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Le Sniper de ce vendredi a rangé son arme pour ne pas risquer d’abattre un Père Noël dont le traîneau s’égarerait dans son réticule de visée.
Il a cependant réussi quelques tirs dans son bilan de la semaine...
1)
••• LES PREMIÈRES IMAGES
(ENCORE UN PEU MYSTÉRIEUSES)
DE LA NOUVELLE UR-110 D’URWERK...
Business Montres (2 novembre) avait mis quelques lecteurs sur la piste d’un « sacré missile horloger » chez Urwerk, avant de leur dévoiler qu’il serait fortement question de « dés » (Business Montres du 10 novembre). Depuis, silence radio : on sait que Felix Baumgartner et Martin Frei ne sont pas des bavards. Ils ont tout de même accepté de dévoiler dans une courte bande-annonce (01:12 mn) ce que devrait être leur prochaine montre UR-110, cheval de bataille de la marque pour 2011. Le moins qu’on puisse dire est que nous n’étions pas tombés loin : il est fortement questions d’un triple jeu de « dés » pivotants (pour chaque chiffre des heures) logés dans une sorte de container (une innovation chez Urwerk, par rapport aux « satellites » précédents : là, les « dés » pivotent sur eux-mêmes) et d’un mouvement dont les dispositions évoquent assez fidèlement le personnage qui illustrait le premier « Urwerk Strikes Again ».
• Autre innovation, qui va sans doute déchaîner les passions chez les initiés : sur cette bande-annonce, on comprend clairement que le sens de lecture de la montre a changé ! Il se faisait jusqu’ici à la verticale, par le défilement de l’aiguille des heures sur le secteur des minutes situé au bas de la montre. On découvre (images finales, à partir de la minute 01:01) qu’il se fera de gauche à droite (orientation des chiffres), le secteur des minutes devant logiquement – hypothèse non validée par l’animation – se situer sur la droite de la montre. Ce qui laisse penser que la montre sera « ouverte » à droite et non en bas, comme les précédentes Urwerk. Aucune indication sur la couronne : à gauche ou toujours en haut ? Une vraie nouvelle Urwerk ou une déclinaison des précédentes ?
• Un film à découvrir sur la nouvelle chaîne images de Business Montres (« Urwerk Strikes Again : le triple lance-missiles » : 01:12 mn)...
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••• LES PLUS OU MOINS NOUVELLES MARQUES DE CETTE FIN DE MOIS...
En comptant cette dernière vague de « nouvelles marques », avec celles qu’on n’a pas eu le temps de mentionner et en considérant qu’on en a oublié quelques-unes tout au long de l’année, le bilan de la démographie horlogère (Business Montres du 20 décembre, info n° 7) s’établit autour des 72 nouvelles marques et maisons d’horlogerie pour l’année 2010. Sans doute un record dans les annales de l’histoire de notre métier ! Nouvelles venues :
••• BARRINGTON GRIFFITHS – La marque est canadienne (Calgary) et elle joue dans le registre néo-classique avec des bases ETA 953 (un mouvement mécanique17 lignes qui n’est plus en production, mais dont il restait des stocks chez Bulova, d’où les ponts signés Bulova). Barrington Griffiths produit les boîtiers de sa montre « Modern Classic » (trois aiguilles avec petite seconde à neuf heures, cadran noir, bleu ou orange), qui sera disponible dès le mois de janvier 2011, au prix très intéressant de 535 dollars
••• NFW – Encore une marque/montre de plongée venue des Etats-Unis (Fairfield, Connecticut) ! Le logo est spectaculaire, avec son squelette de poisson-vipère, espèce qui vit dans les abysses et qui possède une mâchoire impressionnante (famille des Chaulodius). La nouvelle Viperfish est moins impressionnante que le poisson en question et on ne distingue pas clairement en quoi elle apporte quelque chose qui manquait au marché (source : Oceanic Time)...
••• REQ – Rechargeable Electromagnetic Quartz, soit REQ pour abréger. Ce n’est pas encore tout-à-fait une marque du groupe japonais Ricoh, mais la montre existe déjà pour démonter qu’on peut recharger une montre électronique (quartz) sur un support à induction. Double avantage : d’abord l’étanchéité, puisqu'on n'a plus besoin d'ouvrir la montre : ensuite, plus besoin de pile, une batterie rechargeable suffit, la montre continuant à fonctionner quand elle est sur son support (deux LED indiquent le niveau de la charge). Fonction réveil par vibrations (innovation technique, apparemment)...
••• BLACKSAND – C’est la nouvelle marque « personnelle » qu’Alain Mouawad dévoilera à Baselworld, sachant que son père, Robert Mouawad, a déjà lancé Robergé en 1972 sur le créneau du design de joaillerie, et que la famille Mouawad gère également, en plus de ses collections de joaillerie, la marque Trebor...
••• ZEITINSTRUMENTE – Une marque pas si nouvelle que ça, mais qui commence à émerger. Traduction de Zeitinstrumente : « Instruments du temps ». La marque est relancée par S.A.S. le prince Wolfgang de Bavière, huitième du nom, en hommage à son ancêtre, le roi Louis II de Bavière, grand collectionneur de pièces horlogères qui font toujours des gros chiffres aux enchères. Les montres sont marquée des armoiries de la famille Wittelsbach (le célèbre damier bleu et blanc qu’on retrouve sur une marque automobile bavaroise et sur le maillot des footballeurs munichois) : design ultra-classique et hommage à la tradition mécanique (synthèse utile : Independant Watch Projects). De quoi rendre jaloux un autre prince, régnant celui-là : SA.S. le prince Albert II de Monaco, qui n’a pas encore sa propre marque de montres...
••• WEI & FRIENDS – Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas la marque de Wei Koh (Revolution), mais celle du designer allemand Martin Weichert, qui a créé Wei & Friends (W&F) dans une logique d’expression Pure and Unique, avec des mouvements Unitas et des boîtiers allemands (44 mm) mis au service d’une conception très minimalistes du temps. Ici, les montres sont des watchsculptures travaillées dans les moindres détails (beau travail sur les aiguilles)...
3)
••• L’EXCELLENTE CHRONIQUE DE FRANCO COLOGNI DANS HH MAGAZINE (FHH)...
Le titre donne le ton : « Le client, c’est qui celui-là ? »... Avec son habituel franc-parler, le président et fondateur) du conseil culturel de la FHH se penche dans sa dernière chronique sur les nouvelles générations de clients face au « caractère unique d’un objet aussi particulier que la montre, qu’on ne saurait véritablement apprécier en l’absence d’une culture du beau ». Culture qui est tout sauf évidente : « Il n’est pas de vraie compétence en matière de Haute Horlogerie sans une culture de l’objet qui permette d’en percevoir les caractéristiques d’innovation technologique et de recherche stylistique. Des caractéristiques que le client connaît déjà bien et auxquelles, précisément, il prétend à juste titre. Mais “sentir“ les objets est une chose, “savoir“ en est une autre. Il est faux d’affirmer que “savoir“ signifie “souffrir“. En effet, en Haute Horlogerie, “savoir“ est synonyme de “plaisir“ ».
• On ne résiste pas au plaisir de le citer plus avant : « La diffusion de cette culture doit naturellement tenir compte d’une série de facteurs en mutation constante, moins liés à l’évolution de l’objet – les valeurs de base restent toujours les mêmes – qu’au changement chez le client. Au client “historique“, que rien n’empêche d’ailleurs de changer d’habitudes et de goûts, s’ajoutent de nouveaux types. Nouveaux du point de vue géographique : les amateurs de Haute Horlogerie provenant désormais de pays non plus émergents mais émergés, comme la Chine, la Russie, l’Inde et le Brésil (au moins pour ce qui est du sommet de la pyramide du luxe, dont nous nous occupons), ils constituent les réseaux longs auxquels les “réseaux courts“ des manufactures helvétiques doivent se confronter – en matière de goût, de distribution, de service à la clientèle et de communication »...
• « Que veut dire communiquer la culture de la Haute Horlogerie à des gens qui ne partagent pas forcément notre histoire et nos codes ? Des types nouveaux aussi du point de vue de l’état civil : aux clients historiques fidélisés s’ajoutent de nouveaux venus de tous âges, des curieux, simples amateurs, personnalités émergentes en quête d’un symbole légitimant, et ainsi de suite... »
• Que signifie donc communiquer cette culture « aux jeunes générations, à ceux qui viennent d’un environnement différent, à ceux qui ont un pouvoir d’achat qui n’a rien à voir avec celui du client “classique“ ? C’est justement pour réagir à ces stimuli que la Fondation a publié un “manifeste“ qui en détermine la mission et le terrain d’intervention dont il circonscrit le périmètre. Car, sans connaissance du contexte, il ne serait pas possible d’évoluer ou de communiquer de façon efficace. S’il y a des points à améliorer, des aspects à approfondir, des valeurs à mûrir, la Fondation ne capitule certes pas face aux défis. Mais il est nécessaire que le client perçoive la Haute Horlogerie comme un monde cohérent et “cohéré“, au moins sur les principes, autour de ses valeurs. “In tempestate securitas“ : au-delà des crises cycliques et inévitables, les principes qui caractérisent non seulement un objet, mais tout un univers restent intacts »...
• Moralité : beaucoup de circonvolutions dans cet éditorial, mais il est clair que la haute horlogerie doit faire au plus vite son aggiornamento culturel et se soucier davantage – ce qui n’était apparemment pas le cas pour Franco Cologni – de ses nouveaux clients...
4)
••• LE NOUVEAU JEU « À QUI PERD GAGNE » DE TIGER WOODS...
Sous quelle bannière jouera bientôt M. L’Ambassadeur golfique de TAG Heuer ? Sous les couleurs d’Omega, dans le cadre du Omega Dubai Desert Classic Pro-Am, pour lequel une application en ligne a été développée pour partager une partie avec le n° 2 mondial et gagner à jouer le pro-am à ses côtés (source : Golf in Dubai) ! Woods + Omega : ça fait un peu désordre, mais il ne porte pas encore la casquette Omega...
• Le « Tigre » a peut-être besoin de nouveaux budgets : signé en février 2007, son contrat avec Gillette s’arrête dans quelques jours, la marque renonçant à organiser son programme Gillette Champions...
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••• LES INFORMATIONS À CONNAÎTRE POUR BIEN FINIR LA SEMAINE (EN VRAC ET SANS DÉVELOPPER)...
••• Ouverture d’une e-boutique chez Fred (groupe LVMH), avec ouverture en parallèle d’une seconde boutique parisienne, rue des Francs-Bourgeois, dans le Marais. Soit une cible radicalement différente de la place Vendôme...
••• « Quatre scénarios pour 2011 » : un point de vue non-conformiste de l’excellent Bill Bonner (La Chronique Agora) sur l’évolution possible des marchés monétaires l’année prochaine. Décapant !
• Toujours dans La Chronique Agora, une série de Jean-Claude Périvier sur « Le nouveau luxe pour tous » (dans une logique d’analyse financière). Episode 1 : « Le luxe surperforme, même dans les crises les plus sévères ». Episode 2 : « Le luxe flambe, mais il n’est pas trop tard »...
••• Un regard géo-stratégique et géo-économique sur le Brésil, nouvelle grande puissance, et sur son fantastique potentiel de croissance – si tout se passe bien – à retrouver dans la livraison de novembre-décembre de Communication & Influence n° 22)...
••• Max le rebelle : à propos de son prix Montre design & concept au récent Grand Prix d’Horlogerie de Genève, Max Busser explique dans HH Magazine : « En ce qui me concerne, je me vois un peu comme un rebelle de l’horlogerie par rapport à l’establishment de la profession. Et voilà que je reçois ce prix précisément de la part de ce même establishment. Cela me fait penser à la reine d’Angleterre qui anoblissait ses pirates ». A lire pour ses autres réflexions sur sa montre Thunderbolt et sa « volonté de faire de la mesure du temps une science qui peut très bien s’affirmer hors des sentiers battus »...
••• Balmain traque les Miss : après avoir mis la main sur Miss Suisse 2010 et lui avoir développer un collection de montres, Balmain (Swatch Group) va parrainer l’élection de Miss Belgique 2011 et créer un collection Miss Belgique en son honneur.
••• Ambiance science-fiction pour la dernière promotion « séléno-spatiale » d’Urwerk dans le magazine Plaza Watch – entre 2002, l'Odyssée de l'espace et De la Terre à la Lune, ça plane pour eux !
••• Bel effort de promotion de la marque japonaise Independent (liée au groupe Citizen, dont c’est la seconde marque « tendance ») : belle collection automne-hiver (notamment la montre Cool Military Style, qui n’a rien de « militaire », 270 euros), beau fonds de collection et belle promotion avec le mannequin suédois (mâle) Jesper Larsson...
••• Une nouvelle collection dédiée à et signée par Carol Shelby pour la nouvelle marque March LA.B, qui propose pour cette série un design plutôt réussi, un cadran « effet bois » réplique des tableaux de bord d’une Shelby et un choix mouvement quartz/mouvement automatique (repérage Business Montres du 14 avril, info n° 7)...
••• L’évolution nettement plus sportive de Blancpain vue par Marc Hayek : « En fait, nous cultivons davantage une partie de nos racines. Avant les années 1970, Blancpain était une marque plus sportive que classique, grâce entre autres à la Fifty Fathoms, un modèle lancé en 1953 qui a d’emblée rencontré un franc succès. Mais au début des années 1980, à une époque où la montre mécanique a traversé une des plus graves crises de son histoire, il n’était pas pensable de promouvoir une telle horlogerie autrement qu’avec des modèles classiques. Impossible de le faire avec la Fifty Fathoms, par exemple. Aujourd’hui, le marché a complètement changé et offre des opportunités de développement très intéressantes pour ce type de modèles, dont il faut absolument garder l’esprit tout en les dotant de technologies de pointe. Alors, si les gammes classiques vont rester très importantes pour Blancpain en termes de volumes et de complications horlogères, nous sommes également en train de pousser la Fifty Fathoms, une petite collection certes mais essentielle pour l’image de la marque. D’autant que la demande est là. De la même manière, avec notre gamme L-Evolution, nous sommes en train d’évoluer vers des modèles plus extrêmes. Finalement, c’était une bonne idée de la lancer en 2009 en limitant volontairement les volumes de production. Étant donné que l’année 2009 s’annonçait de toute façon comme un exercice difficile, nous ne pouvions pas être déçus. Il faut toutefois toujours garder à l’esprit que les marques du groupe doivent être complémentaires. Nous cultivons ainsi un esprit plus jeune pour Blancpain par rapport à Breguet » (source : HH Magazine)...
••• Mutation digitale pour le magazine italien Il Monde dell’Orologio, désormais disponible en téléchargement (payant : 2,50 à 4,50 euros selon la plateforme) et en version PDF, avec quelques rubriques nouvelles pour cette édition numérique...
6)
••• LA NOUVELLE CONCORD C1 GRANDE DATE POUR NE PAS MANQUER LE PREMIER DE L’AN...
Changement de date important la semaine prochaine : pas question de manquer le passage au 01 du premier mois de l'année, surtout dans les brumes d'un réveillon bien arrosé. Arme fatale des myopes et des allumés : la nouvelle Concord C1 Grande date Radar (image ci-dessus), furtive à souhait en soirée (style noirci), mais très typée Concord par son contraste noir/superluminova, son cadran architecturé (double date comprise) et son bracelet très viril en technofibres d’allure « militaire ». Une vraie montre de baroudeur urbain, qui prouve que le nouveau concept Concord n’a pas pris une ride depuis la renaissance de la marque...
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••• LES JOYEUSETÉS CRÉATIVES DE LA SEMAINE CHEZ TOKYOFLASH...
Quelques récréations conceptuelles chez Tokyoflash, qui ne pratique pas la trêve de Noël. On peut s’intéresser à la montre Hybrid Analog with Time Zones, enchevêtrement assez compliqué d’aiguilles numériques (quatre paires) qui se combinent et se recombinent selon les fonctions lancées par pression sur la couronne. Bizarre et stimulant quand on se prend à rêver de montres à géométrie variable...
• Plutôt rigolo, très coloré et même vertigineux, quoique franchement illisible passées les premières minutes des premières heures d’une journée : la montre Sakkaku dont on nous précise que son design est « with a twist ». On s’en serait douté, quoique l’auteur de ce concept soit hongrois ! Il s’agit de remplacer les aiguilles par des cercles concentriques de LED...
• Toujours plus étrange, le concept de montre « disloquée » proposée par la Dislocated Watch qui se fend en quatre pour laisser apparaître les LED qui indiquent l’heure. Une interprétation high-tech des anciennes « montres à secrets »...
• Que de fonctions nouvelles (latitude, longitude, etc.) en plus de l’heure dans le concept Stargazer qui permettrait également de repérer les constellations visible dans le ciel, la nuit, sur son « écran radar » numérique multi-touches et multi-fonctions. Pourquoi pas ?
• Pour se préparer à la future invasion des méchants cyborgs venus de l’espace, une seule montre : la Robotic LED Watch de Genghis (designer français), qui a beaucoup regardé les série télévisées de science-fiction quand il était petit. Les heures s’y affichent en segments colorés dont le décodage reste aisé et finalement assez séduisant – surtout en boîte de nuit !
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