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Le cas de figure rêvé pour l’horlogerie de prestige
 
Le 14-10-2011

ARPAPILLON. Une famille complète de mouvements exclusifs à vendre Suffisamment rare pour être relevé.

Il y a plusieurs entrées dans l’histoire des mouvements Papillon (ou ARPAPILLON, selon le nom déposé). Un point surtout leur donne toute leur actualité. C’est une petite annonce publiée dans le bulletin de la Fédération horlogère qui l’a rappelé: les mouvements Papillon sont à vendre, prototypes fonctionnels, plans de détail et propriété intellectuelle inclus. Un cas unique à plus d’un titre. En premier lieu parce que l’habitude en la matière étant que le concepteur vendent les mouvements finis, mais en conserve la paternité, sur le mode private label.

L’offre est de plus parfaitement en phase avec les besoins de nombreux fabricants, toujours plus pressés par les échéances industrielles fixées par Swatch Group et le goulet progressif (mais définitif ) des fournitures hors du groupe. René Addor, Genevois résident à Verbier, ne cache pas que l’intérêt est patent et que les négociations sont engagées dans le haut de gamme. Une «marque de prestige bien établie», précise-t-il.

L’objectif est de placer l’ensemble de la famille Papillon, qui comporte quatre mouvements de base. Il faudra compter 10 millions pour acquérir la totalité du projet Papillon. Un prix somme toute incroyablement concurrentiel, étant donné le niveau d’excellence chronométrique, mécanique, esthétique et industrielle des produits - éloges du sérail horloger dixit. Etant donné également les coûts habituels de ce genre de développement et le budget temps phénoménal que cela exige.

Deux éléments souvent rédhibitoires, que René Addor a résolus en solitaire: il commence à plancher en 2006 et présente son premier calibre en 2009, soutenu par un peu de financement privé - René Schmidlin, ex-propriétaire de la manufacture Soprod (aujourd’hui groupe Festina). Une véritable prouesse, s’agissant d’un ensemble parfaitement fonctionnel, prêt à la production, et non un énième pensum virtuel impossible à finaliser. La phase de conception est achevée. Le premier calibre dessiné a déjà franchi l’étape de la fiabilisation, les trois autres sont en cours de réalisation. Les process de fabrication sont eux aussi balisés, les sources d’approvisionnement sont identifiées, comme celle de certains composants clé (dont l’oscillateur et l’échappement) est assurée pour les premiers milliers de pièces.

A la disponibilité immédiate (rarissime), s’ajoute la rigueur objective du projet (encore plus rare). La famille Papillon se déploie en quatre calibres, de tailles différentes couvrant l’ensemble du champ de la production horlogère actuelle. Là encore, une proposition unique dans son genre. Ce n’est pas la moindre des qualités du projet, qui en cumule toute une collection. Le point fort le plus relayé reste sans doute d’avoir décroché le premier prix de la catégorie «particulier» au concours international de chronométrie du Locle en 2009, avec le plus grand calibre de la famille, un 36,6 millimètres doté de 11 jours de réserve de marche.

La personnalité du concepteur ensuite, René Addor, retraité depuis plusieurs années, ingénieur horloger de formation, plus de 30 ans chez Rolex. Une référence au carré, où il entre comme constructeur, devient responsable technique puis directeur qualité. Une figure aussi discrète qu’indissociable de tout ce que la maison genevoise a produit au cours de la dernière décennie. Avis à l’éventuel repreneur, il est prêt à accompagner toute la phase de transfert de connaissance.

L’aspect propriété intellectuelle est tout aussi déterminant. Deux protections ont été déposées, l’une concerne la conception des quatre mouvements, enregistrés sous la marque ARPAPILLON. L’autre, la plus originale, concerne le design. Un phénomène presque unique concernant le mouvement. Comment René Addor y est-il parvenu? En architecturant la mécanique sur un plan de symétrie parfait, comme les ailes d’un papillon.

La conception revêt d’autres originalités. La production en particulier a été pensée, selon la logique d’une simplification aussi poussée que possible, jusqu’à l’optimisation du service après-vente. Concrètement, cela se traduit par l’utilisation de composants éprouvés, une standardisation élevée et une réduction du nombre d’éléments. Il faut à peine plus de 200 pièces pour assembler les quatre mouvements. Ces derniers se présentent enfin comme des moteurs de base (des tracteurs selon le terme consacré), avec des capacités peu courantes (notamment en termes de réserve de marche) et conçus pour entraîner toutes les complications additionnelles: chronographe, quantième perpétuel, tourbillon, sonnerie, y compris un mécanisme automatique – «mais est-ce encore utile alors que les réserves de marche de ces quatre mouvements Papillon sont comprises entre 5 et 14 jours». En résumé, un programme de développement clé en main sur un mode manufacture hyper-recherché. Papillon devrait bientôt quitter la chrysalide.

AGEFI

 



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