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STATISTIQUES - Record de ventes confirmé
 
Le 25-11-2011

Les exportations affichent une croissance continue. A un niveau très élevé et bien équilibré.

Les exportations d’octobre confirme la résistance particulière de l’horlogerie. Le niveau de croissance paraît même extrême dans la perspective du franc lourd et de la hausse des matières premières, or en particulier. Jean-Daniel Pasche, président de la Fédération horlogère, note tous les signes d’une croissance saine et équilibrée.

Stéphane Gachet: Les statistiques d’octobre sont à nouveau hors norme.
Jean-Daniel Pasche: Je ne sais pas si elles sont hors norme. Les statistiques sont en ligne avec les données précédentes et en ligne avec les attentes pour 2011.

Vous vous attendez donc à une croissance proche de 20% sur l’ensemble de 2011.
Oui, sauf accident en fin d’année. Il faut aussi noter que novembre et décembre ont été forts en 2010, la base de comparaison est donc plus élevée. Mais 2011 sera quoi qu’il en soit une année record.

Qu’en est-il de 2012?
Nous sommes confiants. 2012 devrait rester positif, c’est-à-dire meilleur que 2011, ce qui est déjà exceptionnel.

Vous n’êtes donc pas particulièrement inquiété par les incertitudes conjoncturelles, en particulier sur la zone euro.
Au contraire, nous sommes préoccupés par les données macro-économiques, mais nous n’avons pas de craintes particulières concernant l’horlogerie. Si l’on regarde le comportement du secteur en 2009, nous avons été touchés, comme tout le monde, mais l’horlogerie s’est néanmoins avérée très saine. Nous avons affronté un problème conjoncturel, mais pas un problème structurel. D’ailleurs, en 2010, l’horlogerie a tout de suite profité de la reprise.

Si vous deviez caractériser les tendances de 2011.
Je constate en premier lieu l’ampleur de la croissance. 2010 était déjà un exercice fort, mais enregistrer une progression de pratiquement 20% est littéralement extraordinaire. Je note aussi une progression très équilibrée sur tous les segments de prix depuis le début de l’année, même si octobre caractérise surtout la montée du haut de gamme. J’observe également que la progression s’inscrit en volumes et en valeur. La tendance était déjà présente en 2010, mais elle se poursuit, ce qui est un très bon signe pour la vitalité de la production. Enfin, je soulignerai le fait que le prix de l’or n’a aucun effet négatif sur les exportations. Au contraire et cela démontre la valeur d’investissement dont bénéficie aussi l’horlogerie suisse.

On pourrait encore pointer la résistance au franc lourd.
La force du franc ne se mesure pas sur les exportations, mais sur les marges des fabricants. Le phénomène est bien visible au niveau des entreprises, qui ne peuvent jamais compenser complètement les effets de change.

Les effets semblent malgré tout limités. Il n’y a par exemple pas eu d’impact visible sur l’emploi.
C’est la Convention patronale et non pas la Fédération horlogère qui tient pas les statistiques sur les ressources humaines et elles ne sont publiées qu’une fois par an. Difficile donc de donner une image précise sur 2011. En 2010, les emplois fixes ont un peu diminué, mais le sentiment est que les offres d’emploi sont revenues en 2011.

Parmi les tendances durables, le shift vers l’Asie se confirme une fois de plus.
En effet, l’Asie (y compris le Moyen Orient) compte pour près de 55% des exportations. Ce qui est aussi remarquable est que l’Europe (pas seulement zone euro) est descendue sous les 30%.

La FH ne se préoccupe pas seulement des exportations. Vous vous êtes récemment exprimé sur le Swiss made. Rappelez-en l’enjeu.
L’enjeu est d’assurer la crédibilité de ce label essentiel. La définition actuelle est très faible. L’ordonnance en vigueur n’exige aucun seuil de valeur suisse. La règle des 50% n’existe pas sur la montre.

Une première étape a été franchie dans le dossier Swissness. Quels seront les effets de l’introduction de prix de revient minimum réalisé en Suisse?
Cela crédibilise le label en assurant une majorité claire de valeur suisse dans la montre et la mesure devrait être créatrice d’emplois. Il est difficile de dire dans quelle mesure, cela dépend des fabricants.

Quand on constate le pouvoir d’attraction de l’horlogerie suisse, c’est à se demander si le label a vraiment besoin d’être renforcé.
C’est une vraie réflexion que nous avons engagée ainsi que la plupart de nos membres. Le label actuel est trop faible. Pour l’instant, la perception reste positive, mais nous devons anticiper la possibilité d’un retournement dû à la banalisation et aux abus.

Autre actualité de la FH: le libre échange. Quels sont les chantiers encore ouverts?
Nous sommes très impliqués dans les accords avec l’Inde, la Chine, la Russie. Ce que nous visons globalement est une baisse des taxes, qui restent encore fortes, en Inde. La Chine a montré quelque velléité à abaisser sa taxe sur le luxe, mais pour l’instant, rien n’a été fait. En Russie, outre les attentes d’une entrée dans l’OMC, nous sommes proches d’un accord de réciprocité en matière de métaux précieux et de reconnaissance des poinçons.

Vous étiez aussi récemment au Brésil avec Johann Schneider- Ammann.
C’est un dossier sur lequel nous aimerions bien avancer, mais il n’y a toujours pas d’engagement ferme. Le Brésil est toujours très protectionniste: les taxes peuvent monter jusqu’à 49%.

Et en Suisse?
Nous nous concentrons sur les conditions-cadres. Le maintien de la libre-circulation des personnes par exemple est un thème très important.

AGEFI - 23 novembre 2011

Propos recueillis par Stéphane Gachet

 



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