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Là, c’est vraiment reparti pour une longue ligne droite jusqu’à la fin de l’année 2011, avec toujours autant de bonnes et de mauvaises surprises...
POUR BIEN COMMENCER LA SEMAINE, LA VIGIE DU LUNDI VOUS SIGNALE...
1)
••• LE NOUVEAU CONCEPT HORLOGER
DE « MECHANICAL ART DEVICES » (M.A.D.)...
Trois initiales (M.A.D.) qui rappelleront aux baby boomers un célèbre magazine satirique américain : Mad Magazine s’est moqué de tout, et de tout le monde, tout en popularisant les codes de la pop culture des années 1950 à 1980 et tout en donnant naissance à de nombreux crazy comics extra-américains. Le magazine paraît toujours, avec son sale gosse emblématique...
••• Il va maintenant falloir s’habituer à M.A.D. comme acronyme de « Mechanical Art Devices », un nouveau concept lancé par Max Busser (MB&F), qui a choisi de baptiser ainsi sa future boutique genevoise (révélation Business Montres du 26 août, info n° 3 : « La caverne d’Ali Busser »). Un nom qui traduit clairement ce qu’on trouvera dans cette « boutique », qui se veut aussi « espace expérimental » et « laboratoire créatif » : de merveilleuses « machines » mécaniques sélectionnées par un des funambules les plus épatants de la nouvelle génération horlogère. Comprenez par là des montres MB&F (et peut-être aussi d’autres « ovnis » horlogers), mais aussi des « machines » artistiques et des œuvres de créateurs du monde entier, accueillis comme autant de nouveaux friends dans les rues de la Vieille Ville, à Genève. Ouverture toujours prévue pour le début octobre, même si aucun coup de marteau n’a encore été donné ! Retenez bien l’idée de M.A.D. : ça va beaucoup servir dans les médias au cours des semaines à venir...
••• Ceux qui voudraient avoir une idée des références et des codes qui structurent l’univers mental et esthétique de MB&F peuvent se reporter à son blog A Parallel World : décalage garanti !
2)
••• LE GRAND NETTOYAGE PAR LA VIDE
DANS LA PRÉ-SÉLECTION DES MONTRES DU GRAND PRIX DE GENÈVE...
Les membres du nouveau jury du GPHG ont procédé à une nettoyage « ethnique » radical, éliminant sans pitié la plupart des « petites marques » et des créateurs indépendants ! A quelques exceptions près, qui confirmeront la règle – les survivants de ces horlogers indépendants étant généralement d’anciens finalistes des précédentes éditions (Laurent Ferrier, Voutilainen entre autres). Passés à la trappe (mais c’est la règle du jeu) dans les différentes catégories : 219, 4N, Alpina, Antoine Martin, Ateliers deMonaco, Blacksand, Cyrus [pas compliqué, la Klepcys ?], Ellicott, Frédéric Jouvenot, Frédérique Constant, HD 3, Hysek, Ladoire, Marc Jenni, Peter Tanisman, Rebellion, RJ-Romain Jerome, Revelation, Speake-Marin, Watch-e. Un vrai jeu de massacre générationnel : ce qui fait beaucoup, et ça va faire jaser !
••• Grands éliminés plus « notoires », mais tout aussi incompréhensibles : DeLaCour [la Bi-Répétition n’est-elle pas une plus « grande complication » que le calendrier perpétuel H. Moser & Cie, lancé il y a quatre ans ?], Dior, Franck Muller [pas assez compliqué, le Giga Tourbillon ?], Ralph Lauren et quelques autres (Chanel et Chaumet n’ayant été sélectionnés, semble-t-il, que pour faire de la figuration en montres Femme après avoir été éliminés des « belles » catégories)...
••• Tous les espoirs de « non-conformisme » reposent désormais, dans la catégorie Design, sur la montre Ari d’Eva Leube, mais fait-elle vraiment le poids face aux poids lourds des « abonnés » du Grand Prix de Genève ? On reparlera de toute façon de cette sélection – très genevoise et très traditionnelle d’esprit – et des diverses chances des uns et des autres lors de la soirée du mois de novembre...
3)
••• L’HABITUELLE SÉANCE DE RATTRAPAGE
POUR ÊTRE SÛR DE N’AVOIR RIEN MANQUÉ LA SEMAINE DERNIÈRE...
Les cadrans émaillés de Donzé Cadrans qui seront contrôlés par Ulysse Nardin, l’agitation sur le marché des enchères, les montres à six et à sept chiffres d’Only Watch, la valorisation exemplaire des montres de collection, la pression des investisseurs asiatiques pour entrer dans le capital des grandes manufactures, le retour des « archéo-manufactures » : c’était la semaine dernière en avant-première, en exclusivité et en toute liberté dans votre Quotidien des Montres (compilation Business Montres du 3 septembre)...
4)
••• UNE RELANCE DU DÉBAT CAPITAL
AUTOUR DU MANAGEMENT DU « LUXE RESPONSABLE » DANS L’HORLOGERIE...
Question percutante : « Combien de temps avant que les marques horlogères à l’éthique douteuse se retrouvent (réellement) pénalisées par leurs clientèle ? ». Ce sera le thème du prochain Atelier sur le management du luxe responsable : « Comment et pourquoi initier un programme de responsabilité sociale des entreprises (RSE) ? », qui se tiendra à Rolle, le 20 septembre prochain, avec de nombreux responsables des marques de luxe, de l’horlogerie, des ONG et de la communauté académique (renseignements : Atelier of Sustainable Excellence)...
••• Introduction aux débats de Christopher C. Cordey (WholeBeauty, qui organise cet atelier : « Depuis 2009, de nombreux articles et études ont été publiés, mentionnant un nombre croissant d'entreprises des secteurs du luxe/ horlogerie/ beauté et joaillerie qui se sont engagées plus en avant en matière de Responsabilité Sociale d'Entreprise - principalement dans une optique de réduction des risques, d'optimisation de leurs modèles d'affaires ou pour optimiser leur réputation. Cependant, le rythme des innovations, des opportunités et du changement ne montre pas de signes de ralentissement; et les années futures promettent de voir d'importants changements sur la manière dont les clients (et la communauté financière) vont évaluer (et baser leur achat) sur des critères éthiques et environnementaux.
••• Pour Christopher C. Cordey, « Il n'y a que l'Atelier of Sustainable Excellence pour donner aux marques horlogères et de luxe une approche pratique et pragmatique, accompagnée d'études de cas concrets, permettant ainsi de répondre aux défis environnementaux et sociaux de ces prochaines années et surtout au besoin de transparence des clients. (...) Comme nous nous focalisons sur la Responsabilité d'Entreprise dans les industries horlogères, du luxe et du prestige, les participants vont très rapidement acquérir un savoir approfondi des meilleures pratiques et des outils de la RSE utilisés dans leur secteur. Ils seront donc susceptibles de « rattraper » les leaders en la matière; tout en se créant des contacts parmi leurs pairs et les experts RSE présents à l'Atelier »...
5)
••• L’INITIATIVE « WATCHES & FRIENDS »
DU JOURNALISTE ERIC OTHENIN-GIRARD...
Dans la logique de l’ancien « Cercle de l’Horlogerie » lancé à enève voici quelques années, Eric Othenin-Girard (The Watches Magazine) lance pour cette rentrée une nouvelle initiative communautaire : Watches & Friends (révélation Business Montres du 17 décembre dernier, info n° 2). Cette« association culturelle » entend regrouper des passionnés d’horlogerie (300 CHF annuels), pour des conférences, des visites de manufactures ou de musées, ainsi que des interventions sur les salons et des rencontres avec tous les acteurs de l’horlogerie : les premiers invités seront Maximilian Busser (MB&F) et Richard Mille (renseignements : Watches & Friends). Pour mettre en scène des « avantages exceptionnels et exclusifs », Eric Othenin-Girard bénéficie pour cette initiative du soutien de la banque Bordier & Cie...
••• Si le parrainage de la banque Bordier & Cie est une garantie contre les dérives marchandes où se naufragent très vite ce genre d’opérations « communautaires » [dont les membres sont « revendus » aux marques, comme du bétail, sous une forme ou sous une autre], Watches & Friends devra néanmoins trouver sa place et prouver sa légitimité sur un marché surencombré, où tous les forums et les médias sociaux proposent en permanence dîners dédiés, visites d’entreprises et rencontres avec les stars de l’horlogerie. La fonction d’intermédiation, qui n’était plus satisfaite par les magazines traditionnels, est aujourd’hui assurée par de nombreux relais, qui jouent plus ou moins efficacement l’interface entre la marque et son client final : sans autre force que son « carnet d’adresses » professionnelle, sa notoriété personnelle et l’appui d’un magazine comme The Watches Magazine (ce qui le privera forcément du soutien des magazines concurrents), Eric Othenin-Girard aura du mal à polariser l’attention des amateurs francophones et à les fédérer autour d’un regroupement affinitaire crédible. Ces amateurs et ces collectionneurs attendent aujourd’hui des offres réellement originales, exclusives et capables de se différencier des services proposés par les nouveaux médias communautaires comme par les marques elles-mêmes : ce n’est qu’une question d’imagination – mais un vétéran des combats horlogers comme eric Othenin-Girard n’en manque pas !
6)
••• LA BONNE SURPRISE CHEZ CIMIER
(ÉDITION LIMITÉE BIGMATIC 16 ½ LIGNES – MODULE AUTOMATIQUE)...
Certaines « petites marques » sont étonnantes : Cimier nous propose ainsi une inattendue Bigmatic 16 ½ lignes (image ci-dessus), dotée d’un calibre Unitas 6497-1 additionné d’un module automatique développé par Cimier (rotor unidirectionnel, 53 heures de réserve de marche), dans un élégant boîtier en acier de 43 mm. On découvre à travers le fond saphir le mouvement Unitas (ETA) superbement retravaillé de cette série limitée à 200 pièces...
7)
••• QUELQUES INFORMATIONS HORLOGÈRES
EN VRAC, EN BREF ET EN TOUTE LIBERTÉ RÉDACTIONNELLE...
••• CHAISES MUSICALES : Frederick Martel (ex-marketing IWC aux Etats-Unis) a profité du mois d’août pour prendre la vice-présidence marketing d’Audemars Piguet Amérique du Nord et Amérique latine...
••• BREITLING : flagrant délit pour le CEO de Bentley ! On l’aurait attendu avec une Breitling au poignet [c’est la marque horlogère partenaire du constructeur anglais], mais, sur une photo récente, Wolfgang Dürheimer préfère apparemment la Mille Miglia de Chopard...
••• LOUIS PION : c’est finalement une marque de montres sans prétention, parisienne de surcroît, mais impertinente par nature, qui sauve l’honneur de l’horlogerie internationale en parrainant, au Centre Pompidou (Beaubourg, Paris) les deux projections intégrales de The Clock (3-5 septembre) de Christian Marclay, la plus magistrale œuvre contemporaine d’art vidéo concernant le temps et les objets du temps (annonce Business Montres du 29 août, info n° 6, et découverte de votre Quotidien des Montres du 23 septembre 2010, info n° 2). Mais pourquoi faut-il que ce soit une maison comme Louis Pion Paris (horlogerie tendance et accessible : 170 boutiques en France, dont quatre « premium » à Paris) qui s’impose pour ce soutien à un art contemporain de pur hommage à l’horlogerie, alors que tant de marques de montres se flattent de leur sensibilité à la création artistique ?
••• ROLEX (1) : une nouvelle Daytona dans les tuyaux pour Baselworld 2012 ? Cadran noir à compteurs blancs et lunette noire ? Pourquoi pas, puisque Roger Federer paraissait en porter une à l’US Open ce week-end. Soit il s’agissait d’un achat personnel du champion, subitement reconverti dans la collection de la très recherchée Daytona réf. 6263 (commercialisée de 1971 à 1988). Comme ce n’est pas du tout le genre de Rolex de faire promouvoir ses montres vintage par ses « ambassadeurs » [ou alors c’est la preuve d’une révolution culturelle inouïe] et comme il n’existe pas aujourd’hui, en collection, de Daytona acier à lunette noire et cadran noir, il ne peut donc s’agir que du prototype d’une future nouvelle référence inspirée par l’ancienne réf. 6263. Et c’est plutôt réussi (le film – à partir de la minute 00:35 – et la source : Hodinkee)...
••• ROLEX (2) : finalement, le chanteur Chris Brown a fait un geste ! En concert, il avait perdu et retrouvé sa Rolex sans remercier celle qui avait spontanément rendu la montre de 15 000 euros à la star (Business Montres du 1er septembre, info n° 6). Alisha aura gagné dans l’affaire quelques tickets d’entrée pour les prochains concerts de Chris Brown, des accès aux coulisses et une rencontre ave la star...
••• LE LUXE EN AMÉRIQUE DU SUD : pour beaucoup d’horlogers, l’Amérique du Sud est une sorte de « moteur de rechange » si le moteur chinois venait à connaître des ratés. Une bonne analyse en deux volets de ce marché du luxe latino-américain, à travers le prisme colombien : on parle plus particulièrement de montres dans le second volet, mais la première partie est à ne pas manquer (source : CPP-Luxury)...
8)
••• LES PREMIERS COUPS DE COEUR POUR ONLY WATCH 2011
ET LES PREMIÈRES RÉACTIONS DES AMATEURS ASIATIQUES...
Après la première partie des expositions en Asie de la collection Only Watch 2011 (quarante « pièces uniques », dispersées à Monaco en septembre), quelques tendances fortes structurent les réactions des amateurs : « prime » aux grandes marques, tropisme néo-classique, succès de curiosité des concepts et vif intérêt pour les propositions alternatives (anlyse et commentaires Business Montres du 4 septembre)...
9)
••• LA VOIX DE LA RAISON QUI MOBILISE
LES GRANDS COLLECTIONNEURS DE MONTRES « HISTORIQUES »...
La vie de journaliste est parfois amusante ! Pour rester crédible, on vérifie plutôt deux fois qu’une les informations, si possible à la meilleure source imaginable : celle de la maison concernée. Oui, mais qui contrôle le contrôleur ? Exemple, à propos de la « veillée d’armes » qui mobilise un trio de choc chez Sotheby’s pour lancer une contre-offensive face à Christie’s sur le marché des montres de collection (repérage Business Montres du 31 août, info n° 1) : on découvrait dans cet article une « équipe de challengers de poids », qui avaient à leur actif quelques belles réussites aux enchères (complément d’information Business Montres du 1er septembre, info n° 5). Réussites vérifiées et authentifiées par Sotheby’s...
••• Manque de chance : les lecteurs ont de la mémoire ! Et notamment les collectionneurs, toujours à l’affût de nos informations non alignées sur le marché des enchères. A propos de Tim Bourne (ex-Christie’s), nouvelle recrue dont Sotheby’s nous assure qu’il a été pionnier des enchères horlogères en Asie en 1997 (confirmation : Sotheby’s). On retrouve sans efforts les premiers catalogues de ventes aux enchères horlogères chez Antiquorum à Tokyo (avec Habsburg Feldman) dès 1989, et à Hong Kong dès 1994. Voilà qui relative son rôle de « pionnier », même s’il est exact que Tim Bourne a orchestré – à l’époque pour Sotheby’s : comme on se retrouve ! – la première vente thématique de Rolex en Asie (mai 2002)...
••• Même déception pour ce qui concerne John Reardon, dont Sotheby’s nous avait certifié – informations reprises par Business Montres du 1er septembre, info n° 5 – qu’il avait « joué un rôle important dans la vente de la Patek Philippe Henry Graves Jr » et dans la vente « historique » du Time Museum. En consultant le catalogue de ces ventes, on constate que Mr Reardon n’est pas mentionné dans le catalogue Sotheby’s de la vente Graves, où on retrouve en revanche Tim Bourne (encore lui), mais aussi Aurel Bacs (bureau de Zürich) et Livia Russo (bureau de Milan), tous deux passés depuis chez Christie’s ! Cette année-là (1999), John Reardon n’apparaît chez Sotheby’s que comme « secrétaire administratif » ou quelque chose d’approchant, mais pas du tout comme « watch expert ». Sa contribution à la vente du Time Museum peut également apparaître comme modeste...
••• Pas d’emphase exagérative, en revanche, pour ce qui concerne les records de Geoffroy Ader, qui a effectivement quatre Patek Philippe « millionnaires » à son actif, ainsi que quelques records du monde pour des Rolex (dont la Daytona « Paul Newman » de mai 2011 : Business Montres du 17 novembre dernier)...
10)
••• LES IMAGES BIZARRES
ET LES AFFIRMATIONS SURPRENANTES DE LA NOUVELLE VIDÉO SOTHEBY’S...
Quand on se met à chercher, on trouve ! Sotheby’s vient de consacrer une nouvelle vidéo à sa nouvelle équipe horlogère. On y apprend que Sotheby’s a ainsi vendu l’objet du temps [« timepiece »] le plus cher jamais vendu aux enchères (minute 01:25 de la vidéo officielle Sotheby’s). Sauf que cette Patek Philippe Graves (11 millions de dollars) était une montre de poche, bien dépassée aux enchères par une pendule chinoise (également « timepiece », non ?) vendue 12 millions de dollars en juin dernier (révélation Business Montres du 6 juin, info n° 4). Petite querelle sémantique, mais qui conforte l’impression désagréable de gonflette marketing qui emporte Sotheby’s. Pas forcément l’idéal pour créer la « confiance » sur laquelle repose tout le pari de la nouvelle équipe horlogère du premier auctioneer du monde...
••• Pour l’anecdote, on retiendra aussi de cette vidéo les longues séances autour d’une table qui regroupe toute l’équipe : on peut approximativement dater du mois d’avril (2011 cette réunion, d’après la montre Urwerk (lot n° 2112 du catalogue du 7 avril 2011) que manipule Daryn Schnipper, présidente internationale de la division horlogère (tailleur rouge). Date confirmée par les tableaux qui décorent les murs de la salle de réunion et qu’on retrouve dans les catalogues Sotheby’s des ventes du printemps 2011. Sauf qu’on se demande ce que Tim Bourne fait dans cette vidéo d’avril 2011, lui qui nous avait fait savoir qu’il ne pouvait pas travailler pour la moindre maison d’enchères avant août 2011, date effective du communiqué de presse qui annonçait son arrivée chez Sotheby’s. En avril, il faisait de la figuration ? Les lecteurs de Business Montres étaient tout de même prévenus depuis le 15 juillet, info n° 2). Pas très malin de se faire prendre ainsi la main dans la clause de non-concurrence...
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