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Les hommes, les femmes, les marques et les faits de l’été 2011, scannés en direct par les barorécepteurs du Quotidien des Montres.
Juillet, août et septembre : un classement en vingt bulletins sur les évolutions de la météo horlogère...
••• DES MOIS DE JUILLET, AOÛT ET SEPTEMBRE
QUI N’ONT PAS MANQUÉ DE REBONDISSEMENTS
ET D'ÉPISODES PASSIONNANTS DE TOUTE NATURE...
Les mois d'été de l'horlogerie ne sont jamais calmes en dépit des vacances horlogères : entre les rachats des uns, les nominations des autres et les initiatives plus ou moins heureuses de certains, sans parler de quelques disparitions ici ou là, on ne s'est pas ennuyés sous le soleil de l'actualité des montres. En vingt bulletins météo, tout ce qu'il faudra retenir de cet été 2011...
••• IMAGE CI-DESSUS : la nouvelle WW1 Heritage de Bell & Ross, une montre symbolique des tendances rétro-classiques de la rentrée 2011 (inspiration mixte : les anciennes montres de poche du début du siècle autant que les montres d'observation aérienne de la Luftwaffe pendant la Seconde Guerre mondiale...
DANS LES GRANDES LÉGENDES DU TEMPS...
(par ordre alphabétique)
1)
••• MICHAEL BALFOUR (journaliste)
Ce « vétéran » des médias horlogers tranchait sur la cohorte des journalistes-perroquets, chacun appréciant à l’aune de son propre conformisme ses excentricités so british, son indéfectible humour et sa perpétuelle courtoisie. Une figure du journalisme britannique nous a quittés (in memoriam Business Montres du 22 août, info n° 1)...
2)
••• GÉRALD GENTA (designer)
Le meilleur designer de montres-bracelets de ces quarante dernières années - c’est même lui qui avait inventé ce « métier » de designer de montres - restera dans nos mémoires par les icônes qu’il avait dessinées (Audemars Piguet Royal Oak, IWC Ingenieur, Patek Philippe Nautilus, Omega Constellation, etc.) et par tout ce qu’il a pu inventer dans notre univers quotidien (hommage Business Montres du 23 août)...
GRAND BEAU
(par ordre alphabétique et sans idée de classement)
3)
••• MARC MICHEL-AMADRY (Sotheby’s)
L’ex co-président d’Ebel et de Concord n’était pas perdu pour l’horlogerie : il y revient indirectement en prenant la direction de Sotheby’s Suisse, avec des ambitions qu’il ne cache pas pour développer le marché de l’art et aider son équipe à relancer la « machine horlogère » de la première maison d’enchères du monde (un retour qui était une révélation Business Montres du 11 juillet)...
4)
••• TIM BOURNE (Sotheby’s)
Les lecteurs de Business Montres le savaient depuis le 15 juillet, mais la nouvelle n’a été confirmée que le 11 août : Tim Bourne (ex-Christie’s Hong Kong) prend la direction mondiale des ventes horlogères chez Sotheby’s, qui vient de remuscler en profondeur son dispositif pour tenter une contre-offensive contre la superstar Aurel Bacs (Christie’s). Ce qui nous promet, dans les mois à venir, de belles batailles sous le marteau...
5)
••• MATHIAS BUTTET (Hublot)
Le patron de la R&D chez Hublot, également en charge du développement des complications, revient sur le devant de la scène avec le « projet Anticythère » : l’ancien créateur de BNB prépare pour Hublot une montre inspirée (très fidèlement) par le fameux « mécanisme d’Anticythère » (véritable « ordinateur » mécanique créé il y a vingt-et-un siècles). Ce sera une des pièces dont on parlera le plus début 2012 (révélation Business Montres du 15 juillet et premières images à découvrir dans une vidéo de Philippe Nicollet sur la chaîne images de Business Montres)...
6)
••• LA FABRIQUE DU TEMPS (Michel Navas et Enrico Barbasini)
En s’offrant le meilleur bureau de création et de construction de toute la Suisse, les montres Louis Vuitton (groupe LVMH) s’emparent d’un atout stratégique de premier plan pour leurs développements à venir. Une belle opération pour les deux anciens associés de BNB, qui règlent là sans états d’âme les questions de trésorerie inhérentes à tout atelier de complications. Problème : un tandem aussi créatif pourra-t-il se fondre sans perdre son âme dans le creuset d’une grande marque ? Aussi intéressant soit-il pour Louis Vuitton comme pour les deux horlogers, ce retrait du marché de La Fabrique du Temps n’en appauvrit pas moins l’horlogerie indépendante (révélation Business Montres du 4 juillet)...
7)
••• DOMINIQUE LOISEAU (Manufacture Dominique Loiseau)
Dans sa « paléo-manufacture » où il se passe bien de robot d’usinage multi-axes, le maître-horloger Dominique Loiseau (créateur historique de grandes complications comme la Rose des Temps d’Omega ou la 1735 de Blancpain) travaille comme autrefois Berthoud, Janvier ou Breguet. Il taille ses roues « à la main » et trempe ses ponts à la forge : il est à lui tout seul un conservatoire des métiers horlogers et un tel gardien de la tradition qu’il serait promu « trésor vivant » s’il était japonais (reportage Business Montres du 29 août)...
8)
••• JEAN-MARC PONTROUÉ (Roger Dubuis)
Révélation Business Montres du 13 juillet), l’arrivée prochaine de Jean-Marc Pontroué à la présidence de la manufacture Roger Dubuis est un nouveau signal fort pour la remise en ordre de bataille d’une maison très chahutée depuis trois ans : toujours sous la supervision de Georges Kern, il y a un vrai pilote dans l’avion, le plein est fait et l’avion prêt au (re)décollage...
9)
••• MICHELE SOFISTI (Girard-Perregaux + Gucci)
Le groupe PPR ne l’a annoncé que le 18 août, mais les lecteurs de Business Montres s’en doutaient depuis le 4 juillet : Michele Sofisti (ex-Swatch Group, ex-LVMH), qui gérait déjà la relance des montres Gucci pour le groupe PPR, prend la direction générale du groupe Sowind (Girard-Perregaux et JeanRichard). Une consolidation annoncée du pôle horloger sur lequel François-Henri Pinault veille de très près...
10)
••• THIERRY STERN (Patek Philippe)
La marque reste plus forte que jamais, mais son jeune président parvient à faire de l’acier le plus précieux des métaux, comme il vient de le prouver avec la répétition minutes réf. 3939 de la vente Only Watch : les collectionneurs ont salivé jusqu’au 1,4 million de l’adjudication finale (Business Montres du 24 septembre). Coup de marteau qui a multiplié par plus de quatre le prix « commercial » de cette montre quand elle est proposée en platine... Chapeau l’artiste ! Bravo le magicien !
VARIABLE
(par ordre alphabétique et sans idée de classement)
11)
••• ANTIQUORUM
Non seulement la justice genevoise semble donner raison à Osvaldo Patrizzi, que la direction d’Antiquorum, son ancienne maison d’enchères, accusait d’avoir « volé » un Calibre 89 Patek Philippe qui s’est finalement révélé avoir été légalement acheté (révélation Business Montres du 26 septembre, info n° 1), mais la vente Only Watch 2011 a laissé un sentiment amer à beaucoup de marques, qui ont eu le sentiment d’avoir été mal défendues avant et pendant la vente : 25 « pièces uniques » sur les 40 du concours ont été adjugées au-dessous de leur estimation – ce qui n'a rien de glorieux...
12)
••• CHAUMET
Clignotant d’alerte pour une marque qui a laissé filer à 4 500 euros sa « pièce unique » Dandy Arty Only Watch (analyse sur les « dégâts collatéraux » de la vente : Business Montres du 24 septembre, info n° 2) : une adjudication inférieure au prix commercial d’une Dandy de série, avec 64 % de décote par rapport à l’estimation moyenne proposée par Chaumet (« wish list » établie par la marque) ! En plus, la montre était plutôt réussie (« élégante, subtile et compliquée », estimait Business Montres le 6 juillet). Alors, radinerie, inconscience ou amateurisme, ce ratage qui fait de Chaumet la lanterne rouge d'Only Watch 2011 ?
13)
••• MCT (Manufacture contemporaine du Temps)
Le départ de Denis Giguet était en filigrane depuis la réorganisation neuchâteloise de la marque (révélation Business Montres du 30 mars) : il a jeté l’éponge au cœur de l’été, l’année même de son triomphe avec l’Opus Eleven que lui avait commandé Harry Winston et que MCT produisait. A quand le retour d’un des plus sympathiques représentants de la nouvelle génération ?
14)
••• SALONS HORLOGERS PROFESSIONNELS
EPHJ-EPMT ou Lausannetec ? Deux salons pour une même communauté professionnelle et dans le même environnement horloger ou micro-technicien : c’est sans doute un de trop, sans qu’on comprenne clairement – après deux conférences de presse au cœur de l’été – ce qui différencie les deux propositions et où se situe l’antagonisme de leur concept. Qui a des chances de survivre ? Pour l’instant, l’avantage est à la légitimité historique (« gué-guerre » annoncée par Business Montres le 11 mai)...
15)
••• SWATCH GROUP
Bizarre transaction que le prêt personnel de 100 millions de dollars consenti par le Swatch Group au CEO du groupe Hengdeli, premier distributeur de montres suisses sur le territoire chinois : prise de contrôle indirecte de cette distribution ou génial coup de poker - les mauvais comptes d’Hengdeli font craindre une possible défaillance, qui rendrait le Swatch Group maître du jeu à un prix « écrasé » ? Difficile de se faire une idée, l’opération restant très opaque, quoique confirmée à Hong Kong (c’était une révélation Business Montres du 25 août, info n° 3)...
16)
••• SWATCH GROUP (bis)
Bonne ou mauvaise nouvelle, l’annonce du divorce entre le Swatch Group et Tiffany & Co ? La fin (unilatérale et tapageuse) de ce partenariat laisse le Swatch Group libre de concentrer ses moyens sur ses marques fortes, sans risquer de précieuses ressources dans la relance d’une nouvelle marque horlogère - exercice où le groupe n’est généralement pas, et de loin, en veine de réussite. Ce divorce met cependant un terme définitif aux rêves de diversification du groupe dans la joaillerie, tout en libérant une « proie » tentante pour les groupes de luxe, qui ne pourraient que se renforcer du n° 2 mondial de la joaillerie (décodage Business Montres du 12 septembre, info n° 5, et révélations sur la rumeur malaisienne du 19 septembre)...
17)
••• ARNAUD TELLIER (ex-Patek Philippe Museum)
Coup de tonnerre dans le monde feutré des plus célèbres montres de collection : le départ inattendu d’Arnaud Tellier, qui veillait depuis dix ans sur les collections du musée (révélation Business Montres du 9 juillet) prive ce mundillo d’un « juge de paix » capable de réguler les (très) mauvaises habitudes des uns et des autres. Pas d’explication à ce jour (voir également nos révélations 11 juillet, infos n° 1, 2 et 3), mais on ne peut pas exclure le retour d’Arnaud Tellier sur la scène horlogère, dès cette rentrée...
AVIS DE TEMPÊTE
(par ordre alphabétique et sans idée de classement)
18)
••• MILUS
Le départ de Jan Edöcs (annoncé par Business Montres dès le 20 janvier dernier) n’aura pas surpris les lecteurs, même s’il a traîné huit mois pour que personne ne « perde la face ». La marque sera désormais directement gérée de Hong Kong, ce qui ne rendra pas vraiment plus lisible la stratégie choisie par le Dr Cheng Yu-tung, milliardaire hongkongais actionnaire majoritaire du groupe Chow Tai Fook, propriétaire de Milus...
19)
••• « MONTRES DE CORRUPTION »
Les « montres de corruption » représentent une part non négligeable du commerce haut horloger en Chine, mais les internautes ont tendance à regimber face aux grands dignitaires du Parti communiste chinois qui arborent de trop belles montres suisses par rapport à leur salaire de bureaucrate « au service du peuple » : il y a même une campagne anti-corruption qui se prépare et qui ne va pas inciter les responsables politiques locaux à se lancer dans la collection de montres de luxe. Les statistiques officielles risquent d’en souffrir (avant-première Business Montres du 18 septembre)...
20)
••• STATISTIQUES HORLOGÈRES
C’est toujours le même problème : on sent remonter du terrain des informations plutôt alarmantes, et des « signaux faibles » aussi contradictoires que difficiles à interpréter positivement, mais la bonne santé apparente des statistiques officielles de la Fédération horlogère constituent la tisane mensuelle qui apaise les stressés et qui engourdit les réflexes de survie. Dénués de toute portée économique réaliste, les états comptables des douanes suisses ne sont en rien des indicateurs marketing : ils restent au vert trop longtemps pour vraiment réguler le trafic et ils passent à l’orange trop tard pour limiter la casse. A quand un outil statistique digne de ce nom pour la profession horlogère ?
••• RAPPEL : Le précédent Baromontres juin 2011 de Business Montres (10 juillet 2011) :
GRAND BEAU
• Jean-Claude Biver (Hublot)
• Laurent Ferrier + Olivier Muller (Laurent Ferrier)
• Laurent Lecamp (Cyrus)
• Jean-Pierre Lutgen (Ice-Watch)
• Luc Pettavino (Only Watch)
• Peter Stas (Frédérique Constant)
VARIABLE
• Eterna
• Swiss Timing (Swatch Group)
AVIS DE TEMPÊTE
• Audemars Piguet
• Fédération horlogère suisse
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