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L’ancien
co-président
d’Ebel et de Concord
avait pris du champ :
sans revenir vraiment
dans l’horlogerie,
il en restera tout proche
en venant renforcer
Sotheby’s, pour y occuper,
dès le mois de septembre,
des responsabilités
sur le marché de l’art
et sans doute de la montre...
••• MARC MICHEL-AMADRY
CHEZ SOTHEBY’S DÈS LA MI-SEPTEMBRE...
L’horlogerie mène à tout... à condition d’en sortir ! Pour Marc Michel-Amadry, qui a poussé aussi loin qu’il le pouvait son dévouement à Ebel, Concord et au groupe Movado, rester plus longtemps n’aurait pas eu de sens : c’est pourquoi il avait jeté l’éponge en mai dernier (annonce Business Montres du 6 mai, info n° 4). Il était devenu co-président d’Ebel en 2009, après y avoir accompagné la transition post-LVMH, groupe dont il provenait (TAG Heuer et LVMH Singapour).
••• Les hauts cadres à fort potentiel ne restent jamais longtemps oisifs. Son profil de carrière – la montre, le luxe, l’Extrême-Orient, l’intégration dans un groupe américain – ne pouvait pas laisser indifférent une maison comme Sotheby’s, leader mondial des ventes aux enchères, confrontée elle aussi à la concurrence pressante d’une maison comme Christie’s [dont certains départements, comme la montre, surperforment par rapport à Sotheby’s] et aux conséquences de la mondialisation, qui voit les maisons d’enchères chinoises prendre le leadership international au nez et à la barbe des vénérables institutions européennes...
••• Sotheby’s, pourquoi faire ? On sait la sensibilité horlogère de Marc Michel-Amadry, on connaît son goût pour l’art contemporain et on a pu vérifier que son attachement aux valeurs de l’art de vivre suisse l’avait déjà dissuadé de poursuivre sa carrière ailleurs qu’en Suisse. A partir de là, on en déduit que sa future mission, qui sera dévoilée à la mi-septembre, lors de sa prise de fonctions, tournera autour de ces trois dominantes : même avec la pression asiatique, le monde international des enchères est toujours axé autour de son pôle européen. Comme on ne recrute pas un tel manager sans lui donner les moyens de ses ambitions, on peut imaginer que Sotheby’s a aussi de grandes ambitions en Europe, ne serait-ce que sur le marché de la montre où son statut reste relativement mineur (24 millions de dollars pour 699 lots au premier semestre 2011) par rapport à Christie’s (140 millions de dollars pour 1 292 lots).
••• Il y a donc « du pain sur la planche » : ce qui nous annonce une fructueuse confrontation, non seulement sur le marché de la montre (c’est à Genève que le département montres de Sotheby’s est établi), mais aussi sur le marché de l’art, et plus généralement sur le terrain de l’image et de la réputation, qui créent la différence auprès des acheteurs comme des vendeurs. Une affiche prometteuse et un grand match au sommet : les outsiders vont se trouver un peu plus distancés – à moins de prendre des options stratégiques de niche ! Le tout à suivre de près dans Business Montres, qui se tiendra aux avant-postes… |