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L’industrie horlogère suisse a encore subi une contraction de ses effectifs l’an passé, malgré un exercice marqué par la reprise de l’activité après la crise.
Le nombre d’emplois a diminué de 1,1%, contre une chute de 7,9% en 2009, pour s’établir à 48’548. Ce nouveau recul apparaît en décalage avec des exportations horlogères qui ont rebondi de 22,1% l’an passé à 16,2 milliards de francs. Il reflète «une année 2010 encore incertaine en termes d’emplois et de croissance dans la branche», a expliqué mardi la Convention patronale de l’industrie horlogère suisse (CP).
Pour mémoire, la contraction des effectifs subie en 2009, avec la perte de 4200 emplois dont la moitié par licenciements, s’inscrivait dans le contexte des crises financière et économique des années 2008 et 2009. Les exportations du secteur avaient alors plongé de 22,3% par rapport à l’exercice 2008.
L’association basée à La Chaux-de-Fonds évoque un «retour au calme après la tempête». La récession économique, qui a déployé ses effets à partir de septembre 2008, s’est étalée selon les acteurs pendant une période couvrant 18 à 24 mois, parfois plus, relève-t-elle dans son commentaire.
Si beaucoup d’entreprises ont repris leur envol dès le premier semestre 2010, d’autres ont dû composer avec un «effet retard bien connu dans la branche». Il ressort même qu’au moment du recensement, le 30 septembre dernier, quelques-unes recouraient encore au chômage partiel.
En comparaison historique, les effectifs horlogers demeurent à un niveau élevé, bien loin du plancher de 1987 (avec moins de 30’000 employés) mais assez proche du record de 2008 (à plus de 53’000). Ils présentaient en 2010 le troisième nombre le plus important de ces 30 dernières années, marquant un retour à ceux de 2007.
Le détail des chiffres 2010 confirme que Neuchâtel demeure le canton horloger par excellence, en concentrant 27,4% des effectifs de la branche contre 27,1% en 2009. Le nombre d’employés y a atteint 13’315, pour l’essentiel actifs dans les Montagnes neuchâteloises, en légère hausse par rapport aux 13’289 occupés un an plus tôt.
Derrière, on trouve le canton de Berne (avec une part de 19,8%), dans sa partie francophone et du pied du Jura, malgré une baisse des effectifs de quelque 300 personnes à 9613. Genève complète le podium, avec 17,5% des employés du secteur (nombre pratiquement stable à 8496).
Jura et Vaud (en particulier la Vallée de Joux) occupent les quatrième et cinquième rangs, avec respectivement 4606 et 4529 emplois pour des parts de 9,5% et 9,3% (chiffres stables eux aussi). Au-delà figurent, dans l’ordre, les cantons de Soleure, du Tessin, de Bâle-Campagne, de Schaffhouse, du Valais et de Fribourg.
En termes de maisons, Neuchâtel se trouve également largement devant avec 190 firmes, soit 31,9% de toutes les entreprises répertoriées. Au total, la branche dénombrait l’an dernier 596 sociétés, soit 13 de moins en l’espace de douze mois, dont 11 pour le seul canton de Neuchâtel.
La reprise s’est poursuivie au cours des cinq premiers mois de 2011, comme en témoigne la croissance de 21,7% des exportations. Même si elle ne dispose pas de chiffres, la CP suppose que l’emploi se trouve dans une phase ascendante, confirmant la multiplication des annonces d’embauches, à commencer par Swatch Group.
ats |