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Vite fait,
bien fait :
l'essentiel
de ce
qu'il faut
retenir
aujourd'hui
de l'actualité
horlogère...
POUR CE
MILIEU
DE SEMAINE,
LE ZAPPEUR
SACHANT ZAPPER
A ZAPPÉ SUR...
1)
••• L’ABSENCE (CHOQUANTE) DE L’HORLOGERIE SUISSE
DANS LES PREMIÈRES RÉGATES DE L’AMERICA’S CUP...
Tout reste encore très flou, mais, à un mois tout juste des premières régates en multicoques pour la nouvelle America’s Cup (CascaIs, Portugal, 6 août prochain), on cherche les grandes marques horlogères suisses parmi les neuf équipes (huit pays) qui s’affronteront à bord de leur AC 45.
• Pas d’horloger suisse annoncé parmi les nouvelles équipes : Team Korea White Tiger Challenge (Corée), Venezia Challenge (Italie), Artemis Racing (Suède), Green Comm Racing (Espagne), Aleph (France) et Energy Team (France). Seule cette dernière équipe est en pourparler très sérieux avec une manufacture suisse : on connaît les liens étroits qui unissent les frères Peyron (en particulier Loïck) et Corum...
• Pas de partenaire horloger officiel pour les anciens : Oracle Racing (defender, Etats-Unis), China Team (Chine) et Emirates Team New Zealand n’en ont pas ou n’en ont plus. Oracle s’en est passé pour sa victoire dans la 33e America’s Cup (après un partenariat avec Girard-Perregaux), China Team et la voile ne semblent plus intéresser TAG Heuer et Team New Zealand a disparu de la liste des « ambassadeurs » d’Omega. On ne doit plus guère compter que sur Louis Vuitton, chronométreur officiel des épreuves de sélection de la Coupe (Louis Vuitton Cup), pour mettre un peu d’horlogerie sur le plan d’eau...
• D’où la question : qui va sauver l’honneur de l’horlogerie suisse dans la plus ancienne compétition sportive du monde ? Si c’est une question de budget, pourquoi ne pas imaginer une syndication entre une marque et un groupe de fournisseurs et de partenaires horlogers ? Les idées ne manquent pas, il suffit de vouloir : pourvu que l’été porte conseil !
2)
••• LA DANDY OPEN FACE
QUE NOUS PRÉPARE CHAUMET POUR ONLY WATCH 2011
Elégante, subtile et compliquée, la nouvelle Dandy Open Face préparée par Chaumet pour Only Watch (image ci-dessus) est une intéressante incursion de la marque sur de nouveaux territoires d’expression. Cette pièce unique de 40 mm a conservé l’esprit « Arty » (design, couture, avant-garde), mais en l’enrichissant d’une nouvelle dimension mécanique (module Agenhor de Jean-Marc Wiederrecht) : pas d’aiguille des secondes, mais une roue bleuie sur un train de rouages révélé au centre de la montre. Ce n’est plus l’heure qui est centrale, c’est le mouvement automatique, l’œil étant attiré par la roue des secondes décentrée à 3 h. Et ce n’est plus le temps qui est au cœur de la montre, mais son esthétique et sa décoration : le « cadran » en Côtes de Genève, le verre saphir métallisé bleu, la bande desatin bleu nuit du bracelet qui se prolonge sur le corps de la montre à travers le cadran, la masse oscillante guillochée Dandy au revers de la montre. Un petit chef-d’œuvre de minimalisme narquois : ce clin d’œil devrait plaire aux collectionneurs de montres qui savent être dans leur temps sans être de leur temps...
3)
••• LA DÉCLARATION D’INDÉPENDANCE
DE LAURENT FERRIER (RACHAT DE LA FABRIQUE DU TEMPS)...
Le rattachement de La Fabrique du Temps à la montre Louis Vuitton (Business Montres du 4 juillet) aurai pu tourner à la débâcle pour Laurent Ferrier, dont Michel Navas et Enrico Barbasini étaient les partenaires constructeurs depuis l’origine. Business Montres l’avait déjà signalé (lien ci-dessus), mais un communiqué de Laurent Ferrier nous rappelle que la marque « développe en parallèle, depuis plusieurs mois, une structure à haut potentiel, avec la mise en place de ses propres ateliers. Une indépendance qui ne sera pas immédiate - le partenariat avec la Fabrique du Temps est garanti pour plusieurs années - mais qui a déjà été fortement initiée au printemps dernier. Cette proximité à terme permet de maintenir une excellence en matière de développement et construction ».
••• Précisions : la nouvelle manufacture de Vernier « se destine entièrement à l’excellence technique des calibres développés « maison ». L’atelier accueille déjà dix collaborateurs, dont plusieurs horlogers complets et des constructeurs qualifiés ». Pour Laurent Ferrier, c’est l’apprentissage de l’autonomie, grâce à une infrastructure efficace, capable de permettre à la marque de « voler de ses propres ailes » dans une logique d’internalisation : « La recherche et e développement – chapeautés par Christian Ferrier, constructeur confirmé - ainsi que la fabrication des mouvements suivent la même mouvance pour une plus grande indépendance et une meilleure souplesse »...
4)
••• QUELQUES NOUVELLES DU FRONT HORLOGER,
EN BREF, EN VRAC ET EN TOUTE INDÉPENDANCE...
• Le quincaillier américain Newel Rubbermaid vient s’installe à Genève, du moins sa division écriture et produits de luxe (Parker, Waterman). De l’aveu de ses dirigeants, il s’agit de se rapprocher d’un tissu horloger pétri des codes du luxe, mais source d’innovations mécaniques seules capables de créer une nouvelle demande...
• 15 ou 22,9 millions le rachat d’Eterna ? Notre ami Bastien Buss a publié d’intéressantes précisions chiffrées dans Le Temps, mais ses 22,9 millions ne sont pas incompatibles avec l’annonce de Business Montres : la transaction a porté sur plusieurs tranches (le rachat, la reprise des dettes, le comblement du passif, les investissements promis), dont la consolidation globale a été intégrée dans les comptes de groupe Haidian (Chine), société cotée tenue à une certaine transparence dont la direction d’Eterna se serait bien passée [notamment la révélation des 20,6 millions de pertes en 2011, qui rendaient le dépôt de bilan inévitable à moins d’un rachat]. Bastien Buss publie également les résultats du groupe (chiffre d’affaires global de 162,7 millions de francs suisses) et la perte constatée en 2010 sur sa filiale suisse (2 millions pour la marque Codex). Il apparaît dans le rapport d’activités du groupe Haidian qu’il a récemment pris une participation dans Ruihang Watch et Juxin Watch, deux structures de distribution de montres suisses en Chine (milieu de gamme)...
• Century ouvre une boutique à Tokyo : luxe, modernité et romantisme pour un espace de luxe horloger au cœur de Tokyo (Ginza Chuo-ku), dans une ambiance de « boudoir » aux tons très doux, avec soies et bois précieux. Tout a été conçu et développé en interne, à Nidau (pas encore d’images sur le site)...
• Printor Paris se remuscle : rebaptisées « Nouvelles Journées des tendances HBJO », le salon Printor (Palais Brongniart, place de la Bourse, 4-5 septembre) annoncent de nombreuses nouvelles marques exposantes, comme celle du groupe Fossil et du groupe DRD, ainsi que TW Steel ou Sam & Rod, avec quelques outsiders comme WatchE (marque découverte par Business Montres à l’EPHJ de Lausanne, le 25 mai) ou les montres d’Olivier de SaintLoup...
5)
••• UNE EMBROUILLE (TRÈS) EMBROUILLÉE
AUTOUR DU CERCLE DE L’HORLOGERIE DE MONACO...
C’est l’affaire « David contre David », mais pas de Goliath à l’horizon : comme Monaco est une destination à la mode en ce début juillet 2011, tentons de nous y intéresser. Il y est question d’horlogerie, on y croise des têtes connues et les marques horlogères y sont interpellée. Après tout, l’été, la French Riviera est toujours une destination agréable...
• Résumé des épisodes précédents : il y a eu une première brouille entre les associés de l’entreprise genevoise De L’horlogerie, qui éditait notamment Movment et qui organisait la Nuit de l’Horlogerie et le Cercle de l’Horlogerie. Exit l’éditeur Alain Carrier et le journaliste Eric Othenin-Girard (Business Montres du 31 août dernier, info n° 2). Récemment, David Wigno quittait la barque monégasque, remercié par David Mouquet (De Luxe Society), qui restait seul maître à bord (Business Montres du 1er juillet, « chaises musicales » de l’info n° 8).
• Hier, arrivée d’un communiqué (non signé, sans téléphone) du Cercle de l’Horlogerie de Monaco, mettant en garde les marques d’horlogerie contre De Luxe Society et David Mouquet, plus ou moins accusé d’avoir « détourné » la Nuit de l’Horlogerie en Rendez-vous de l’Horlogerie et de manœuvres « abusives » (comme la reprise en main des multiples Cercles locaux pour en faire un seul Cercle international, géré de Genève : grief non mentionné dans ce communiqué)...
• Petite enquête pour y voir plus clair : un examen attentif du communiqué (propriétés internes, cachées au lecteur) fait apparaître qu’il émane d’un certain « David », qui a toutes les chances d’être... David Wigno – ce qui nous plonge dans un règlement de comptes professionnel, ce dernier ne cachant pas son intention d’en découdre contre « Monsieur David Mouquet », en dépit du communiqué lénifiant qui avait mis fin à ses activités (lien ci-dessus).
• Enquête toujours : on découvre que le nom de domaine « Cercle de l’horlogerie » (cercledelhorlogerie.com) a bien été déposé par un certain... David Wigno, le 29 avril dernier, alors qu’il était toujours employé par la société De Luxe. Bizarre de déposer un nom appartenant à son employeur [voir ci-dessous], dans le dos de son employeur, pendant les heures de travail, surtout dans un contexte de licenciement...
• Enquête à nouveau : l’actuel président du Cercle de l’Horlogerie monégasque, un certain Thomas Fallegger, ne l’est peut-être plus, aucune assemblée générale, ni réunion du conseil d’administration n’ayant eu lieu à Monaco depuis deux ans. On découvre également que ce résident suisse à Monaco ne travaille plus avec la Barclays Wealth Monaco, comme il oublie de le signaler dans ses différents profils sur les réseaux sociaux...
• Enquête encore : on découvre également que le nom même de « Cercle de l’Horlogerie » et le concept de cette association ont déposés et sont gérés par Genève (De l’Horlogerie et De Luxe, à Carouge), l’association monégasque n’en étant que l’utilisateur ponctuel. Toutes les activités des multiples cercles (Genève, Monaco, Madrid) étaient d’ailleurs elles aussi pilotées de Suisse par David Mouquet...
• Enquête enfin (mais ça va rebondir) : plus amusant, l’adresse du Cercle monégasque qui apparaît sur le communiqué du pas très mystérieux « David » (2, boulevard de Suisse : ça ne s’invente pas !) est celle de la société De Luxe à Monaco, dénoncée dans le même communiqué...
• Moralité : c’est à se demander si les Pieds Nickelés ne sont pas de retour à Monaco pour y ourdir de picrocholines conspirations horlogères – non sans hésiter à prendre les marques de montres en otages [et c’est la seule raison d'en parler pour un Quotidien des Montres soucieux d’informer toute la communauté professionnelle]... |