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ENCHÈRES AUTOMNE 2011 : Radiographie d’un catalogue de combat (13 novembre, Sotheby’s # 1)
 
Le 28-10-2011
de Business Montres & Joaillerie

13-14 novembre : ce sera le premier « choc des géants », quand Sotheby's et Christie’s (Aurel Bacs) vont se retrouver dans l’arène pour les ventes horlogères. Enjeu : la primauté sur le marché des montres de collection, aujourd’hui largement dominé par Christie’s. Pour ce premier round que tout annonce offensif, Geoffroy Ader a structuré un vrai « catalogue de combat »...

1)
••• 268 LOTS ET 8 MILLIONS DE DOLLARS
D’ESTIMATION HAUTE POUR RELANCER LA MISE...

Après la récente réorganisation de l’appareil Sotheby’s pour les enchères de montres de collection (voir les multiples annonces et analyses de Business Montres à ce sujet), le premier catalogue genevois de la nouvelle équipe était très attendu. Et il tient ses promesses en confirmant les orientations stratégiques du numéro un mondial des enchères pour reprendre la main sur le marché de la collection horlogère (analyseBusiness Montres du 31 août dernier, info n° 1) : pour le 13 novembre prochain, Sotheby’s a trouvé quelques munitions pour lancer son offensive...

••• HUIT MILLIONS DE DOLLARS ANNONCÉS (estimation) pour 268 lots, soit environ 30 000 dollars par numéro du catalogue, on est légèrement au-dessus des résultats moyens à Genève, mais la conjoncture est porteuse : c’était à peu près la moyenne de la dernière vente Sotheby’s à Hong Kong, considérée comme « historique » par l’auctioneer lui-même (Business Montres du 8 octobre). Un catalogue volontairement ramassé, bien rythmé, clairement séparé en quatre parties distinctes (montres modernes, Rolex, montres de poche, Patek Philippe), qui s’offre une nouvelle maquette (couverture élégante et scénarisée, visuels plus nombreux, notices plus étoffées) et qui se distingue par quelques propositions remarquables dans chacune de ses grandes séquences...

••• DU CÔTÉ DES MONTRES MODERNES (à peu près les 86 premiers lots), beaucoup de « classiques » des enchères, quelques Richard Mille, dont un étonnant tourbillon RM 027 en platine serti de diamants baguette (lot n° 43, estimé 333 000-444 000 dollars) et un tout aussi rare tourbillon de poche RM 020, montre qui fait sa première apparition dans les salles de vente (lot n° 52, estimé 167 000-222 000 dollars). Rara avis dans les pièces récentes : un tourbillon « Pour le Mérite » A. Lange & Sohne, pièce unique en cadran rose (lot n° 34, estimé 167 000-277 000 dollars). Une montre qui réussit généralement aux commissaires-priseurs : le Double Tourbillon Technique 30° de Greubel Forsey (lot n° 47, estimé 277 000-388 000 dollars), quasiment pièce unique lui aussi, avec ses quatre barillets co-axiaux). Du côté des pièces de collection et des raretés qui risquent d’affoler les aficionados :
•• Un prototype de tourbillon central Omega, jamais vu sur le marché, toujours dans son « boîtier de travail », avec les documents qui justifient son existence (lot n° 60, estimé 33 000-55 000 dollars)...
•• Une pièce unique Audemars Piguet, absolument épatante dans son boîtier octogonal, dans un style Royal Oak en costume-cravate (image ci-dessus) : il est vrai que la montre de Gérald Genta était sortie deux ans avant ce lot n° 61, estimé 133 000-200 000 dollars – ce qui est défensif pour une répétition minutes de cette rareté...
•• Une Breguet de poche probablement unique, triple date « à l’américaine », phases de lune et réserve de marche exprimé en heures passées depuis le dernier remontage, datée de 1949 (lot n° 86, estimé 44 000-66 000 euros). Le musée Breguet ne devrait pas passer à côté d’une pièce qui constitue une passerelle entre l’art de Breguet aux débuts du XIXe siècle et le savoir-faire de Breguet au milieu du XXe siècle...


2)
••• CINQUANTE ROLEX POUR MARQUER
UN TERRITOIRE DESTINÉ À CONTRER CHRISTIE’S...

On passe ensuite aux choses sérieuses, avec la section Rolex (du n° 87 au n° 137), qui regorge de friandises pour les nouveaux amateurs et les fidèles collectionneurs du monde entier. De vente en vente, Geoffroy Ader esquisse un verrouillage stratégique du marché des Rolex, moins à travers les pièces totalement exceptionnelles (Aurel Bacs reste détenteur du record avec sa Rolex réf. 4113 « millionnaire ») qu’avec une politique systématique de promotion d’un « dessus du panier » qui reste relativement « accessible » - et sans doute alternatif à la collection des Patek Philippe, devenus à peu près « intouchables » dans les références rares. On trouve ainsi dans ce catalogue Sotheby’s du 13 novembre quelques « coups de cœur » de Geoffroy Ader, qui se sent une âme de missionnaire dès qu’on lui parle de l’investissement sur les plus belles Rolex. Il ya croit très fort et il veut s'en faire un pré-carré. Apparemment, ses records précédents lui ouvrent les portes de quelques belles collections. Quelques exemples de ces futures stars de la cote, dont on doit admettre qu'elles n'ont pas cessé de se valoriser depuis dix ans :
•• Une Rolex Sea-Dweller « double rouge », première génération (précision pour les maniaques : « Patent Pending »), d’autant plus recherchée qu’elle se présente en très bon état, avec ses papiers (lot n° 95, estimé 66 000-100 000 dollars)...
•• Une Submariner « militaire » réf. 5517/5513, avec ses deux lunettes et de sérieuses garanties d'authenticité pour une des montres préférées des bidouilleurs transalpins (lot n° 103, estimé 55 000-78 000 dollars)...
•• Quelques Daytona de légende, comme la « Paul Newman » réf. 6239 du lot n° 114 (très frais : estimé 66 000-89 000 dollars) ou l’autre réf. 6239 « Paul Newman » (lot n° 115 (même estimation), toutes deux on ne peut plus désirables, mais il y a une douzaine en tout, dont une rarissime réf. 6264/6241 (lot n° 125 (estimé 111 000-167 000 dollars) et plusieurs autres chronographes Rolex...

••• ON ARRIVE ENSUITE AUX ROLEX « HISTORIQUES », comprenez celles qui ont fait l’histoire, comme la Datejust qui appartenait au chancelier allemand Konrad Adenauer et qui est gravée à son nom : Geoffroy Ader la propose avec une rarissime lettre personnelle du fondateur de Rolex, Hans Wilsdorf, qui se sentait apparemment une certaine fierté allemande (son pays d’origine) au moment d’expliquer ce cadeau de Rolex au chancelier (lot n° 132, estimé 66 000-89 000 dollars).
•• La Rolex émaillée « indienne » du lot n° 136 (estimation : 216 000-444 000 dollars) a suscité une polémique en Inde, puisqu’elle appartenait à Rajendra Prasad, premier président de l’Union indienne et qu’elle semble avoir disparu du musée indien qui expose les effets personnels de ce compagnon de Nehru (coup de projecteur Business Montres du 13 octobre). Ces montres « historiques » sont toujours très émotionnelles, surtout avec les Indiens (on se souvient de la Zenith de Gandhi) ! La communauté des collectionneurs s’est également émue d’un cadran émaillé assez particulier, moins par sa représentation de l’Inde (qui intègre dans cette carte le Népal et l'actuel Bengladesh) que par sa relative singularité dans les collections Rolex : qu’on se rassure, ce cadran a été documenté, tracé et authentifié par les recherches d’Eric Tortella – ce qui rassurera les collectionneurs, qui savent aussi que le grand jeu des rumeurs d'avant-vente consiste, pour les professionnels, à dénigrer une pièce pour dissuader les amateurs de se risquer sur la piste...



••• À SUIVRE : Le second volet de la radioscopie du catalogue Sotheby’s (les montres de poche et quelques rares Patek Philippe, dont deux « bêtes de scène » qui vont porter les espoirs « millionnaires » de Geoffroy Ader)...

 



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