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Comment, vous êtes encore le nez sur votre écran, alors que la moitié de l'industrie horlogère est déjà partie en vacances ?

POUR CE MILIEU DE SEMAINE, LE ZAPPEUR SACHANT ZAPPER A ZAPPÉ SUR...

1)
••• LA MONTÉE EN GAMME
DU SALON PRINTOR (LYON, FRANCE)...
La mutation des salons horlogers français est en cours. Après le succès de Belles Montres et le renforcement horloger du Top Marques de Monaco (Business Montres du 9 décembre, info n° 10), le salon Printor accélère également, en attendant son retour en force à Paris (palais Brongniart, 4-5 septembre). On découvrira le nouveau Printor à Lyon (6-8 février, Eurexpo), à mi-chemin entre la Wonder Week genevoise et Baselworld.
• Il n’est évidemment pas question pour Printor d’entrer en compétition avec Bâle ou Genève, ni par la taille, ni par la gamme des marques présentées. L’effort de requalification et de dépoussiérage d’un salon professionnel en voie de ringardisation au cours des années 2000 n’en est pas moins sensible. D’abord dans les conditions d’accueil et dans les services offerts aux exposants comme aux visiteurs. Salon français oblige : un gros effort sur la gastronomie sur place (restaurant deux toques, « bouchon » lyonnais, buffet zen, bar à foie gras, café gourmand). Un peu de plaisir personnel dans un monde de brutalité professionnelle...
• L’accompagnement du salon a été soigné : en plus des habituelles soirées et des trophées, une série de conférences (certaines sont assez polémiques pour que chacun dise ses quatre vérités aux acteurs concernés) et, pour une poignée de privilégiés, la visite des ateliers où Hermès fabrique ses fameux carrés de soie – ceci dans une logique de mise en avant des savoir-faire de la filière horlogère et joaillière française.
• Il sera intéressant de vérifier à Printor comme cette filière réagit pour s’adapter à une crise qui l’a durement étrillée, en termes d’offre, de concentration des acteurs, de création de nouvelles structures (à une heure où les marques privilégient ouvertement leurs propres boutiques) ou d’approvisionnement (l’explosion du cours de l’or et des pierres précieuses va obliger tout le monde à se bouger !)...
• Parmi les nouveaux acteurs présents à Printor (hors joaillerie), des nouvelles marques de montres comme Sam & Rod (un concept design/tendance à coloration suisse), La Manufacture (« Serious Watch Factory », lancement par le groupe Christian Bernard), Converse (licence italienne distribuée en France par Seiko) ou Offshore. Business Montres présentera ces nouvelles marques dans les semaines qui viennent.
• Toujours à Printor, dont ce sera la 21e édition, des lancements de nouvelles montres (notamment la Predator de ZRC ou la Colombus de Rotary) ou des nouveaux venus à Printor dont certains présenteront à cette occasion des nouveautés sur le marché français (TW Steel, Tournaire, Jacques Lemans, Tendence, Versace, Bethsa B, Zadig & Voltaire, Seiko, Pulsar, etc.).


2 (x 4)
••• QUELQUES CARTES DE VOEUX INTÉRESSANTES ET RÉUSSIES...
Classement provisoire et non définitif : le concours des cartes de vœux animées [celles qui ont de l’esprit et du mouvement] reste ouvert pour ceux qui ont mis l’imagination au pouvoir...

••• La plus graphique et la mieux maîtrisée dans son concept : celle d’Ebel, qui fêtera en 2011 – grande année pour la marque – son centenaire. Superbe !

••• La plus drôle : celle du Hour Lounge de Vacheron Constantin (forum officiel), avec notre ami Alex Ghotbi en Père Noël [il est vrai qu’il est déjà membre du Club des Gros Bonnets de l’Horlogerie]...

••• La plus révélatrice : celle de TAG Heuer, qui fait « éclater » 2010 pour s’éclater en 2011 avec un teasing qui mène du Mikrograph de 1916 au Mikrograph de 2011 et une image finale [floutée, mais repérable avec un peu attention] sur le futur mouvement mécanique au centième de seconde (« 360 000 beats per hour »), qui aura apparemment deux balanciers...

••• La plus urban jungle tendance nocturne : celle de Concord, entre Blade Runner et Metropolis...


3)
••• LA MONTRE DES POUPÉES BARBIE TRÈS GÂTÉES À NOËL PAR LEUR KEN HORLOGER...
A découvrir ces jours-ci dans la vitrine Kronometry1999 de l’Hôtel Les Airelles de Courchevel (Jardin Alpin) : une double pièce unique « Elle et lui » signée MCT, pour une Sequential One sertie qui plaira forcément aux clients russesn slaves et ex-soviétiques de la station, pourvu qu'ils aient 125 000 euros à poser sur la table pour emporter cette paire de pièces uniques marquées « MCT pour Les Airelles Courchevel 2011 » sur le fond saphir [un beau souvenir de réveillon !].
•La Gentleman se décline en noir (DLC pour le boîtier, 88 diamants noirs pour la lunette et chiffres blancs contrastés pour les heures et les minutes). Pas mal, le coup des 88 diamants : ça pourra toujours servir sur les marchés asiatiques !
•La Lady s’autorise des fantaisies de Poupée Barbie plutôt bien venues sur un modèle de haute horlogerie, quoiqu’un peu inattendues chez MCT (image ci-dessus) : boîtier en or blanc, lunette sertie de 88 diamants (quatre diamants de plus sur le cadran et 52 sur la boucle déployante, soit un total de 1,814 carats pour cette Lady), chiffres roses pour les heures, disque des minutes gris à chiffres blancs, comme l’aiguille des minutes et l’aiguille des secondes (au dos de la montre)...


4)
••• L’OBSTINATION HISTORIQUEMENT STIMULANTE DE JOSEPH FLORES...
Dans la dernière livraison d’Horlogerie Ancienne, revue de l’AFAHA (Association française des amateurs d’horlogerie ancienne) qu’anime l’historien Joseph Flores, ce dernier consacre un de ses articles à l’épineuse question des mouvements du XVIIIe siècle : « Mais qui concevait, qui inventait ? ». On sait que Joseph Flores est celui qui a étudié avec le plus d’attention la question de l’« invention » du mouvement automatique à rotor : il démontre dans cet article que les attributions à tel ou tel horloger d’un mouvement sur la seule base d’une signature ne tient pas et qu’on trouve trop de similitudes de construction d’un mouvement à l’autre pour ne pas devoir réviser beaucoup de nos certitudes dans ce domaine...
• Autre article passionnant dans un domaine connexe : l’analyse d’un cinquième mouvement automatique à rotor connu pour une montre de poche, tous équips d’un échappement à roue de rencontre et d’une fusée. Joseph Flores démontre que ce mouvement (propriété du musée Beyer, Zurich) est totalement construit sur les bases d’un croquis et d’un rapport déposé par le maître-horloger liégeois Hubert Sarton à l’Académie des sciences de Paris, en 1778. On pourrait en déduire que ces mouvements, attribués à tel ou tel autre horloger, n’ont été que terminés par ceux qui les ont signés ou par ceux dont les historiens pensent qu’ils les ont signés...
• Le problème est sans doute que l’histoire de l’horlogerie – domaine ultra-complexe ! – a jusqu’ici été écrite par des non-horlogers, pas toujours capables de comprendre des analogies structurelles entre deux expressions mécaniques et pas toujours soucieux de documenter techniquement leurs affirmations. C’est un peu comme si l’histoire de la musique avait été écrite par des sourds ou celle de la peinture par des aveugles. Joseph Flores est le premier horloger professionnel à avoir abordé le terrain de l’histoire des montres : c’est ce qui rend ses démonstrations percutantes...


5)
••• LES ANTICIPATIONS DE L’ANNÉE DU LAPIN (NOUVEL AN CHINOIS)...
Derniers préparatifs dans les manufactures des éditions limitées « Année du Lapin » prévues pour le Nouvel An chinois du jeudi 3 février prochain. Une fête qui va mobiliser quelques milliards de Chinois et d’Asiatiques à travers le monde – dans des proportions impossibles à comparer avec la célébration de la Saint-Valentin qui occupe quelques marques. La Poste de Chine imprime pour cette Année du Lapin 3 000 timbres en jade de Hetian gravés d’une figure de lapin...


6)
••• LE NOUVEAU SITE EGOTISTE DE BOVET 1822...
La manufacture genevoise Bovet 1822 (Pascal Raffy) s’offre un nouveau site : plus clair, plus simple à utiliser [système de navigation glissante], plus sobre [moins grandiloquent] et plus accessible [quoique certains affichages ne soient pas rapides], il témoigne d’un souci de mieux communiquer. On y retrouve au passage Vicente Del Bosque, l’entraîneur des champions du monde espagnols de football, ami de la marque et « ambassadeur fantôme » de Zenith (Business Montresdu 15 novembre, info n° 10).
• Seul reproche à faire à cette nouvelle version du site Bovet : comme d’habitude chez les marques de montres, l’absence flagrante – mais c’est la maladie horlogère la plus répandue – de toute velléité relationnelle ou participative. La marque parle d’elle ou se parle à elle-même. On le vérifie dans le séquençage égotiste des onglets, qui reviennent à expliquer : 1) Mon histoire ; 2) Mes collections ; 3) Ma manufacture ; 4) Ma communication ; 5) Mes services ; 6) Mes boutiques ; 7) Me contacter [ouf !]. Pas le moindre espace de dialogue, ni la moindre marque d’intérêt pour l’amateur et le collectionneur. « Et moi, et moi, et moi » : pas très convivial, tout ça...


7)
••• LE RAPPEL DU REPORTAGE SUR LES MONTRES DIFFUSÉ PAR TURBO (M6)...
C’était dimanche dernier, dans Turbo (M6, France) : « Vous avez l’heure – Des montres très auto », avec des séquences Jaeger-LeCoultre, Richard Mille, Romain Rea ou Marvin/Sébastien Loeb, dont beaucoup d’images tournées au récent salon Belles Montres (Paris). On peut télécharger la vidéo de l’émission, la séquence montres se situant de la minute 13:30 à la minute 17:20...


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••• QUELQUES INFORMATIONS SAISIES AU VOL ET SANS (TROP DE) COMMENTAIRES...

••• Max Busser (MB&F) à propos des exportations horlogères suisses sur la Radio suisse romande (forum RSR) : une explication claire de l’actuelle phase de « remplissage des tuyaux », sell-in qui ne correspond que très partiellement au sell-out. « C’est le phénomène du pipe-line : on ne peut pas freiner un paquebot comme l’horlogerie en quelques mois... On est reparti dans un cycle de folie »...

••• Ouf ! Le communiqué de TAG Heuer et de la FIM « pour développer le chronométrage en motocyclisme » vient de tomber : c’était une simple question Business Montres du 20 décembre (info n° 5, après révélation du 10 décembre). Il aura fallu attendre quinze jours pour sa mise en ligne, mais on ne sait toujours pas quels seront les premiers championnats FIM concernés par ce chronométrage officiel, qui remet TAG Heuer en selle sur les plus grands circuits du monde...

••• L’avenir du magazine Orologi da Polso qui était le cheval de bataille de notre ami Eugenio Zigliotto : sans lui et sans son réseau d’amis (comprenez d’annonceurs), le titre est très menacé. Il se peut cependant qu’une solution de sauvetage italo-helvétique se dessine. On en saura plus à la rentrée de janvier...

••• Le titre du nouveau magazine horloger du tandem Alain Carrier-Eric Othenin-Girard : ils abandonnent Movment pour créer The Watches Magazine, qui sera édité en 6 langues, dont le chinois. Un titre qui reprend et décline le concept « The Watches » déjà affirmé par le salon The Watches Days. Là encore, on en saura plus à la rentrée de janvier, mais le premier numéro de The Watches Magazine est en cours de commercialisation avec Marianne Croze pour une parution à l’ouverture de Baselworld...

••• LVMH en est maintenant à 20,2 % de participation dans le capital d’Hermès (12,73 % des droits de vote). Ce qui fait que LVMH détient désormais de fait 5,05 % de Vaucher Manufacture Fleurier...

••• Après l’ouverture de sa boutique new-yorkaise (Business Montres du 21 décembre, info n° 6/3), Breitling ne va pas s’arrêter en si bon chemin : le programme d’ouverture comprend une autre boutique à Saint-Tropez (France) et une à Buenos Aires (Argentine)...

••• Dans la série des montres vintage inspirées par les icônes des années 1900 à 1960 et du « retour au classique », Timex Originals (groupe Timex, qui a eu la bonne idée de regrouper sous ce concept toute son offre rétro) propose un très joli chronographe T-Series en acier traité noir, cadran noir et cadran de « style militaire » (Made in Philippines, 145 dollars)...

••• Gold to go (De l’or à emporter) : il s’agit d’une machine automatique à distribuer des nano-lingots d’or (1, 5 ou 10 g, plus quelques pièces officielles d’Afrique du Sud ou du Canada). On paye par carte de crédit quand on se veut se faire un petit plaisir aurifère, au cours du marché (actualisation toutes les dix minutes. Ces machines existent déjà en Suisse et en Allemagne, ainsi que dans les Emirats, mais elles épatent à présent les Américains (démonstration vidéo avec le Chicago Tribune)...

••• Ouverture d’une première boutique américaine par... Van der Bauwede, la marque genevoise ressuscitée des morts. Elle est située dans le Village de Merrick Park, à Miami (Floride, Etats-Unis)...

••• Les prévisions pour 2010 de la fin 2009 se sont-elles vérifiées ? Examen critique pour ce qui est du domaine numérique et d’Internet : une bonne idée du blogueur Henri Kaufman pour Et si on parlait marketing...