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Les responsables politiques chinois ont des montres un peu trop chères pour leurs salaires commun...
 
Le 20-09-2011
de Business Montres & Joaillerie

La chasse aux corrompus et aux « montres de corruption » vient-elle de s’ouvrir en Chine ?

C’est probable, et ça aura forcément un impact marquant sur le marché horloger local, qui vit en grande partie de cette « monnaie parallèle » qu’est devenue la belle horlogerie...


••• LES QUESTIONS DES CHINOIS
SUR LES « MONTRES DE CORRUPTION »
DE LEURS DIRIGEANTS...

Grosse polémique en Chine sur les « montres de corruption » qu’affectionnent les responsables gouvernementaux ! Comme en 2009 en Russie (campagne signalée à l’époque par Business Montres), quelques informations commencent à filtrer sur les montres des « élites » chinoises qui ne semblent cependant décidées à se laisser crucifier sans répondre. Un élèbre blogueur local (pseudo : Huaguoshanzongshuji) vient de raconter comment ses investigations sur les montres qui apparaissent sur les photos officielles des responsables chinois avaient été effacées de son compte Weibo (l’équivalent chinois de Twitter). Pour lui, pas de doute : « C’est à la suite de pressions du département de la Propagande » (exemple et source : Yangtse).

••• Selon une agence de presse belge qui relate les faits, « Ce cybermilitant, qui s'est créé une réputation flatteuse dans la blogosphère chinoise toujours mobilisée pour dénoncer les abus du pouvoir, avait mis en ligne des photos de responsables officiels en indiquant -- après des vérifications fouillées -- la marque et la valeur de leur montre-bracelet. On voyait par exemple Sun Jingmiao, président de la Commission nationale pour le développement et la réforme de la province du Zhejiang, avec une Rolex à 70.000 yuans (8.000 euros). Ou encore Zhou Wenzhang, vice-président de l'Ecole nationale d'Administration de Chine, arborant une montre identifiée par “Huaguoshanzongshuji“ comme une Piaget Emperador et estimée 100.000 yuans (plus de 11.000 euros) »...

••• Plus étonnant, mais pas tant que ça quand on connaît les subtilités mandarines de la nomenklatura communiste au pouvoir, ces questions posées sur les « montres de corruption » semble être encouragées au plus haut niveau : dans un commentaire publié samedi, l'agence officielle Chine nouvelle a – de façon détournée – rendu hommage à « Huaguoshanzongshuji », en estimant que les services de lutte contre la corruption « devraient s'inspirer » de sa méthode de travail. « Une simple montre peut révéler les actes de corruption cachés de certains responsables avides et cela montre que la corruption laisse des traces », a mis en garde l'agence (exemple de mise en cause dans la presse : Life Shangdu)...

••• Détails supplémentaires et complément d’informations dans la dépêche de l’AFP titrée « Les trop belles montres des officiels communistes chinois » - voir ci-dessous...

••• Autant dire que, comme la Russie de Poutine, la Chine tente de remettre au pas ses élites politico-économiques, dont on sait à quel point elles sont avides de montres suisses, qui ont créé sur place une sorte de « monnaie parallèle » - basée sur la valeur catalogue des montres considérées. Toute campagne gouvernementale sur ce thème ne pourrait que nuire aux intérêts des horlogers suisses, qui connaissent bien la destination réelle de ces « montres de corruption », mais qui font semblant de ne rien voir. Vous avez remarqué à quel point le marché intérieur russe s’était calmé depuis les montres suisses sont devenues suspectes aux yeux de tous les observateurs un peu initiés ?



••• POUR LES LECTEURS PRESSÉS, LA DÉPÊCHE DE L’AFP :

Les trop belles montres
des officiels communistes chinois


De Sébastien BLANC (AFP : lien ci-dessus)

PEKIN — Piaget, Rolex, Longines, Jaeger-Lecoultre : en Chine les hauts fonctionnaires communistes ne portent pas de camelote au poignet mais, pour l'avoir révélé en enflammant l'internet, un cybermilitant subissait dimanche les foudres de la censure.

• Identifié sur la Toile par le pseudonyme de "Huaguoshanzongshuji" et se présentant par téléphone sous le nom de "Daniel Wu", cet internaute a relaté à l'AFP que le fruit de ses investigations a été effacé de son compte de microblogging Weibo, l'équivalent local de Twitter.
Il a attribué cette censure à des "pressions du département de la Propagande".

• M. Wu, qui s'est créé une réputation flatteuse dans la blogosphère chinoise toujours mobilisée pour dénoncer les abus du pouvoir, avait mis en ligne des photos de responsables officiels en indiquant -- après des vérifications fouillées -- la marque et la valeur de leur montre-bracelet.

• On voyait par exemple Sun Jingmiao, président de la Commission pour le développement et la réforme de la province du Zhejiang, avec une Rolex à 70.000 yuans (8.000 euros).

• Ou encore Zhou Wenzhang, vice-président de l'Ecole nationale d'Administration de Chine, arborant une montre identifiée par "Huaguoshanzongshuji" comme une Piaget Emperador et estimée 100.000 yuans (plus de 11.000 euros).

• L'idée est venue à Daniel Wu après la collision de deux trains à grande vitesse le 23 juillet dans l'est du pays, un drame qui a provoqué une avalanche de critiques contre le gouvernement, notamment accusé de manque de compassion.

• En regardant un reportage sur la catastrophe qui a fait 40 morts, le cybermilitant a repéré une Rolex valant 70.000 yuans (8.000 euros) au bras de Sheng Guangzu, actuel ministre des Chemins de fer. Le vice-ministre, Lu Dongfu, portait lui aussi une Rolex, d'une valeur de 51.480 yuans (5.800 euros).

• Le précédent ministre avait de son côté été limogé en février pour avoir touché des pots-de-vin.

• Le message posté par M. Wu sur les "Rolex" des autorités ferroviaires a rencontré un écho retentissant sur le web et l'a poussé à réaliser un véritable dossier explosif sur les belles mécaniques suisses d'autres hauts fonctionnaires.

• L'ingénieux internaute, passionné par les montres de luxe, s'est servi d'un simple moteur de recherche d'images avec des mots clés tels que "secrétaire du Parti", "gouverneur", "chef du département", etc.

• Pour chaque photo affichant un responsable avec sa montre visible, il a ensuite agrandi la zone du poignet en sélectionnant -- parfois sur des sites officiels -- le cliché ayant la meilleure résolution en pixels.

• "J'aime les montres et je ne veux pas commettre d'erreurs. Je me rends dans des boutiques pour apprendre et je vérifie avec de nombreux supports. Je consulte aussi des experts qui travaillent dans des magazines de montres", a-t-il expliqué à l'AFP.

• Un officiel s'est retrouvé exposé -- photos à l'appui -- avec une collection de montres différentes selon les événements auxquels il participait.

• Inutile de dire que cela a fait des vagues sur le Net, espace privilégié, malgré la censure, pour dénoncer les corruptions présumées ou les dénis de justice dans un pays où les médias traditionnels sont muselés. En quelques jours Daniel Wu a vu le nombre de ses "suiveurs" sur Weibo dépasser les 20.000 inscrits.

• Le travail de "Huaguoshanzongshuji" a même reçu un hommage détourné dans la presse d'Etat, alors que la corruption est un fléau national dans la Chine du parti unique.
Dans un commentaire publié samedi, l'agence officielle Chine nouvelle a estimé que les services de lutte contre la corruption "devraient s'inspirer" de sa méthode.

• "Une simple montre peut révéler les actes de corruption cachés de certains responsables avides et cela montre que la corruption laisse des traces", a souligné l'agence.

 



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