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ACTUALITÉS : Le petit détail qui en dit long sur la guerre des spiraux
 
Le 01-11-2011
de Business Montres & Joaillerie

On l’a dit et redit ici même : le plus grave danger qui menace aujourd'hui es marques concurrentes du Swatch Group n’est pas la livraison
parcimonieuse des mouvements, mais la pénurie de spiraux...

Il ya peut-être même une pilule toxique bien cachée dans cette manoeuvre de raréfaction minutieusement programmée...


••• L'ÉTONNANTE PERFORMANCE CHRONOMÉTRIQUE
DES SPIRAUX EN SILICIUM AU DERNIER CONCOURS DE CHRONOMÉTRIE...

Personne ne semble l’avoir relevé, mais la Tissot qui a gagné ce Concours était équipée d’un spiral en silicium – innovation qui n’est cependant pas montée en série sur ces montres. Il en va de même pour le tourbillon Chopard arrivé derrière le Double Tourbillon Greubel Forsey. Deux spiraux en silicium sur cinq montres classées, soit 40 % des échappements primés ! On est loin de la moyenne de l’industrie suisse, qui ne doit guère dépasser aujourd’hui, en volume, les 5 % ou 7 % d’équipement en spiraux high-tech...

••• UNE PROPORTION QUI INTERPELLE et qui rappelle même, toutes proportions gardées, les premières apparitions des montres à quartz dans les concours d’observatoire : très vite, plus personne n’avait voulu jouer contre cette innovation et les concours avaient été abandonnés. On veut bien admettre que ces spiraux en silicium ne peuvent pas expliquer, à eux seuls, la performance des montres ainsi qualifiées - la preuve par Greubel Forsey ! -, mais le chiffre de 40 % est très éclairant – et il est trop élevé pour relever du pur hasard statistique. On y verra au moins la confirmation d’une certaine supériorité des spiraux en silicium sur les spiraux métalliques classiques : à quand une catégorie « spiral silicium » à part dans les concours de chronométrie ?

••• MAINTENANT, EN Y REGARDANT DE PLUS PRÈS, que constate-t-on ? Un vrai monopole dans le monopole ! On ne parle pas de celui de Nivarox (Swatch Group) sur les échappements « industriels » qui continueront à être livrés avec parcimonie. On parle de la vraie chasse gardée du Swatch Group sur ces spiraux en silicium : aucun n’est livré à des marques tierces, au moment même où les marques du groupe commencent à en équiper massivement leurs mouvements. Omega n’a jamais caché que l’idée était bien, à terme, de ne proposer que des mouvements manufacture à spiral silicium : il suffit pour le vérifier de voir la mise en scène du silicium sur le site de la marque (image ci-dessus). Breguet utilise systématiquement ces spiraux innovants sur ses nouveautés. Blancpain vient d’en offrir un à sa nouvelle X Fathoms [avis aux traducteurs français du dossier de presse : silicium, pas silicone !]. On a vu que Tissot ne s’en privait pas pour briller au concours de chronométrie. Il y a, pour l’observateur attentif, une volonté évidente de translation des spiraux en silicium dans toutes les nouveautés stratégiques du groupe...

••• COMME TOUJOURS, CE MONOPOLE n’en est pas tout à fait un, puisque le brevet exploité par le Swatch Group est partagé avec Rolex et Patek Philippe, à la suite d’un accord passé avec le CSEM (Centre suisse d’électronique et de microtechnique), qui a réalisé la R&D autour de la production d’un tel spiral. Ces trois marques sont les seules à pouvoir réaliser et commercialiser de tels spiraux, le cas d’Ulysse Nardin, pionnier dans ce domaine dès 2001 semblant être l’exception qui confirme la règle - sans doute s'explique par un accord amical initialement passé entre Rolf Schnyder et Nicolas Hayek. Comme ni Rolex, ni Patek Philippe ne produisent de composants ou de mouvements pour des tiers, c’est donc bien au seul Swatch Group que ce triopole profite directement, du moins à une échelle industrielle...

••• EST-CE FAIRE PREUVE DE MAUVAIS ESPRIT que de se demander si le Swatch Group n’est pas en train d’amuser la galerie avec ses antiquités en élinvar ? Tout le monde regarde la direction du vieux spiral métallique, au moment où le Swatch Group s’approprie discrètement la quasi-exclusivité du marché des nouveaux spiraux en silicium, qui sont bien meilleurs – et surtout bien plus faciles à produire dans une logique de supply chain performante (leur réglage réclame moins de maind’œuvre). Bref, on est en train de prier chaque CEO extérieur au groupe de « faire le beau » comme un bon chien-chien qui aura son vieux su-sucre, alors qu’on régale de délicieux bonbons tout frais ses propres marques ! Elle n’est pas belle, la ruse ? Il suffira ensuite d’expliquer aux clients que « le spiral en silicium, c’est l’avenir et ça règle mieux » pour que l’avantage concurrentiel induit devienne une arme de dissuasion massive. Les marques tierces n’y auront vu que du feu et la Comco sera désarmée : il n’est pas beau, le tour de passe-passe ? Là, ce n’est plus du mauvais esprit : on applaudit ! Très bien jouée, cher Nick Hayek, cette manœuvre de stratégie oblique...

 



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