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Les retombées et les coulisses du Grand Prix de Genève, du vent dans les voiles de l'America's Cu...
 
Le 22-11-2011
de Business Montres & Joaillerie

Les petits secrets de TAG Heuer dans le Jura suisse, les petits secrets de De Bethune pour gagner l'Aiguille d'or, les petits secrets de Hublot pour gagner en magie, les petits secrets de l'explosion horlogère à Saint-Barth'...

POUR BIEN COMMENCER LA SEMAINE, LA VIGIE DU LUNDI VOUS SIGNALE ...


1)
••• UN RAPIDE RETOUR SUR GRAND PRIX D’HORLOGERIE
ET DANS LES COULISSES DE CE MILLÉSIME EXCEPTIONNEL...
On l’a écrit ici même, avant comme après le GPHG de samedi soir : il fallait les laisser travailler en paix, sans polémiques inutiles, parce qu’ils préparaient une édition mémorable. Gagné : c’était le premier Prix d’horlogerie de Genève qu’on pouvait vraiment qualifier de grand (analyse critique et décryptage Business Montres du 20 novembre). Au passage, coup de chapeau à votre Quotidien des Montres qui avait bien cadré, dès vendredi, 100 % des marques récompensées, y compris L’Aiguille d’or, et même la Boucheron dont personne n’attendait la victoire pour le prix de la Montre Femme, dont le récipiendiaire était aussi furtif sur scène que dans la salle, dont il a disparu aussitôt son prix empoché. Bizarre pour le premier Grand Prix d’Horlogerie jamais remporté par la marque et absence – choquante – d’hommage à celui qui avait été l’artisan de ce succès et de cette participation au Prix (Jean-Christophe Bédos, « démissionné » à la fin du printemps dernier : « chaises musicales » Business Montres du 6 mai, info n° 1)...
••• Le GPHG comme nouvel enjeu politique ? On n’avait jamais vu autant de responsables politiques cantonaux – et même con fédéraux – « grenouiller » ainsi autour d’un GPHG dont la Fondation relève désormais des autorités genevoises. Au-delà des discours convenus sur « la-nécessité-de-défendre-le-patrimoine-horloger-genevois » (ritournelle qui passe en boucle dès qu’un politique parvient à capter un micro dans un événement horloger), cette politisation de fait du Grand Prix d’Horlogerie de Genève pose problème.
• Tant mieux si les pouvoirs publics genevois aident à investir - ce qu’elles ne font que verbalement - dans une formation professionnelle dont la situation est de plus en plus critique dans le canton de Genève - voir nos articles consacrés à la « pompe aspirante » mise en place avec la France : Business Montres du 18 novembre, infos n° 3, 4 et 5.
• Tant mieux si elles aident à créer des « pépinières » de jeunes talents horlogers et des « incubateurs » de nouveaux créateurs, seuls capables de reféconder inlassablement le terreau horloger, ou si elles favorisent de nouvelles structures capables de faire parler haut et fort la tradition genevoise, comme la renaissance de l’Observatoire de Genève - ici, on ne peut s’affirmer que déçu par les avancées timides du nouveau Poinçon de Genève, lui aussi désormais très « politisé »...
••• On peut cependant redouter une instrumentalisation politique genevo-genevoise qui ne va pas aider à décantonaliser le Grand Prix de Genève pour l’ouvrir, non seulement aux autres méga-marques de Genève (Rolex, Patek Philippe, groupe Franck Muller, Cartier), mais aussi aux méga-marques des autres cantons (toutes celles du Swatch Group, Breitling, IWC, Jaeger-LeCoultre, etc.). En s’affirmant trop ouvertement genevois, le GPHG se tire une balle dans le pied et se condamne à devenir un enjeu de pouvoir politicien purement local, alors que sa vocation première était de faire rayonner toute l’horlogerie suisse. Le palmarès de cet exceptionnel XIe GPHG était sans doute le moins genevois de l’histoire du prix : à vrai dire, à part Urwerk (cas limite, parce qu’exemple genevo-zürichois) et De Bethune (autre cas limite, parce que maison sainte-crix-genevoise), aucune marque vraiment genevoise n’a été récompensée, hormis le Patek Philippe Museum. Autant en prendre acte, et ne pas gâcher cette décartellisation du GPHG par des pressions politiques aussi bien intentionnées soient-elles.


2)
••• LE DÉCODAGE DU SUCCÈS
DE LA MAISON DE BETHUNE LORS DE CE XIe GRAND PRIX D’HORLOGERIE...
Certes, De Bethune n’avait, grâce à l’entregent de son nouveau CEO, Pierre Jacques, que des amis dans le jury, du moins un « noyau » dur de ses distributeurs à travers le monde (Michael Tay, John Simonian, Abdul Hamied Seddiqi) et des supporters enthousiastes de la marque ou de son horloger, Denis Flageollet (Bernard Cheong, Alexey Tarhanov, Haig Simonian, Robert Greubel, entre autres). Ce qui faisait une minorité agissante, capable de convaincre le reste de jurés qui n’étaient de toute façon pas insensibles à des montres post-traditionnelles capables de créer un pont entre le savoir-faire d’hier et la créativité de demain. C’est ainsi que, à plusieurs reprises, les montres De Bethune se sont trouvées très bien classées et que L’Aiguille d’or a fini par récompenser le cumul des points pour la DB 28.
••• Belle victoire pour une première participation au GPHG, imposée à David Zanetta et à Denis Flageollet par Pierre Jacques. On en retiendra quelques enseignements utiles à tous pour les Grand Prix suivants :
• Une victoire (montre ou Aiguille d’or) au GPHG n’est jamais acquise par hasard : pour avoir été directeur opérationnel du GPHG, Pierre Jacques en connaissait bien les arcanes et les coulisses. Il a donc parfaitement ciblé les montres à proposer dans chaque catégorie - là où trop de marques se trompent encore de match : Hublot en était cette année le bon exemple ! - : la « gestion » du GPHG réclame un minimum d’expertise et de savoir-faire. Disons même de doigté, mais on sait que Pierre Jacques a l’onctueuse diplomatie nécessaire...
• Et il en fallait, de la diplomatie, pour se qualifier en présélection dans les trois catégories où De Bethune présentait ses trois montres, ainsi que pour faire oublier aux jurés que la DB 28 n’était pas forcément une nouveauté intégrale, mais une récapitulation assez géniale de toutes les avancées précédentes. Business Montres a déjà écrit que, pour De Bethune, chaque nouveauté n’est jamais que le prototype des nouveautés suivantes - un modèle de mutation que les paléobiologistes qualifient de « buissonnant »...
• 100 % de gagnants ont tenté leur chance : inutile de le répéter, mais les absents ont toujours tort ! Lapalissade : De Bethune n’a pas reçu la moindre récompense tant que la marque n’a pas tenté d’être récompensée. À la base, son Aiguille d’or n’est pas une question de chance, mais de volonté d’y arriver et d’intelligence dans le « placement » des montres. C’est aussi, inévitablement, la conséquence d’une dizaine d’années d’effort dans l’ambition d’excellence, dans l’attention portée à chaque détail et dans la recherche permanente d’une expression sans concession de ce que doit être aujourd’hui l’hommage à cinq siècles de tradition horlogère : on peut se permettre de le répéter ici, puisqu’il n’est pas évident que le discours de David Zanetta ait été bien compris par l’assistance...


3)
••• L’INDISPENSABLE SÉANCE DE RATTRAPAGE POUR ÊTRE SÛR
DE N’AVOIR RIEN MANQUÉ D’IMPORTANT LA SEMAINE DERNIÈRE...
Il fallait lire Business Montres parce que c’est ici, et nulle part ailleurs que ces informations ont été publiées, en toute liberté, en priorité ou en exclusivité pour vous aider à mieux comprendre l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font (compilation Business Montres du 20 novembre)...


4)
••• LES NOUVELLES COLLECTIONS DELACOUR « SINCE TOMORROW »
ET LES NOUVELLES INITIATIVES CRÉATIVES DE LA MARQUE...
2012 s’annonce comme un millésime puissant chez deLaCour, où Pierre Koukjian, qui peignait plus qu’il ne dessinait des montres depuis quelques mois, semble avoir repris du poil de la bête. On est à quelques semaines des salons horlogers de début d’année et il attaque tous azimuts : on appréciera ses nouvelle ambitions esthétiques avec son tourbillon City Medium Ego II, qui sera dévoilé au GTE de Genève en janvier prochain (image ci-dessus), mais la City Medium Ego II « Classic » n’est pas mal non plus (en cartouche, à gauche), sachant que, dans un tout autre style, les nouvelles Promess baguette ont une séduction joaillière spontanée (en cartouche, à droite). Beau travail d’« architecture intérieure » sur le tourbillon, avec ses arc-boutants latéraux et son impressionnante structure tubulaire. Un nouveau printemps pour deLaCour ?


4)
••• LA NOUVELLE RÉGATE HORLOGÈRE
DANS LA TRENTE-QUATRIÈME AMERICA’S CUP...
On va repasser aux choses sérieuses entre horlogers dans cette nouvelle America’s Cup : les communiqués commencent à pleuvoir maintenant que TAG Heuer a reposé son sac à bord d’Oracle,où Jean-Christophe Babin a retrouvé son vieux copain Russell Coutts, qui courait déjà pour TAG Heuer, toujours à bord de BMW-Oracle, à Auckland en 2002-2003. Face à TAG Heuer, qui court pour le Defender : Omega à bord de Team New Zealand (et Corum à bord du défin français Energy Team des frères Peyron, Louis Vuitton assurant le parrainage global des épreuves de sélection. En attendant d’autres compétiteurs venus de l’univers des montres pour les yachts clubs encore privés de partenaires horlogers...
••• Que va donc faire TAG Heuer à bord de cette galère (pour paraphraser Molière dans Les Fourberies de Scapin) ? D’abord, c’est une tradition chez TAG Heuer, qui était à bord de China Team pour la 32e édition, à bord de BMW-Oracle pour la 31e, etc. Outre le fait que Jean-Christophe Babin – voileux lui-même – est heureux comme un poisson dans l’eau dès qu’il rôde autour d’un bassin, il y a différentes raisons objectives à son engagement.
• Oracle est le défendeur : c’est donc ce bateau qu’on verra obligatoirement dans les phases finales de la compétition. Et Larry Ellison, l’armateur, n’est pas quelqu’un qui aime perdre : il l’a prouvé au cours des dernières éditions de la Coupe et il vient de le prouver dans les épreuves préparatoires qui se courent en ce moment sur le plan d’eau de San Diego (superbe triple victoire)...
• Le nom médiatique d’Oracle sera Team USA : compte tenu de l’actuel prurit patriotique qui démange l’opinion publique américaine, c’est un atout majeur sur un marché américain qui a toujours une « chasse gardée » pour TAG Heuer.
• Jean-Christophe Babin est un petit malin, qui s’est débrouillé pour que les caméras embarquées à bord d’Oracle (il y en a sur tous les bateaux en compétition : voir ci-dessous le volet médias) aient pratiquement toujours son logo dans le champ. Visibilité maximum ! L’écu TAG Heuer sera également brodé sur la manche des uniformes de l’équipage...
• Puisqu’on parle de visibilité, toute cette 34e édition a été reformaté pour créer (enfin !) un spectacle audio-visuel intéressant à suivre et facile à comprendre : des épreuves plus courtes et mieux séquencées, des conditions de vent qui permettent de garantir aux channels télévisés des arrivées et des départs à l’heure, un « rectangle » de course obligatoire qui évite à la flotte de se disperser hors cadrage, des bateaux relativement égalitaires où la différence se fait en longueurs de bateau (donc en secondes) et non plus en centaines de mètres (donc en minutes), ce qui concentre l’intérêt pour la course en attisant les passions, une baie de San Diego où les bateaux vont régater et manœuvrer au ras du rivage, sous le nez des Américains qui défendront leur équipe. Autant dire que tous les atouts médiatiques ont été mis du côté de cette Coupe pour capter un maximum d’audience sur le continent américain, et plus généralement autour du Pacifique (Océanie avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, Grande Chine, Corée, Japon, etc.)...
• Enfin, last but not least pour un fin renard marketing comme Jean-Christophe Babin, l’univers nautique a toujours été très fort chez TAG Heuer : la collection Aquaracer est en tête des ventes, alors même qu’elle ne bénéficie d’à peu près aucune pression promotionnelle particulière. L’America’s Cup devrait permettre de consolider ce territoire naturel, avec de nouveaux chronographes de régate, à tous les prix, et de nouveaux Calibre S dédiés à la voile - comme à Auckland, tous les équipiers d’Oracle ont été dotés de montres compte à rebours à affichage numérique. Les montres « TAG Heuer Oracle » des épisodes précédents ont plutôt laissé un bon souvenir aux détaillants : ils ne devraient pas bouder les nouveautés de la prochaine saison.
••• La seule incompréhension à propos de cette America’s Cup ne concerne pas TAG Heuer, mais les marques horlogères qui ne regardent pas de plus près le dossier ! Les nouvelles conditions de course et même le nouveau concept de l’épreuve a divisé les coûts d’accès au bassin et aux bateaux par trois ou quatre pour les armateurs, donc évidemment pour leurs partenaires : ce n'est pas rien, tout de même, le marché américain...


5)
••• L’EXPOSITION D’ALAIN PERS (ARTISTE DU TEMPS)
POUR EXPLORER DE NOUVELLES DIMENSIONS TEMPORELLES...
Pendant le salon Belles Montres, à l’Espace Champerret de Paris (24-27 novembre), ne pas manquer « La Flèche du Temps », un travail d’exploration du temps dans ses dimensions physiques et philosophiques telles que les pratique Alain Pers, un des meilleurs « artistes du temps » de ces dernières années. « Contempler le travail d’Alainpers, c’est prendre conscience du temps qui se déploie sous nos yeux, c’est un moment d’éternité ». Ne pas manquer non plus, la semaine suivante (1er-20 décembre) son installation en co-création avec Brigitte Elbaze (10-12, boulevard Saint-Germain). Quoiqu’il touche, et quelle que soit la taille de l’œuvre - il donne souvent dans le monumental -, Alain Pers parvient à nous toucher (source et renseignements : Alain Pers, sans oublier sa chaîne images pour les vidéos d’ambiance). On se demande comment un tel artiste n’a pas encore trouvé sa place pour une exposition à la Cité du Temps de Genève, dont c’est pourtant la vocation...


6)
••• QUELQUES INFORMATIONS HORLOGÈRES NOTÉES
À LA VOLÉE, EN VRAC, EN BREF ET EN TOUTE CURIOSITÉ...

••• AUTOMATES : Jaquet Droz a contribué à la prochaine exposition « Automates et merveilles », organisée conjointement par le musée d’Art et d’histoire de Neuchâtel, le Musée nternational d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds et le Musée d’horlogerie du Château des Monts, au Locle. Ils proposeront, du 28 avril au 30 septembre prochain, une triple exposition autour de trois figures marquantes de l’horlogerie du XVIIIe siècle : Pierre Jaquet-Droz, Henri-Louis, son fils, et leur collaborateur Jean-Frédéric Leschot. De nombreux automates ont été restaurés avec le concours de Jaquet Droz, dont les œuvres seront présentées à Neuchâtel. Cette exposition sera sans doute une des plus marquantes de l’année 2012...

••• CHRISTOPHE LEMAÎTRE : le « sprinter européen le plus rapide du monde » n’a pas encore de sponsor horloger, mais ça ne devrait plus durer très longtemps. Annonce à venir ces jours-ci, et ce ne sera pas une des marques-parkings à champions qui trustent habituellement les médaillés olympiques et les plus titrés des ambassadeurs sportifs...

••• HUBLOT : Jean-Claude Biver à la diète médiatique ? Il est vrai qu’on le voit moins dans les médias, où il frôle toujours la surexposition, mais il est tout aussi vrai que la consolidation est toujours moins spectaculaire que l’annonce. Qu’on se rassure : la « diète » devrait cesser dans quelques jours, avec une annonce spectaculaire dans le domaine des nouveaux matériaux et d’une application industrielle qualifiée à Nyon de « magique »...

••• LAURENT FERRIER : les initiés auront repéré la présence de Laurent Ferrier dans la sélection finale du GPHG pour la « Montre Homme », avec Hermès (vainqueur pour Le Temps suspendu) et Vacheron Constantin dont les Heures du monde auraient mérité une récompense. Une belle performance pour la jeune marque Laurent Ferrier, finaliste 2010 dans cette même catégorie et pour sa première participation. Le retentissement de son Grand Prix 2010 a dopé ses performances en Asie et obligé son équipe à consolider son dispositif pour devenir une « vraie marque ». Témoin : un site Internet new look en cours de finalisation, mis en ligne dans les premiers jours de décembre avec un nouveau film corporate. Décidément numériquement très actif, je toujours jeune retraité Laurent Ferrier...

••• ROLEX : encore une histoire de Rolex, de pouvoir et de corruption ! Après les Rolex présidentielles de Nicolas Sarkozy, les Rolex de son clan politique. Dans le cadre de l’« affaire Karachi », il semblerait que l’affairiste franco-libanais Ziad Takieddine ait offert à Jean-François Copé (secrétaire général du parti sarkozyste, une Rolex identique à la sienne. Grand émoi dans la presse d’opposition : pensez donc, une Rolex ! Pourquoi pas une Rolls-Royce ou un mégayacht ?

••• TAG HEUER (1) : 2012, année de la femme ? Sans renoncer à faire évoluer les qualités purement horlogères du Mikrograph, qui devrait passer à quinze minutes de réserve de marche (au lieu de deux aujourd’hui), la marque devrait concentrer ses efforts sur le marché féminin, où il n’a jamais vraiment brillé. Au programme : animation des modèles existants, nouveaux matériaux et requalification mécanique...

••• TAG HEUER (2) : pas facile à décoder, l’affaire des 25-30 millions de francs (150 emplois créés) que TAG Heuer veut investir à Chevenez, en Haute-Ajoie, au fin fond du Jura. On comprend la prudence des autorités locales, qui ont bien compris que la plupart de ces emplois de ces emplois ne seraient pas forcément suisses, mais plutôt français, la frontière n’étant qu’à cinq kilomètres ! Cible : le bassin d’emploi de Montbéliard, et non plus, comme d’habitude, les compétences horlogères du bassin traditionnel franc-comtois. Montbéliard (Doubs), c’est d’abord une agglomération de plus de 110 000 habitants, à trente kilomètres du Jura suisse. La ville souffre actuellement de la mort annoncée de ses industries traditionnelles (Peugeot, l’automobile et ses sous-traitants, mais il faut se souvenir qu’elle a été le berceau de l’horlogerie industrielle européenne, grâce à Frédéric Japy, à Beaucourt, au XVIIIe siècle : sa « fabrique » fournissait alors des pièces aux horlogers suisses. Il est aujourd’hui relativement facile - ça prend tout de même près d’un an ! - de reconvertir un opérateur sur robot d’usinage pour l’automobile en opérateur pour produire des composants horlogers. Fort du soutien financier du groupe LVMH, l’objectif pour TAG Heuer est d’accélérer sa verticalisation en faisant feu de tout bois pour autonomiser la production de ses chronographes mécaniques. En attendant d’autres investissements industriels dans la production des assortiments...

••• VICENTERRA : qui sera le (symbolique) centième souscripteur de la montre GMT-3 lancée par Vincent Plomb (Business Montres du 13 mai 2010) ? Sur son établi, les premières montres commandées sont quasiment prêtes à être terminées : les cadrans et les verres saphir sont arrivés, de même que les fonds. Vincent Plomb sera présent au salon Belles Montres pour retrouver ses souscripteurs et – peut-être – trouver le centième de ceux qui lui ont fait confiance pour lancer la première montre en souscription depuis Abraham Louis Breguet...

••• PHILIPPE CHEVRIER : le grand chef suisse s’implique de plus en plus dans les affaires horlogères. Après l’excellent dîner servi au Grand Prix d’Horlogerie de Genève, il vient de reprendre le restaurant de la Cité du Temps, au cœur de Genève. Joli nom : « Au Phil du Temps ». Carte courte et sélection serrée de vins genevois (renseignements « Au Phil du Temps » : + 41 22 818 39 00)...

••• SAINT-BARTH : juste parce que c’est la saison pour rêver d’un peu de soleil et d’eau chaude, un coup d’œil sur les listes de boutiques horlogères à Saint-Barthélémy, commune française des Petites-Antilles (code postal 97133), qui compte 8 400 habitants. Sur 300 m, rue de la République (Gustavia), c’est mieux que sur la rue du Rhône, la place Vendôme ou la Ve Avenue réunies : Baume & Mercier, Bell & Ross, Blancpain, Breguet, Breitling, Cartier, Chaumet, Corum, De Bethune, Ebel, Franck Muller, Girard-Perregaux, Hautlence, Jaquet Droz, Longines, Omega, Rado, Richard Mille, Swatch, TAG Heuer, Technomarine, Vacheron Constantin et on en oublie plein, certaines marque étant représentées par plusieurs boutiques. On cherche qui n’y est pas ! Tout ça, évidemment, pour les touristes américains qui déferlent sur l’île (source : Access St-Barth)...

••• « LA CONSOMMATION COMME COMBAT PERMANENT CONTRE LA MORT » : une thèse iconoclaste et provocatrice qui ressemble à l’anti-marketing, mais qui est solidement argumentée. Le publicitaire Franck Vinchon (groupe BBDO) la développe dans un recueil de nouvelles, Tranches de mort, dont les personnages nous renvoient une image assez sombre des hommes en société de post-consommation. Pour découvrir les liens secrets entre son livre et le marketing : une interview plutôt décapante dans INfluencia (Isabelle Musnik)...

••• MARCHÉ INDIEN : tout le monde rêve du marché indien, mais personne ne le comprend vraiment. Problème majeur : l’absence de belles boutiques de luxe, comme l’analyse assez justement, pour l’horlogerie, The Economic Times. Mais, comme le répètent en chœur tous les responsables horlogers de ce marché : « Nous-sommes-ici-pour-le-long-terme »...

••• PASSION, SÉDUCTION ET TENTATION : on nous répète assez que la montre est, par définition, un objet de tentation, de séduction et de passion plutôt qu’un instrument usuel et fonctionnel. D’accord, mais regardons d’abord comment font les créatifs italiens pour nous vendre l’idée de séduction : « Vous n’oublierez jamais la première fois » (film vidéo Fiat 500 Abarth). De quoi faire honte à toutes les campagnes horlogères, fussent-elles « de l’année » : qui osera ça pour une montre ?

••• ET PENDANT CE TEMPS-LÀ... les neutrinos vont plus vite que la musique ! Puisqu’on parle de temps, il se profile une révolution scientifique qui intéresse l’ultra-précision de notre décompte du temps : l’accélérateur de particules du CERN (Genève) a découvert que les neutrinos accéléraient parfois à des vitesses supérieures à celles de la lumière (supraluminiques). Ce qui est tout simplement impossible selon les canons de la physique actuelle. Donc, si les résultats sont confirmés et reconfirmés, soit on change l’horloge qui décompte cette vitesse « impossible », soit on change les lois de la physique. Cette fantastique accélération des neutrinos vaudrait bien un hommage horloger, non ?

 



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