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Des rumeurs horlogères de rachats en tous genres, des crânes en cristal, une Rolex à scie sauteuse, la Big Bang des footballeurs nordistes et une Apocalypse par manque de spiraux : on ne s'ennuie pas avec l'actualité des montres !

POUR CETTE FIN DE SEMAINE, AVEC L’ACTUALITÉ DES MONTRES EN LIGNE DE MIRE, LE SNIPER A...

1)
••• DÉCOUVERT UNE BIG BANG RARE
ET PAS COMME LES AUTRES CHEZ LEPAGE (LILLE)...
Il s’agit d’une Big Bang en édition limitée, dédiée au LOSC (Lille Olympique Sporting Club), équipe de foorball lilloise doublement victorieuse cette année (championnat de France et Coupe de France). Cette Big Bang Redlosc (image ci-dessus) sera éditée à 25 exemplaires : avec sa lunette en céramique noire microbille, elle reprend, en plus d’un compteur 45 minutes pour le chronographe, le blason et les couleurs du LOSC (cadran blanc, aiguilles noir et rouge, comme les index, avec un rappel sur la double piqûre du bracelet). La gravure au dos reprend le logo de Lepage (le principal détaillant de haute horlogerie à Lille), ainsi qu’une inscription commémorative de la double victoire pour cette saison 2011. Une manière pour Hublot de coller au terrain d’une France « profonde » finalement pas si rebelle qu’on le dit à la belle horlogerie. Ce n’est pas un hasard si le vaillant Benoît Lecigne (le jeune directeur de Hublot France) est Lillois...


2)
••• REGRETTÉ L’EFFONDREMENT
DE LA GRANDE LÉGENDE DES TREIZE CRÂNES MAYAS...
Non, même si on les rassemblait, les fameux treize crânes en cristal dont le cercle pourrait empêcher la « fin du monde » prévue, selon certaines interprétations du calendrier maya, pour le 21 décembre 2012 ! Tout simplement parce que ces mystérieux crânes de cristal (vus dans des films comme Indiana Jones) auraient été fabriqués à la fin du XIXe siècle, dans un village allemand, Idar-Oberstein (Rhénanie-Palatinat). Des mines voisines y sont exploitées pour leurs pierres fines et leurs cristaux : c’est ici que les « crânes mayas » – dont on n’a pas retrouvé un seul exemplaire dans les fouilles archéologiques et les légendes mayas – auraient été taillés et polis, mais dans des blocs de cristal en provenance du Brésil et de Madagascar (les bons de livraison auraient été retrouvés)...
••• La grande légende de 2012, c’est bien la « fin du monde » : un seul horloger s’y jusqu’ici risqué à en faire un concept fondateur de marque ! Il s’agit de 219, qui mise sur sa montre Kukulkan pour défier 2012 (Business Montres du 3 juillet, info n° 2). Une marque genevoise pré-millénariste, mais qui sait aussi se situer dans une perspective post-apocalyptique : nous en reparlerons très vite...


3)
••• RIGOLÉ DE LA ROLEX
À SCIE SAUTEUSE ET INDUCTION MAGNÉTIQUE VENDUE PAR CHRISTIE’S...
Comment un vrai collectionneur de Rolex pourrait-il résister à cette Submariner réf. 5513 préparée pour James Bond (Vivre et laisser mourir), dont Christie’s nous fournit les schémas techniques préparatoires en plus de la vidéo originale ? Question subsidiaire : une telle pièce peut-elle dépasser le demi-million sous le marteau, ce qui en ferait la Submariner la plus chère de l’histoire, surtout pour une montre sans mouvement, alors qu’elle est déjà la plus vue du XXe siècle ? Réponse le 14 novembre (coup de projecteur Business Montres du 13 octobre)...


4)
••• COLLATIONNÉ QUELQUES-UNES
DES PLUS BELLES RUMEURS HORLOGÈRES DE LA SEMAINE...
Impossible, évidemment, de donner les noms, puisque ce ne sont que des rumeurs, même si elles ont été vérifiées (positivement ou négativement) et revérifiés aux meilleures sources disponibles, mais on sait qu’il suffit d’une fuite pour faire échouer une négociation. On parle alors de prédiction auto-destructrice, à opposer aux prédictions auto-réalisatrices qui font advenir leur objet, jusque-là hypothétique. En attendant de savoir, ç semble bouger sur le front des achats/rachats...
• Les manœuvres autour de Tiffany & Co : Business Montres maintient ses hypothèses précédentes (Business Montres du 19 septembre) concernant une jolie partie de Monopoly asiatique autour du n° 2 mondial de la joaillerie...
• La chasse aux réseaux : il semblerait que plusieurs « gros » tours de table se préparent en Asie pour investir dans des grands réseaux de distribution en Europe et aux Etats-Unis. Objectif stratégique : contrôler par l’aval une industrie suisse, dont on a conscience qu’elle a pris une avance difficile à rattraper à moyen terme côté amont...
• Les changements au sein du capital d’un grande manufacture indépendante : on parle du basculement de plusieurs blocs d’actions (minoritaires) vers des investisseurs asiatiques ou européens (Business Montres en a déjà parlé), sans qu’il soit possible d’aller plus loin dans les investigations, à Kuala-Lumpur comme à Genève ou à New York...
• Le rachat par des investisseurs chinois d’une manufacture genevoise est pour l’instant au point mort : la partie de go continue, mais la victoire s’y décide toujours dans la dernière manœuvre, qui retourne tous les pions en faveur du plus adroit dans ses anticipations stratégiques...
• Un nouvel invité dans le tour de table d’une des marques indépendantes les plus en vue de la « nouvelle génération » neuchâteloise ? On en parle beaucoup, mais on a des doutes, notamment pour ce qui concerne ce nouvel actionnaire potentiel et sur la capacité des anciens à passer la main. D’ailleurs, les investisseurs ont largement plus que l’embarras du choix : pas un jour sans qu’on leur propose un nouveau dossier...


5)
••• SALUÉ COMME IL SE DOIT,
UNE FOIS DE PLUS, LE CULOT D’YVAN ARPA AVEC SES MONTRES KISS...
Alors que l’horlogerie n’en finit plus de recycler ses propres légendes, à travers un « retour au classique » qui devient vite lassant, Yvan Arpa a choisi d’élargir le champ de la conscience des amateurs de montres, en proposant aux sectateurs du hard rock un morceau de choix : du KISS bien saignant, avec les médiators des guitaristes les plus déjantés de toute la scène métal, les cordes de leurs guitaristes et leurs maquillages sur le cadran. De la belle horlogerie suisse pour Kiss : il fallait oser ! Le toujours dérangeant M. Arpa l’a fait (Business Montres du 13 octobre)...


6)
••• ATTENDU SANS FRÉMIR
L’« APOCALYPSE NOW » ANNONCÉE PAR LA TÉLÉ SUISSE...
Il s’agit évidemment de la décision (confirmée ou non) de la Comco suisse (autorité de la concurrence) concernant la réduction des mouvements et des assortiments livrés par le Swatch Group à ses concurrents. On reste un peu rêveur devant la conclusion anti-économique – sauf pour les défunts économistes soviétiques – d’un récent reportage sur la TSR : « En cédant au Swatch Group, la Comco ne ferait que retarder le développement d’une véritable concurrence ». Traduction : « céder au Swatch Group », c’est l’obliger à livrer librement et sans contraintes des mouvements à ses concurrents. C’est-à-dire, en fait, les dispenser d’investir dans la création de mouvements et d’assortiments. On ne voit pas très bien en quoi exonérer les marques d’investir dans les mouvements pourrait « développer une véritable concurrence ». C’est exactement le contraire qui se passe depuis une dizaine d’années, le Swatch Group livrant libéralement : à quelques exceptions près, on n’a pas vu les marques de volume (et les autres) extérieures au Swatch Group investir massivement dans les mouvements, alors que l’épée de Damoclès d’une interruption des livraisons était suspendue au-dessus de leurs têtes...
••• Au contraire, pour stimuler cette concurrence, il faudrait pousser le Swatch Group à livrer encore moins de mouvements et encore moins d’assortiments dans les trois ou quatre ans à venir – l’idéal étant de laisser à l’entrepreneur Nick Hayek toutes ses facultés d’agir librement dans une économie libre, sans fausser la concurrence par un biais bureaucratique. Il n’est pas d’exemple dans l’histoire économique où, sur un marché libre, une vraie demande n’ait pas immédiatement généré une offre digne de ce nom...
••• 400 000 mouvements de moins pour les concurrents du Swatch Group : c’est le chiffre de Miguel Garcia (Sellita) pour 2012. Selon les propres estimations de Business Montres (qui publiera une enquête à ce sujet dans les jours qui viennent), la pénurie globale devrait être de l’ordre de 600 000 à 700 000 mouvements mécaniques qui manqueront à l’industrie horlogère, du fait des livraisons atténuées de calibres et de spiraux Nivarox. 600 000 à 700 000 mouvements qui ne manqueront pas aux marques-phares du Swatch Group, alors que leurs concurrentes tireront la langue : de quoi renforcer un peu plus l’omnipotence du Swatch Group sur les marchés-phares asiatiques, ainsi sa présence dans les vitrines et son poids dans les réseaux de distribution. Vae Victis, surtout quand les compétiteurs ont eu dix ans pour se préparer et qu’ils n’ont rien fait...
••• Une scène intéressante à la fin du reportage de la TSR : dans les dernières secondes du commentaire (vers la minute 02:35), les images sont tournées dans les locaux où Sellita travaille déjà ses spiraux. Quand on voit que les travaux ont commencé, à La Chaux-de-Fonds, pour le futur bâtiment industriel où Sellita mettra en place son unité de production d’assortiments, on se dit que la vraie bataille stratégique se jouera autour des spiraux beaucoup plus qu’autour des mouvements...


7)
••• RELEVÉ QUELQUES INFORMATIONS HORLOGÈRES,
ÈN VRAC, EN BREF ET EN TOUTE CURIOSITÉ...

••• ANTICYTHERE (1) : Mathias Buttet creuse dans son jardin à la recherche d’une autre « machine » d’Anticythère ! Dans une vidéo exclusive, il explique sur la chaîne images de Business Montres (à partir de la minute 03:10) pourquoi il veut s’occuper d’« autres Anticythère » : la reproduction actuelle du mécanisme correspond aux connaissances établies en 2008, mais les acquis de la recherche scientifique sur Anticythère ont considérablement avancé depuis 2008 ! Attention : planétaire en vue, toujours dans une logique de passerelle entre les savoirs mécaniciens perdus depuis l’Antiquité et le savoir-faire horloger contemporain...

••• ANTICYTHÈRE (2) : une nouvelle vidéo sur la chaîne d’Anticythère sur YouTube. Avec une tomographie officielle du fragment A : en négatif, c’est très visuel, avec l’apparition progressive de tous les éléments de bronze, des rouages et des détails de construction actuellement cachés sous les concrétions...

••• DIOR : un nouveau site global pour la marque, qui est en fait une plateforme interactive enrichie d’un superbe « mur vidéo » où l’histoire de la marque s’écrit en une centaine de courts-métrages (dont certains concernent les montres).

••• HD 3 : l’aventure digitale d’une horlogerie mécanique virtuelle continue pour le concept Slyde (HD3), qui commence à trouver sa place chez quelques détaillants. Des nouvelles fraîches sur le site de Slyde, où on trouvera également quelques vidéos de démonstration de ces mouvements si mécaniques quoique purement digitaux...

••• « LA SAUCISSE COMME ARGUMENT DE VENTE HORLOGER » : un repérage narquois du forum Chronomania, qui a noté la promotion « Oktoberfest » – saucisses et pichet de bière : - 25 % sur les montres allemandes – du site américain Watchismo...