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L’Inde, le Royaume-Uni, la Suisse, la Chine, le Japon, la France et les autres...
 
Le 23-11-2011
de Business Montres & Joaillerie

Ça ne va pas forcément si bien que ça en Chine...

Ça joue de la petite culotte japonaise sous le cadran de la Turbine...

Ça se met à chauffer du côté de l'Inde pour les dirigeants de Swiss Timing (Swatch Group)...

Ça statistique toujours très fort dans les exportations...

Et ça commence à prendre bonne tournure du côté de Belles Montres Paris...

Belle semaine horlogère, non ?


1)
••• QUE VA-T-IL SE PASSER DANS L’AFFAIRE DU « SWATCHGATE »,
MAINTENANT QUE LA JUSTICE SUISSE EST SAISIE DE L’ASSIGNATION INDIENNE ?
Réponse : c’est maintenant que tout va commencer. Selon la presse indienne, la justice fédérale suisse vient officiellement de délivrer à la direction de Swiss Timing (Swatch Group) l’assignation lancée par la justice indienne, qui a formellement inculpé les responsables de Swiss Timing dans l’affaire de « pacte de corruption » qui aurait lié le chronométreur officiel suisse (Swiss Timing travaillait pour Omega) et les organisateurs des jeux du Commonwealth, en 2010 (source : The Economic Times, Inde). Business Montres a déjà publié de nombreux articles au sujet de ce « Swatchgate » supposé (notamment le 26 avril dernier) : à Dehli, les enquêteurs du Central Bureau of Investigation (l'équivalent indien du FBI) parlent de 23 millions de francs suisses de « dessous de table ».
•• La convocation des juges indiens a été traduite en allemand, puis transmise à l’ambassade indienne de Berne, qui l’a transmise au Département fédéral de justice et police (Suisse), qui l’a délivrée au siège de Swiss Timing, à Corgemont, la semaine dernière. La date d’audience a été fixée par le juge spécial Talwant Singh au 14 décembre prochain. La course contre la montre - dur, dur, et inattendu pour un chronométreur officiel ! - est donc lancée pour la direction de Swiss Timing, qui dispose néanmoins de multiples recours judiciaires contre cette convocation et contre l’accusation de corruption formellement lancée par les juges indiens...


2)
••• EST-IL EXACT QUE L’HORLOGERIE SUISSE
EMBAUCHE AUSSI MASSIVEMENT QU'ELLE LE DIT ?
Réponse : rien n’est moins sûr ! On repère ici et là de nombreux effets d’annonce, des souhaits et des déclarations d’intention, mais on remarquera que la plupart des ces annonces proviennent de groupes cotés, qui ont un intérêt direct à envoyer à la communauté des analystes financiers des messages encourageants pour l’avenir. Bien entendu, on note un peu partout quelques embauches, mais, dans les coulisses, on remarque surtout une sorte de dégraissage sournois et rampant des effectifs, des départs non remplacés et des délestages par micro-paquets dans les services administratifs - pour l’instant, on ne recrute en Suisse que des « producteurs ». Des consignes très strictes ont été données aux états-majors pour limiter les embauches aux marchés qui le méritent vraiment, c’est-à-dire les plateformes asiatiques – ce qui est confirmé par les « chasseurs de têtes » de l’horlogerie, qui n’ont plus de mandatqsque pour des missions en Asie et qui en seraient plutôt à décruter sur les marchés européens. Pour illustrer tout cela, il serait intéressant de connaître, par exemple, l’état du personnel du groupe Richemont il y a six mois et aujourd’hui : embauche ou désembauche pour une industrie qui se flatte de ses 20-25 % de croissance annuelle ?


3)
••• EST-CE QU’IL FALLAIT PARTICIPER
CETTE ANNÉE À L’ÉVÉNEMENT ANGLAIS « SALONQP » (LONDRES) ?
Réponse : oui, évidemment ! Le « Belles Montres » londonien organisé par le magazine QP a fait le plein à la Saatchi Gallery (bien meilleur cadre pour une telle exposition que l’espace des années précédentes). On a compté, grâce à une excellente couverture médiatique, plus de 5 000 visiteurs pendant les trois jours de l’exposition : 1 500 le jeudi, 2 300 le vendredi (dont 1 100 en soirée) et 1 200 le samedi, avec un tiers de fréquentation supplémentaire dans les présentations et les tables rondes organisées. Tous les exposants (au moins les Suisses) ont noté la qualité des visiteurs (connaisseurs et intéressés), ainsi que l’excellente atmosphère et la bonne organisation d’un événement désormais institutionnalisé dans la capitale britannique...


4)
••• SONT-ILS VRAIMENT SI ENCOURAGEANTS QUE ÇA,
LES COMPTES DU GROUPE HORLOGER CHINA HAIDIAN ?
Réponse : on ferait tout de même mieux d’y regarder de plus près ! En Suisse, cette société a récemment racheté Eterna-Porsche Design et lancé Codex : propriétaire des marques chinoises Ebohr et Rossini, ce groupe coté à Hong Kong possède en Chine un réseau d’environ 2 300 points de vente, plutôt en entrée de gamme (au sens suisse du terme). On parlait aussi de China Haidian pour le rachat d’une manufacture de haute horlogerie lémanique, mais les pourparlers semblent aujourd’hui au point mort : un trop gros morceau ?
•• En se contentant des seuls comptes intermédiaires publiés, et sans analyse plus approfondie, on constate une augmentation sensible du besoin en fonds de roulement (le cash mobilisé pour les stocks et les paiements en attente). On est aux limites du manque de liquidités : la société « brûle » actuellement beaucoup de cash dans sa « course à l’armement » (croissance du réseau des points de vente, rachat de réseaux concurrents, alourdissement des stocks, etc.).
•• Certes, les ventes augmentent de + 59 %, mais la marge brute baisse de 4 points (61,9 % à 57,8 %, ce qui n’est jamais bon signe, surtout dans la Chine des discomptes sauvages), quoique les frais de vente augmentent un peu moins vite que les ventes (+ 44 %)...
•• L’augmentation des stocks est de + 74 % (à comparer aux + 59 % des ventes), mais les débiteurs continuent à croître par rapport à 2010 (+ 30,4 %, contre 26 % au semestre équivalent)...
•• Quelques postes comme « prepayments and other receivables restent un peu énigmatiques, d’autant que le périmètre de la holding a changé avec la cession d’activités dans le cuivre et l’intégration du pôle Eterna-Porsche Design, consolidée dans le bilan au 30 juin. Le prix d’achat annoncé pour ce rachat (214 millions de dollars HK) ne correspond cependant qu’à la moitié de la consommation de cash : le problème est ailleurs, ce qui inquiète les analystes hongkongais, lesquels redoutent un nouvel « effet Peace Mark » (hypercroissance bâtie sur du sable) et ce qui sanctionne le cours de l’action China Haidian Holdings à la Bourse de Hong Kong...


5)
••• À QUOI RESSEMBLENT LES TROIS MONTRES-BRACELETS
LES PLUS IMPORTANTES DE TOUTE L’HISTOIRE DE L’HORLOGERIE ?
Réponse : ce sont des Patek Philippe. Elles étaient posées sur la table, dans le studio de CNBC où Alfredo Paramico, le gérant du fonds d’investissement « Precious Time » (montres de collection), expliquait devant les caméras les avantages d’un investissement alternatif dans les objets de passion. C’est sans doute la première fois – et peut-être la dernière – que ces trois montres « les plus importantes de l’histoire horlogère » et « les plus convoitées par les grands collectionneurs » sont ainsi réunies et présentées : sur la table, une petite dizaine de millions de dollars ! Pour en devenir l’heureux propriétaire, à défaut de les avoir dans sa propre collection, on peut toujours investir – les parts sont à 100 euros – dans le fonds qui les possède aujourd’hui dans ses réserves (5:38 mn de bonheur pour les grands malades de l’horlogerie, en anglais)...


6)
••• QU’EST-CE QU’ON PEUT VOIR DERRIÈRE LES PALES
DE LA NOUVELLE SÉRIE DES « TURBINE » ÉROTIQUES DE PERRELET ?
Réponse : d’intéressantes images ! Très talking pièces, ces montres que vous ne reverrez pas de sitôt ensemble, à moins de vous offrir les quatre variantes de cette « Turbine », montre de 44 mm (titane ou acier) dont les 12 pales (rotor non fonctionnel) tournent côté cadran, où elles découvrent et recouvrent alternativement quatre illustrations dans le style des mangas érotiques pour adultes (hentai), si chers aux cadres japonais – qui les dévorent en solitaires, au comptoir, en lapant bruyamment leur soupe de nouilles et en tournant fébrilement les pages. Tout un programme ! Heureusement, votre Quotidien des Montres ne va pas vous laisser mourir idiot : autant vous dévoiler d’emblée les quatre cadrans (image ci-dessus), pour que vous puissiez faire votre choix en toute tranquillité. Quand la montre est en magasin, on ne voit bien ces images qu’en faisant tourner le rotor à toute vitesse : là, on fait vite maniaque sexuel ! Il n’y aura que 8 séries limitées de 88 pièces, dont seuls les initiés sauront qu’ils cachent de singuliers paysages - si vous pensez que les Japonais sont des grands malades, nous aussi ! -...


7)
••• QUELLES AUTRES ACTUALITÉS HORLOGÈRES
PEUT-ON SE METTRE SOUS LA DENT POUR CE MARDI ?
Réponse : même si l’actualité de la semaine sera dominée par l’ouverture de Belles Montres Paris (au Carrousel du Louvre, dès vendredi prochain), on peut quand même s’intéresser – en vrac , en bref et en toute curiosité – à d’autres sujets comme...

••• ON VOUS L’AVAIT BIEN DIT (1) : ouverture après demain de la boutique indépendante Maverick, au Kempinski de Genève, avec deux marques supplémentaires (Cabestan et Artya) par rapport à la révélation Business Montres du 4 novembre dernier (« Un espace de liberté au cœur de la Genève libérée »)...

••• ON VOUS L’AVAIT BIEN DIT (2) : confirmation hongkongaise de la prochaine mise sur le marché boursier d’une part du capital du joaillier britannique Graff, avec une IPO (Initial Public Offering) estimée autour d’un milliard de dollars, soit de quoi financer une arrivée en force de Graff sur le marché chinois (dépêche Reuters du 21 novembre, mais révélation Business Montres du 11 novembre, info n° 7). Même confirmation à Hong Kong du lancement imminent d’une autre IPO joaillière, celle du groupe Chow Tai Fook, pour environ 2,2 milliards d’euros, soit un milliard d’actions du groupe (information Reuters du 14 novembre, mais information Business Montres du 11 novembre, info n° 7)...

••• ON VOUS L’AVAIT MAL DIT : contrairement à l’information diffusée par Business Montres (18 novembre, info n° 8), il semblerait qu’il n’ait jamais été « question de rachat de la maison A*F Switzerland par la maison Bergeon et par quelque autre entreprise ». L’information semble donc totalement erronée et puisée aux mauvaises sources : merci à nos lecteurs et aux entreprises concernées d’accepter nos excuses...

••• STATISTIQUES HORLOGÈRES : comme tous les mois, c’est toujours un grand moment de solitude ! + 18,6 % par rapport à octobre 2010, qui était déjà une bonne année, + 30 % pour les montres en or ou même + 137,2 % pour la croissance des ventes en Chine en janvier-octobre 2011 par rapport à janvier-octobre 2009. On en déduira que tout va bien, même si le sous-ensemble grand-chinois pèse, à lui seul (hors Japon et Inde), plus de 44 % des exportations. En considérant que les achats des touristes chinois dans les pays d’Europe de l’Ouest sont les moteurs de la croissance pour les montres haut de gamme (+ 30,8 % en valeur pour les montres en or au mois d’octobre), on peut aujourd’hui considérer que deux montres suisses sur trois sont produites pour le marché asiatique au sens large. Donc, pourquoi s’inquiéter ? Parce que, précisément, les échos qui arrivent du terrain et de ces marchés ne traduisent pas tout-à-fait la même dynamique : le sell-out est languissant dans les points de vente multimarques et encore moins actif dans les boutiques monomarques. Les stocks augmentent et le discompte fait des ravages pour l’image des marques – ce qui est inévitable pour une industrie qui vend relativement moins de pièces, mais qui les vend plus cher (or et platine). Qui croire ? On se sent soudain très seul face à ces chiffres...

••• ANTICYTHÈRE (1) : au salon Belles Montres, les visiteurs pourront découvrir le mécanisme d’Antycythère grâce au film en 3D réalisé pour le musée des Arts et métiers (Paris). Yanis Bitsakis, en mission à Paris pour la Fondation nationale de Recherche d’Athènes (programme d’Histoire, Philosophie et Didactique des sciences et techniques) présentera les toutes dernières images de la « machine », ainsi que le mouvement d’horlogerie qui rend hommage aux « mécaniciens de l’Antiquité », précurseurs de nos complications horlogères à 22 siècles de distance (source : HPDST)...

••• ANTICYTHÈRE (2) : lors d’une conférence organisée la semaine dernière aux Arts et métiers (« Rencontres du café des techniques ») sur « Le premier calculateur astronomique », Yanis Bitsakis a présenté les derniers acquis de nos connaissances sur le mécanisme d’Anticythère. Le plus étonnant a été l’enthousiasme spontané des scientifiques réunis pour la circonstance : les recherches sur Anticythère – croisées avec les avancées horlogères d’un Mathias Buttet (Hublot) à ce sujet – leur permettent de mieux comprendre des découvertes archéologiques jusqu’ici inexplicables – et donc négligées. On peut déjà parier qu’on est à la veille d’une réinterprétation et d’une réévaluation majeure de nos connaissances sur les technologies dans les cultures de l’Antiquité (source : CNAM)...

••• BELLES MONTRES : en marge du salon, les vrais amateurs de montres auront à cœur de ne pas manquer une exposition qu’on peut qualifier de connexe tellement les passionnés d’horlogerie le aussi très souvent de culture japonaise, univers culturel au premier rang duquel on placera l’univers samouraï. C’est au Quai Branly, jusqu’au 29 janvier : « Les armures des anciens guerriers japonais, en particulier les casques en métal laqué, aux ornements et cimiers souvent inspirés par la nature, avaient pour autres fonctions de signaler le statut du guerrier, de différencier chaque samouraï dans le chaos des combats, mais aussi d’effrayer l’ennemi sur le champ de bataille. À travers 140 objets exceptionnels – armures complètes, casques, armes, caparaçons de chevaux – l'exposition présente l’évolution de l’omote dogu (apparence extérieure et équipement du guerrier) du XIIe siècle au XIXe siècle, époque à laquelle la caste des guerriers au sang noble disparaît pour se fondre dans le Japon moderne » (renseignements sur cette « première en Europe » : Musée du Quai Branly)...

••• BLU : on en sait un peu plus sur le nouveau propriétaire de la marque BLU (Bernhard Lederer Universe, à Colombier). Il s’agit d’Alexandre Pougatchev, le fils de l’oligarque russe Sergueï Pougatchev (un peu à la dérive ces derniers temps). Alexandre Pougatchev, 23 ans, est le « patron de presse » qui a déjà perdu 70 millions d’euros dans la relance du quotidien français France-Soir (lui aussi un peu à la dérive des derniers temps). C’est également Alexandre Pougatchev qui aurait - conditionnel prudent pour différentes raisons - enchéri à hauteur de 300 000 euros pour s’auto-adjuger le tourbillon « Hommage à Gagarine » signé... BLU, lors de la dernière vente Only Watch (Business Montres du 7 octobre, info n° 8)...

••• VAN CLEEF & ARPELS : deux grands prix horlogers en deux jours ! Grand Prix du public Montre Dame aux Watches Days le 18 novembre pour la « Butterfly Symphony » et Grand Prix d’Horlogerie de Genève pour la Montre Joaillerie et Métiers d’art le 19 novembre (Lady Arpels « Paysage polaire »). Une jolie récompense posthume pour Louis de Meckenheim, qui avait supervisé la création de ces deux montres et qui vient tout juste de passer dans la maison d’à côté, place Vendôme, chez Boucheron (marque également récompensée pour sa montre Hathi au GPHG : Business Montres du 20 novembre)...

 



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