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Maximilian Busser, Jean-François Mojon et Kari Voutilainen...

Quel rapport peut-il y avoir entre le Jedi du concept horloger, l’escrimeur de la haute complication et le maître-horloger finnois ?

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Sauf que, justement...

••• UNE TRIADE CRÉATIVE QUI SE DÉVOILE
SANS DÉVOILER LES FRUITS DE SON NOIR COMPLOT...

À les voir tous les trois, on serait tenté de parler de « tripartition indo-européenne », le plus compliqué étant alors de déterminer lequel des trois exerce la fonction souveraine - sans doute, Maximilian Busser, au centre de l'image ci-dessus -, la fonction guerrière - disons Jean-François Mojon, à droite - et la fonction productrice - on y verrait bien Kari Voutilainen...

••• Maintenant, la question est de savoir ce qu’ils mijotent ensemble, parce qu’on se doute bien que ce n’est pas pour rendre un hommage conjoint à Georges Dumézil - l’« inventeur » de la trifonctionnalité dans les mythologies comparées] qu’ils ont pris le soin de se mettre sous les projecteurs. Il y a de la nouveauté MB&F, et même certainement une cinquième « machine » dans les tuyaux, Maximilian Busser ayant généralement l’habitude de nous livrer ses cadeaux de fin d’année dès le début de l’automne...

••• Premier mariage : Busser + Mojon. Ils se connaissent, mais ils n’ont encore jamais bossé ensemble, alors qu’ils auraient dû. Jean-François Mojon aime bien les affichages digitaux, les engrenages non linéaires et les architectures audacieuses, sinon déstructurées. Pas vraiment de quoi nous livrer un indice mécanique à propos de cette cinquième « machine », pour laquelle il s’affiche ainsi en rigolant avec Maximilian Busser...

••• Deuxième mariage : Busser + Voutilainen. Là, c’est plus explosif. Ils n’ont jamais travaillé ensemble. On n’imagine pas Kari se lancer dans les « ovnis » à la MB&F, ni Maximilian offrir à son fan-club un de ces mouvements chronomètre « à l’ancienne » dont Voutilainen a le secret - même si, en secret, le créateur de MB&F ne cache pas l’admiration qu’il a pour cette horlogerie de tradition en général, et pour des horlogers comme Kari Voutilainen en particulier. Donc, re-question : à quoi peuvent jouer ensemble deux créateurs aussi dissemblables, et sur quel type de « machine » peuvent-ils s’entendre ?

••• Troisième mariage : Mojon + Voutilainen. Ils ont déjà travaillé ensemble sur le nouveau calibre Urban Jürgensen (révélation Business Montres du 11 mars, info n° 3) et on sait que Jean-François Mojon aime autant les « ovnis » (Opus X, Klepcys, Meccanico) que les pièces de tradition. Comme on ne voit pas Kari se lance dans une petite sœur de la HM4 (celle du Flying Panda d’Only Watch), on va certainement retrouver à l’arrivée une pièce d’allure traditionnelle, mais avec le décalage capable d'en gommer le néo-classicisme apparent pour le sublimer en rétro-futurisme insolent...

••• Et l’enterrement ? C’est sans doute celui de la légende tenace qui s’attachait à un Maximilian Busser brillant mais léger, tout juste capable de concevoir des « ovnis » bien stylés certes, mais sans substance, ni lendemains horlogers. Légende absurde quand on sait quels trésors de technicité il a déployé dans ses « machines » précédentes, toutes signées par les ténors de la haute complication contemporaine. Là, on peut être certain qu'il va y avoir de la consistance, de l'épaisseur et de la pertinence dans le contenu horloger...

••• Un dernier indice : comme il n’y a pas de raison qu’Eric Giroud, le designer des « machines » précédentes, n’ait pas été impliqué dans la création de cette cinquième pièce, admettons qu’il est le quatrième mousquetaire de cette triade. Et qu’est-ce qui a passionné Eric Giroud, au cours de ces derniers mois ? C’est le vent nouveau qu’on peut faire souffler sur les codes de la tradition horlogère : il nous en a fait une démonstration particulièrement réussie avec Heritage Watch Manufactory. On peut parier qu’il nous mettra bientôt en scène une cinquième « machine » post-classique, avec Kari Voutilainen comme cheville ouvrière d’une bienfacture irréprochable et Jean-François Mojon comme garant d’une architecture novatrice...

••• Bon, alors, c’est quoi ? Une « machine », parce que ce sera signé MB&F. Avec une forte valeur ajoutée traditionnelle, parce qu’elle sera également signée Kari Voutilainen - Maximilian Busser a toujours mis en valeur ses « friends » et leur contribution]. Et avec un fort impact créatif dans le non-conformisme mécanique, parce qu’il y aura aussi la signature de Jean-François Mojon. Le tout avec une esthétique assagie par Eric Giroud, qui est cependant assez fou pour reculer très loin – y compris dans un boîtier rond, encore inédit chez MB&F – les frontières d’une nouvelle pseudo-sagesse méta-classique...

••• On peut aussi raisonner par analogie : quel est le seul point commun entre les quatre précédentes machines (image ci-dessus) ? Le double affichage (double cadran, double corps, double corps) relié par un échappement central.
•• Quelle est leur constante volumique ? L'épaisseur de la pâte et l'architeture multi-dimensionnelle.
••• Quelle est la seule forme qui n’a pas été mobilisé pour les « machines » ? Le rond !
•••• Qu’est-ce que la rupture, sinon le décentrage du regard et le décalage de la pensée, pour déboucher là où personne ne vous attend ? Tout le monde ne peut pas se permettre une MH 4, mais MB&F peut s'offrir un hommage aux créateurs de l'âge d'or...
••••• Parions donc pour le rond double face, double corps, double affichage, double régulateur, double résonance, double fuseau horaire, double barillet, double force constante, double calendrier, double ancre, double spiral, double différentiel, double tout ce qu'on veut, pourvu qu'il y ait une liaison réglante au centre et des volumes en relief pour animer le tout...

••• La suite le 4 octobre, puisque le rendez-vous est fixé, avec l’habituel rouleau compresseur bussérien, qui fait donner le premier cercle des insiders le premier jour, l’artillerie légère des aficionados le lendemain, puis l’artillerie lourde du web horloger, para-horloger et péri-horloger le surlendemain ! Tout le monde sera au parfum de l’arrivée sur le marché du n° 5 de... Max Busser !