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L'automne arrive, avec ses salons horlogers, ses dernières salves d'événements de relations publiques et ses ultimes préparatifs pour les rendez-vous horlogers du début 2012...

POUR CETTE FIN DE SEMAINE, AVEC L’ACTUALITÉ DES MONTRES EN LIGNE DE MIRE, LE SNIPER A...__

1)
••• SALUÉ LA PERSÉVÉRANCE
DE L’ÉQUIPE D’ANIMATION DES SALONS « BELLES MONTRES »...
Cinquième édition en vue pour Belles Montres Paris (salon international de l’horlogerie de prestige : 25-27 novembre, Carrousel du Louvre, Paris) : Alain Faust et Catherine Faust-Tobiasse ont gagné leur pari d’institutionnaliser ce qui ne s’était encore jamais fait en Europe occidentale, un salon horloger grand public. Pari difficile à assumer en période de crise - les éditions 2008-2009 n’ont pas forcément été faciles à monter -, mais les bonnes habitudes sont prises et le rendez-vous toujours très attendu. On sait que la formule a eu un tel succès qu’elle est à présent imitée un peu partout dans le monde, l’équipe de Belles Montres Paris devant elle-même la décliner fin octobre à Shanghai !
••• Pour se rafraîchir la mémoire à propos l’édition 2010 (12 000 visiteurs sur 3 500 mètres carrés), une vidéo (22:49 mn) où interviennent les principaux exposants de Belles Montres, de Richard Mille à François-Paul Journe, en passant par Fausti Salvi ou Carlos Rosillo, avec les commentaires des télévisions asiatiques (à visionner sur la chaîne images de Business Montres)...
••• Principale innovation de l’édition 2011, qui comptera à peu près le même nombre d’exposants que l’année dernière - et toujours la même proportion de « Petits Suisses », indépendants, créateurs et électrons libres -, mais avec le retour en force de DeWitt ou Roger Dubuis pour compenser le départ de A. Lange & Söhne : un espace consacré aux montres de haute joaillerie. Dans un « cube » de sept mètres de hauteur, une dizaine de marques présenteront leurs trésors dans une sorte de « labyrinthe » initiatique, complété par deux ateliers spécialisés (sertissage et taille des diamants). Cette féminisation de Belles Montres était une ancienne recommandation de Business Montres, qui ne peut donc que se féliciter de voir mis en scène le mariage très contemporain des montres de haute mécanique et des métiers de la haute joaillerie.
••• En prime, comme les autres années, tous les ingrédients d’une grande fête de la montre pour les aficionados européens qui ont fait de Belles Montres une référence : une exposition montée par la Fondation de la haute horlogerie (« L’horlogerie mécanique, des originales à nos jours »), un service d’expertise gratuite assurée par Goeffroy Ader (Sotheby’s), une présentation des montres arrivées en sélection finale au Grand Prix d’Horlogerie de Genève (21 montres) et des conférences thématiques, avec une noria de Jaguar XF pour emporter les plus « accros » vers les boutiques de leur choix (renseignements sur le salon : Belles Montres)...


2)
••• DÉCOMPTÉ UNE PETITE VINGTAINE
DE MARQUES AU PROCHAIN PETIT SALON HORLOGER (CIWE) DE BEIJING (SUISSE)...
CIWE : China International Watches Exhibition (22-25 septembre, Beijing). Annoncées sur le plan des stands, les marques : Bremont, Bulova, Corum, Eberhard & Co, Greubel Forsey, Ladoire, Laurent Ferrier, L. Leroy, MB&F, Nomos, Perrelet, Porsche Design, Raymond Weil, Seiko (collection Grand Seiko), Ulysse Nardin, en plus de Xinyu Watch et une ou deux marques chinoises...


3)
••• DÉCOUVERT UN ACIER BACTÉRICIDE
CAPABLE (POSSIBLE, PAS SÛR) DE DÉTRÔNER L’ACTUEL 316L...
La pression sociétale autour d’une nouvelle exigence de santé ne risque pas de se réduire dans les années à venir, au contraire ! On voit déjà apparaître des « montres qui font du bien » par de mystérieux effets électro-magnétiques, mais les chercheurs de l’Université de Birmingham viennent de mettre au point un acier inoxydable aux propriétés antibactériennes éprouvées. La résistance de l’argent aux bactéries et aux germes est connue depuis l’Antiquité et elle a souvent servi à plaquer de l’argent sur des instruments ou des matériaux médicaux. L’idée est cette fois d’utiliser la technologie de l’Active Screen Plasma (ASP) pour intéger des molécules d’argent dans la surface d’un acier, avec du caarbone et de l’azote pour le rendre encore plus résistant. L’utilisation médicale est évidente, ainsi que l’usage domestique (instruments de cuisine, installations sanitaires), mais la déclinaison en boîtiers de montres – dont on sait qu’ils sont de fantastiques « nids » pour les microbes – devient très intéressante : à quand des « montres qui préviennent les infections » ? On va beaucoup entendre parler d’ASP horloger dans les années à venir (source : Physorg et résumé NBCI)...


4)
••• ÉMIS DES DOUTES SUR LE DÉPART
EN RETRAITE POUR LE MOINS PRÉMATURÉ D’YVES CARCELLE (LOUIS VUITTON)...
Doutes également relayés par Sophie Lécluse dans La Tribune (France), pour qui, selon plusieurs indices concordants, « Bernard Arnault aurait “accéléré“ l’annonce de la retraite d’Yves Carcelle ». Départ qui pose différents problèmes qui intéressent l’horlogerie : la relative « autonomie stratégique » d’Yves Carcelle au sein du groupe LVMH lui avait permis de créer sa propre division horlogère, sans l’intégrer dans le pôle horlogerie-joaillerie du groupe et en la préservant de la distribution wholesale qui est la règle pour les marques du groupe. Venu de l’univers du yaourt (où il a fait toute sa carrière) et sans affinité partiulière prévisible pour l’univers horloger, Jordi Constans (ex-Danone), le successeur d’Yves Carcelle, n’aura sans doute pas les moyens de maintenir cette indépendance stratégique, qui avait permis aux montres Louis Vuitton d’acquérir en quelques années une enviable légitimité horlogère. Un « retour à la normale » est prévisible du côté de cette baronnie à l’intérieur du groupe : on peut donc s’attendre à un certain tangage, d’autant que, pour réussies qu’elles soient, ces montres Louis Vuitton sont loin d’avoir la profitabilité des autres marques horlogères du groupe - du moins pour ce qui concerne les « marques phares »] et loin d’avoir, sur leur marché spécifique, la notoriété qui correspondrait à celle de la marque Louis Vuitton dans l’univers du luxe en général. Les récentes erreurs tactiques de la marque risquent désormais de se payer cash ! Autant dire que la météo horlogère vient de passer au « variable » chez Louis Vuitton...


5)
••• APPRÉCIÉ COMME IL SE DOIT
L’ARRIVÉE SUR LE MARCHÉ DE L’OTTURATORE CONÇUE PAR DE GRISOGONO...
Cette nouvelle Otturatore est une des montres les plus intéressantes de cette fin d’année (vidéo de démonstration en 03:14 mn sur la chaîne images de Business Montres, où il ne faut pas manquer non plus les images au 1/1000e de seconde de l’« amortisseur » de choc du cadran rotatif (brevet déposé), ni les images, toujours au 1/1000e de seconde, de la rotation du cadran (9 G encaissés !)...
••• Si elle n’arrive qu’aujourd’hui en boutique (environ 70 000 CHF, avec une superbe édition limitée « boutique » en or gris à cadran ruthénium (image ci-dessus)), cette Otturatore s’est longtemps fait attendre. Près de quatre ans entre la présentation de son concept et la commercialisation du modèle définitif (testé Chronofiable et livré avec un bulletin de performances chronométriques) ! On peut aussi révéler (sans trop entrer dans les détails confidentiels) que ce calibre DR 19-89 (DR pour Dial Rotation) a été longuement ausculté par deux stars de la haute complication genevoise, qui lui ont accordé leur imprimatur – ce qui n’est pas rien !
••• Le plus remarquable : tout ce travail de (re)développement – le concept initial était de Jean-François Mojon – a été réalisé par le bureau technique de la marque, dans sa manufacture de la route des Jeunes, à Genève, désormais placé sous la responsabilité d’Olivier Pavillon (ex-Patek Philippe et ex-BNB). Tout le module – 100 % original et 100 % in house – de la complication (cadran rotatif à affichage séquentiel des fonctions) a été intégré dans un mouvement mécanique classique, sans surépaisseur inesthétique en dépit d’un double barillet (un pour le mouvement, un pour la complication) et avec une relative économie dans l’expression des moyens techniques - la sobriété du design de ce calibre est remarquable : image ci-dessus]. Trois brevets ont été déposés pour cette « complication » jamais vue ailleurs...
••• Aussi subtile soit-elle, cette nouvelle complication rotativo-séquentielle ne fait évidemment pas de la maison De Grisogono un concurrent des manufactures « classiques » de haute horlogerie. La complexité mécanique est ici au service du design et d’une volonté de réinterpréter les fonctions classiques d’une montre (heures-minutes-secondes d’un côté, phases de lune, réserve de marche et date de l’autre), en jouant sur l’innovation des solutions mécaniques, la perfection des détails techniques, l’expressivité du design et l’exclusivité de la proposition.


6)
••• ÉCOUTÉ (SANS SCEPTICISME)
LA DERNIÈRE RUMEUR CONCERNANT ROBER DUBUIS (L’HORLOGER ET LA MANUFACTURE)...
Quoiqu’officiellement en retraite, l’horloger éponyme – associé un temps au lancement de la manufacture genevoise qui porte son nom – a ensuite papillonné de maison en maison, jusqu’à co-signer les deux premières propositions de Maîtres du temps (maison lancée en 2007 par notre ami Steven Holtzman, sur un concept collaboratif proche des Opus d’Harry Winston). C’est bizarre, et ce n’est sans doute pas un hasard, mais toute allusion à Roger Dubuis vient de disparaître du site de Maîtres du temps, notamment pour les montres Chapter One et Chapter Two auxquels l’horloger avait pourtant été associé de très près, dans la mise au point du produit comme dans sa promotion médiatique à Baselworld. Ni son nom, ni sa photo ne sont plus en ligne ! Ce qui ne fait que relancer la rumeur combiéro-genevoise - NB : rumeur, pas info - selon laquelle Roger Dubuis pourrait faire sa réapparition à Meyrin, sous le toit de « sa » manufacture, dont il (re)deviendrait ainsi l’étendard vivant. C’est du moins ce qui se raconte en vallée de Joux, quand ses copains horlogers se laissent aller...


7)
••• NOTÉ À LA VOLÉE
QUELQUES INFORMATIONS HORLOGÈRES EN TOUTE LIBERTÉ
ET SANS JAMAIS SE PRENDRE PLUS QU’IL NE FAUT AU SÉRIEUX...

••• ANTICYTHERE : le Dr Pierre Dubath, de l’université de Genève, donnera une conférence au printemps sur le thème « Astronomie grecque et machine d’Anticythère » (renseignements : Astrochablais. En attendant, pour se familiariser avec le « mécanisme d’Anticythère » et ses secrets : l’excellent film de Philippe Nicollet (à découvrir sur la chaîne images de Business Montres, avec quelques autres belles images du mécanisme dans des vidéos annexes...

••• AUSTIN HEALEY : l’avantage d’une marque automobile disparue, c’est qu’elle est impuissante à se défendre contre les pilleurs de sépulture ! Bon exemple avec Austin Healey, « légende » automobile de 1953 à 1972, aujourd’hui tombée entre les mains d’un investisseur chinois. Côté horloger, Frédérique Constant avait préempté la marque disparue - restée vivante dans le cœur des collectionneurs -, en lui dédiant des série limitées et en la posant comme pilier de sa légitimité horlo-automobile. Manque de chance : Oris vient à son tour de dédier à Austin Healey une série de chronographes (« cadran inspiré par le teableau de bord de l’Austin Healey 100M de 1953 ») – ce qui va compliquer l’identication par les amateurs...

••• COUTEAU SUISSE : qu’est-ce qu’une icône intemporelle, sinon un objet dont le style ou la fonction défient le temps ? Le couteau suisse en est un bon exemple et il est même devenu synonyme d’objet intelligent à tout faire. Même dans sa version « préhistorique », imaginée par le designer sino-batave Jay Mug (couteau à découvrir sur son site)...

••• CONSPIRATIONNISME : la logique conspirationniste est devenue la théorie générale des théories à la mode. L’art contemporain n’échappe à cette paranoïa, comme l’a remarqué RJ Timeout, le blog existentiel de RJ-Romain Jerome (pilotage : Manuel Emch) : Roswell, Elvis Presley, Marilyn Monroe, l’homme sur la Lune, à chacun son kit conspirationniste... Au vu du nombre de « légendes » qui circulent dans le village horloger et sans verser dans un conspirationnisme de bête à cornes, on devrait imaginer un tel kit pour chaque « icône » contemporaine, du chalet de Jehan Blancpain en 1735 aux mirifiques lectorats de la presse horlogère dans les années 2010...

••• DÉSALPE : comme tous les ans, Jean-Claude Biver conduira ce week-end sa « désalpe », en tête de son troupeau. Ce sera, nous assure-t-on, « en petit comité », même si on attend près de... 1 500 personnes à La Poneyre, son manoir-ferme au-dessus de La-Tour-de-Peilz, près de Montreux. Pour mieux connaître cette maison, centrale dans sa vie personnelle et familille, un excellent article du Matin (Suisse) : « C’est dans son bureau que Jean-Claude Biver a ressuscité Hublot »...

••• E-COMMERCE : + 20 % par an d’ici à 2015 pour le luxe en ligne (e-commerce), selon une étude italienne de la Fondation Altagamma (Milan). Ce luxe en « expérience digitale », c’est aujourd’hui 4,5 milliards d’euros, mais on en sera à 11 milliards en 2015, c’est-à-dire demain. Le e-commerce ne semble donc plus être une alternative aux achats en boutique, mais un complément étroitement corrélé...

••• HORLOGERIE ENFANTINE : phénomène de mode aux Etats-Unis, les montres Transformers pour les moins de 10 ans. Tous les super-héros y passent (Captain America, Spiderman, Bumblebee, etc.), mais l’idée reste de passer d’une forme de coffret-cadeau à une montre digitale, pour une vingtaine de dollars (exemple : Spiderman, 19,99 dollars)...

••• PATEK PHILIPPE : bye bye réf. 5004 ! Fin de carrière pour ce chronographe à rattrapante-calendrier perpétuel lancé en 1996 et mis à la retraite quinze ans plus tard. Les 50 dernières pièces de la série seront emboîtées en acier - le plus absolu des must have chez les collectionneurs de Patek Philippe - et vendus exclusivement dans les salons de la marque à Genève. Prix annoncé 270 000 francs suisses, mais ne rêvez pas : ils sont déjà tous sur liste d’attente !

••• STEAMPUNK : en français de Suisse, ça se traduit par « futurisme à l’ancienne ». Pour son exposition (jusqu’au 5 janvier prochain) à la Maison d’ailleurs d’Yverdon, en Suisse - un des plus étranges « musées » d’Europe de l’Ouest -, l’artiste-artisan belge contemporain Stéphane Halleux s’est contenté d’Halomancie (autrefois « divination par le sel »), double allusion cryptée à son nom et à son imaginaire. A voir, mais on peut se faire une idée de ces sculptures – mi-humaines mi-machinales – grâce à un article de L’Illustré (Suisse)...

••• TOURNEAU : une publicité très réussie pour l’anniversaire du 11 septembre 2001. Comment faire plus sobre, plus émouvant et plus horloger que le « Time will never let us forget » ?

••• VERONIQUE MULLER : repérée en octobre 2010 par Business Montres (image et info n° 5), la marque Damoiselle D. (Véronique Muller) est issue de l’atelier familial Muller de Besançon, spécialisé dans l’artisanat joaillier et les composants horlogers. Le ministère de l’Economie et des Finances (France) vient de décerner à l’Atelier Muller le titre très envié d’« entreprise du patrimoine vivant » (EPV). Il signale aux initiés comme au grand public un savoir-faire artisanal reconnu, honoré et apprécié de façon officielle. Savoir-faire dont bénéficie, évidemment, la marque Damoiselle D., qui sera en tournée aux Etats-Unis courant octobre (San Francisco, Beverly Hills, New York)...


8)
••• RESSENTI UNE VIVE ÉMOTION
EN DÉCOUVRANT LE « DRAME FAMILIAL DE BEGNINS »...
L’affaire : âgé de 49 ans, le « directeur commercial suisse d’une multinationale de luxe » tue sa femme et se donne la mort, laissant deux orphelins de 4 et 6 ans. Un drame familial privé, sauf qu’il intéresse aussi la communauté horlogère, où Stéphane D. Mercier, cadre de Richemont passé à la direction commerciale parfums Lunettes de Cartier Suisse, avait quelques copains. Inutile d’épiloguer, c’est déjà assez triste comme ça...