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Triste début d’année avec la disparition de notre ami Claude Daniel Proellochs, qui avait porté pendant dix-sept ans l’image internationaleet le redéploiment de Vacheron Constantin.
Toutes nos pensées pour son fils, Claude Daniel Jr, et pour sa famille.
••• LA DISPARITION DE CLAUDE DANIEL PROELLOCHS
Sans le moins du monde songer à « prendre sa retraite » comme il aurait pu le faire, ce vétéran des guerres horlogères aura lutté jusqu’au bout, sur tous les fronts de la vie économique comme sur ceux de l’horlogerie, mais le dernier assaut de la maladie qui le rongeait aura été fatal. Claude Daniel Proellochs s’est éteint ce week-end.
••• C’était l’homme des missions longues : Claude Daniel Proellochs avait commencé sa carrière chez Omega,à Bienne, avant de passer quatorze ans chez Eterna, dont il avait fini par devenir le CEO, manufacture qu’il avait accompagnée en pleine crise du quartz. En 1988, il s’installait chez Vacheron Constantin comme CEO, pour dix-sept années qui allaient révolutionner cette maison jusqu’à la célébration du 250e anniversaire, en 2005. Si Business Montres avait pu alors critiquer, de façon argumentée, la stratégie adoptée pour cette commémoration, cela n’avait pas remis en cause le respect qu’on devait à l’homme : la suite des événements a prouvé que cette critique – qui avait résonné dans une absolue solitude médiatique et avec la réprobation des bien-pensants – était non seulement fondée, mais qu’elle a été depuis approuvée par la plupart de ceux qu’elle dérangeait à l’époque (image ci-dessus : remerciements aux Purists). Respect qui avait marqué la suite de nos relations avec l'ex-CEO...
••• Quittant Vacheron Constantin, comme il l’avait d’ailleurs annoncé, après les cérémonies de ce 250e anniversaire, Claude Daniel Proellochs avait rejoint pour un temps la manufacture DeWitt, à la fois pour changer de rythme – sans quitter ce monde horloger auquel il avait voué sa vie – et pour consacrer davantage de temps à ses autres passions, notamment la musique [et, disons-le aussi, les plaisirs de la vie comme les cigares et les grands vins]. Tout en se mêlant aux cercles entrepreneuriaux du canton de Neuchâtel, cet homme de culture – qui parlait plusieurs langues et qui adorait l’Italie – avait ensuite développé le projet de lancer une nouvelle marque (éponyme) en hommage au grand navigateur français Louis Antoine de Bougainville (indiscrétion Business Montres du 30 octobre 2009) : il y aura travaillé avec son fils, Claude Daniel Jr, jusqu’à la fin, dans un esprit de néo-classicisme parfaitement consonnant avec les tendances de ce début des années 2010. Comme quoi il n'avait pas perdu la main...
••• Sa disparition éclaircit encore un peu plus les rangs de cette élite managériale qui avait traversé les convulsions et les renaissances horlogères de la fin du XXe siècle : toujours jeune de coeur et d'esprit, animé par une vraie passion pour les montres, il était une des mémoires les plus sûres, les plus intelligentes et les plus subtiles de notre communauté professionnelle, qui s’appauvrit avec son départ. Toutes nos pensées attristées vont à son fils, à qui il avait transmis le flambeau autant que le virus, et à sa famille. Repose en paix, mon ami, tu l’as bien mérité !
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