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Baptême officiel,
la semaine prochaine,
de la Fondation
qui doit désormais
gérer le Grand Prix
d’Horlogerie de Genève.
L’édition 2011
s’annonce déjà
assez périlleuse
pour les futurs
Pères Fondateurs...
1)
••• LES AVANTAGES
D’UNE FONDATION « OFFICIELLE » POUR LE GPHG...
Cri du cœur : enfin ! La prise en main officielle par les autorités de la République et Canton de Genève » met fin à une période d’incertitude née du départ de Pierre Jacques (l’ex-directeur opérationnel du GPHG s’est recasé chez De Bethune), le retrait de Jean-Claude Pittard, la disparition de Gabriel Tortella et de l’annonce d’une hypothétique Fondation, destinée à lever tous les soupçons de partialité qui pesaient sur les « propriétaires » de ce Grand Prix : juge et partie, le groupe Edipresse aurait pu se trouver impliqué dans des conflits d’intérêt entre ses impératifs commerciaux (les marques de montres sont ses annonceurs) et ses devoirs d’organisateur...
••• La mise en place de cette fondation officielle devrait permettre le retour de François-Paul Journe, qui avait annoncé publiquement sa décision de se retirer du GPHG... jusqu’à la mise en place de cette Fondation. Très impliqué – avec notre regretté ami Gabriel Tortella, qui en était le fondateur en compagnie de Jean-Claude Pittard – dans les affaires intérieures d’un Grand Prix qui n’avait pas manqué de te récompenser à de multiples reprises, François-Paul Journe aurait manqué dans le paysage. On a donc toutes les chances de le voir revenir – et, probablement, de le retrouver à la tribune pour un de ses roboratifs discours...
••• Autre avantage de cette Fondation officielle : garantissant mieux l’impartialité des récompenses accordées, elle pourrait inciter les grandes marques qui en sont absentes (tout le Swatch Group, Rolex, Patek Philippe, tout le groupe Franck Muller, Cartier, Breitling, etc.) à y refaire une apparition. Le tout sera d’envoyer les messages de « neutralité » nécessaires, voire même d’« amitié » pour les marques non genevoises, tout en affichant des procédures de fonctionnement aussi transparentes que possible [on verra ci-dessous que de multiples questions continuent à se poser]...
••• La dimension politique du GPHG : on aura donc désormais des responsables clairement identifiés en cas de dysfonctionnement de ce Grand Prix, qui a réussi à s’imposer, en dix ans, comme la référence la plus prestigieuse pour les récompenses horlogères internationales. On verra ci-dessous que cet « avantage » a des effets pervers...
••• La « sanctuarisation » officielle (genevoise) du GPHG ne peut que réjouir tous ceux qui considèrent que ce Grand Prix est un atout stratégique décisif pour toute l’horlogerie suisse. On ne peut ici qu’espérer que les autorités de la ville et de l’Etat le comprendront et qu’ils se donneront une vision macro-horlogère plus que micro-genevoise pour faire de ce GPHG une référence panhelvétique à vocation internationale.
2)
••• LES INCONVÉNIENTS
D’UNE FONDATION « OFFICIELLE » POUR LE GPHG...
Le premier inconvénient est mineur pour le fonctionnement du GPHG : la nécessité de créer cette Fondation, qui dépossède de fait le groupe Edipresse de sa « propriété » sur l’événement, signe l’échec de la stratégie qui avait conduit à la création d’un « Pôle Luxe » dont on constate aujourd’hui qu’il a détruit de la valeur (cession d’un GPHG pourtant acheté à grand frais, échec du lancement de Revolution dans plusieurs pays, fermeture du Centre international de documentation horlogère, survie menacée pour Tribune des Arts, voire pour tout le pôle luxe). Quelque chose n’a vraiment pas bien fonctionné entre le monde horloger et le groupe Edipresse, mais c’est à ses dirigeants d’en tirer les conséquences...
••• La dimension « politique » acquise par le GPHG – qui engage désormais officiellement les autorités de la ville, du canton et de la République de Genève – clarifie les responsabilités, mais elle ne va pas manquer d’en opacifier le fonctionnement. La Fondation va se trouver soumise, comme toute institution parapublique, à des procédures bureaucratiques qui vont en alourdir la marche et en ralentir la dynamique. Cette intervention « politique » dans un dossier économique « privé » est le revers empoisonné de la médaille : espace et enjeu relatif de pouvoir, le GPHG risque de se trouver pris en otage dans des débats qui ne le concernent pas, au sein des assemblées démocratiques locales. Pour éviter ce pourrissement politicien, tout va dépendre du poids spécifique et respectif des marques (à travers tel ou tel) et des représentants de la ville et de l'Etat au sein de la Fondation, mais on peut désormais être certain que tout va désormais remonter au plus haut niveau, pour le meilleur comme pour le pire. Highway to hell, comme disait un rocker bien connu...
••• Sont annoncés dans le conseil de Fondation : un représentant de l'Etat, un de la ville de Genève, un du MIH de La Chaux-de-Fonds, un de Timelab et un d'Edipresse. Cinq membres fondateurs dont aucun vrai spécialiste de l'horlogerie telle qu'elle se pratique au jour le jour, ni des marchés internationaux, ni même un représentant du jury qui aurait pu faire entendre la voix du terrain : faut-il s'en féliciter ? Sans faire de procès d'intention, attendons qu'ils se présentent pour les juger...
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