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Hong Kong, 6 octobre : Sotheby’s donne le coup d’envoi de la saison d’automne 2011, avec un catalogue de 475 lots, aussi riches que variés, quoique dénué de lots réellement exceptionnels ou millionnaires.
Légèrement inflationnistes, les estimations traduisent une volonté de frapper fort sur le marché le plus « chaud » de la planète...
••• LA PENDULETTE SOLAIRE PATEK PHILIPPE (RÉF. 1387)
VA-T-ELLE BATTRE UN RECORD DU MONDE ?
C’est un hommage émaillé à la culture jazzistique de la Nouvelle-Orléans : la scène est exceptionnelle (probablement unique chez Patek Philippe), l’exécution impressionnante de minutie et d’élégance esthétique (scène signée Mauris), l’objet lui-même magnifique (une pendulette solaire réf. 1387, à mouvement photo-électrique : il s’agit de la seconde série, sans mouvement mécanique). Estimé 117 000-154 000 dollars américains, ce lot 3750 de 225 mm de haut mise sur la qualité de sa décoration (image ci-dessus) : généralement, ce genre de pendulette se vend à la moitié de l’estimation avancée par Sotheby’s, qui affirme ainsi avec force sa volonté de dominer le marché des pièces horlogères à forte valeur ajoutée décorative...
••• QUELQUES AUTRES LOTS SYMPATHIQUES, dans un catalogue plus volumineux que d’habitude chez Sotheby’s, d’une plus grande variété d’approche que ses prédécesseurs (il y en a pour tous les goûts, de la « bête de collection » patékienne à la petite montre féminine sertie qui plaît tant aux petites maîtresses asiatiques) et qui table sur des estimations globalement supérieures à la moyenne de ce qui se pratiquerait en Europe : on pourra y déceler l’influence de Tim Bourne, fin connaisseur du marché asiatique (avant-première sur sa réapparition chez Sotheby’s : Business Montres du 15 juillet, info n° 2), qui s’affirme ainsi bien décidé à « marquer son territoire » dès sa première vente. En plus de la pendulette Patek Philippe ci-dessus, on remarque également...
•• Girard-Perregaux : une répétition minutes troubillon sous trois ponts d’or de la série des Opera One à carillon Wetminster, datée de 2004 et estimée dans les 100 000 dollars (Lot n° 3720)...
•• Vacheron Constantin : une Patrimony répétition minutes squelettée, une montre d’une grande finesse stylistique datée de 1995 et estimée 160 000-200 000 dollars (Lot n° 3730)...
•• Cartier : deux éditions limitées « boutique » fastueusement décorées de dragons chinois en émail champlevé – les collectionneurs locaux vont se précipiter – et estimés entre 25 000 et 50 000 dollars (Lot n° 3743 : Santos et Lot n° 3744 : Pasha)...
•• Rolex : quelques Daytona déjà plus ou moins repérées sous le marteau (lots 3948 à 3950), mais surtout un chronographe triple date (Lot n° 3951)) bien connu chez les collectionneurs et chez les marchands européen pour n’être pas d’une irréprochable authenticité (estimation ultra-optimiste pour une montre qui n’est pas considérée comme « bonne », mais, à force, on finit toujours par trouver un enchérisseur suicidaire : 90 000-129 000 dollars)...
••• ON GARDERA POUR LA FIN LE MYSTÈRE DE LA « CHENILLE », cet automate de 1820, attribué à Maillardet et qualifié de « ver à soie » (c’est plus chic qu’une « chenille éthiopienne », surtout pour séduire le public chinois). Ce Lot n° 3867 nous est présenté comme « appartenant à une overseas corporation), mais on se souviendra qu’il avait déjà été vendu par Sotheby’s, à Genève, il y a un an (Business Montres du 3 novembre dernier). Même pièce, même documentation, mêmes images et même références, sauf que l’estimation a été revue à la baisse : la pièce avait été adjugée pour 363 000 dollars, mais elle n’est plus estimée à Hong Kong que 260 000-380 000 dollars, nettement au-dessous des 488 000 dollars de l’estimation genevoise. On pense à une défaillance d’un acheteur - asiatique ou américain ?- qui aurait présumé de ses forces ou même à un « raté de marteau » (ça arrive !), mais on espère qu’il ne s’agit pas d’un litige sur l’authenticité ou l’intégrité de la « chenille » impériale...
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