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Les 10 objets du temps les plus épatants de l’année
 
Le 03-01-2011
de Business Montres & Joaillerie

Toutes catégories confondues, pour le meilleur et pour le pire, ce qui s’est fait de plus spectaculaire...

Ces objets, souvent déroutants et dérangeants, ont fait parler de l’horlogerie au-delà de nos cercles d’initiés.

Un choix subjectif et non exhaustif, par ordre alphabétique de marque.


1)
••• LA FUREUR ÉLECTROCUTÉE DE LA COLLECTION ARTYA (YVAN ARPA)...
Quand certains travaillent au bâtonnet de buis pour polir les arêtes de leurs ponts, Yvan Arpa travaille à l’électricité haute tension en déclenchant des foudres de plusieurs centaines de milliers de volts sur ses boîtiers, plus scarifiés qu’une tribu de Bantous : il n’a plus ensuite qu’à trouver à ces « pièces uniques » des cadrans artistiques tout aussi uniques, voire à y coller des araignées quand c’est la saison d’Halloween. Un concept de marque totalement déjanté, parfaitement assumé par ce nouveau « Monsieur 100 000 volts » de la création horlogère (découverte Business Montres du 17 janvier, du 27 juillet et du 7 octobre)...


2)
••• LE DOSSIER DE PRESSE STÉRÉOSCOPIQUE DE LA MANUFACTURE DEWITT...
Tout le monde a gardé en mémoire les « stéréoscopes » Lestrade qui ont ravi les enfants jusque dans les années 1970 pour leur faire découvrir en vision stéréoscopique monuments célèbres ou contes et légendes. Dans l’esprit de sa nouvelle ligne « Classical audacity » (avant-première Business Montres du 17 juin), la manufacture DeWitt a osé présenter son dossier de presse (Baselworld) avec un stéréoscope Lestrade horloger – sans doute le premier jamais réalisé dans l'univers horloger (image ci-dessus) ! Une belle idée de communication, parfaitement en phase avec le nouveau concept « Classical audacity » : comme quoi, personne n’est condamné au sempiternel dossier de presse papier/CD/clé USB...


3)
••• LE TRAVAIL À LA CHAÎNE DU CONCEPT 2.0 CHEZ HAUTLENCE...
Comme la chenille d’un tank, la chaîne de la HL 2.0 s’articule autour de deux pivots pour emporter, tous les soixante minutes, les numéros des heures face à leur guichet de lecture. Pendant que chacun des douze maillons de cette chaîne progresse, l’organe réglant monté sur son axe pivote de 60 degrés, alors que l’aiguille rétrograde des minutes revient se positionner au départ de son arc de cercle sur 180 degrés. Redoutable exercice de géométrie dans l’espace, sous un verre saphir qui (dé)couvre le flanc du boîtier où se situe l’axe de l’échappement pivotant. Un concentré de subtilités horlogères qui est aussi un véritable « ovni » dans le paysage néo-classique de ce début des années dix (découverte Business Montres du 10 mars et des semaines suivantes, info n° 5)...


4)
••• LE SUBTIL ÉCOULEMENT DU TEMPS DU SABLIER DE MARC NEWSON POUR IKEPOD...
C’était déjà, dès le SIHH 2010, « un des objets les plus fous » du début de l’année (Business Montres du 19 janvier) : ce sablier imaginé par Marc Newson reste, en fin d’année, un des défis techniques et esthétiques les plus réussis de 2010, avec plus d’une centaine de pièces commandées et, pour 2011, une série de mini-déclinaisons plus accessibles, toujours dans le même style, mais avec sans doute différentes couleurs de billes ou de verres. Dans les beaux-arts du temps, il n’y a pas que des aiguilles et des rouages ! Il ya aussi différentes expressions du temps qui passe, et le ruissellement des nanobille dans leur sablier n’est pas des moindres...


5)
••• LES ÉCRINS JULES-VERNIENS (VERNOSCOPE) DE LOUIS MOINET...
Chez Louis Moinet, l’année 2010 aura décidément été très... technico-menuisière ! Le Vernoscope imaginé pour ranger quatre montres (avant-première Business Montres du 19 février) n’était que la suite du magistral planétarium dévoilé au salon GTE (Business Montres du 17 janvier) et un prélude à l’incroyable « Machine à voyager dans le temps » (Time Explorateur) présentée à Baselworld dans un style résolument verno-steampunk (Business Montres du 14 mars). Soit trois objets du temps qui auraient mérité chacun leur place à part dans cette sélection des objets du temps les plus ébouriffants, dont Louis Moinet était le grand prophète en 2010...


6)
••• L’OPÉRA FANTASTIQUE DU COQUILLAGE DE LA MANUFACTURE ROYALE...
Ce n’est pas parce qu’on ne croit pas à un concept commercial qu’on doit en nier l’intérêt : comme Business Montres l’a analysé dans un article sans complaisances (11 décembre), Manufacture Royale a décidé de mise sur une montre Opera structurée comme l’Opera de Sydney (Australie), avec un système de coque conchyloïde déployante destinée à réverbérer le son de la répétition minutes. Saluons l’exploit technique et esthétique [dont témoigne tous les autres détails de la montre], en regrettant une fois de plus que le branding global de la nouvelle marque et l’environnement commercial ou promotionnel de la montre ne soient pas à la hauteur de son concept mécanique et de ses avancées horlogères. S’il a fait le bon choix côté produit [à un détail près : le manque d’originalité d’un mouvement tourbillon-répétition minutes déjà vendu à cinq marques !], Arnaud Faivre a eu la main moins heureuse sur l’aval : dommage pour lui et pour sa Manufacture royale, mais un minimum de liberté de jugement est indispensable quand on se place dans le sillage de la Manufacture royale du grand Voltaire...


7)
••• LA VRAIE TORNADE VERTE DÉCLENCHÉE PAR LA ROLEX SUBMARINER (« HULK »)...
Entre Rolex et la couleur verte, l’histoire d’amour reste intense : après la lunette verte de la Submariner du cinquantenaire de ce modèle, la version émeraude (lunette et index) de la même Submariner et le verre saphir de la Millgauss, Rolex a joué la carte d’un surprenant All Green (cadran et lunette) pour la Submariner 2010, aussitôt rebaptisée « Hulk Watch » par les amateurs facétieux (alerte Business Montres du 18 mars). Un vert qu’on n’ose plus que chez Rolex, avec un superbe cadran soleillé et une lunette céramique impeccable, les aiguilles surdimensionnées et les index blancs soulignant un peu plus l’intense verdeur globale de la proposition. La même version en bleu avait provoqué des cris d’orfraie chez les puristes : on imagine l’ardeur des contempteurs du vert. Un indice qui pourrait indiquer un futur collector que s'arracheront les enchérisseurs initiés [on sait que les « bides » commerciaux des collections Rolex ont toujours été, vingt ou trente ans plus tard, des stars des enchères !]...


8)
••• L’ENGAGEMENT MAGNÉTIQUE DE LA TAG HEUER PENDULUM...
Cette Pendulum à organe réglant magnétique était la montre présentée comme XXX dans le Top 10 des montres dont on allait parler à Baselworld (Business Montres du 15 mars). Sa présentation ultérieure a mystérieusement disparu du site (?), mais nous y reviendrons ultérieurement tant ce concept de mouvement mécanique sans spiral (remplacé par une sorte de « ressort » virtuel, qui sont en réalité des champs magnétiques capable de faire osciller le balancier) est déterminant pour l’avenir d’une certaine horlogerie d’avant-garde. L’idée en reste aujourd’hui au stade du concept, mais la R&D de TAG Heuer a l’habitude des réponses fulgurantes aux défis les plus enivrants : il faut donc s’attendre à ce que cette horlogerie magnétique – qui pose aujourd’hui des problèmes de stabilité dans les changements de température – revienne demain éclairer notre horizon mécanique de ses immenses avantages par rapport aux échappements classiques...


9)
••• LA LOGIQUE DU RÉGULATEUR TRIPLE AXE DE THOMAS PRESCHER...
L’année 2010 aura vraiment été celle du multi-axe pour Thomas Prescher, un des meilleurs représentants de la nouvelle génération horlogère. En début d’année, il présentait un très géométrique tourbillon double axe « mystérieux », avec date, mois et phases de lune (Business Montres du 15 mars). Il devait revenir un peu plus tard à une nouvelle proposition : un tourbillon régulateur triple axe (déplacement orbital sur 360°) doté d’un échappement à force constante (présentation Business Montres du 24 juin, info n° 2). Une vraie world premiere si Thomas Prescher avait à la fois un peu plus le sens du design et beaucoup plus celui de la communication : quand on voit ce que des horlogers moins spectaculairement virtuoses obtiennent comme retombées avec des propositions beaucoup moins substantielles, on s’indigne du statut mineur concédé à un Thomas Prescher...


10)
••• LA PLANÉITÉ GYROSCOPIQUE IMPOSÉE À LA CHRISTOPHE COLOMB DE ZENITH...
Quelle que soit la position de la montre, son échappement fonctionne toujours de façon optimale, à plat, dans l’esprit des anciens chronomètres de marine montés sur un système gyroscopique. Avec sa double « bulle » avant-arrière, la Christophe Colomb de Zenith (avant-première Business Montres du 10 juillet) réussit l’exploit d’être à la fois une montre néo-classique, qui renoue agréablement avec la tradition des montres de marine, et un concept néo-horloger qui repousse un peu plus loin les frontières de l’extrême mécanique : « c’est la voie d’un rétro-futurisme néo-classique, d’autant plus intéressant qu’il jette un pont entre les grandes traditions de l’horlogerie mécanique et les avancées contemporaines des beaux-arts de la montre », écrivait Business Montres, qui a eu la chance d’assister au « Jean-Fred Show » du lancement de cette pièce, à l’Observatoire royal de Greenwich (Royaume-Uni), entre les pendules de John Harrison et les Horseguards en bonnet à poils (Business Montres du 30 septembre)...

 



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