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On est une bande de copains-copines de l’horlogerie et on rigole bien...
 
Le 07-12-2010
de Business Montres & Joaillerie

Le temps d’une pause café, un petit en-cas d’actualités horlogères sans prétention,à déguster sur le pouce, sans les prendre trop au sérieux, en attendant la trêve des confiseurs...

1)
••• OSVALDO RESPIRE BEAUCOUP MIEUX DEPUIS CE WEEK-END...
Organisé pour le cinquième anniversaire (seulement !) de sa création, l’immense vente de Poly Auction à Beijing n’avait pas moins de 33 catalogues à disperser, avec des richesses impériales dignes du Sac du Palais d’Été. La bureaucratie locale et les mauvaises liaisons Internet empêchent de montrer les objets, mais des instruments de musique réalisés au XIXe siècle par des luthiers de la cour impériale ont ridiculisé la cote de nos modestes Stradivarius en se faisant adjuger à près de 30 millions de francs suisses ! Une horloge émaillée purement chinoise (lot 4681 de la vente nocturne du 5 décembre : pas disponible en ligne), réalisée en Chine pour un empereur de la fin du XVIIIe siècle et provenant de la Cité interdite, a battu le record du monde pour une pendule (près de 7 millions de dollars !) et s’est imposé comme le second objet du temps le plus cher de l’histoire de l’horlogerie [elle n’avait pas dépassé 1,5 millions de dollars chez Christie’s Hong Kong voici quelques années et elle se négociait pour 300 000 francs suisses en Europe à la même époque]. Moralité pour Osvaldo Patrizzi : la Chine est effectivement le nouvel Eldorado horloger qu’il pressentait, à condition d’y vendre les bons produits au bon moment et pour les bons publics...


2)
••• OSVALDO PERSISTE DONC À CROIRE AUX ENCHÈRES CHINOISES...
On peut même dire qu’il commence à voir le bout du tunnel. Autant la première vente d’Osvaldo Patrizzi à Shenyang (avec Liaoning) avait été pour le moins... déconcertante, sinon décevante (Business Montres du 11 octobre, info n° 8), autant celle qui avait lieu hier, à Beijing, avec Poly Auctions, est allée au-delà de ses vœux : le catalogue de 240 montres était classique, avec ce qu’il faut de Patek Philippe pour la bonne tenue d'une vente, mais aussi des montres de haute horlogerie chinoise contemporaine (Beijing Watch) et des montres de poche plus ou moins « chinoises » que les amateurs ont adoré. Total sous le marteau : l’équivalent de 3,8 millions d’euros sans les taxes (65 % de lots vendus), ce qui correspond à une bonne « petite » vente genevoise. L’analyse du comportement des enchérisseurs chinois est intéressante : s’ils sont toujours aussi moutonniers [personne ne veut la main le premier, mais personne ne veut non plus être le dernier et tout le monde se décide si un seul se décide : les enchères se jouent donc par « rafales »], ils semblent également plus sélectifs et mieux informés. Si les prix restent bas pour les montres contemporaines d’occasion (le rayon second hand), où se situent les principaux invendus, la cote peut exploser pour des pièces anciennes ou des séries très limitées...
• Certains prix sous le marteau sont même supérieurs aux prix européens. Le quasi-million de RMB atteint par les pendulettes solaires émaillées Patek Philippe (lot n° 5932 et lot n° 5933 prouve que le marché de ces pièces est désormais en Asie plus qu’en Europe. Une simple Gondolo Patek Philippe de poche (lot n° 5915) a plus que doublé son résultat par rapport à l’Europe. Une montre de poche émaillée lot n° 5904, plus indienne que chinoise, n’aurait jamais dépassé les 20 000 francs suisses en Europe : elle a été poussée à 40 000 franc suisses à Beijing.
• On pourrait multiplier les exemples avec quelques Patek Philippe contemporaines vraiment rares, comme la réf. 5033P (répétition minutes en platine) du lot 5848 adjugée à près de 600 000 francs suisses, ce qui aurait été inconcevable en Europe. Une autre répétition minutes Patek Philippe, réf. 5074 et lot n° 5844 est partie à 660 000 francs suisses, alors qu’un QP répétition minutes Vacheron Constantin (lot n° 5802) trouvait preneur à 250 000 francs suisses. Avec un prix de réserve trop élevé pour être réaliste, une Patek Philippe Celestial a été ravalée, ce qui prouve la sélectivité des acheteurs.
• Autant dire que, pour un fin renard comme Osvaldo Patrizzi, le terrain d’exercices chinois est peut-être le champ de manœuvres idéal pour redéployer Patrizzi & Co : pratiquement aucun Européen n’a aujourd’hui son expérience pour « aider » les collectionneurs chinois à mieux connaître et à mieux acheter tous ces trésors de la tradition horlogère européenne...


3)
••• JEAN-CLAUDE VIENT DE BATTRE UN NOUVEAU RECORD DU MONDE...
Ouvrir quatre boutiques en sept jours : alors que les marques s’excitent les unes les autres à qui ouvrira le plus de boutiques sur toutes les terres émergées connues, Jean-Claude Biver (Hublot) met la barre à une hauteur difficile à surmonter. De Boca Raton à Beijing, en passant par Paris (Vendôme) et Bal Harbour, il n’aura pas ouvert moins de quatre boutiques en sept jours [sachant que Paris-Vendôme relève du soft opening et non de l’inauguration « officielle »]. Ce qui porte à une cinquantaine le nombre actuel des boutiques Hublot : 46 ouvertes en partenariat avec des détaillants et 4 relevant directement de la marque (Vendôme, Madison, Ginza et Beijing). Le rythme d’ouverture devrait se calmer un peu l’année prochaine (une vingtaine d’ouvertures prévues), mais on verra des vitrines Hublot à Los Angeles comme à Las Vegas ou à Moscou, à Tachkent (Ouzbékistan), à Prague ou à Astana (Kazakhstan). Il y aura une boutique Hublot à Londres, sur Bond Street : l’accord vient d’être signé avec Marcus Margulies (Marcus). Comme le répète souvent Jean-Claude Biver en ce moment : « Quand je pense que, en 2005, Hublot était logé dans le même immeuble que l’Armée du salut »...
• Seul problème pour ces boutiques : se faire livrer. Alors qu’elle n’est pas officiellement ouverte, même si tout est en place, la boutique Vendôme a déjà vendu quatre montres, ce qui ne peut que réjouir son nouveau patron, Philippe Rüegger, un vétéran du clan Biver (ex-Blancpain), de retour dans les montres après quelques années dans le luxe automobile. Pour certaines pièces de la collection (notamment les Tutti Frutti), on travaille en flux tendu, en dépit de la limitation de quantités allouées aux détaillants et d’un contrôle très strict du pricing local, pour éviter toute dérive sur le marché parallèle – où les Hublot n’en sont que plus désirables, même si les « stocks flottants » se raréfient...


4)
••• FAWAZ S’EST TROUVÉ UNE NOUVELLE COPINE...
En tout bien tout honneur, il s’agit de Cheryl Cole, qui a « dessiné » pour lui une bague Promise [bien refermer les deux jambes du M de Promise pour lui donner une forme de cœur] sur le segment très étroit– mais apparemment sans concurrence connue – de la « bague pour petit doigt ». La plus célèbre chanteuse de la pop britannique est l’égérie de cette collection access (premier prix à 1 200 francs suisses) : la bague, élégante en or et argent noirci, est stratégiquement placée pour drainer un nouveau trafic dans les 20 boutiques De Grisogono (12 en nom propre et 8 montées avec des partenaires) et faire lever une nouvelle génération de clientes pour les créations de Fawaz Gruosi...


5)
••• MAIS FAWAZ N’A PAS QUE DES COPAINS À NEW YORK...
D’une part, il peut penser que les électriciens lui en veulent, puisqu’un malheureux court-circuit vient de réduire en cendres sa boutique de Madison Avenue : heureusement, les montres et les parures de joaillerie étaient dans le coffre, au sous-sol, mais les ventes de fin d’année, période toujours sensible, sont à... l’eau ! D’autre part, en parlant d’eau, Fawaz a pu constater que les pompiers du NWFD – aussi spectaculaires sur Madison Avenue que dans les feuilletons télévisés – ont détruit plus de matériel que les flammes : ils ont littéralement fait exploser les vitrines extérieures et intérieures, histoire d’avoir la place de travailler à l’aise. Ce qui a fait croire aux New-Yorkais qu’il y a avait eu un nouvel attentat. Rendez-vous dans deux mois pour la réouverture !


6)
••• BERNIE A VAILLAMMENT RÉSISTÉ AUX MALFRATS QUI EN VOULAIENT À SON POIGNET...
Agressé à son domicile, la semaine dernière, par des malfrats qui en voulaient à son argent, Bernie Ecclestone, le pape de la F1, s’est battu à mort (ou presque) pour défendre la Hublot King Power F1 que lui avait offert son copain Jean-Claude [voir ci-dessus]. Shootée par Bernie lui-même avec son téléphone portable, évidemment sans trucage, l’image ci-dessus – qui devrait faire l’objet d’une publicité dans le Financial Times et dans l’International Herald Tribune – montre « ce dont certains sont capables pour une Hublot » ! C’est le propre commentaire de Bernie. On voit son copain Jean-Claude n’a pas perdu ses bons réflexes de communication : ce n'est plus Big Bang, c'est Bing Bang et même Boum...


7)
••• CÉCILE SE FAUFILE DANS LA MEILLEURE VITRINE PARISIENNE...
Du moins dans celle où il faut être sous peine de ne pas être : Marvin s’offre en effet le luxe de débarquer chez Colette, temple parisien de la consommation tendance, alors que la marque ne dispose pas encore du moindre point de vente à Paris. En plus de cette percée parisienne, Cécile Maye, qui revient d’Asie, a réussi à ouvrir la Chine avec un newcomer de la distribution locale tout en confirmant son ancrage au Japon, où le chrono de Sébastien Loeb s’arrache à peine posé dans les vitrines...


8)
••• MICHEL A FAIT NAUFRAGE TROP TÔT...
Ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers, dit le proverbe. Michel Jeannot voit son Revolution disparaître au moment où la rédaction commençait à se lâcher un peu et à prendre la langue de bois corporate à rebrousse-poil... Témoin, cet article au vinaigre sur « Nos amies les stars », publié dans l’ultime n° 8-Automne-hiver 2010-2011, sur le thème « Apprenez à décoder le parler correct des marques lorsqu’elles traitent de people ». Même Business Montres n’aurait pas osé certains de ces « décodages », placés sous l’image d’un intéressant volatile qui ne doublonne en rien avec la « pintade brune » du dernier Grand Prix d’Horlogerie de Genève (Business Montres du 19 novembre, info n° 7). Morceaux choisis : « On ne dit pas : LES PIQUE-ASSIETTES QUI SE FONT OFFRIR UNE MONTRE SOUS PRÉTEXTE QU’ILS SONT VENUS SE FAIRE PHOTOGRAPHIER À LA SOIRÉE DE LANCEMENT OU EN VISITANT NOS ATELIERS... On dit : Les amis de la marque »... (...) « On ne dit pas : BIEN QUE SON CONTRAT STIPULE QU’ELLE NOUS DOIT, CONTRE 450 000 EUROS ANNUELS, 5 APPARITIONS DE 2 HEURES PAR AN, CHACUNE N’A JAMAIS DÉPASSÉ LES 20 MINUTES. QUE FAIRE ? ON NE PEUT LA VIRER !... On dit : Elle est extrêmement occupée... » Euh, au fait, il n’y a rien sur les dents de tigre des pipoles de l'horlogerie ?

 



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