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NOUVEAU CONTRAT HORLOGER POUR FERRARI : Devine qui vient dîner ce soir ?
 
Le 28-10-2011
de Business Montres & Joaillerie

Agenda personnel de Luca Cordero di Montezemolo, le président de Ferrari, pour la soirée du vendredi 4 novembre : il y est noté un rendez-vous avec un certain... « Jean-Claude Biver » !

D’après vous, ils vont parler de quoi ?


••• FERRARI SEMBLE
AVOIR CHOISI SON NOUVEAU PARTENAIRE HORLOGER...

Les Italiens sont formidables : ils parlent avec les mains, ils parlent avec les yeux, ils parlent avec les mots, ils parlent avec les dates. Dans les bureaux de Maranello, on évoquait beaucoup, ces jours-ci, un nouveau contrat horloger pour Ferrari. Du coup, votre Quotidien des Montres a laissé traîner ses oreilles à la cafeteria et dans les couloirs de la direction. Si vous demandez à l’assistante de Luca Cordero di Montezemolo, le président de Ferrari, avec qui il doit dîner le vendredi 4 novembre, vous découvrirez qu’il a rendez-vous avec Jean-Claude Biver (Hublot) et que ce n’est pas seulement pour un dîner amical, mais pour quelque chose de plus officiel et de plus médiatique, qui mobilise aussi la direction de la marque. On en déduira donc logiquement – même si ça ne reste qu’une hypothèse jusqu’à l’annonce officielle – que Hublot a toutes les chances d’être le prochain partenaire horloger de Ferrari...

••• ENTRE FERRARI ET LES MONTRES, c’est une très ancienne, très mouvementée et très poignante histoire d’amour. La marque fait rêver les horlogers autant que les montres fascinent les motoristes italiens. Il était fatal que Jean-Claude Biver essaie au moins d'entrer dans l'aventure : Ferrari, c'est irrésistible, en Europe (que de tifosi !) comme en Asie (où Ferrari est une des marques de luxe du Top 10). En fusionnant la dynamique Hublot et la puissance Ferrari, il y aurait de quoi secouer les colonnes du temple...

••• TRÈS LOGIQUEMENT, AVANT HUBLOT, beaucoup ont voulu tenter l'aventure, pas toujours avec la bonne stratégie, et sans trouver la bonne motivation. Selon nos calculs (forcément incomplets), quinze marques ont déjà été admises à porter le cheval cabré, emblème de Ferrari, sur leur cadran. Pour le seul XXIe siècle, depuis l’an 2000, on a vu la maison Ferrari mariée avec Girard-Perregaux (divorce à l’italienne). On lui a connu un essai avec Panerai (divorce à la sud-africaine : révélation Business Montres du 3 mars 2010, largement annoncée avant). Dernières noces en date avec Cabestan et divorce à l’américaine) : Tim Bovard, l'investisseur franco-américain qui a repris Cabestan après le départ de Jean-François Ruchonnet, a toujours eu beaucoup de mal à établir un canal de communication cohérent avec l’équipe de Maranello. Ce partenariat (révélation Business Montres du 5 mai 2010) a donc tourné court : on aimerait être sûr – et on ne l’est pas ! – que Ferrari a prévenu Cabestan de l’arrivée d’un nouveau fiancé dans leur éphémère lit conjugal. On en déduira que Ferrari est un partenaire exigeant, sinon un peu inconstant...

••• BEAUCOUP DE MARQUES ÉTAIENT SUR LES RANGS pour endosser la prestigieuse casaque rouge de la Scuderia, dont trois du Swatch Group (Breguet pour le haut de gamme, Longines pour le segment intermédiaire et Swatch pour l’entrée de gamme). Business Montres avait révélé (29 mars 2010, info n° 6) comment les dirigeants du Swatch Group (à l’époque, Nicolas Hayek) et ceux de Ferrari s’étaient si violemment engueulés qu’ils s’envoyaient déjà des lettres d’avocat...

••• ENTRE HUBLOT ET FERRARI, ce ne serait de toute façon ni le premier flirt, ni la première tentative pour « conclure ». En 2004-2005, quand il voulait relancer Hublot et qu’il savait (grâce à Business Montres ?) qu’un contrat horloger était en renégociations après l’éviction de Girard-Perregaux, Jean-Claude Biver avait fait dessiner une montre spéciale pour créer un partenariat Hublot-Ferrari. Une très belle montre, dans un style très viril, avec des angles, des reliefs, des vis et une « gueule » superbe. Cette montre, c’était la Big Bang, qui a connu depuis le succès qu’on sait : si on retrouve un jour les dessins préparatoires de cette montre, on découvrira que c’est avec les codes jaune-rouge de la Scuderia que la Big Bang « pré-fusion » était à l’époque sortie de sa chrysalide...

••• DONC, DE FAÇON STRICTEMENT NON OFFICIELLE et absolument pas autorisée, admettons et parions qu’il se passe quelque chose d'intéressant entre Nyon (Suisse) et Maranello (Italie). À Nyon, silence radio, comme d'habitude : Ferrari, connais pas ! Pourtant, on peut imaginer que Jean-Claude Biver ne se déplace pas dans la péninsule, avec son état-major, pour faire du scooter ou manger des pizzas : dolce vita, connais pas ! Reste à connaître les détails et le contenu précis de ce partenariat éventuel, ainsi que son périmètre, qui peut aller de la simple série limitée griffée Ferrari à une intégration plus complète dans le dispositif Ferrari, voire jusqu’à la F1 si Jean-Claude Biver avait décidé de casser sa tirelire ! Détail qui ne gâche rien : Ferrari fêtera cette année ses vingt ans de présence sur le marché chinois (un de ses meilleurs). Un co-branding serait un fantastique accélérateur de particules médiatiques pour renforcer l'impact naissant des montres Hublot en Chine...

••• PRONOSTIC PROVISOIRE : comme on sait que le président de la manufacture Hublot n’aime faire que de très bonnes affaires, en achetant, moins cher que tout le monde, le vecteur de communication qui lui permettra de faire entendre son message plus fort que tout le monde. C'est son petit secret industriel ! Comme il faut compter cinq à six millions de dollars par an pour le seul plaisir de broder son nom sur une combinaison de la Scuderia, il est fort possible que Hublot – qui a déjà le monopole mondial du sigle « F1 » sur le cadran – se contente du statut de « montre officielle » de la Scuderia Ferrari, sans passer pour l’instant à un contrat de « chronométreur officiel » – budgétairement beaucoup plus lourd (analyse sémantique Business Montres du 24 octobre, info n° 2). Comme d'habitude, wait and see...

••• DOSSIER À SUIVRE, comme toujours dans votre Quotidien des Montres qui va finir par se faire repérer dans la cafeteria de Maranello : on est les seuls à ne pas parler, et à écouter ce qui se raconte. Pour l'instant, les Ferrari Boys sont déjà nombreux à porter des Big Bang, au moins à titre privé : un indice ?

 



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