Harry Potter ensorcelle déjà une myriade de jouets, bijoux, posters, vaisselle et autres gadgets. Il est désormais en train de s’insi­nuer dans l’univers feutré de la boîte à musique helvétique. Alors que le dernier tome des aventures du jeune magicien vient de sortir de presse, la société Reuge s’apprête à allon­ger la liste des quelque 400 arti­cles de merchandising disponi­bles sur le marché. Histoire de profiter des pouvoirs commer­ciaux du héros.

Deux nouveaux supports de musique mécanique estam­pillés Harry Potter et conçus par la manufacture de Sainte­Croix devraient arriver sur le marché dans le courant de l’automne. Le projet, qui a déjà reçu l’incontournable bénédic­tion de l’auteure, J. K. Rowling, attend encore le règlement de quelques questions financières entre Warner et la société de merchandising, dont Reuge de­sera le fournisseur. Mais son directeur, Kurt Kupper, semble confiant sur la sortie de cette gamme.

De 300 à 110 000 francs
L’une de ces boîtes à musique joue la carte du luxe exclusif, l’autre s’adresse à un plus large public. Plutôt destinée aux en­fants, l’entrée de gamme se met à jouer les airs du film sur pression d’un écusson Gryffon­dor, l’une des quatre maisons de l’école de sorcellerie Poud­lard, pour environ 300 à 400 francs.
Mais il faudra débourser au moins 110 000 francs pour en­tendre son pendant ultrachic, un orchestrion muni d’un DVD à écran plat et doté d’espaces de rangement destinés à accueillir les collections complètes des films et des livres. «Il n’y aura que sept pièces de ce modèle. D’une part parce que c’est un chiffre mythique, d’autre part parce que le marché n’est pas grand pour ce type d’objets», précise Kurt Kupper.

Le mariage entre le haut de gamme cher à Reuge et la grande distribution que symbo­lise le phénomène Harry Potter a toutefois de quoi surprendre. Après des années de déclin, la société sainte-crix a en effet récemment modernisé une par­tie de son offre et décidé de se positionner plus clairement dans le luxe. «Il s’agit effective­ment de notre première voca­tion. Mais la deuxième consiste à nous faire connaître. Pour Reuge, Harry Potter est une manière de toucher les enfants et de se présenter à une clien­tèle qui n’aurait pas acheté de boîtes à musique. On montre que c’est un objet qui existe et qui n’est pas réservé au salon de la grand-mère», explique Kurt Kupper, qui espère ainsi attein­dre rapidement le monde en­tier.

Cette démarche s’inscrit dans une série de collaborations mi­ses sur pied avec différentes marques. Reuge a ainsi créé une boîte à musique unique pour Ferrari, et intègre ses produits dans des voitures Mercedes Maybach. La manufacture colla­bore par ailleurs avec la chaîne hôtelière Peninsula, pour qui elle a conçu des cadeaux desti­nés à certains clients. Ces asso­ciations, certes plus select que Harry Potter, répondent pour­tant au même objectif: toucher un nouveau public.

24 Heures - Laure Pingoud