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Une nouvelle partie de chaises musicales : à surveiller de près pour comprendre les courants sous-marins de l'océan horloger !
POUR BIEN COMMENCER LA SEMAINE, BIEN CALÉE DANS SON NID DE PIE, LA VIGIE DU LUNDI VOUS SIGNALE...
1)
••• LE BAROMONTRES DE L’ÉTÉ 2011
(EXCLUSIVITÉ « BUSINESS MONTRES » POUR LA MÉTÉO DES MONTRES)
Juillet, août, septembre : il y a longtemps qu’il n’avait pas fait aussi chaud, mais la météo horlogère avait ses propres caprices : avis de grand beau pour les uns, variable pour certains, avis de tempete pour les autres, vingt bulletins sur les évolutions barométriques de la planète Montres (compilation Business Montres du 3 octobre)...
2)
••• CHAISES MUSICALES (1) : LE SAUT DE PUCE DE LOUIS DE MECKENHEIM,
QUI PASSE DE VAN CLEEF & ARPELS À BOUCHERON...
Place Vendôme, c’est la porte d’à côté, mais c’est une toute autre tradition dans la haute joaillerie... Soit un petit pas pour l’homme, mais une grande enjambée dans une carrière ! Louis de Meckenheim quitte ses fonctions à la direction du marketing horloger de Van Cleef & Arpels pour la direction marketing horlogerie et joaillerie de Boucheron. En poste chez Van Cleef & Arpels depuis dix ans, il avait été un des principaux artisans de la revalorisation horlogère de la marque, infatigable défenseur des « complications poétiques » et ardent propagandiste des nouvelles collections masculines qui devraient apparaître début 2012. Charismatiquement rond, mais carré d’esprit, Louis de Meckenheim est une excellente « prise de guerre » pour le groupe PPR, qui lui confie un poste stratégique dans une marque qui ne l’est pas moins puisqu’elle est la seule fenêtre de François-Henri Pinault sur la place Vendôme – et on sait à quel point la colonne qui en occupe le centre est symbolique de l’identité Boucheron, premier joaillier de toute la place à s’y être installé (c‘était en 1893, dans l’immeuble du n° 26 toujours occupé par la marque). Déjà remusclé par la reprise en main de Girard-Perregaux, le pôle de haute horlogerie de PPR ne pourra que se renforcer avec l’arrivée Louis de Meckenheim, qui devrait entrer en fonctions dès la mi-novembre...
3)
••• CHAISES MUSICALES (2) : LE DÉPART DE DAVID GOUTEN,
QUI VIENT DE QUITTER GRAFF OÙ IL N’AURA FAIT QU’UN PASSAGE-ÉCLAIR...
Pour David Gouten, récemment exfiltré de l’horlogerie Harry Winston au profit du joaillier Graff, la mission de développement international assortie d’une vice-présidence n’aura duré que les trois mois d’été (sa nomination était une révélation Business Montres du 27 mai dernier). Il raccroche les gants sans avoir pu mener à bien les projets que sa direction (Lawrence Graff et son fils, François) avait acceptés : dans les maisons familiales restées indépendantes, la navigation se fait à vue, et le pilotage à l’estime, selon des principes de « préférence familiale » qui ont leurs raisons que la raison ne connaît pas. Il n’est pas certain que le départ surprenant d’un David Gouten, qui est un des managers les plus doués de sa (jeune) génération, soit un signal positif pour Graff, surtout au moment où le monde très fermé des grands joailliers va se trouve bousculé par les manœuvres des grands groupes de luxe (Bvlgari, Tiffany & Co, Buccelati, succession chez Cartier, )...
4)
••• CHAISES MUSICALES (3) : L’ARRIVÉE DE PHILIPPE DE KORODI
(EX-CARAN D’ACHE) À LA CO-DIRECTION DE PARMIGIANI...
On ne sait pas trop si Philippe de Korodi doit sa nomination chez Parmigiani à ses qualités de plume - il présidait Caran d’Ache, spécialiste de l’écriture - ou à son côté ambulancier : il a été délégué de la Croix-Rouge dans quelques pays en guerre, mais il faudrait vraiment avoir mauvais esprit pour imaginer qu’il y avait une urgence médicale chez Parmigiani ! A moins que ce ne soit, tout simplement, pour son profil « chocolatier » qu’il ait été recruté - on l’a également connu chez Favarger et chez Lindt -, histoire de ménager une onctueuse transition, toute en douceurs, vers une nouvelle ère au sein du groupe dont il sera le vrai numéro deux, en position de force pour le (re)développement du groupe. En effet, di la rumeur était confirmée, notre grand ami Jean-Marc Jacot serait donné bientôt partant pour une retraite paisible, qu’il pourrait consacrer à l’escalade de ces grands sommets de la pensée horlogère dont il a fait son loisir favori...
5)
••• UNE APPLICATION iPHONE
TRÈS RÉUSSIE POUR FRANCK MULLER, QUI ADORE DÉCIDÉMENT APPLE...
Au WPHH de Genève, la marque avait présenté une « jaquette » en titane pour iPhone (coque décorée des grands chiffres identitaires de la marque). Au WPHH de Monaco, Franck Muller a dévoilé son application iPhone, pour jouer les montres et partager son expérience Franck Muller. L’application donne évidemment l’heure, et elle permet de téléphoner, mais en toute interactivité et avec toutes les subtilités propres à la marque. On peut lancer numériquement la roulette de la Vegas, s’initier digitalement aux heures invisibles de la Secret Hours ou essayer de ne pas manquer ses rendez-vous en jouant virtuellement avec la Crazy Hours. Beaucoup de vidéos et de services annexes, le tout à télécharger gratuitement à l’App Store (file d’attente provisoire à gérer). Au final, un vrai outil interactif, convivial et malin, qui prouve que la marque a non seulement rattrapé son retard en intelligence numérique, mais qu’elle a même pris de l’avance sur les maisons qui la précédaient : le lièvre et la tortue ?
6)
••• L’APAISANTE SAGESSE NÉOC-CLASSIQUE
DE LA NOUVELLE INFINITY RONDE DÉVOILÉE PAR FRANCK MULLER...
La tentation rétro-classique a fait frissonner toute l’horlogerie, même les marques les moins tentées par le vintage : Franck Muller n’a pas vingt ans ; c’est trop jeune pour avoir la moindre nostalgie d’un catalogue du passé ! Alors, autant s’inventer ce passé et jouer des codes traditionnels pour un exercice intemporel. En parallèle à la nouvelle collection Vintage (Business Montres du 30 septembre), la série des Infinity Ronde assagit les volumes du volume dans une proposition toute en rondeurs, sans mièvrerie, mais avec une indéniable volonté de séduction féminine, dans les sertissages comme dans le dessin des cadrans, qui se parent de chiffres romains, de chiffres arabes ou de chiffres Color Dreams, qui sont une des spécialités structurelles de l’identité Franck Muller (images ci-dessus : très serti – on peut encore mieux dans cette collection – ou folie colorée ?). Mouvements quartz, mais petits détails horlogers (aiguilles assorties au bracelet, cabochon de couronne, guillochage, cornes cabochonnées) qui enchanteront les femmes aussi bien que les hommes qui les aiment assez pour leur offrir une Infinity Ronde...
7)
••• QUELQUES INFORMATIONS HORLOGÈRES,
EN VRAC, EN BREF ET EN TOUTE CURIOSITÉ...
••• CITÉ DU TEMPS (GENÈVE) : superbe exposition de la créatrice française Stéphanie Guglielmetti à la Cité du Temps (ouverture : après-demain, 5 octobre) présente une série de tableaux et d’« installations » montées à partir de composants de montres : ces « ombres d’acier » dessinent dans l’espace une chorégraphie horlogère inattendue, avec le renfort d’éléments motorisés qui animent de façon aléatoire ces « tableaux » micro-mécaniques qui nous renvoient à une autre conception du temps (renseignements : Cité du temps)...
••• THE WATCHES DAYS : comme prévu, l’édition 2011 de ce salon se tiendra du 11 au 13 novembre, à l’Espace Hippomène de Genève, sur 2 500 mètres carrés, avec (dans l’espace consacré aux marques classiques : 2 700 mètres carrés) Alpina, Blancpain, Breguet, Carl F. Bucherer, Chopard, Christophe Claret, Corum, DeWitt, Eterna, Frédérique Constant, Harry Winston, Hermès, Jaquet Droz, Louis Vuitton, Officine Panerai, Omega, Porsche Design, Raymond Weil, TechnoMarine, Tiffany & Co., Tissot et Van Cleef & Arpels et (côté « Nouvelle horlogerie », sur 500 mètres carrés) A. Favre & Fils, Antoine Preziuso, Armin Strom, Ateliers de Monaco, Badollet, Da Vindice, Dietrich, Evilard, Frédéric Jouvenot, Hautlence, Ladoire, Maîtres du Temps, MB&F, Pierre Thomas et Rebellion. La fameuse « Watches Night » aura lieu le 10 novembre...
••• JOURNÉES DE LA MÉTROPOLE HORLOGÈRE : au programme 2011 de ces quatre semaines d’événements (19 octobre-13 novembre), des expositions (non commerciales) comme « Chronoscopes » (les chronographes) à la Watch Gallery, une présentation originale, « Cimémontres », de films publicitaires horlogers, des rencontres, des visites de manufactures, une bourse aux montres au MIH (Musée international d’horlogerie) et un débat, « Que sera l’horlogerie de demain ? », entre Maximilian Busser (MB&F) et Jean-Frédéric Dufour (Zenith)
••• ITAY NOY : joli pied-de-nez de la principale marque de montres israélienne, dont la X-Ray justifie son nom en affichant sur le cadran, dans un style « radiologique », c’est-à-dire monochrome, ce qui est supposé être dessous. Une sorte d’amusant squelettage virtuel, purement graphique, qui permettra aux novices d’étudier de plus près la réalité d’un calibre Unitas 6497 (source : Blog to Read)...
••• « COMMENT L’HORLOGERIE SUISSE S’EST TIRÉ DEUX BALLES DANS LE PIED » : « Vouloir rehausser le niveau du Swiss Made, le faire passer de 50 à 80 pourcent –pour les montres mécaniques–, ça partait d’un bon sentiment. Du point de vue de la FH, la Fédération Horlogère Suisse, l’instance suprême de la corporation, c’était même un noble combat, légitime. En fait c’était une fausse bonne idée, tout simplement ». C’est une chronique de Joel A. Grandjean dans Horlogerie suisse...
••• COMME LE TEMPS PASSE VITE : l’horloge Times Flies accentue l’illusion de cet écoulement trop rapide en donnant aux aiguilles une courbe et une sorte de « bougé » inspirée de la bande dessinée. Design intéressant (source : Yanko Design)...
••• MONTRES « POLITIQUES » : que portent les élus (suisses) de droite ? Et ceux de gauche ? Une amusante enquête qui tendrait à prouver que, contrairement à leurs collègues français, les élus suisses romands ont à la fois des connaissances et des opinions sur l’horlogerie - le même reportage avait été tenté à l’Assemblée nationale en France, il y a une dizaine d’années, et on pouvait en conclure qu’il y avait une terrible hypocrisie entre les montres avouées au téléphone et les montres réellement portées par les députés au pied de la tribune...
••• IN MEMORIAM : Pierre-Yves Soguel, ancien directeur du COSC et du Laboratoire Dubois, nous a quittés fin septembre, trop tôt pour participer au lancement de la nouvelle réglementation du COSC, dont il avait été un des initiateurs...
8)
••• LA PETITE SÉANCE DE RATTRAPAGE
POUR ÊTRE SÛR DE N’AVOIR RIEN MANQUÉ D’IMPORTANT CES JOURS-CI...
Parce que ces informations étaient publiées dans Business Montres, en exclusivité, en priorité et en toute liberté. Parce que c’est ici, et nulle part ailleurs, que s’écrit – en toute indépendance et sans considérations commerciales – l’histoire des montres au jour le jour. Une sélection de quelque actualités :
•• Les bonnes questions sur la « catapulte » de la prochaine « Cinquième Machine » de Maximilian Busser (hypothèses Business Montres du 26 septembre et compléments d’information du 29 septembre)...
•• Les juges de Genève qui finissent par donner raison à Osvaldo Patrizzi dans son procès contre Antiquorum (avant-première Business Montres du 26 septembre, info n° 1)...
•• la reconversion du même Osvaldo Patrizzi en « horological art expert » pour le compte de Poly auction, leader chinois des ventes aux enchères, qui s’intéresse clairement au marché des montres de collection (indiscrétion Business Montres du 28 septembre, info n° 1)...
•• Les dernières nouvelles du WPHH de Franck Muller à Monaco (compte-rendus tout au long de la semaine, notamment dans Business Montres le 30 septembre, infos n° 1 à 3, mais aussi le 1er octobre et le 2 octobre)...
•• Mais, aussi, le nouveau film sur la Kuros de Cyrus (vidéo à découvrir sur la chaîne images de Business Montres), la nouvelle marque Chouette qui prend son vol avec Christie Wo (Business Montres du 28 septembre, info n° 3), la Saint-Michel des paras et Roch Hachana...
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