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C'est une première en Suisse dans le domaine de l'horlogerie de luxe. On peut désormais acheter d'authentiques montres sur Internet. «Par rapport à la déferlante de plates-formes qui proposent des contrefaçons, notre site http://www.watchesstore.net ne vend que de vraies montres», explique Marc Wittman, qui a lancé son produit il y a quelques semaines.
Pour l'heure, l'offre se limite à des Omega, mais le fondateur veut rapidement développer son portefeuille. Rado et IWC pourraient suivre. Alors que les prix correspondent plus ou moins à ceux du marché, comment le site veut-il faire la différence par rapport au réseau de distribution traditionnel? «Il est très pratique pour des personnes éloignées des boutiques officielles. De plus, nous envoyons les produits par poste ou faisons intervenir un coursier», répond Marc Wittman. Watchesstore collabore avec PayPal, banque du site aux enchères eBay (EBAY), qui propose une plate-forme de transactions monétique. Le fondateur préfère garder le silence au sujet des ventes réalisées.
Traçabilité du produit?
Très réticentes face à Internet, les marques freinent coûte que coûte ces initiatives. D'ailleurs, pour obtenir des montres, le site a dû conclure un accord avec un revendeur horloger-bijoutier agréé de la région seelandaise, qui souhaite garder l'anonymat. «Cette pratique est permise, affirme Marc Wittman. Omega demande que nous fournissions le nom de tout client, afin d'assurer une traçabilité du produit.» Du côté de la marque de Swatch (UHR.VX) Group, le son de cloche est bien différent. On affirme ne pas connaître le site, et la marque précise qu'elle décline toute responsabilité pour des produits acquis en dehors de son réseau officiel. Sur son site, Breitling déclare que 99% de ses produits trouvés sur le Web sont des contrefaçons.
«De nombreuses marques, notamment en France, offrent déjà la possibilité de faire des emplettes horlogères sur la Toile», relate de son côté David Sadigh, cofondateur d'IC Agency. Les ventes de montres de luxe authentiques aux Etats-Unis connaissent d'ailleurs une véritable explosion. Entre 2005 et 2006, elles ont progressé de 100% sur amazon.com, où on trouve toutes les plus grandes griffes. «C'est du marché gris. Détaillants, indépendants et marques déstockent», selon David Sadigh.
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