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Les plus belles réussites de la rentrée 2011 pour les marques de joaillerie et les marques de nouvelle génération.
Suite du classement de Business Montres sur 98 des 104 marques qui organisaient quelque chose à Genève cette semaine.
QUE FALLAIT-IL ABSOLUMENT NE PAS MANQUER ?...
A)
••• LES MEILLEURES MARQUES DE JOAILLERIE
ET LEURS MERVEILLES...
La Wonder Week est terminée, on a rendu les clés des suites et commencé à démonter les stands dans les salons multi-marques. C’est l’heure du choix et du classement entre les nombreuses propositions. Pour les marques de joaillerie, on peut retenir (classement par ordre alphabétique de marque)...
1)
••• CARTIER : autant la collection d’horlogerie 2011 semble répéter sans vrai dynamique celle de l’année précédente, autant les nouveautés en joaillerie et en « métiers d’art » témoignent de la créativité d’une marque en pleine possession de ses moyens et en croissance permanente sur les marchés les plus forts de la nouvelle géographie horlogère. L’inspiration animalière est un prétexte pour démontrer le savoir-faire technique de Cartier dans tous les beaux-arts du temps, de la très haute joaillerie à la marqueterie de bois précieux, en passant par tous les grands classiques de la décoration horlogère. Une expression pratiquement sans faute !
• Le choix de Business Montres : pas facile d’arbitrer entre les « montres à secrets » (Mille et une heures) et les nano-sculptures de poignet d’un bestiaire figuratif dont la beauté laisse pantois. Puisqu’il faut un nom : la Rotonde à décor tortue réalisée en mosaïque...
2)
••• DAMOISELLE D : née à Besançon chez un sertisseur joaillier réputé, cette nouvelle « petite marque » française fait une entrée remarquée sur le créneau de l’horlogerie sertie qui sait rester raisonnable dans ses prix et dans ses prétentions. La french touch du style reste assez espiègle pour séduire les jeunes amoureuses de montres originales. Une jeune marque indépendante pleine d’idées, une vraie marque de dame imaginée par Véronique Muller, et une vraie force de proposition qu’il faut encourager parce qu’elle porte une partie des espoirs de renouveau du style horloger-joaillier européen.
• Le choix de Business Montres : la Damoiselle Capucine qui était déjà une révélation Business Montres du 7 octobre dernier (info n° 5) et qui n’a rien perdu de son charme fleuri pour son baptême du feu au GTE...
3)
••• DELANEAU : exprimé en dollars, le rapport poids-puissance est assuré par le bracelet-montre (pièce unique) en diamants aussi précieux que délicatement taillés (plus de 50 carats) pour lequel il faudra allonger deux millions de dollars ! On ne négligera pas les multiples paires de la collection Atame (nombreux décors en « miroir », qui mêlent différentes expressions décoratives) : un concept d’appairage appelé à s’étendre à toutes les collections DeLaneau. On dégustera sans modération les « montres à secrets » de la nouvelle collection Magic, simplissime bracelet de haute joaillerie horlogère fermé par un cabochon géant, avec beaucoup de subtilité dans les entrelacs des deux liens (sertis) qui inscrivent la montre dans un espace d’une élégance ostentatoirement minimaliste. Bref, le passage par la boutique de la reine Cristina s’imposait absolument pendant la Wonder Week...
• Le choix de Business Montres : sans hésitation, la Magic Haute Joaillerie, dont le cabochon en serti mystérieux est composé de rubis taillés en très sensuelles et vibrantes spirales (21,8 carats de diamants pour le bracelet et 23,7 carats de rutilants rubis pour le cabochon : image ci-dessus, dôme-cabochon refermé). C’est probablement la montre de joaillerie la plus intéressante de ce début d’année. Bonheur pour les amateurs de vraie horlogerie : le mouvement est mécanique ! Une « petite » montre par la taille (25 mm), mais une grande star de la haute joaillerie horlogère. Exactement comme la reine Cristina !
4)
••• PETER TANISMAN : cette nouvelle marque de haute joaillerie présente une seule collection, la Carrousel, reconnaissable à son « cylindre tournant » dans le bas du boîtier. Ça sert à... jouer ! On le fait tourner pour le plaisir, pour occuper ses doigts ou pour mouliner un voeu ou une prière. Très accessible en acier (cylindre simplement guilloché), la Carrousel sait aussi se faire ultra-précieuse en diamants baguette plus ou moins lourds et plus ou moins colorés. Une version masculine est à l’étude, le cylindre pouvant servir de couronne de remontage pour la montre ! Une des meilleures nouvelles idées des salons de janvier 2011...
• Le choix de Business Montres : sans hésiter, la Carrousel Fantasia (Business Montres du 16 janvier), concept qui fait cascader les rangs de diamants et de pierres précieuses sur le cadran en même temps qu’il anime un cylindre mobile d’anneaux tout aussi précieux. C’est une des montres les plus ludiques de la nouvelle horlogerie et on peut en varier à l’infini l’habillage joaillier, tant dans les couleurs des pierres que dans le sertissage...
5)
••• VAN CLEEF & ARPELS : sur le thème des Voyages extraordinaires de Jules Verne [pas toujours évident dans le décor, mais peu importe !], une non moins extraordinaire collection de Lady Arpels présentées dans un coffret de quatre hommages animaliers à l’amour maternel, dans les savanes africaines comme dans les glaces ou dans les océans. Un bestiaire onirique qui enrichit le répertoire de la marque de ses cadrans habilement sculptés en précieux bas-reliefs qui marient des techniques de sculpture douce (camées et médailles) au répertoire classique de la haute joaillerie et des différentes techniques des métiers d’art. Une réussite totale...
• Le choix de Business Montres : là encore, difficile de choisir entre les différents « tableaux » proposés par cette collection 2011, mais optons pour les scènes polaires, même si le bracelet-montre de haute horlogerie sur les thème des makis est une des plus extraordinaires pièces de toute la Wonder Week...
Mais aussi...
•••QUELQUES MARQUES QUI N’ONT PAS DÉMÉRITÉ
ET QUI MÉRITERAIENT UNE MENTION...
• BACKES & STRAUSS : associée au groupe Franck Muller, la « plus vieille maison diamantaire du monde » persiste et signe dans le culte des formes simples mises en valeur par des sertissages exceptionnels...
• BOVET : des propositions dont la délicate décoration (miniatures, émaux, etc.) est capable de séduire au premier coup d’œil les dames qui aiment les montres capables de leur raconter une histoire...
• FRANCK MULLER : très beau travail de décoration et de sertissage dans les nouvelles Quatre saisons comme dans les Infinity à décor animalier (tigres et dragons contre-attaquent)...
• HUBLOT : dans le strict respect des codes de la Big Bang, une série de nouveautés serties (Tutti Frutti) qui expriment un goût très ludique pour les cadrans, les aiguilles et les pierres de couleur...
• TABBAH : le retour d’une marque fameuse dans les années 1980-1990, dont les représentants de la cinquième génération des Tabbah (Liban) veulent refaire une icône...
B)
••• LES MEILLEURES MARQUES DE NOUVELLE HORLOGERIE
ET LEURS CONCEPTS...
Il en faut du courage, pour ces « petites marques » indépendantes qui trouvent de moins en moins de place sur le marché, que ce soit dans les vitrines ou dans les magazines horlogers, territoires de plus en plus soumis à la pression éliminatrice des grandes marques ! La sélection sera darwinienne, mais les plus aptes et les mieux armées d’entre elles survivront pour devenir – peut-être – les classiques de demain : demandez la recette à Richaard Mille...
1)
••• CYRUS : le petit nouveau, qui réussit à s’offrir Jean-François Mojon pour son entrée sur la scène de la haute complication et un joli buzz parmi les amateurs – ne serait-ce que parce qu’il prouve que les « ovnis » horlogers sont loin d’avoir dit leur dernier mot. Le branding est juste, les deux premières collections bien pensées et l’ambition d’aller très loin évidente, avec une claire conscience des impasses de la distribution tel que son modèle économique ne fonctionne plus aujourd’hui pour les « petites marques »...
• Le choix de Business Montres : ce sera donc la Klepcys, une triple complication qui propose une heure rétrograde à fonction jour/nuit par dés colorés, une date tout aussi rétrograde, une Lune sphérique et une indication centrale minutes-secondes par disques (découverte Business Montres du 29 novembre)...
2)
••• HD3 : Jorg Hysek et Fabrice Gonnet ont frappé très fort pour leur renaissance après quelques difficultés pendant la crise. S’agit-il vraiment de la « première montre électronique de haute horlogerie » ? On en débattra longtemps, mais on ne remettra pas en cause l’esprit pionnier de cette Slyde – pensée et assemblée en Suisse – qui associe l’esprit des mécaniques non-conformistes de la nouvelle génération au style digital des objets nomades de la génération 2.0. Résultat : une « montre » (?) totalement hors normes, par l’expression de ses fonctions comme par les réflexes qu’elle mobilise (cadran tactile, « navigation » en croix, horlogerie purement virtuelle). Deux designers horlogers de premier plan viennent de tirer la langue aux intégristes de la mécanique traditionnelle !
• Le choix de Business Montres : un seul modèle de Slyde (Business Montres du 18 janvier, info n° 7), mais de nombreuses « montres virtuelles » à télécharger pour des plaisirs horlogers à tâter du bout des doigts. Les concepts passent, les idées créatives restent...
3)
••• JOUVENOT : finalement, toutes les mécaniques de nouvelle génération ne sont pas un calvaire à mettre en production dès lors qu’elles sont pensées avec intelligence dans une logique proto-industrielle. Le tout est de pouvoir aller jusqu’au bout de son idée, en la simplifiant jusqu’à en maîtriser l’essence. La nouvelle Hélios de Frédéric Jouvenot en est un bon exemple, avec la simplicité relativement basique de ses composants, opposée à la sophistication esthétique et technique de son concept d’heure affichée par des cônes colorés. Mieux encore : c’est plus portable que bien des montres qui n’ont pas l’air d’« ovnis », autrement plus original que les récentes propositions « back to classics et c’est aussi d’une légèreté rafraîchissante au poignet. Pourquoi ne pas se faire plaisir quand c’est beau et que ça marche ?
• Le choix de Business Montres : deux exécutions possibles pour cette Hélios, soleil horloger dont les « rayons » concentriques éclairent un chemin possible pour la nouvelle horlogerie – celui d’un retour à la sobriété dans la créativité. La vraie complication, c’est de savoir rester simple, ce qui ne veut pas dire simpliste, loin de là !
4)
••• MB&F : carnets de commande qui débordent et mise en chantier des futures nouveautés 2012 et 2013 chez Max Busser, qui a une fois de plus bien tiré son épingle du jeu de cette après-crise qui est encore loin d’être une reprise générale. La série finale de sa HM n° 2 est largement souscrite, les déclinaisons de son HM n° 3 emballent les détaillants et les futures versions de la HM n° 4 excitent autant les imaginations que la nature de la future Horological Machine n° 5 qui fera son apparition en septembre. La défection ou la mise en hibernation de nombreuses petits marques indépendantes ouvre à MB&F un boulevard pour incarner – presque sans concurrence – la nouvelle horlogerie créative. Comment fait-il pour avoir toujours tout juste partout ?
• Le choix de Business Montres : pas vraiment le choix, puisqu’on n’a le droit de ne parler que de la « version ultime » de la HM n° 2, qui fait ses adieux avec une version recolorisée de son habillage (mouvement contrasté, rotor chromatisé et habillage assorti)...
5)
••• URWERK : Felix Baumgartner et Martin Frei ont révisé leurs « classiques » – du moins, ce à quoi ils nous avaient habitué – pour leur donner une nouvelle expression, forcément néo-classique – toutes proportions gardées. L’heure se lit désormais « à droite », et non plus en bas, avec un très intelligent système de dés en translation permanente sur une sorte de rouage planétaire : c’est à la fois très logique (heures, minutes et indications annexes) et très esthétique. Une des plus belles nouveautés de la saison 2011...
• Le choix de Business Montres : pas d’alternative pour cette rentrée 2011 à la nouvelle UR-110, dont Business Montres (19 janvier, info n° 4) a déjà dit tout le bien qu’on pouvait en penser. Un chef-d’œuvre de nouvelle génération, par ses lignes autant que par son concept mécanique.
Mais aussi...
•••QUELQUES MARQUES QUI MÉRITERAIENT
D’ÊTRE CITÉES DANS LES RÉUSSITES DE JANVIER 2011...
• ANTOINE PREZIUSO : le toujours jeune « vieux maître » de la nouvelle génération [on a l’impression qu’il ne vieillit pas] a perpétuellement l’air de s’amuser quand il bouscule les codes (Business Montres du 19 janvier, info n° 2)...
• ARTYA : fidèle à sa légende, Yvan Arpa jouait avec les ailes de papillon autant qu’avec la légende Stargate, en attendant de nous scotcher avec des concepts encore plus renversants...
• GREUBEL FORSEY : les pesanteurs richemontesques n’ont pas encore engourdi les réflexes créatifs d’une paire de génies horlogers qui tentera bientôt quelques incursions sur des terrains où on ne les attend pas...
• IKEPOD : le sablier de Marc Newson a fait des petits et tous les amateurs risquent d’en vouloir un tellement ce chef-d’œuvre du design contemporain exprime une autre conception du temps...
• REBELLION : tout arrive, même un T-1000 (mille heures de réserve de marche) prête à livrer et, pour Baselworld, un projet trois-aiguilles dont on reparlera...
• ZEITWINKEL : propre et net, fort et vrai, « en avant, calme et droit » (comme disent les cavaliers) ! Sans effets de manche, une nouvelle manufacture de référence se met en place...
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