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Pourquoi les marques s’obstinent-elles à proposer des montres aux aiguilles trop courtes ?
Si c’est pour économiser une poignée de centimes par montre, c’est minable.
Si c’est par étourderie, c’est inquiétant...
••• ALPINA EN PREND PLEIN LA FIGURE
POUR LE « NANISME HÉRÉDITAIRE »
DES AIGUILLES DE SON CHRONO...
C’est Ariel Adams (A Blog to Read, Etats-Unis) qui a lancé le premier pavé dans la mare, dans un style véhément qui fait plaisir à lire, mais le débat est récurrent chez les aficionados, toujours fous de rage quand une marque gâche une belle montre avec des aiguilles qui joue « petit bras ». Un peu comme la demoiselle de l’image ci-dessus, à laquelle on serait tenté de tout pardonner, sauf justement ce petit « détail » (remerciements à Freaking News)...
••• UNE DES DERNIÈRES POLÉMIQUES concernait la nouvelle Rolex Explorer, lancée avec les mêmes aiguilles que la version précédente : elles flottaient sans grâce dans un boîtier élargi. Le défaut semble avoir corrigé depuis, mais on s’interroge sur ce genre de bévues. Si c’est pour gratter quelques centimes à la production, c’est franchement minable – d’autant que l’indignation des amateurs obligera la marque à tout changer. Si c’est une faute d’inattention, c’est grave et on se demande à quoi servent les batteries de designers utilisés par les marques... – et comment s’opèrent les contrôles qualité, sans que personne soit en mesure de signaler un tel défaut en un point quelconque de la supply chain...
••• ON COMPREND LA DIATRIBE FURIBARDE d’un Ariel Adams quand on découvre cette montre Alpina Startimer Classic, dont le style vintage serait très plaisant (à défaut d’être original) si le jeu des aiguilles centrales n’était pas ridiculement sous-dimensionné (image ci-dessus) : c’est tout juste si l’aiguille des heures est plus grande que les aiguilles des compteurs intérieurs du chronographe. Quant à l’aiguille des secondes du chronographe, on aura beaucoup de mal à lui faire dire non seulement les cinquièmes de seconde du « rail » intérieur - elle s’en tient prudemment à quelques millimètres -, mais surtout les « pulsations » de l’anneau extérieur - là, on se rapproche du centimètre de méfiance. Pourquoi tant de mesquinerie ? Mystère, mais c’est assez rageant...
••• IL Y A UN MINIMUM DE CODES À RESPECTER dans la taille des aiguilles qui indiquent l’heure et les minutes : ils ont été façonnés par plusieurs siècles de pratiques horlogères et par les bons usages requis par les utilisateurs de montres. Toucher le champ des heures pour la petite aiguille. Frôler le domaine des minutes pour l’autre. Permettre la lecture des secondes pour une grande seconde. Affaire de tradition, mais aussi de proportions – qui sont « justes » ou tout simplement « ratées ». Question, évidemment, de respect du client, mais aussi d’idée qu’on peut se faire de sa propre identité de marque, de la consistance et de l’intégrité des « contenus » horlogers qu’on propose.
••• LE GROUPE FREDERIQUE CONSTANT affirme avoir depuis corrigé le tir pour cette Alpina Startimer Classic aux aiguilles atrophiées. Il ne s’agirait plus d’un « pulsomètre » - instrument médical plutôt incrongru dans une collection Startimer plutôt vouée à l’aviation -, mais d’un télémètre. Mais, vous savez quoi ? Regardez plus attentivement la montre (pas la créature) : n’est-ce pas génial, un chronographe à échelle pulsométrique sans le moindre poussoir ? La performance horlogère est absolument unique : une vraie world premiere, pour une fois. Si vous avez une explication, c’est quand vous voulez ! En tout cas, la recette ne figure pas dans le dossier de presse. Bon, allez, admettons que c’est encore un « photoshop disaster. La taille absolument ridicule des aiguilles centrales serait elle aussi un dérapage intempestif du graphiste. Quand tout cela sera-t-il corrigé ? |