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Une fin d’année en pente douce, enfin presque, tellement l’actualité s'écrit fait parfois à coups de poings physiques ou médiatiques !
POUR CE MILIEU DE SEMAINE, LE ZAPPEUR SACHANT ZAPPER A ZAPPÉ SUR...
1)
••• L’INCROYABLE BUZZ PLANÉTAIRE
AUTOUR DE LA PUBLICITÉ « RÉALISTE » BERNIE + HUBLOT...
Présentée dès hier matin aux lecteurs de Business Montres (image et info n° 6), la publicité Hublot avec Bernie Ecclestone « See what people will do for a Hublot » a fait le tour du monde en quelques heures, rebondissant de site en site et déclenchant une vague de curiosité qui a précipité les agences de presse vers le téléphone de Jean-Claude Biver. Déjà 16 000 occurences sur Google. Même le Financial Times ne croyait pas à une telle audace publicitaire et à exigé de Hublot l’autorisation de Bernie Ecclestone pour diffuser cette annonce. C’était du jamais vu !
• Avec cette publicité, volens nolens, avec autant d’ingénuité que de rouerie, « Bernie + Bibi » – déjà très complices dans la vie, mais aussi visionnaires dans leur conception des affaires et de la communication – ont enfreint plusieurs tabous, à commencer par celui des pipoles qui surveillent toujours de trop près leurs images trop retouchées. Bernie en bulldog blessé, c’est saisissant : une vraie tranche de vie, mieux qu’un trucage de série policière ! C’est aussi la première fois qu’une marque commerciale manipule aussi brutalement des affects sociétaux aussi mobilisateurs que l’insécurité [violence physique] ou les atteintes à la propriété [agression crapuleuse], en y ajoutant un argument aussi épicé qu’une montre de luxe comme enjeu de l’attaque. Bernie en bulldog défenseur des personnes et des biens, c’est édifiant – quoiqu’inattendu, là où on attendrait plutôt la veulerie de pipoles capitulards...
• On pourrait tirer bien des leçons de ce cocktail détonnant d’éthique comportementale, de résistance morale (« Papy fait de la résistance »), de communication à l’estomac, d’acupuncture numérique et de promotion commerciale. Au vu de l’hypersensibilité de l’opinion publique révélée par la disruption cette publicité-choc, un des enseignements les plus évidents serait la nouvelle place prise par les entreprises dans le champ socio-politique contemporain : les marques médiatisent aujourd’hui des émotions qui étaient hier prises en charge par les « autorités surplombantes » (partis politiques, églises, institutions). Compagnes de vie, elles sont devenues centrales dans le discours sociétal : elles sont des références capables de polariser les comportements citoyens face aux grands débats contemporains. Ce qui leur donne à la fois de grandes responsabilités, mais aussi d’immenses terrains de manœuvre pour affirmer leur identité et leur message...
• Si Hublot a créé un tel choc mental, c’est à cause de l’image forte que cette publicité renvoie de la violence urbaine quotidienne [tout le monde y est sensibilisé], de la part d’un acteur de la jet-set internationale lié au monde du luxe, de la voiture, du sport et de l’argent. « Si ça arrive même à Bernie dans le quartier hyper-protégé de Kensington, ça peut arriver à tout le monde ailleurs » ! Tous les ingrédients étaient réunis pour une déflagration sociétale de grande magnitude : prémédité ou non, c’est peut-être un des « coups fumants » les plus spectaculaires de Jean-Claude Biver en 2010...
2)
••• LA PENDULE IMPÉRIALE RECORD DU MONDE À 6,7 MILLIONS DE DOLLARS...
Non sans difficultés, Business Montres vous propose un objet rarissime, introuvable sur le web (pas de lien et la notice est en chinois). Cette pendule marque un tournant sans doute définitif pour le marché des enchères en consacrant son décentrage vers l'Asie. Répertoriée dans les anciennes collections de la Cité interdite, cette pendule à automates très ornementée (superbe émaux paillonnés et émaux de Canton), réalisée en 1790 par les artisans chinois de la région de Guangzhou, pour un empereur de la dynastie Qing (période Qianlong), a battu ce week-end le record mondial d’enchères pour une pendule, à 6,7 millions de dollars (Business Montres du 7 décembre, info n° 2).
• C’est la seconde plus haute enchère jamais atteinte pour un objet du temps, derrière la fameuse montre de poche « Graves » (pièce ultra-compliquée) de Patek Philippe. Des pièces de même nature, mais d’une qualité un peu moins... somptueuse, étaient connues en Europe (voir notamment la vente Christie’s Hong Kong de 2008 : « Magnificent Clocks for the Imperial Chinese Court from the Nezu Museum », lot n° 2608, adjugé 3,7 millions de dollars), mais elles n’avaient jamais atteint ce niveau d’enchères. Cette pendule impériale, dotée d’un prestigieux pedigree, prouve, d’une part, que les néo-milliardaires chinois sont bien décidés à reconstituer leur patrimoine culturel national pillé ou dispersé depuis le XIXe siècle ; d’autre part, à jouer un rôle de plus en plus actif sur le marché mondial des beaux-arts du temps et de la montre...
3)
••• LE LANCEMENT CETTE SEMAINE DE LA SÉRIE « CLÉS POUR 2011 » POUR RÉCAPITULER 2010 ET ANTICIPER 2011...
Un coup d’œil dans le rétroviseur avant de quitter 2010 et un regard sur l’horizon avant d’aborder 2011 : en quelques épisodes, un reclassement des grands mots, des grandes idées, des grandes montres et des grands faits marquants de l’année écoulée – des moins grands et des moins glorieux aussi – pour nous aider à mieux comprendre et aborder l’année qui vient...
• Les 10 mots à retenir de 2010 et les 10 mots qui marqueront 2011...
• Les 10 ratages les plus monumentaux de 2010...
• Les 10 tendances à suivre de très près en 2011...
• Etc...
4)
••• LE PARADOXE SELON LEQUEL LE PLUS FORT EST LE PLUS FAIBLE...
C’est la loi de la guerre monétaire qui est actuellement livrée aux pays européens : la fermeté de l’euro face au dollar, à la livre, au yuan ou au real est devenue un handicap, de même que la solidité du franc suisse face aux monnaies internationales. Pour le luxe, la force d’une monnaie est un facteur de faiblesse. Chaque centime de réappréciation de ces deux devises-clés du luxe international vaut son pesant de ventes reportées, de marchés perdus et d’emplois sacrifiés. C’est encore plus vrai pour l’industrie horlogère, majoritairement adossée à la solidité d’un franc suisse qui se paie au prix fort et réassurée contre le risque sur les taux de change à des tarifs devenus prohibitifs pour les indépendants...
5)
••• LE LIVRE À SE FAIRE OFFRIR POUR MIEUX COMPRENDRE LES NOUVEAUX RÉSEAUX SOCIAUX...
Une proposition qui peut déminer beaucoup de malentendus actuels sur les « réseaux sociaux » et sur leur place dans l’entreprise : en souscription [c’est la mode, et on en aura pour 36 euros]aux éditions Kawa, qui annoncent sa parution début janvier, Les médias sociaux expliqués à mon boss, un ouvage réalisé « par ceux qui en font et pour ceux qui aimeraient en faire ». C’est le premier « guide pratique » des médias sociaux en entreprise. Il a été rédigé en collaboration [c’est de saison] par une équipe, Media Aces, de spécialistes opérationnels de ces questions, dans un style peu jargonnant, proche du réel et volontairement accessible, avec beaucoup de conseils pratiques...
6)
••• QUELQUES INFORMATIONS HORLOGÈRES À PICORER ICI ET LÀ DANS LE MONDE...
••• « Les montres ont toujours été le péché mignon des Chinois » : une explication de Jing Daily, qui reprend bon nombre des arguments de Business Montres sur les « quatre objets » que tout bon Chinois se doit de posséder (une montre, un vélo, une machine à coudre et un transistor radio)...
••• Dans le Minnesota (Etats-Unis), c’est la filiale américaine de Rolex (montres) qui entame des poursuites contre l’entreprise Rollx Vans (matériel pour fauteuils roulants destinés aux handicapés), fondée voici une quarantaine d’années, pour détournement de marque commerciale (source : le site d’informations juridiques Duets Blog : ne pas manquer de jeter un œil sur les pièces du dossier)...
••• Partners Group, un fonds suisse de private equity, vient de prendre une participation significative dans Technos, la première marque d’horlogerie au Brésil (36 % de parts de marché dans la distribution locale).
••• « Les réseaux sociaux chinois dans le monde » : QQ (Tencent), Renren (le Facebook chinois) et Kaixin totalisent 660 millions d’utilisateurs, soit plus que Facebook (515 millions) ou Tiwtter (175 millions). A méditer alors que beaucoup de marques se demandent comment investir ces médias sociaux exotiques (détails et explications sur le blog Marketing en Chine)...
••• « Le plaisir est le secret de la créativité » : un entretien avec Luc de Brabandere, qui vient de publier Le plaisir des idées (Dunod). « Quand on ignore ce qui va se passer, il faut envisager “des futurs“. Il ne faut plus chercher dans le passé l'explication de l'avenir mais percevoir l'avenir comme la raison d'être du présent. Etre créatif, c'est être facilement capable, en toute liberté, de voir autrement le monde. Etre prospectif, c'est se poser la question, en toute responsabilité, de l'avenir du monde. Ces deux qualités, mieux comprises dans leur différence et réunies dans une rigueur méthodologique, peuvent constituer un binôme puissant et une aide précieuse à la réflexion stratégique » (source : Le vide-poches, blog du planning stratégique 2.0)...
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