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L’actualité horlogère en cinq points d’interrogation
 
Le 13-09-2011
de Business Montres & Joaillerie

Une Rolex dont on oublie trop de parler cet automne, un joaillier dont les montres oublient d'avoir le succès escompté, une distribution dont les détaillants ont trop souvent oublié d'évoluer, un calendrier simplissime et un franc-maçon très franc du collier : c'est pas beau l'information horlogère de ce mardi ?

1)
••• ET SI L’ÉVÉNEMENT HORLOGER
DE LA RENTRÉE ÉTAIT DANS LES BOUTIQUES ROLEX ?
Un événement, c’est parfois un lancement, mais c’est aussi l’arrivée effective d’un modèle de référence, et quelle plus belle référence Rolex en 2011 que la nouvelle Explorer II (réf. 216570), avec son aiguille orange, ses aiguilles en or noirci, ses index en Chromalight cerclées et sa nouvelle taille (42 mm). Dévoilée par Business Montres bien avant Baselworld (11 février, info n° 1), l’arrivée de cette Explorer II restylée en vintage contemporain était une des montres-événement de Bâle 2011 (décodage Business Montres du 6 avril). Dès son arrivée en boutique, elle fait l’unanimité, des anciens passionnés comme des nouveaux aficionados de la marque – ces derniers préférant le cadran noir (image ci-dessus), alors que les purs et durs opteraient plutôt pour le cadran blanc - dont tout le monde espère qu’il se patinera en ivoire comme les anciennes et légendaires premières références de l’Explorer II. Il fallait évidemment l’avoir commandée au printemps pour prétendre l’acheter à l’automne : comme Rolex ne les livre – pour l’instant – qu’au compte-gouttes, on n’est pas loin du phénomène Daytona pour la file d’attente et ses raccourcis. Loin du tapage médiatique et du buzz éphémère sur les forums, c’est en tout cas la montre – irréprochable dans la forme comme dans l’esprit – qui marque la rentrée chez les bons détaillants...


2)
••• ET SI UN TOUT PETIT EFFET MÉDIATIQUE
CACHAIT UN GRAND MALAISE MANAGÉRIAL ?
Inhabituellement très sec, le communiqué officiel annonçant la fin du partenariat entre le Swatch Group et Tiffany & Co évoquait le « comportement systématique de Tiffany & Co. visant à empêcher et retarder le développement des affaires » (premiers commentaires : Business Montres du 12 septembre, info n° 5). On est généralement plus policé dans ce genre de communiqué, mais le ton en dit long sur l’exaspération des deux parties, désormais vouées à de sordides querelles qui rappellent le partage des petites cuillères dans un divorce : le problème était essentiellement relationnel entre la direction du Swatch Group (Nick et Nayla Hayek étaient en première ligne) et l’équipe new-yorkaise de Tiffany & Co. Drame de l’incommunicabilité, aggravée par la détestable impression mutuelle d’avoir totalement raison et le refus d’admettre, avec les bonnes raisons de l’autre, ses propres erreurs...
••• Effet économique quasiment nul dans les comptes du Swatch Group, où la licence Tiffany & Co ne pesait guère plus de 30 millions de francs suisses (0,5 % des ventes du groupe, autant dire rien !), le bâtiment qui était initialement affecté à cette « nouvelle marque » ayant déjà été reconverti depuis quelques saisons. Effet relationnel déflagrant, en revanche : les exigences du Swatch Group pour l’exploitation commerciale de cette licence ont créé un vif mécontement dans le réseau « historique » de Tiffany & Co à travers le monde (Mercury en Russie, Rivoli au Proche-Orient, etc.), aggravant par là les impasses commerciales qui faisaient que, par exemple, les boutiques récemment ouvertes en Chine par le joaillier ou même la nouvelle boutique Tiffany & Co de l’aéroport de Zürich ne vendaient pas les montres Tiffany & Co du Swatch Group.
••• De part et d’autre, on se sent apparemment soulagé ! Swatch Group de pouvoir se concentrer sur son core business et de se dépêtrer définitivement d’un secteur joaillier où le groupe ne s’est jamais vraiment senti très à l’aise. Tiffany & Co de pouvoir bientôt se trouver un nouveau partenaire horloger, voire même un repreneur global parmi les groupes de luxe candidats (en France, mais peut-être aussi en Chine : les 3,1 milliards de dollars de chiffre d’affaires de Tiffany & Co et ses 233 magasins dans 22 pays-clés font rêver !). Reste ce goût amer de ratage managérial et cette impression gênante – certains diront cette confirmation – du fait que le Swatch Group peine décidément à lancer ou à relancer de nouvelles marques ex nihilo, surtout dans le secteur du luxe...
••• Un commentaire de presse intéressant : celui de Stéphane Gachet dans L'Agéfi (Suisse), qui pointe bien du doigt les incompréhensions culturelles entre les deux ex-partenaires et les non-dits en matière de distribution...


3)
••• ET SI LE MODÈLE CLASSIQUE
DE LA DISTRIBUTION EN RÉSEAUX MULTIMARQUES ÉTAIT CONDAMNÉ ?
Interview à méditer : celle d’Elie Kouby, le DG de marques de mode à succès comme Maje, Sandro ou Claudie Pierlot. Interrogé par Fashionmag, il aborde la question de la distribution. Première remarque : « Dans les quartiers forts, même deux boutiques à 50 m l’une de l’autre, ça n’a jamais fait baisser le chiffre d’affaires de la première, ça n’a fait que le doubler en ajoutant celui de la deuxième ! De toute façon, quand une marque ne marche pas, elle ne marche nulle part, et quand elle marche, elle marche partout ! » Pas vraiment inquiet par le développement très rapide de ses marques et de son réseau monomarque, il constate : « Le développement du retail dans les grandes villes est une vraie assurance pour les enseignes. Le wholesale est un modèle naturellement moins stable pour une marque. D’ailleurs les études le montrent, le premier des facteurs qui fait connaître une marque, ce n’est pas la communication ou la presse, c’est le magasin du quartier. La visibilité physique est la première des visibilités. Je suis serein sur la pérennité de ce modèle... (...) Mais il y a X raisons à la disparition des multimarques... (...) La chute du nombre de multimarques est vertigineuse. Le modèle wholesale est en fin de parcours... (...) La gestion artisanale des équipes et des achats ne correspond plus à la réalité du marché aujourd’hui, il faut être très agressif ! Et puis il y a un problème d’offre, pourquoi les détaillants nous sollicitent-t-ils ? Parce qu’ils peinent à trouver des marques créatives et commerciales. Pour le vivre à travers les multimarques que nous développons avec mon épouse - par exemple, Suite 341 -, il y a des marques très intéressantes avec des noms en vogue, mais qui ne déclenchent pas le business qu’elles devraient en boutique. Tout ce qu’implique une structure retail de coûts et de charges oblige cette discipline : créer ce que les gens vont vraiment porter »...
••• À méditer dans le cadre plus général de la distribution horlogère : la clé de toute stratégie est aujourd’hui le contact avec le client final. Les marques l’ont compris et développent leurs propres réseaux, notamment au sein des groupes, au point de pouvoir bientôt se passer de leurs partenaires commerciaux traditionnels. Les détaillants qui ont intégré cette révolution dans leur vision n’ont plus guère d’autre choix que de faire confiance aux marques indépendantes – celles qui savent créer « ce que les gens vont vraiment porter », à tous les prix !


4)
••• ET SI LES SPÉCULATEURS
N’AVAIENT PAS RENONCÉ À MONTER EN LIGNE CONTRE LE FRANC SUISSE ?
Semaine décisive (ou presque) pour l’euro, toujours chahuté alors que les Bourses ont tendance à dévisser : pour l’instant, les hedge funds préfèrent jouer avec les nerfs de la Banque centrale européenne et des Allemands : si l’euro éclate, il sera toujours temps de lancer une partie de kriegspiel contre la Banque nationale suisse ! Tout dépend donc de la situation économique au sein de la zone euro, qui peut exploser demain sans prévenir, en particulier à cause de la Grèce.
••• Maintenant que le franc suisse est définitivement arrimé à l’euro, pour le meilleur et pour le pire, tous les entrepreneurs suisses – notamment les horlogers – ne peuvent que faire brûler des cierges pour que l’euro tienne le coup jusqu’au réveil des spéculateurs internationaux, qui ne manqueront pas de tester la volonté de résistance et la capacité d’intervention de la Banque suisse. Rien n’est encore joué. Tout peut encore arriver...


5)
••• ET SI ON SE RACONTAIT
QUELQUES PETITES INFORMATIONS AMUSANTES SUR LES MARQUES ET SUR LES MONTRES ?

••• CALENDRIER : pourquoi faire compliqué quand tout peut se révéler si simple ! On présentait ces jours-ci à Maison & Objet (Paris) un « calendrier perpétuel » sobrissime - une règle de bois crantée et une molette -, quoique capable d’indiquer avec précision la date et le jour de la semaine pratiquement ad vitam aeternam. Pas encore de nom, sinon celui du designer (Sebastian Bergne, qui a bien d’autres idées de calendrier sur son site personnel, mais beaucoup d’humour et de créativité dans cette pièce...

••• CORUM : précision de quelques lecteurs concernant le calibre « historique » dont la marque a rééquipé sa réédition de la Grand Précis (présentation Business Montres du 12 septembre, info n° 5). Il s’agit d’un bon vieux mouvement AS 1511 (13 lignes ½), dont il n’a pas dû être trop difficile de retrouver quelques composants pour relancer une série limitée : toujours présent dans le catalogue 1955 d’Ebauches SA, ce calibre a été produit à des centaines de milliers d’exemplaires par l’industrie suisse, avant comme après la Seconde Guerre mondiale – pendant laquelle on surnommait la base de ce mouvement (AS 1130) le « Calibre Wehrmacht » puisque c’est lui qui équipait les montres « DH » commandées par l’état-major allemand, puis livrées à la Wehrmacht par de nombreuses marques suisses, payées à l’époque par l’or du Reich...

••• MAUBOUSSIN (1) : dans les cercles feutrés de la joaillerie parisienne, on commence à beaucoup parler du livre d’Alain Nemarq, l’actuel CEO de Mauboussin, Un rebelle place Vendôme, qui doit paraître le mois prochain chez Calmann-Levy (Paris). Pour situer l’ambiance : « Mauboussin était devenue elle-même la courtisane obligée d’une microcaste, de quelques nababs tout-puissants, qui tenaient son sort entre leurs mains. Plus largement, la haute joaillerie restait une des dernières forteresses du pouvoir mâle ». Avec une conviction : « Je rêve, joaillier place Vendôme, de voir s’ouvrir bientôt une station de métro entre le Ritz et la colonne Vendôme. Car nous avons changé d’époque. Hier encore, la haute joaillerie et la place Vendôme étaient l’empire de l’exclusif et de l’exclusion. Certains de mes voisins en auraient-ils la nostalgie, ce temps est chaque jour désormais un
peu plus derrière nous ». Le reste est à l’avenant : on vous racontera la suite sans tarder...

••• MAUBOUSSIN (2) : malheur à celui par qui le scandale arrive est un adage bien compris place Vendôme, mais ce n’est tout de même pas la peine d’en rajouter sur sa personnalité réputée sulfureuse ! Loin d’être occulte ou tendancieux, l’engagement d’Alain Nemarq au sein de la franc-maçonnerie n’est un secret pour personne : il est très officiellement le « Grand Orateur » de la GLNF (Grande loge nationale française : la « rue Christine de Pisan » pour les initiés) depuis le mois de décembre 2010 et membre de son conseil d’administration. Il a même publié à cette occasion une sorte de « lettre ouverte » à ses frères : « Tournons le dos à cette année de tourments et de tumulte. Refusons les manquements à l’honneur. Pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Demandons pardon à ceux que l’on a pu offenser. Reconstruisons ensemble dans l’unité notre fraternité. Ne pratiquons plus le doute sur l’autre. Que la confiance et la tolérance se réinstallent au sein de l’Obédience. Cela sera la priorité de ma mission de Grand Orateur ». Comme agitateur clandestin, on fait plus discret...

••• MÉDIAS SOCIAUX (1) : « Combien et que vaut un fan ? », s’interroge l’agence Millward Brown dans son étude Fanindex, outil de mesure de l’efficacité des « fan pages » sur les grands médias sociaux. Principales parties de cette étude Fanindex :
•• Comprendre comment fonctionnent les fans (vs le public cible de la marque), pourquoi sont-ils devenus membres de la Fan Page et quelles sont leurs attentes
•• Explorer l’impact du contenu mis à disposition des fans sur la Fan Page, par rapport aux impressions générales qu’ils ont de la marque
•• Déterminer le « score » FanIndex composé de l’avis global des fans, l’attention portée au contenu publié et le niveau de probabilité à recommander cette Fan Page ou à la revisiter
•• Apprendre comment optimiser une Fan Page en améliorant l’expérience utilisateur et en augmentant les relations avec d’autres fervents utilisateurs de la marque...

••• MÉDIAS SOCIAUX (2) : « Marques et internautes : quelles interactions sur les médias sociaux ? ». Pour y répondre, une intéressante présentation Powerpoint d’Arnaud Ledoux...

••• ROLEX (1) : le lancement d’une série limitée Hillary Tenzing Explorer (HTE) avait été largement annoncé par Business Montres (24 septembre 2010, info n° 3). Au cas où quelqu’un pourrait éventuellement penser que cette édition purement privée de 88 pièces a un quelconque rapport avec Rolex, et pour « mettre fin à toute spéculation », l’équipe chargée de ce projet a très spontanément accepté de le rebaptiser Hillary Tenzing Edition et elle s’en explique dans une vidéo un peu alambiquée, dont la formulation – lue sur un document écrit – trahit le compromis à la suite de pressions juridiques. Comme si les amateurs avaient pu imaginer un instant que Rolex logerait une édition imitée de ces montres dans un tel écrin ! En revanche, ces mêmes aficionados ne manqueront pas de se demander, une fois de plus, pourquoi Rolex n’a pas rendu un tel hommage à l’expédition de sir Edmund Hillary et mis en scène un tel storytelling autour de son Explorer...

••• ROLEX (2) : encore une image amusante de Steve McQueen, toujours avec sa Rolex Submariner au poignet, en train de faire un bisou manifestement très alcoolisé à son vieux copain John Wayne (source : Vintage Rolex Forum)...

••• ZENITH : ouverture d’une première boutique à Hong Kong. Si c’est bien la première à adopter les nouveaux codes graphiques de la marque (symétrie des vitrines autour de deux « piliers » en pierre), ce n’est pas tout-à-fait la première à Hong Kong, puisque Zenith avait déjà ouvert, à Hong Kong, au début du XXe siècle, un comptoir de vente situé à quelques pas de la nouvelle boutique (Russell Street, sur Causeway Bay)...

 



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