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Après un week-end d’exposition à Bangkok et en attendant Singapour, Hong Kong, Shanghai et Beijing, la mobilisation est déjà haletante chez les collectionneurs.

La vente 2011 d'Only Watch va-t-elle crever tous les plafonds prévisibles ?

1)
••• QUARANTE PROPOSITIONS HORLOGÈRES
POUR UN CONCOURS ENTRE MARQUES QUI N’EST PAS QUE CHARITABLE...

Toutes les conditions semblent réunies pour faire de la vente Only Watch 2011 un record ! D’une part, la sélection des marques engagées dans la compétition a été plus rigoureuse que lors des éditions précédentes, en privilégiant leur fidélité au rendez-vous Only Watch et le potentiel créatif des candidats. D’autre part, les marques sélectionnées ont mieux joué le jeu de l’originalité et de la prise de risque en allant – sauf exceptions – largement au-delà de la simple tête de série limitée ou du blason monégasque hâtivement gravé sur le fond...

••• D’OÙ LA MOBILISATION PRÉCOCE DES COLLECTIONNEURS, attirés par la qualité de ce cru 2011 et par ses promesses de pièces exceptionnelles. On ne doute plus – sauf catastrophe imprévisible à ce jour – d’un résultat final très au-dessus de celui de 2009, qui était, il est vrai, « une année de crise » (2,28 millions d’euros tout de même : analyse Business Montres du 25 septembre et révélations du 28 septembre). Le tout est maintenant d’estimer jusqu’où peut aller le coup de fièvre des grands amateurs – sachant que la capacité contributive des marques peut discrètement pallier les défaillances de certaines pièces sous le marteau...

••• DEUX MONTRES SONT POTENTIELLEMENT « MILLIONNAIRES » (en euros, en dollars ou en francs suisses, peu importe !) : principalement la Patek Philippe réf. 3939 en acier (image Business Montres du 25 juin), mais aussi la Richard Mille RM 027 « Rafael Nadal » (révélation Business Montres du 1er juin). Très prudemment annoncée à 450 000-650 000 euros, le tourbillon répétition minutes Patek Philippe a un handicap auprès des collectionneurs européens : sa petite taille (33,3 mm), que Patek Philippe a considéré, en 2011, comme « féminine » en présentant la réf. 7000R de 2011 – nouvelle déclinaison de la réf. 3939H – comme la « première répétition minutes pour les femmes (elle n’a pas de tourbillon). On sait pourtant que les collectionneurs asiatiques apprécient ce format de boîtier.

••• EN DÉPIT DE CETTE TAILLE, la rareté et l’intérêt « historiques » de ce type de double complication (la montre est dérivée de la légendaire réf. 3939H, longtemps considérée comme le nec plus ultra du savoir-faire Patek Philippe) et son boîtier en acier peuvent pousser les amateurs à flirter avec le million d’euros, voire même à le dépasser allègremment – on prend les paris pour 1,3-1,5 million ? Depuis 2009 [édition d’Only Watch sauvée par l’intervention de Jean-Claude Biver : voir les révélations de Business Montres dans les liens ci-dessus], de nouveaux collectionneurs « ultimes » de Patek Philippe sont entrés en piste et ils ont les moyens de s’empoigner pour ce type de « pièce unique » qui a toujours constitué un excellent investissement...

••• ESTIMÉE 400 000-600 000 EUROS, la RM 027 « Rafa » de Richard Mille peut difficilement faire moins, la première série limitée de 50 pièces s’était arrachée en quelques semaines, avec une longue liste d’attente de déçus prêts à tout pour avoir ce tourbillon ultra-léger. Avec le story telling qui l’accompagne (c’est le prototype porté par le champion de tennis pour sa septième victoire dans le tournoi de Monte-Carlo) et la passion no limit des amateurs pour un must have de ce style, il ne devrait pas impossible de pousser jusqu’au million, en dépit de l’heure de la vente, très incommode pour les enchérisseurs asiatiques (22 h-23 h un vendredi soir à Singapour !)...

2)
••• LES CHALLENGERS À SIX CHIFFRES
ET LES OUTSIDERS QUI POURRAIENT CRÉER LA SURPRISE...

Sans aller forcément jusqu’au million archi-symbolique, les six chiffres sont facilement envisageables pour une dizaine de montres, dont Breguet, De Bethune, DeWitt, Harry Winston, MB&F (qui porte là les intérêts de la nouvelle génération), Vacheron Constantin ou Van Cleef & Arpels (montres déjà repérées par Business Montres pour leur intérêt : cliquez sur le lien pour retrouver l’information). Il faudra également compter avec Bovet (image ci-dessus) et Blu, tout comme avec Urwerk et Cyrus pour la nouvelle génération. On peut ainsi attendre pas loin d’un demi-million pour DeWitt, sachant qu’un bon quart de million reste réaliste pour Harry Winston ou MB&F...

••• PARMI LES OUTSIDERS CAPABLES de frôler les six chiffres, il ne serait exclu de voir Hublot s’imposer avec son Oceanographic 4000 en carbone à parements rouges, Ulysse Nardin et sa Freak Diavolo ou TAG Heuer et sa Monaco en version Mikrograph. Dans des catégories de prix plus modestes, il est certain que les 10 000-12 000 estimés pour la « boussole » de RJ-Romain Jerome sont trop nettement défensifs, de même que les trop sages 25 000-35 000 euros annoncés pour l’Altiplano de Piaget. Apparemment audacieux, les 40 000-60 000 euros du très innovant « téléphone horloger » de Celsius X VI II ne le sont sans doute pas, compte tenu du concentré de technologies de cet « objet du temps » exceptionnel, de même que les 15 000-25 000 euros attendus pour le magistral sablier rouge d’Ikepod ou les 25 000-35 000 euros annoncés pour le « prototype » en acier de Laurent Ferrier, qui devrait bénéficier du report des amateurs frustrés par les sommets prévisibles du tourbillon Patek Philippe...

••• ON SE GARDERA DE CONCLURE que les autres marques – non citées ici – ont démérité. La rutilante Crazy Hours de Franck Muller (estimée 20 000-40 000 euros), la graphiquissime J12 Marine de Chanel (15 000-20 000 euros), la démonstrative WW.TC blanc/noir de Girard Perregaux (25 000-45 000 euros) ou encore la subtile Dandy Arty de Chaumet (10 000-15 000 euros) devraient trouver des amateurs bien au-delà des estimations prévues. De même, on peut parier sur le bon score de la Golden Bridge en titane de Corum (55 000-70 000 euros : un peu cher, non ?) ou de la BR 01 Casino de Bell & Ross (20 000-40 000 euros pour un futur collector). Inutile de citer tout le monde...

••• AUTANT DIRE QUE LES AMATEURS ONT DE QUOI se faire plaisir à tous les prix et dans toutes les catégories de montres, de plus folles aux plus sérieuses, et même aux plus surprenantes comme les deux chronographes Zenith avec « conduite à » (poussoirs et couronne inversés), une formule encore jamais tenté dans la manufacture du Locle, qui a compris qu’il suffisait d’un léger décalage pour créer une pièce exceptionnelle et mémorable. Ceci sans perdre de vue que, derrière les « records » horlogers, c’est in fine la recherche contre la myopathie et les enfants myopathes qui profitent de la manne d’Only Watch : raison de plus pour qu’on dépasse allègrement et le million et les six chiffres pour un maximum de pièces !