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__Dernières crispations pré-vacancières de l’actualité des montres et de ceux qui les font, ce qui provoque un peu d’animation sur le front des manufactures...
POUR CETTE FIN DE SEMAINE, LE SNIPER DU VENDREDI A...
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••• RETENU LES DATES DES 7 ET 8 MARS 2011
POUR LE « SUSTAINABLE LUXURY FORUM 2011 »...
Ce sera à Lausanne, sur le thème « Sustainable Excellence in the Luxury Value Chain »,, avec les interventions de représentants de nombreuses marques de luxe. La question n’est plus aujourd’hui de se demander pourquoi mettre en place une logique de valeurs durables dans le luxe, mais de se préoccuper du comment la mettre en place au sein de sa supply chain. L’éthique est désormais partie intégrante de tout projet d’entreprise et les marques de luxe sont questionnées (sinon suspectées) avec encore plus d’acuité que les autres à ce sujet par leurs consommateurs – même émergents. Le Sustainable Luxury Forum 2011 (uniquement sur invitation) se souciera donc des moyens plus que de la fin, qui va aujourd’hui de soi. Business Montres suivra ce dossier de près...
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••• SURPRIS LES PRÉPARATIFS DE LANCEMENT DE « WATCHES & FRIENDS »...
Tout le monde aura compris, à la lecture du compte-rendu par Business Montres (15 décembre, info n° 3), que l’« objet conférence » (le classique cours magistral, même assorti de questions/réponses) avait du plomb dans l’aile et ne satisfaisait plus personne. C’est aussi le constat que fait Eric Othenin-Girard, créateur du Cercle de l’horlogerie qu’il a désormais quitté (Business Montres du 31 août, info n° 2) et c’est pour inaugurer un nouveau type de « média » horloger qu’il vient de créer Watches & Friends, une association d’amateurs et de professionnels de l’horlogerie soutenue par la banque Bordier (Genève). Bien se souvenir, ici, que les journalistes sont fondamentalement des médiateurs, tenus de renouveler en permanence leurs médias, qui ne sont jamais que des moyens de mettre en relation leurs publics et de leur faire partager des informations...
• Watches & Friends : sous ce nom anglais se cache un concept on ne peut plus francophone, qui vise à rassembler des amateurs français ou suisses, avec le soutien de la Fondation de la haute horlogerie, de la Fédération horlogère suisse, des marques et des quelques animateurs de la communauté horlogère. Il s’agit d’une association non marchande, à but non lucratif, qui doit s’auto-financer en utilisant les profits de ses animations à d’autres animations...
••Au programme de Watches & Friends : des « causeries » avec des personnalités de la montre, des visites de manufactures, des animations dans les musées, des ateliers pratiques, des formations, des visites organisées de salons, des débats, bref tout ce qui peut nourrir une communauté affinitaire rassemblées autour de l’amitié horlogère. Des extensions sont prévues en France et en Espagne, le recrutement des futurs adhérents se faisant par mailings ciblés...
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••• DÉCOUVERT AVEC BEAUCOUP DE PLAISIR QUE CYRUS (NOUVELLE MARQUE) FAISAIT BIEN LES CHOSES...
Découverte enthousiasmante de Business Montres le 25 novembre, la nouvelle marque Cyrus confirme la fermeté de ses ambitions en ne se présentant à la Wonder Week genevoise de janvier qu’avec des pièces fonctionnantes. Une démarche pas si évidente que cela pour une nouvelle marque indépendante : que de lancements de concepts purement virtuels de nouvelles marques au cours des années 2000 !
• Business Montres avait également révélé la nouvelle multi-complications Klepcys (29 novembre, info n° 8), montre dotée d’une « aiguille » des heures rétrograde à dés jour/nuit, de disques minutes/secondes, d’une date rétrograde à dés (pour les dizaines) et d’une lune sphérique. Bonne nouvelle : la montre n’est pas un simple concept, mais une vraie pièce, qui fonctionne (image ci-dessus : la version titane). Jean-François Mojon, qui est l’auteur de cette complication, était en soi un facteur de confiance : le fait qu’on puisse disposer pour les salons des deux premiers prototypes en état de marche rassure sur l’avenir de Cyrus et sur sa capacité à affronter le marché...
•• Autre indice du sérieux de la marque : le recrutement d’un ambassadeur comme Thomas Borer, un nom qui ne dit pas grand-chose au grand public et qui ne peut pas être considéré comme un people horloger de premier plan. Sauf que cet ancien ambassadeur (de la Suisse en Allemagne) est un homme d’affaires qui dispose d’un somptueux carnet d’adresses international : s’il a craqué pour le projet Cyrus, c’est aussi qu’il a su apprécier le côté combatif de ses animateurs et qu’il a suffisamment confiance dans le concept pour en parler à ses amis des multiples conseils d’administration où il siège. On passe donc d’un marketing grand public – un peu vain pour une marque qui ne compte guère vendre que 150 à 200 pièces en année 1 – pour construire un marketing affinitaire fondé sur le sentiment d’appartenance commune à une privilégiature d’amateurs capables d’apprécier des montres qui sortent de l’ordinaire...
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••• REPÉRÉ QUATRE NOUVELLES INITIATIVES DE E-COMMERCE...
La première concerne Artya, la marque de montres « foudroyées » d’Yvan Arpa : il est ouvert sur le site de la marque pour y proposer différentes propositions de la marque des pièces uniques, puisque c’est le concept « artistique » de la marque [des montres exécutées à un seul exemplaire créativement retravaillé]. Prix moyen de 2 000 à 20 000 francs suisses...
• Deuxième initiative de e-commerce : Adamence, pionnier français de la joaillerie et de la bijouterie en ligne depuis 2005 (Business Montres n° 46 du 3 janvier 2007), élargit son activité à l’Europe et ouvre des sites au Royaume-Uni, en Allemagne et en Espagne, avec pour arguments majeurs la qualité du style français et des prix inférieurs de 20 % à 40 % à ceux des joailliers traditionnels...
•• Troisième proposition : le choix du e-commerce pour accélérer l’implantation de Ice-Watch (la petite marque belge qui monte, qui monte...) sur le marché américain. Calcul simple : + 27 % d’augmentation des achats en ligne cette saison, alors que la distribution classique tire la langue aux Etats-Unis. Avec un prix moyen de 85 dollars, le consommateur se sent rassuré et les montres (concept monochrome-monomatière) « percutent » bien sur les écrans des internautes américains...
••• Quatrième opération : l'initiative « Cadeau Commun » de Boucheron qui a conçu cette application pour simplifier l'organisation d'un (beau) cadeau commun (à comprendre comme offert par plusieurs personnes, et non comme cadeau banal). Quelques articles sélectionnés (relativement accessibles) avec des paiements simplifiés à partir de l'application disponible sur Facebook...
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••• ÉTÉ ÉPATÉ PAR LE CULOT DE LA NOUVELLE MARQUE VAN REE (PAYS-BAS)...
Les nouvelles montres basées sur des mouvements anciens recyclés sont devenues une habitude : c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, dit la sagesse populaire, pour une fois d’accord avec les prétendants du luxe contemporain. Les montres Van Ree (Oosterbeek, Pays-Bas) vont cependant plus loin et créent une vraie « première » dans l’horlogerie en recyclant un mouvement toujours en exploitation commerciale : le El Primero de Zenith. Le design est plutôt réussi (boîtier musclé en 44 mm, maxi-couronne, cadran retravaillé avec intelligence par un graphisme qui masque la petite taille du mouvement, avec un El Primero 400 pour animer le chronographe). Distribution exclusive par Internet et création d’une « communauté » en ligne autour des valeurs « bio-technologiques » de la marque : comprenez par là qu’on peut inclure son propre ADN dans la marque !
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••• SÉLECTIONNÉ QUELQUES (AUTRES) NOUVELLES MARQUES ANNONCÉES OU DÉJÀ LANCÉES...
La démographie horlogère est toujours aussi florissante : la preuve avec cette brassée de nouvelles marques qui défient des temps pourtant très durs pour les créateurs indépendants et les « petites marques » nouvelles venues sur le marché...
••• EX WATCH SWITZERLAND : un concept de montres sur mesures, assemblées plus ou moins à la demande à partir de composants et de mouvements suisses ETA. Les créations EX Watch utilisent des toponymies alpines (Zermatt, Cervino, Eiger, Geneva, Montana, St. Moritz, Lugano, etc.). Lancement en cours...
••• MONTIEK : la marque se lance pour offrir au marché des montres haut de gamme (design et exécution) à des prix accessibles. Ce qui signifie pour l’équipe de Montiek un atelier horloger à Hong Kong et un bureau de design/marketing aux Pays-Bas. Les « master timepieces » dont il est question relèvent de la catégorie « tourbillon volant » – forcément un peu... chinois ! Lancement annoncé pour janvier...
••• H 2 O : comme son nom l’indique, une marque à vocation aquatique, entendez par là une énième « nouvelle marque de montres de plongée », catégorie que les lecteurs de Business Montres savent très encombrée – mais il y a apparemment une forte demande ! La proposition H 2 O (joli logo en vague) n’a rien de bien original, sinon son design épuré (boîtier en titane, cadran très stricts) et son concept de personnalisation poussé assez loin, ainsi que la technicité avancée d’un modèle comme la Kalmar (étanche à 1 500 m). Mouvements suisses. Lancement dans les semaines qui viennent (opération à suivre sur le blog Oceanic Time)...
••• sWAP REBEL : une nouvelle marque chic, tendance, légèrement geek mais si pratique avec son écran tactile ! La sWap Rebel se décline dans de multiples couleurs et permet d’afficher de multiples fonctions horlogères (heure, réveil) et non horlogères (téléphone, MP3, port USB, appareil photo, caméra vidéo, mémoire, Bluetooth, etc.). Bref, un objet plus horloger qu’un iPod Nano et plus technique que le même iPod Nano. Le bonheur pour les accros du tech tic-tac, puisque la montre vient d'arriver sur le marché...
••• DUESENBERG : dans la mémoire collective, c’était la marque de quelques-unes des plus sublimes limousines des roaring twenties. La marque Duesenberg est à présent relancée par une équipe suisse alémanique (Frenkendorf), avec un style de modèles qui peuvent évoquer l’esprit des années 1920 (notamment les boîtiers rectangulaires et les tons ivoirés), une fabrication Swiss Made et un astucieux système de bracelets interchangeables. Présentation officielle au printemps, à Baselworld...
••• ABIT : une marque électronique japonaise qui croit toujours au marché de la montre-téléphone. Abit présentait récemment son nouveau concept sur une vidéo de DigInfoTV. Rien de bouleversant par rapport aux précédentes propositions de wristwatch-phone, sinon un effort dans le design et une interconnexion téléphone-réseaux sociaux. Lancement imminent...
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••• NOTÉ À LA VOLÉE QUELQUES INFORMATIONS SANS TROP LES DÉVELOPPER...
••• Chez Rolex Etats-Unis : Stewart Wicht, qui avait la responsabilité à Genève de la gestion des droits de propriété intellectuelle de Rolex, prend la présidence de Rolex USA, en remplacement d’Allen Brill récemment décédé...
••• Déjà plus de 100 boutiques TAG Heuer dans le monde, les plus récentes étant celle de Sydney (20 m de façade pour 150 mètres carrés), Kuala Lumpur, Melbourne et Paris (à Saint-Germain-des-Prés). Prochaines ouvertures : Prague, Shanghai (dans le mall Plaza 66) et Durban (Afrique du Sud)...
••• Poursuite de la réorganisation chez Corum : Antonio Calce vient de confier le marché français à Vincent Fabien (ex-Guy Ellia, ex-Chronopassion), qui doit mettre en place le bureau parisien de la marque. Michel Louis, qui avait la double casquette Suisse-France, garde le marché suisse. Même opération sur le marché allemand (Autriche comprise), pour lequel Andreas Verhoeven a été recruté, pour mettre en place du bureau de Dusseldorf (il avait jusqu’ici la responsabilité de l’Europe du Nord)...
••• Le dessin original de la Royal Oak d’Audemars Piguet, tel que Gérald Genta l’avait déposé en décembre 1971 aux Etats-Unis (source : Fratellowatches). Un point étonnant : on ne retrouve pas sur ce croquis l’alignement des vis de la couronne – celles qui sont un des piliers de l’identité de la Royal Oak. Ce dessin original (dépôt enregistré aux Etats-Unis en septembre 1973) n’est pas le premier « jet » de la Royal Oak : la toute première gouache avait été commandée par Audemars Piguet et livrée en vrac, avec d’autres esquisses, payées non à l’unité mais à la liasse. Selon Gérald Genta, le prix du dessin original n’avait guère dû être plus de quelques centaines de francs de l’époque (disons l’équivalent de 400-500 euros d’aujourd’hui) par la manufacture. Autres temps, autres mœurs, se diront bien des managers hallucinés par les factures de leurs designers préférés...
••• Toujours des bracelets iPod Nano : après une première vague de bricolages hâtifs, puis une deuxième vague de concepts plus structurés (parfois créateurs de fantastiques success stories à 500 000 dollars de préfinancements coopératifs : Business Montres du 4 décembre, info n° 3), une troisième vague de propositions plus raffinées, comme le bracelet de force en cuir proposé par Elecom...
• Également très élégant, voire même utile pour les assoiffés, le bracelet cuir qui permet d’agrafer l’iPod Nano sur une base qui sert de... décapsuleur (concept Ninja Black)...
••• Un faux site Business Montres : signalé par les lecteurs, il s’agit de B&M Business Montres (également orthographié B & M Jewelry, pour faire comme Business Montres & Joaillerie). Un site qui écoule des montres d’entrée de gamme sans le moindre rapport avec l’activité de votre Quotidien des Montres. Comme le répète Jean-Claude Biver, la contrefaçon est un indice révélateur de leadership : merci, Messieurs les plagiaires...
••• Une histoire horlogère comme on les adore (sans donner les noms, c’est plus savoureux) ! Soit un jeune horloger créateur indépendant, gonflé de son importance, dont Business Montres n'a pas encore éprouvé le besoin de parler : il rencontre un vétéran des manufactures de mouvements, qu’il ne connaît pas, mais qu’il veut impressionner par son génie inventif. Leur conversation s’oriente donc vers leurs créations antérieures. Le créateur commence à raconter au vétéran qu’il a travaillé dans telle manufacture genevoise, pour y développer telle complication à succès et tel nouveau concept horloger. Un peu surpris, le vétéran laisse parler l’important personnage de ses avantageuses créations. Avec d’autant plus de bonheur (intérieur) que le vétéran sait qu’il est lui-même l’inventeur, pour la manufacture en question, des complications à succès et du concept innovant dont le créateur se glorifie ! Comme disait Courteline, « passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet »...
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••• MIS DE CÔTÉ UNE REVUE DE PRESSE RAPIDE EN QUELQUES ARTICLES...
Quelques saines lectures pour un week-end studieux ! Mode d’emploi très simple : cliquez sur le lien et imprimez, puis dégustez avec modération avant de méditer sur ces différents sujets...
••• « Les propos de Gabriel » : rien n’est jamais anodin avec Gabriel Tortella, qui ne se trompe que très rarement (bien renseigné, il a aussi un flair exceptionnel) et qui laisse percer quelque chose de très fort dans ses derniers « Propos », qu’il consacre à « Un tandem parfait » – entendez par là Philippe Merk, CEO d’Audemars Piguet, et Wolfgang Sickenberg, directeur des ventes et directeur général Europe de la marque.
• Décodage, en prenant pour hypothèse que « notre ami Gabriel » ne fait jamais rien par hasard. Pourquoi cet hommage à « Wolfie » et pourquoi maintenant ? « Je pressens, écrit Gabriel Tortella, que l’avenir de Wolfgang Sickenberg est très bien assuré. Il est vraiment l’homme de la situation. Il m’a confié qu’il allait faire souffler tout en douceur un vent de modernisme à tous les étages. Je comprends que Philippe Merk lui fasse entièrement confiance. Quand on a un homme de cette trempe à ses côtés, on ne le laisse pas s’échapper ».
•• S’il y en a un qui a toujours parfaitement pressenti d’où soufflait le vent dans les directions horlogères, c’est bien « notre ami Gabriel » ! Comme il n’a jamais été question de voir « Wolfie » s’échapper d’une manufacture à laquelle il a déjà beaucoup donné, chacun comprendra quel est l’avenir si bien assuré que ces « Propos » lui promettent. Dans ce « tandem parfait », chacun comprendra qui peut se retrouver poussé par ce vent de modernisme à partir développer ailleurs ses « projets personnels ». On peut – on doit ! – faire confiance aux « signaux faibles » que peut émettre ce cher Gabriel...
••• L’Annuaire 2011 de Tribune des Arts (Suisse) : gros travail de Gabriel Tortella (encore lui !) pour son traditionnel supplément annuel, qui a fait le plein de marques (et d’annonceurs, puisque c’est un supplément publicitaire), certains préférant une annonce pure et dure au publi-rédactionnel. Un bon prétexte pour une révision des montres de l’année, avec quelques révélations au passage, comme le cadran Hippopotame de l’atelier Olivier Vaucher pour Van Cleef & Arpels, montre qui sera une des vedettes du prochain SIHH. Egalement une bonne occasion de vérifier la solidité du « réseau Tortella »...
••• Le crowdsourcing selon Nelly Rodi : dans sa newsletter, le célèbre bureau parisien de tendances fait du développement coopératif et du financement participatif une des clés de 2011. A lire dans Trendletter : « Faire intervenir les consommateurs en amont, c'est bouleverser la règle linéaire de la supply chain. C'est limiter les risques, prévoir au plus juste, transformer les clients en VRP et bénéficier d'un retour produit précis. Si l'industrie du divertissement l'avait vu depuis quelques temps, la mode et la décoration ont rejoint le mouvement avec pléthore d'initiatives : carnetdemode.com, ledito.com, investfashion.com... De l'investissement financier à l'avance sur commande, autant de biais pour le client final de prendre part au projet » (relire également la chronique Business Montres du 19 octobre sur le crowdfunding)...
••• Quoi de neuf en 2011 pour l’approvisionnement en mouvements ? Réponse de L’Agéfi (Suisse) : rien ! « La dépendance qui avait été dénoncée en 2002 est toujours d'actualité. Et Swatch Group n'est pas prêt de se libérer d'une position de force qui a aussi ses défauts ». Explication : « Que s'est-il vraiment mis en place entre-temps ? On note beaucoup d'initiatives dans le domaine du très haut de gamme, sur le mode séries ultra-limitées, voire modèle unique. Certaines manufactures se sont également développées, toujours dans les segments supérieurs, à la manière de Vaucher Manufacture Fleurier. Certaines marques ont aussi renforcé leur outil de production, à l'image du groupe Richemont. En revanche, aucune réelle alternative de type industrielle au service du secteur »...
• L’Agéfi donne ainsi la parole à Miguel Rodriguez (groupe Festina), qui a développé avec Soprod une « alternative au service des marques, pas une alternative au Swatch Group ». Extraits : « Industriellement, il est difficile de s'aligner sur les prix de production de Swatch Group, avec des machines amorties depuis très longtemps. Ceci nous oblige à nous positionner un peu plus haut de gamme. ». A propos de l’augmentation de 10 % des prix des mouvements ETA : « Tout le monde a pensé que l'augmentation était exagérée. Je ne pense pas que ce soit le cas. En revanche, ce qui est choquant, c'est que certaines marques haut de gamme utilisent des mouvements courants, relativement bon marché, sur des montres qui se vendent très cher »....
•• La vision stratégique de Miguel Rodriguez : « J'ai commencé à construire un groupe complet parce que c'est la seule approche qui m'apparaît légitime. Il est important de tout contrôler, les marques et l'appareil de production. Je n'ai jamais compris, depuis plus de 25 ans que je suis dans la branche, pourquoi personne ne s'est regroupé pour construire un outil en commun, à part bien sûr les grandes manufactures telles Rolex, Patek, etc. Le secteur continue de s'approvisionner en quelque sorte à une source unique. C'est une situation anormale. Aucune autre industrie ne pratique ainsi ». Quelques chiffres : « Nous sommes aujourd'hui à 80 000 mouvements. Nous devrions monter à 130 000 l'année prochaine. (...) La limite inférieure pour une grande série rentable est à 150 000 pièces. C'est le seuil pour amortir le coût de fabrication, mais pas l'amortissement industriel. L'objectif à terme est de monter à 300 000 unités ». Ses projets ? « Les efforts d'industrialisation sont permanents. Nous devons développer aussi notre catalogue de mouvements, notamment avec un chronographe »...
••• Une facture de 142 000 euros de montres en duty free ! Le Figaro (France) raconte ce qui se passe à la boutique Royal Quatz du terminal 2E de Roissy-Charles-de-Gaulle : « Le passager, qui n'a pas souhaité communiquer sa nationalité, a acheté dans la boutique Royal Quartz une Rolex or et diamants d'une valeur de 39 000 euros, deux Vacheron Constantin et une IWC (International Watch Co. Schaffhausen) en or pour un montant total de 103 000 euros ». Précision du quotidien : « Le mois de novembre a ainsi été très faste pour les bijouteries-horlogeries des aéroports parisiens... Près de 4 000 montres ont été vendues, dont 10 montres Vacheron Constantin, une dizaine de Rolex Daytona en or (20 000 euros pièce) et une Rolex DateJust en or jaune (25 000 euros). Une montre très rare, une Santos 100 XL squelette d'une valeur de 50.000 euros, a été vendue dans l'une des boutiques Cartier »...
••• « Maudits diamants de Marange » : une bonne (mais pas belle) histoire racontée par Le Temps (Suisse), qui a enquêté sur ces « diamants de sang » du Zimbabwe et sur les difficultés de faire respecter le « processus de Kimberley » (PK : système mondial de certification éthique des pierres précieuses en provenance de mines « suspectes »). Une affaire embrouillée de diamants pas nets du tout : « Le Zimbabwe est aussi impatient d’écouler ses pierres que l’Inde, la Chine ou la Russie sont avides de les acheter. Etats-Unis, Canada et Australie, eux, n’en veulent pas sur le marché ». Et beaucoup de « gros sous » en jeu : comme l’avoue un diamantaire, « Pas de certificat PK, et ce sont de gros rabais sur les prix ». Conclusion du Temps : « L’an prochain, peut-être, les diamants de Marange certifiés scintilleront dans les vitrines des joailliers du monde entier »...
••• Palexpo sans le SIHH : on peut voir sur le site de la FHH à quoi ressemblent les halles de Palexpo avec les stands du SIHH en cours de montage. Instructif et utile pour nous rappeler que c'est dans un mois tout juste !
••• « Quelles sont les marques les plus innovantes pour le grand public ? » : une analyse d'INfluencia à propos d'une étude de l'Observatoire de l'innovation publicitaire. « Qu'attendent les Français en matière d’innovation publicitaire ? Divertissement + innovation publicitaire + complicité : voilà le trio gagnant, si une marque veut séduire les consommateurs ». Constat qui intéresse directement le monde horloger, et pas seulement l'univers de la grande consommation...
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