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Après le Musée du Louvre en 2009, le Musée national suisse consacre une rétrospective à l'art et à la vie d'Abraham-Louis Breguet. A voir au Château de Prangins jusqu'au 19 septembre.
Après avoir séjournée au Louvre en 2009, la rétrospective de l'œuvre d'Abraham-Louis Breguet fait halte en Suisse, plus précisément au Musée national suisse de Prangins depuis le 10 juin dernier. Le pays d'origine de ce célèbre horloger lui rend donc hommage au travers d'un parcours chronologique conduisant le visiteur de 1747 à 1823, âge d'or de l'horlogerie avant l'industrialisation. Imaginé par feu Nicolas Hayek, cette exposition comprend une riche collection de pièces prêtées par différents musées ou institutions (Le Louvre, Château de Fontainebleau, Fondation Napoléon à Paris, Musée du Kremlin à Moscou, Musée international d'horlogerie de La Chaux-de-Fonds, Musée d'art et d'histoire de Neuchâtel, etc), appartenant à la marque ou encore au Château de Prangins même.
175 pièces exceptionnelles sont exposées tout au long d'un parcours divisé en six parties. Pièces uniques, inventions révolutionnaires ou garde-temps ayant appartenus aux grands de ce monde comme, par exemple, une montre commandée par la reine Marie-Antoinette en 1783 comportant toutes les complications existantes de l'époque, une montre à tact ayant appartenu à Joséphine Bonaparte et offerte ensuite à sa fille, ou encore des manuscrits inédits (projet du Traité d'horlogerie d'Abraham-Louis Breguet), rachetés en 2010 dans une vente aux enchères par Nicolas G. Hayek.
Autre pièce maîtresse de l'exposition, une pendulette de voyage, conçue en 1796, constituée d'une petite cage en bronze doré, vitrée sur quatre faces, dotée d'un mouvement huit-jours à balancier-spiral et considérée comme révolutionnaire à son époque car elle pouvait fonctionner en permanence durant les transports. En 1798, le général Bonaparte, qui s'apprêtait à partir en campagne pour l'Egypte, fut un des premiers acquéreurs de cette pendulette.
Né à Neuchâtel en 1747, Abraham-Louis Breguet devint orphelin très jeune. Il migre à Paris à l'âge de quinze ans avec un carnet d'adresses constitué pour une bonne part de Neuchâtelois ou de Suisses établis dans la capitale française. Rapidement, il fréquente des célébrités comme Ferdinand Berthoud, le célèbre médailleur Jean-Pierre Droz ou encore le révolutionnaire Jean-Paul Marat. En 1775, il installe son atelier au quai de L'Horloge, où ses affaires deviennent vite florissantes. En 1793, les événements politiques l'obligent à revenir en Suisse pour des raisons de sécurité. Il séjournera alors à Genève, à Neuchâtel et au Locle. Son fils, Antoine-Louis, l'accompagne durant cet exode. Ce dernier travaillera toute sa vie en étroite collaboration avec ce père passionnée qui l'a initié, dès son plus jeune âge, aux complications horlogères. Abraham-Louis Breguet séjournera deux ans en terres helvétiques avant de retourner en France. Deux années fructueuses durant lesquelles il développa des projets très variés comme la montre à souscription, la montre à tact, la pendule sympathique ou encore le tourbillon. Abraham-Louis Breguet n'était pas seulement un horloger de talent, mais aussi un entrepreneur avisé qui a su étendre son réseau à bon nombre de pays comme l'Espagne, l'Angleterre, la Russie ou encore l'Empire ottoman. Après avoir passé 60 années de sa vie à Paris, il avait obtenu la citoyenneté française.
L'exposition "L'horlogerie à la conquête du monde" se tient au Musée national suisse du Château de Prangins jusqu'au 19 septembre 2011. Elle est ouverte du mardi au dimanche de 10h à 17h. Des visites guidées ainsi que des ateliers pour enfants de 6 à 12 ans sont organisés. Les dimanches 7 et 28 août seront animés par des artisans qui feront découvrir au public leur savoir-faire ancestral de graveur, d'angleur, de guillocheur et de graveur de camée. Informations complémentaires:
www.chateaudeprangins.ch.
A noter pour terminer que le Landesmuseum de Zurich accueillera cette exposition du 6 octobre 2011 au 8 janvier 2012.
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