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# 4 : Les dix instantanés d’une première journée dans les expositions genevoises
 
Le 17-01-2011
de Business Montres & Joaillerie

Geneva Time Exhibition ouvrait ses portes dès hier dimanche, avec une affluence qui prouve que le principe classique d’ouverture des salons le lundi (SIHH, WPHH et autres) n’est plus pertinent.
Choses vues et notées par votre Quotidien des Montres un peu partout dans Genève...


Image ci-contre :
la nouvelle Masterpiece MP-01 (titane), quatrième collection chez Hublot, lancée pour servir d’écrin aux complications développées en interne (ici : un chronographe monopoussoir roue à colonnes, trois barillets et dix jours de réserve de marche)...


••• UNE PREMIÈRE JOURNÉE RICHE DE QUELQUES BONNES SURPRISES ET DE MENUES DÉCEPTIONS...
Excellent départ de la Wonder Week avec la première journée du salon GTE, qui regroupe plus de cinquante marques au Centre international des conférences de Genève et où s'étaient donnés rendez-vous hier après-midi de nombreux détaillants, des journalistes, des blogueurs et quelques amateurs...

1)
••• Ouverture de GTE (Geneva Time Exhibition) : une ambiance plus soignée qu’en 2010 et une volonté évidente d’évoluer dans le luxe, à travers les matériaux, les codes couleurs et même la séparation géographique entre certaines « marques de prestige » et les autres. A ceci près que ces codes minimalistes du luxe, qui auraient été nécessaires voici un an [l’horlogerie était encore en crise], ne sont plus suffisants en 2011, année de post-reprise qui réaffirme haut et fort – pour le meilleur et pour le pire – une réapparition des fastes de l’âge d’or (au risque d’un retour du bling-bling). D’où une certaine impression de décalage dans les présentations du GTE, dont la requalification graphique et technique reste cependant au-dessous de ce à quoi les marques autres que débutantes ou mass market sont en droit d’attendre d’un salon des années 2010 : six limousines Audi ne suffisent plus aujourd’hui à justifier une prétention au luxe...

2)
••• On vérifiera tout à l’heure (à l’ouverture du SIHH) ce nouvel appétit d’ostentation dans les décorations des espaces du SIHH, où toutes les marques – même les moins bien portantes – ont terriblement soigné leurs concepts d’apparat et de mise en scène. Parfois très cinématographique, voire un peu déplacée dans son opulence [on n’en demandait pas autant à Baume & Mercier !], la (re)montée en gamme du SIHH distance un peu plus GTE dans cette course à l’armement – qu’on peut déplorer, mais qui est sensible dans le regard des détaillants.

3)
••• Cette relégation du salon GTE face au SIHH est d’autant plus sensible que l’hétérogénéité des marques exposantes éclate à chaque détour d’allée du GTE. Autant il était salutaire de créer un « espace de prestige », autant il était maladroit d’y juxtaposer Laurent Ferrier et Marvin, HD3, Snyper ou Veni Vidi Vinci [marques parfaitement honorables, mais qui ne boxent pas dans la catégorie de Laurent Ferrier]. En revanche, Heritage Watch Manufactory (véritable marque-événement de cette Wonder Week) ou Frédéric Jouvenot côtoyaient hors de cet espace « prestige » des marques sympathiques, mais déplacées dans leur environnement. Et ainsi de suite jusqu’à la bijouterie estonienne à propos de laquelle Business Montres se posait des questions (16 janvier, marque n° 2) : pas la moindre montre dans les vitrines ? Que venait-elle faire dans cette histoire, sinon remplir les caisses de l’organisateur, qui a probablement plus perdu là en prestige (et en cohérence) qu’il n’a gagné en budget ?

4)
••• Heureusement, les allées du GTE fourmillaient de bonnes surprises, dans toutes les gammes, à commencer par la proposition la plus dérangeante et la plus inattendue dans une Wonder Week genevoise plutôt vouée aux montres de tradition : avec sa Slyde, HD3 (Jorg Hysek et Fabrice Gonnet) ont frappé très fort en créant la première montre de haute horlogerie pour la génération iPad. Dans ce contexte numérique d’avant-garde, haute horlogerie est à interpréter en termes de rouages virtuels, comme nous le laisse entendre la nouvelle signature de HD3 : NextGen. Comprenez par là qu’il s’agit d’une montre à écran tactile très avancée (verre saphir cintré), dont le cadran – pardon, l’écran ! – se manipule d’un doigt, exactement comme un iPhone ou un iPad, pour faire « glisser » différents affichages de « montres virtuelles » travaillées comme des pièces de haute horlogerie. Pour faire simple, imaginez une Cabestan de synthèse sur un écran d’iPod Nano. Sauf que les différentes versions d’affichage proposées par la Slyde ont été créées par des vrais designers de montres, avec des prouesses de mise en scène de l’heure qui auraient été impossibles à mettre en musique mécanique. Place donc à cette nouvelle « horlogerie virtuelle » et à cette apphorlogerie dont Business Montres prévoyait l’émergence dès le mois de mai 2009 ! Eh bien, nous y sommes et HD3 vient d’ouvrir la porte sur le royaume enchanté de la nouvelle haute horlogerie numérique...
• Courageux, et même téméraire, en pleine année du « retour aux racines » et d’une conflagration néo-classique qui va tout submerger ! Mais comment imaginer que les amateurs de belles montres, multi-possesseurs de tous les jouets de garçon mis à leur disposition par les bonnes fées digitales, ne craqueront pas pour une montre tactile, au design très soigné, dont les multiples « écrans » (cadrans virtuels) seront téléchargeables à volonté et avec plus d’options de personnalisation que n’en proposeront jamais les marques purement mécaniques. On peut également imaginer des concepts d’écrans directement inspirés par les icônes contemporaines : une Slyde WorldTime Patek Philippe ou une Slyde HM n° 4 dans le goût MB&F. Merci en tout cas à Jorg Hysek d’avoir osé !

5)
••• Bonne surprise également chez Laurent Ferrier, dont le « tourbillon à secret » relève cependant de la prouesse technique [ajuster et personnaliser les cames qui permettent l’ouverture/fermeture, automatique ou différée, des verres saphir qui dévoilent le paysage émaillé] plus que de l’approfondissement esthétique des codes néo-classiques de la marque : au cours de cette opération, le boîtier a pris du muscle et de l’épaisseur, ce qui le rapproche des montres plus contemporaines – alors même que les marques classiques s’efforcent de revenir à des propositions plus minces, plus plates et plus élégantes...

6)
••• Les lecteurs de Business Montres auront d’eux-mêmes été regarder de plus près les montres signalées comme devant « créer l’événement » au salon GTE : les deux nouveaux bébés de Karsten Frassdorf (Heritage Watch Manufactory), la Klepcys de Cyrus, la superbe Helios de Frédéric Jouvenot, les délicates Damoiselle D, les Grande Seconde de Pierre Thomas, les diamants cascadeurs de Peter Tanisman, les nouveaux gadgets de Snyper et tout le reste...

7)
••• Zenith avait jeté l’ancre non loin du GTE, à l’hôtel Kempinski, pour y présenter ses nouveaux du début 2011, notamment une série de montres Captain (non-chronographes) au design ultra-classique (boîtier 40 mm, taille relativement mince, cadran dépouillé, mouvement automatique Elite), dotés de complications relativement simples : une réserve de marche (brevet qui apparaît chez Zenith dès 1910), une grande date phase de lune (sans doute la plus équilibrée et ka plus séduisante des trois nouveautés) et une double fuseau horaire (par aiguille GMT sur 24 heures). Le positionnement prix, très agressif, souligne les ambitions de Jean-Frédéric Dufour, qui avoue 55 % de croissance en 2010 (volume ou valeur ?) mais qui aimerait bien recommencer l’exploit en 2011 ! Pourquoi pas, d’autant qu’il annonce pour Baselworld, une nouvelle sportive à lunette céramique (Stratos) dans l’esprit des légendaires Cairelli (montres livrées à l’aviation italienne dans les années 1970), ainsi qu’un quantième annuel de toute beauté. Le sourire radieux et la « pêche » de ses distributeurs internationaux en disait plus long que bien des communiqués de presse...

8)
••• Six étages plus bas, mais quelques tons au-dessus, toujours à l’hôtel Kempinski, Jean-Claude Biver profitait de cette soirée du dimanche pour inviter ses amis à dîner, en musique et dans la joyeuse rigolade habituelle des « Bibi shows ». Une occasion pour lui de nous rappeler les multiples étapes franchies par Hublot en 2011 [la boutique Vendôme, la réorganisation industrielle de la manufacture avec l’apport des ex-équipes BNB, la verticalisation « manufacture » de toutes les complications, l’ouverture d’une trentaine de boutiques, etc.] : qui réalise vraiment que Hublot engrange à présent tous les mois un chiffre d’affaires qui était celui de la marque pour toute une année quand Jean-Claude Biver en a repris les rênes ? En cinq ans, quelle autre marque a multiplié par 10 son chiffre d’affaires ?
• Et l’incendie ne semble pas disposé à s’éteindre quand on découvre le plan des opérations pour 2011, les événements qui seront organisés, le calendrier sportif de la marque, la mise en place d’une logistique de production qui va stupéfier tout le monde, le lancement de Masterpieces totalement hors normes, comme ce chronographe tonneau qu’on dirait inspiré par le dernier « poisson d’avril » de Business Montres (1er avril 2010), ou cette bestiale King Power de plongée étanche à 4 000 m et dotée d’un très intéressant système de bracelet détachable. On ne s’ennuie jamais avec Hublot, et on peut faire confiance à Jean-Claude Biver pour aller encore plus loin à Baselworld, où il dévoilera notamment son concept Anticythère, étape de rupture dans l’idée qu’on se fait de l’horlogerie contemporaine et de ses traditions...

9)
••• Même la météo est à la reprise : après les chutes de neige et les inondations, sauf éruption inattendue d’un volcan sicilien, le soleil devrait être au rendez-vous de la semaine et les températures clémentes pour courir d’un salon à l’autre, de navette en navette (limousine pour les VIP), de Palexpo à Genthod et de palace en palace. Sushi ou club sandwich, risotto ou fromage d’alpage de la Neuvaz ? Ruinart ici, Laurent-Perrier là, Veuve-Clicquot ailleurs. Henniez verte ou Coca zéro pour les ascètes. Rude métier qu’acteur de la haute horlogerie...

10)
••• Ça y est, il est neuf heures, Genève s’éveille ! Les Asiatiques sont décalés [question de fuseau horaire !] et les professionnelles sont requinquées – cette année, Business Montres ne vous donnera pas leur adresse Internet. Les hôtels sont pleins et les petits déjeuners sont préparés. Les vitrines sont installées et les stands sont nettoyés. Les vestiaires sont débordés et les détaillant sont comprimés. Il est neuf heures, Genève s’éveille pour une semaine de haute horlogerie, un vingt-et-unième SIHH et un douzième WPHH. Bon courage à tout le monde !



 



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