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Rythme ralenti par le « Jeûne genevois » (férié à Genève) et par une industrie qui n'a pas encore retrouvé sa vitesse de croisière d'avant l'été.
Dans les vallées, certains fournisseurs commencent à voir certaines commandes simplement « reportées » (mais pas encore annulées)...
A part ça, la planète financière tremble de peur, mais les statistiques horlogères sont plus flamboyantes que jamais...
1)
••• MAIS POURQUOI LES MÉDIAS SUISSES
N’AIMENT-ILS PAS LES MARQUES HORLOGÈRES HONGKONGAISES ?
Alors que s’ouvre le « plus-grand-salon-horloger-du-monde » - bizarre auto-proclamation locale -, plus connu sous le nom de Hong Kong Watch and Clock Fair (700 exposants de 14 pays et 16 000 vistieurs d’une centaine de pays), c’était la question que se posaient bon nombre de responsables horlogers locaux après la polémique anti-Sellita téléguidée par le Swatch Group à propos desSwiss Made exportés à Hong Kong (compte-rendu Business Montres du 26 août, infos n° 1 et 2). « Pourquoi sommes-nous ainsi stigmatisés ? Ne sommes-nous pas des clients comme les autres ? Pourquoi un tel ostracisme des médias suisses contre des marques non-suisses qui rendent hommage à la qualité suisse en choisissant de proposer des mouvements Swiss Made ? »
••• Et les Hongkongais de pointer du doigt la déloyauté constante de certaines marques suisses très connues, qui utilisent largement composants et habillages faits en Asie pour se draper d’un vertueux Swiss Made que d’aucuns jugeraient usurpatoire, alors que bon nombre de marques asiatiques (ou extra-helvétiques) prennent la peine de rapatrier en Suisse leurs kits de montages et leurs mouvements suisses pour que leurs montres soient effectivement assemblées en Suisse, sans tricher avec le Swiss Made. Pratique courante, qui explique pourquoi 1,2 million de mouvements suisses sont exportés chaque année vers Hong Kong , bon nombre d’entre eux étant ensuite réimportés chez les établisseurs suisses après contrôles et calages logistiques à Hong Kong...
••• Pratique dont le Swatch Group était très familier jusqu’à ces dernières années et dont il feint aujourd’hui de s’indigner en intoxiquant la presse : preuves à l’appui, Business Montres est même en mesure de préciser que, en juin 2011 - soit deux mois avant l’opération de manipulation anti-Sellita ! -, le Swatch Group livrait toujours à Hong Kong des mouvements ETA Swiss Made à des marques non-suisses...
2)
••• QUEL EST LE GAGNANT DU JOUR
POUR NOTRE GRAND JEU « PLUS CHINOIS QUE MOI, TU MEURS » ?
Ce jeudi, c’est Angular Momentum qui l’emporte, avec sa collection « Empereurs de Chine », qui utilise la technique de la miniature sur verre églomisé pour brosser le portrait de quelques empereurs chinois, dans la plus stricte fidélité aux traditions des montres « chinoises » du XIXe siècle et des montres décorées qui sont devenues la spécialité Angular Momentum (voir les productions de cette marque bernoise sur son site : lien ci-contre). On découvrira notamment ces montres au salon Belles Montres de Shanghai, en octobre prochain...
3)
••• COMMENT UN ROI LACÉDÉMONIEN
ÉTAIT-IL INVITÉ À LA MANUFACTURE ROGER DUBUIS ?
Excellence recrue pour l’équipe de Georges Kern, chez Roger Dubuis : Gerard Butler en personne, qui nous avait tous impressionné dans son rôle de Leonidas pour le film 300, de Zack Snyder (en cartouche dans l’image ci-dessus). Fortement charismatique, ce comédien écossais (d’origine irlandaise) sera le nouvel « ami de la marque » au sein de la manufacture Roger Dubuis : une allégorie de la bataille des Thermopyles qu’elle s’apprête à livrer sur un marché horloger où les 300 « Spartiates » de Meyrin (en fait, un peu moins) se lancent dans un combat acharné face à des centaines de milliers de « Perses » retranchés sur tous les continents ?
••• Habitué aux premiers rôles, Gerard Butler défendra en tout cas la bannière de la collection Excalibur (à son poignet sur l’image ci-dessus), dans la logique d’une esthétique Warrior (puissance + design + exacerbation des codes virils) qui est un des quatre piliers de l’offre Roger Dubuis. A lui seul, le visuel ci-dessus situe bien l’univers de référence des Excalibur, mais on devrait en retrouver les codes magnifiés dans les prochaines campagnes de communication de la marque. Impressionnant !
4)
••• OÙ SE TROUVE
LA PLUS FORTE CONCENTRATION DE POPULATION CHINOISE EN ITALIE ?
Dans la ville de Prato, non loin de Bologne: 45 000 Chinois pour 180 000 habitants (estimation officielle) ! Il paraît qu’on y trouve de nombreux ateliers clandestins, où de maheureux « esclaves » - généralement venus de la ville de Wenzhou, au sud de Shanghai - travailleraient 18 heures par jour. C’est sûrement un hasard si les carabiniers italiens viennent de procéder à la saisie à Prato de 800 000 montres contrefaites (Rolex, Omega, Patek Philippe, Montblanc)...
5)
••• QUELLES AUTRES NOUVELLES
EN BREF, EN VRAC ET EN PROVENANCE DU FRONT HORLOGER ?
••• CARTIER : fortes probabilités pour que Cartier ouvre sous peu une boutique européenne de e-commerce sur son site, où un bouton « e-boutique » (pas encore cliquable avec une adresse européenne) vient de faire son apparition ! Une telle e-boutique existe déjà pour les marchés japonais et américain. Cartier dément... pour l’instant (la limpidité n’a jamais été la qualité première de sa stratégie dans le marketing digital)...
••• DE GRISOGONO : problèmes de liens hier, pour les vidéos de l’Otturatore, donc on en remet une couche... Il aura fallu trois ans pour mettre au point le mouvement de l’Otturatore (mécanisme qui révèle les complications par un basculement du « cadran rotatif »). Mise au point compliqué par la dynamique des volumes à mouvoir et stopper en quelques centièmes de seconde. Aujourd’hui, ça marche ! La preuve par un petit film de l’Otturtore en action à 1 000 images/seconde : il faut savoir que le choc est de l’ordre de 9 G (à découvrir sur la chaîne images de Business Montres pour le cadran rotatif, avec un gros plan sur le déclencheur de ce cadran)...
••• HUBLOT : « Jean-Claude Biver, citoyen suisse heureux » ! La nationalité suisse pour le président de Hublot, c’était hier dans Business Montres (info n° 1) et aujourd’hui dans la presse suisse (source : 24 Heures)...
••• ROLEX : passionnante interview d’Eric Ku, le « super-dealer » américain de montres vintage (Rolex, Panerai en particulier), considéré comme le meilleur spécialiste américain de ces montres. Personnellement, il porte la seule Rolex Submariner cadran blanc (réf. 6204) connue et authentifiée à ce jour. On lui doit également la Rolex Paul Newman record du monde (470 000 dollars chez Sotheby’s). Ne pas manquer la vidéo, qui fait saliver (source : Hodinkee)...
••• SALON HORLOGER : encore un nouveau salon horloger en Asie. Cette fois, c’est à Taiwan (15-18 septembre, Jewelry and Watch Salon, Taipeh 101 Mall), avec Cartier, Piaget, IWC, Hermès, Blancpain, Omega ou Chopard au programme...
6)
••• « Ô, COMBIEN DE MARINS... »
(HOMMAGE DE BLANCPAIN AUX NAGEURS DE COMBAT)...
« La Marine d’un seul homme » : excellent article sur les Fifty Fathoms dans la dernière livraison (n° 9, pas encore en ligne) du magazine corporate de Blancpain, Lettres du Brassus. Beaucoup d’images de Fifty Fathoms « historiques », appréciable synthèse sur la saga de cette montre, qui a été la première montre moderne de plongée, et hommage à Bob Maloubier, pilier de la légende Fifty Fathoms, ainsi qu’à son padawan, notre ami Stephan Ciejka (La Revue des Montres, France), auquel nous adressons tous nos vœux de rétablissement après ses ennuis de santé estivaux. On comprend mieux, à la lecture de ces pages, comment la Fifty Fathoms contemporaine a fini par être imposée à Bancpain par la pression des collectionneurs (et par le premier d’entre eux, Stephan Ciejka), jusqu’à l’exposition internationale de cette année, qui n’aurait pas non plus été possible sans la collaboration de amateurs et des collectionneurs de montres militaires : on ne saurait mieux démontrer que, dans les années 2010, les marques appartiennent autant à leur public qu’à leurs managers...
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