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Les hommes
et les femmes
de février 2011,
passés au scanner
du Quotidien
des Montres.
Un classement
en dix coups
de projecteur sur
les évolutions
(capricieuses)
de la météo
horlogère...
••• UN MOIS DE FÉVRIER
MARQUÉ PAR LA FIÉVREUSE PRÉPARATION
DE BASELWORLD, QUI OUVRIRA SES PORTES
DANS QUATRE SEMAINES
GRAND BEAU
(par ordre alphabétique et sans idée de classement)
1)
••• ANTONIO CALCE (Corum)
Non content d’avoir remis à flot une marque qui faisait eau de toute part, il aborde Baselworld avec une collection très séduisante, mais il s’infiltre dans l’America’s Cup dans le sillage des frères Peyron et il vient de recruter Laurent Besse et son équipe pour étoffer les futurs ateliers de sa manufacture...
2)
••• HOVEL CHENORHOKIAN (Moog + Tellus)
Passage en vitesse de croisière pour le créateur de Moog et de Tellus, deux intéressants concepts horlogers : Moog pour des collections féminines à bracelets interchangeables (Business Montres du 7 février, info n° 5) et Tellus (marque suisse née en 1926 et relancée par lui en 2006 sur le créneau du design). Deux marques consistantes et honnêtes, qui ne manquent pas d’ambitions internationales, comme on pourra le vérifier à Baselworld...
3)
••• JEAN-FRÉDÉRIC DUFOUR (Zenith)
Insatiable et infatigable sur le plan marketing, le jeune président de Zenith ne se contente pas d’aligner pour Baselworld, en plus de ses nouveautés, quelques concepts ultra-innovants (notamment dans le domaine de très hautes fréquences, qui devient décidément le terrain de manœuvres préféré des marques LVMH). Son dernier exploit : devenir le partenaire horloger du projet Hydroptère et de ses records de vitesse à la voile (il a préempté l’affaire au nez et à la barbe de grandes marques comme Rolex ou Breitling)...
4)
••• ARLETTE-ELSA EMCH (Swatch)
La dynamique redonnée à Swatch se vérifie dans le grand intérêt des nouveautés récemment lancées par la marque, sur le marché féminin (même si elle n’est pas originale, l’idée du bracelet double tour est très Swatch) comme sur celui de la création artistique (un créneau dont Swatch s’était bêtement désengagé, et relancé sur le terrain Art + Fashion + Sport) ou de la tendance urbaine basée sur l’insolence et le non-conformisme (la dernière collection Animal : image ci-dessus)...
5)
••• PHILIPPE MOUGENOT (Chanel Horlogerie)
Chanel, qui travaille déjà sur l’après-J12, s’essaie une nouvelle fois à la « virilisation » de son icône : les réactions à la nouvelle Chromatic (Business Montres du 31 janvier, info n° 4) en décideront, mais l’usage de cette céramique « non-conventionnelle » (céramique métallisée dans le style « canon de fusil ») permet de s’adresser à une cible plus masculine capable de redonner un second souffle à l’esprit J12. Philippe Mougenot et son équipe horlogère visent le haut du podium horloger : après dix ans de J12, ils n’en sont pas si loin...
6)
••• FRANÇOIS-HENRI PINAULT (PPR)
En reprenant les rênes du pôle Luxe de son groupe, et en avouant son intérêt pour l’univers des montres de luxe (où PPR dispose déjà de Gucci, Boucheron et partiellement de Girard-Perregaux), l’héritier de l’empire Pinault affirme son ambition de créer un quatrième groupe de référence sur le marché de l’horlogerie. Ce qui relance les spéculations sur ses prochaines acquisitions, puisqu’il a les moyens de ses ambitions pour consolider une croissance externe rapide à base de « manufactures » restées indépendantes dont l’agrégation à l’actuel pôle horloger créerait d’appréciables synergies. A suivre de très près...
7)
••• JEAN-MARC WIEDERRECHT (Agenhor)
Il fête cette année les quinze ans de sa manufacture de mouvements : les succès récemment enregistrés par ses créations en font un acteur renommé de l’innovation mécanique contemporaine. Une réussite qui tranche avec les soucis actuels des autres motoristes de l’horlogerie suisse (voir ci-dessous le cas de Laurent Besse et des Artisans Horlogers)...
VARIABLE
(par ordre alphabétique et sans idée de classement)
8)
••• PIERRE-ANDRÉ BÜHLER (ETA)
Sans aller jusqu’à dire que les retards de livraison pour les mouvements mécaniques annoncés par ETA (retards pointés du doigt par Business Montres le 7 février, info n° 6) asphyxient sciemment les concurrents des grandes marques du Swatch Group, on peut néanmoins estimer qu’elles les étranglent progressivement en retardant la mise sur le marché de nouveautés qui sont les seules à créer un dynamique de marché pour des acteurs plus modestes, déjà affaiblies par leur manque de puissance auprès des réseaux de distribution comme auprès des médias...
9)
••• ANDRÉ GROSSMANN (Horus)
Tel qui meurt le lundi (annonce d’une cessation d’activités par les juges monégasques) peut renaître le mardi, puisque André Grossmann, le créateur d’Horus, annonce déjà son retour sur le devant de la scène à Monaco même, et sur les marchés (chassé-croisé Business Montres du 15 février). Vivement le retour d’Afrique de l’intéressé (qui y négocie de gros contrats), pour voir plus clair dans cette résurrection digne des dieux de l’Egypte pharaonique...
AVIS DE TEMPÊTE
10)
••• LAURENT BESSE (Les Artisans Horlogers)
Le dépôt de bilan des Artisans Horlogers (un des derniers motoristes indépendants) se termine plutôt bien, Laurent Besse bénéficiant – avec son équipe – de l’opération de sauvetage lancée in extremis par Corum. Cette défaillance n’en soulève pas moins le problème de la survie des manufactures de mouvements non intégrées dans des groupes ou des marques : existe-t-il encore un modèle économique viable pour les créateurs indépendants (marques ou motoristes) ?
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