|
Cette année, ces montres ont fait parler d'elles dans le monde entier...
Elles symbolisent le retour de la créativité mécanique dans l'univers d'une horlogerie qui sait avancer au rythme de son nouveau siècle.
Grâce à ces dix montres, on se souviendra longtemps du millésime 2010 pour les montres qui savent en donner plus que le temps qui passe...
1)
••• CHANEL J12 RETROGRADE MYSTÉRIEUSE (TOURBILLON)...
Quand il se lâche, Giulio Papi est un grand fantaisiste, qui peut se détourner des super-complications horlogères pour nous livrer – pour le plaisir de jouer – une partition originale et totalement décalée de vrai virtuose des mécaniques du temps. Puisqu’on jouait à mettre la couronne de la montre au milieu du cadran, que faire de l’aiguille des minutes, sinon la faire reculer ? Mais, alors, comment lire les minutes le temps que l’aiguille recule (10 minutes) ? Tout simplement dans un guichet. Autant dire que le tourbillon n’est là que pour témoigner qu’on est dans la plus ultra des hautes horlogeries. Superbe et inattendu chez Chanel, qui construit avec obstination sa légitimité d’horloger à part entière (avant-première Business Montres du 14 février)...
2)
••• CORUM TOURBILLON TI-BRIDGE...
Antonio Calce a fait de ce tourbillon très innovant (surtout sur un mouvement « baguette ») le symbole de la renaissance de Corum et le pavillon de la nouvelle modernité où il souhaite retremper les collections de la marque : high-tech dans tous les détails (ponts, platine, boîtier, cage, finitions) et design puissant d’un boîtier tonneau qui ne surjoue pas le bodybuilding infligé aux montres contemporaines. Et on peut parier que la collection Ti-Bridge, pilier de l’identité Corum, nous surprendra autant en 2011 (avant-première Business Montres du 4 mars)...
3)
••• MB&F HM n° 4 (MAX BUSSER & FRIENDS)...
Les privilégiés qui avaient découvert le mouvement de cette HM n° 4 à Baselworld (indiscrétion Business Montres du 8 février) n’ont pas été déçus cet été, en découvrant la vraie HM n° 4 tant elle tenait ses promesses de « montre radicale » – la plus rupturiste jamais osée par l’équipe de Max Busser (Business Montres>Business Montres du 7 juillet). Depuis, le Grand Prix d’Horlogerie de Genève (catégorie Concept/Design) est venu récompenser cette audace créative qui « reformate tous les codes de la montre » (Business Montres). D’autres prix se sont ajoutés à cette reconnaissance internationale, génératrice d’un buzz aussi dense que spontané (budget zéro !). Et si la tradition horlogère était aujourd’hui en train de se raconter une autre histoire que celle qu’on trouvait jusqu’ici dans les livres ?
4)
••• HARRY WINSTON OPUS X (JEAN-FRANÇOIS MOJON)...
Pour les dix ans de la collection alto-horlogère Opus, lancée pour cette marque de joaillerie par Max Busser [encore lui ! Voir ci-dessus], Harry Winston a choisi de laisser la parole à Jean-François Mojon, qui a toutes les chances d’être l’horloger de l’année 2011 (Business Montres du 21 décembre, info n° 5) et qui s’est lâché pour une Opus à affichage « planétaire » dans un style à la fois futuriste et respectueux des canons de la mécanique horlogère (image ci-dessus). Trains de rouages épicycloïdaux et engrenages architecturés avec minutie pour cette Opus ultra-compliquée, masquée avec élégance par un design faussement classique, alors que la montre est franchement révolutionnaire (explications Business Montres du 16 avril)...
5)
••• LAURENT FERRIER TOURBILLON GALET...
Du haut de ses 66 ans, le « papy de la nouvelle génération » a été fulgurant dans sa réaffirmation d’un style néo-classique qui s’est permis de donner le ton pour 2011 et les années suivantes : au vu de son succès foudroyant [déjà plusieurs prix, dont le Grand Prix de Genève, et une trentaine de pièces en commande], attendons-nous à être gavés de propositions hyper-néo-ultra-classiques, dont très peu auront cependant à mettre en avant ce qui faisait le charme absolu de ce tourbillon Laurent Ferrier. Une montre qui est un vrai hommage à la tradition en ce qu’elle sait la dépasser et l’assumer en la sublimant : équation précise (atomiquement certifiée) pas facile à réussir, qui prouve à quel point Laurent Ferrier et son équipe (la Fabrique du Temps) maîtrisent leur métier – ce qui leur permettra d’aller encore plus loin en 2011 (récit Business Montres du 20 septembre)...
6)
••• REBELLION T-1000 (1 000 HEURES DE RÉSERVE DE MARCHE)...
Le coup des 1 000 heures de réserve (seuil symbolique) n’est qu’une partie du potentiel de cette montre, dont la mécanique est aussi disruptive que le design (signé Eric Giroud). Pour recharger les six barillets, pour lequel Rebellion a fait développer des ressorts spéciaux, pas de couronne, mais un « levier » qui entraîne ces barillets par deux jeux de « chaînes ». Le balancier se trouve désaxé de 39 degrés par rapport à l’axe du mouvement. Une montre qui bat quelques records en plus de celui de la plus longue réserve de marche de l’histoire des montres-bracelets mécaniques : 41 jours, il fallait oser, tenter et réussir (explication Business Montres du 31 mars)...
7)
••• RESSENCE TYPE 1001/1004 (BENOIT MINTIENS)...
Une démonstration magistrale de ce qu’on peut faire avec un peu de passion pour les montres sans sortir de la cuisse d’un quelconque Jupiter horloger : sans la moindre formation, et pratiquement sans relations chez les fournisseurs, mais avec un solide sens du design, le jeune Benoît Mintiens a débarqué de Belgique à Baselworld avec une montre « planétaire » d’une sincérité totale et d’une intégrité mécanique irréprochable, proposée à un prix (autour de 12 000 euros) qui « démocratise » de façon spectaculaire les hautes complications de la nouvelle génération. A Belles Montres (Paris), il a su toucher le cœur d’amateurs et de passionnés pourtant environnés de leurs marques fétiches. Pari tenu pour le « Martien de Baselworld » : ses premières montres étaient opérationnelles et livrables fin 2010. On se demande ce qu’il va nous sortir de son chapeau en 2011 (bonne surprise Business Montres du 29 mars)...
8)
••• RICHARD MILLE RM 027 (RAFAEL NADAL)...
S’il n’en reste qu’un (de la génération des années 2000), ce sera Richard Mille, passé en quelques années du rang de trouble-fête à celui de parangon d’une nouvelle horlogerie contemporaine et déjà presque classique. Il expose désormais au SIHH et il peut se permettre de créer un tourbillon ultra-léger (20 g) qu’un « cogneur » comme Rafael Nadal peut porter sans le dérégler pour remporter ses tournois de tennis (révélation Business Montres du 11 mars dernier). En moins d’une décennie et avec une production ultra-limitée, Richard Mille a réussi à inscrire son nom au panthéon de l’horlogerie, à côté de maisons dont l’histoire court déjà sur trois siècles. Il nous indique à présent une voie royale – l’ultra-léger mécanique – pour les nouveux codes du luxe horloger des années dix...
9)
••• VAN CLEEF & ARPELS LE PONT DES AMOUREUX (JEAN-MARC WIEDERRECHT)...
Une montre qui fait l’unanimité, sur tous les continents et qui a été remarquée par de nombreux jurys de prix horlogers (à commencer par le jury fantôme de Business Montres). Difficile d’en cerner la magie, qui tient autant à la complexité horlogère du mouvement (signé Jean-Marc Wiederrecht) qu’à la qualité du décor émaillé (signé Dominique Baron) et au charme de l’histoire que nous raconte cette montre, dont le « baiser de minuit » attendrit tout le monde (repérage Business Montres du 1er février 2010). Une nouvelle et magistrale démonstration de ces « complications poétiques » dont Van Cleef & Arpels a su faire le cœur de sa proposition (premier décodage il y a près de quatre ans : Business Montres du 17 février 2007)...
10)
••• ZENITH EL PRIMERO STRIKING 10th (DIXIÈME DE SECONDE)...
Un des meilleurs chronographes de l’année, et en tout cas le premier à pouvoir afficher de façon immédiatement lisible le dixième de seconde : cette Striking 10th a de quoi poser Zenith en rival direct de la Rolex Daytona parmi les must-have mécaniques de la légende horlogère. Business Montres (synthèse le 14 mars) a salué avec enthousiasme ce lancement, qui a symbolisé, en 2010, le grand retour de Zenith sur le devant de la scène, avec la volonté de proposer des montres incontestablement « manufacture » à des prix accessibles – en rupture donc avec les collections antérieures. Volonté d’autant plus forte qu’elle s’appuyait sur d’autres montres exceptionnelles, comme la Christophe Colomb ou le Retrotimer El Primero...
|