...
• Un premier bilan de Belles Montres par un premier participant : Carlos Rosillo (Bell & Ross) explique à Montres de luxe sa satisfaction après cette quatrième édition, qui lui a permis de prendre le pouls du grand public des amateurs français...
• Belles Montres, salon trop macho ? Une question très justifiée de Catherine de Vincenti dans Worldtempus, où elle souligne l’absence choquante de propositions horlogères vraiment faites pour les femmes chez les exposants de Belles Montres – où la beauté féminine se trouvait dans les allées et dans les stands plus que dans les vitrines...
• Rolex en « ventes privées » sur Internet ? Ce n’est pas la première année, mais le prétexte reste tout trouvé : « Offrez-lui la montre de sa date d’anniversaire » (50 Rolex de 1959 à 2000). C’est sur Bestmarques et c’est vite épuisé...
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