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LE 360° DU LUNDI : Des belles montres à Belles Montres, des montres nautiques dans l'America's Cu...
 
Le 29-11-2011
de Business Montres & Joaillerie

C'est parti pour le dernier mois de l'année 2011, avec une actualité en pente très douce, mais non sans quelques sujets qui énervent...

POUR BIEN COMMENCER LA SEMAINE, BIEN CALÉE DANS SON NID-DE-PIE, LA VIGIE DU LUNDI VOUS SIGNALE...


1)
••• UN SUCCÈS « INSTITUTIONNEL »
POUR LE SALON « BELLES MONTRES PARIS »...
14 500 visiteurs, presque 3 000 de plus que l’année dernière : samedi après-midi et dimanche, on s’écrasait dans les allées de Belles Montres, mais la seule soirée d’inauguration, jeudi soir, avait donné chaud à plus de 2 800 personnes du tout-Paris de l’horlogerie. Manifestement, les innovations 2011 de Belles Montres ont été appréciées, qu’on parle de l’espace Joaillerie, qui ne demande qu’à grandir ou des établis de sertissage et de polissage (le passionnant Elie Saghbini, meilleur ouvrier de France, et la maestria de Vaucher) qui n’ont pas désempli, de même que tout l’espace « pédagogique » de la Fondation de la haute horlogerie ou de la librairie, qui gagnerait à s’étendre au-delà de son comptoir, avec de vrais tables de présentation des livres. Sans oublier les conseils de Geoffroy Ader (Sotheby’s)
••• Bien plus qu’un simple rendez-vous annuel, le salon Belles Montres est désormais une institution et un repère dans l’année horlogère, dont il dicte le calendrier : on en prendra pour preuve la soirée des 20 ans de Montres Magazine, sur un yacht de croisière amarré au pied du Louvre, à un jet de pierre (précieuse) de Belles Montres - c’était encore une occasion de retrouver le tout-Paris de l’horlogerie, dans un brassage œcuménique encore plus multimarques et multigroupes, sinon multi-âges...
••• Témoin de ce succès : la séquence consacrée à Belles Montres par le « Journal télévisé » de TF 1 : « Une plongée dans le monde fascinant de l’horlogerie », séquence de 1:52 mn pour une fois sans grande bêtise. Il est vrai que Business Montres a joué les poissons-pilotes, en guidant l’équipe de TF1 vers les bons spots, les indépendants qui redonnent des lettres de noblesse à la belle horlogerie non suisse (Benoît Mintiens de Ressence, Bernard Richards de BRM ou Carlos Rosillo de Bell & Ross) et vers le monde étonnant du « mécanisme d’Anticythère »...
••• Et on a fait des affaires à Belles Montres, pour y prendre quelques commandes de montres ou pour y dénicher un point de vente parisien - c'est ainsi qu'on trouvera désormais Ressence chez Chronopassion -, mais aussi pour y lustrer les plumes de sa marque, en expliquant et réexpliquant ad libitum, sans jamais se lasser, les principes de création esthétique et de fonctionnement technique de ses modèles. On vient à Belles Montres pour parler et comprendre : n’est-ce pas le meilleur moyen pour se préparer à un achat ? Dommage que toutes les marques qui avaient accepté de participer à l’espace Joaillerie n’aient pas joué le jeu. A côté de quelques présentations dignes de ce nom (les plumes pour les J 12 de Chanel, un ikebana ultra-zen pour Cartier ou même un simple écrin rond en bois précieux pour Harry Winston), les vitrines de certaines marques flirtaient avec l’indigence : franchement, les 891 diamants de la Baby Million de Hublot (exposée ici pour la première fois au monde) ou le Phénix RM 051 de Richard Mille méritaient mieux, avec, au minimum, un semblant d’idée ou de décor dans la présentation – sinon une notice sans faute d’orthographe ce qui n'était pas le cas de la « Flamme » de Vacheron Constantin...
••• On va donc remettre ça en 2012, pour une sixième édition, toujours au Carrousel du Louvre, du 23 au 25 novembre. Avec, on l’espère, une participation accrue non seulement des « Petits Suisses » - apparemment les visiteurs adorent l’ambiance « pépinière » de l’allée des créateurs indépendants -, mais aussi des « grandes marques » dont les bouderies dites stratégiques sont à peu près illisibles pour le grand public des aficionados, qui donne toujours tort aux absents. On pense ici à des marques riches en icônes « populaires » comme Rolex, Omega ou Breitling, mais il ne serait pas inconvenant de voir Belles Montres ouvrir de nouveaux espaces à des montres plus sportives et plus « accessibles » (on pense ici à TAG Heuer ou à Longines)...


2)
••• LA CURIOSITÉ DES AMATEURS
POUR CORUM, SES MOUVEMENTS ET SON AMERICA’S CUP...
Une marque a beau avoir un peu plus d’un demi-siècle, elle reste toujours « nouvelle » aux yeux des nouvelles générations d’amateurs ! Exemple avec Corum, qui revient en force (mais avec prudence) sur le marché français, en y développant à la fois une offre très haut de gamme - ne pas manquer les séries limitées actuellement exposées dans la nouvelle boutique Dubail de la place Vendôme - et une campagne America’s Cup très française – pour cause de Loïck Peyron, stratège du défi français Energy Team en même temps qu’un des marins les plus populaires auprès du grand public. La marque Corum a failli trépasser au début des années 2000, du fait du succès mal géré de sa Bubble, mais elle bénéficie aujourd’hui d’une dynamique assise sur le succès des deux piliers de ses collections (Bridge et Admiral’s Cup), sur un design rigoureux et sur une forme originale de « verticalisation externalisée » – l’activité manufacture est déléguée (provisoirement), l’objectif étant de la rapatrier dès que possible à la manufacture elle-même...
••• A Belles Montres, où Antonio Calce, le nouveau président-actionnaire, avait tenu à marquer son territoire technique avec un banc d’horloger et un horloger au travail, loupe à l’œil et brucelles entre les doigts, les amateurs ont surtout remarqué le film (spectaculaire) sur les premières épreuves de sélection de l’America’s Cup, ainsi que la maquette du défi français co-armé par Corum. On voit ainsi se profiler ce qui pourrait être une version 3.0 de Corum (après le premier chapitre « historique », puis le chapitre Severin Wundermann), dans un style très contemporain, avec une internationalisation déjà très avancée et une attention soutenue pour les marchés traditionnels européens (Allemagne, Italie et France, bien entendu). Message bien reçu, les amateurs ayant découvert l’esprit nouvelle génération des deux collections Bridge, avec leurs mouvements en ligne (Golden Bridge en présentation verticale, T-Bridge dans son interprétation horizontale, plus avant-gardiste dans le design et les matériaux)...


3)
••• QUELQUES PRÉCISIONS SUPPLÉMENTAIRES SUR L’« AFFAIRE RICHEMONT-OLD ENGLAND »,
QUI PASSIONNE VISIBLEMENT LE TOUT-PARIS HORLOGER...
Pour rassurer les uns ou décourager les autres, autant avouer qu’on a maintenant dépassé le stade de la « rumeur » (excuse un peu facile pour ne rien commenter d'un article qui fait causer) : on peut désormais traiter comme une information à part entière ce dossier, que Business Montres a révélé (9 novembre) à la communauté horlogère, à la plupart des directions suisses et même à certains patrons parisiens des marques concernées. Il faut dire que, désormais, le pilotage est assuré au plus haut sommet (chez Richemont) par Richard Lepeu, le co-CEO du groupe, qui était encore très récemment à Lucerne. Cette paisible ville du lac des Quatre-Cantons, dans le centre de la Suisse, a quelques particularités dans le paysage horloger : on y trouve non seulement le siège social du groupe Bucherer - mais ça n’a sûrement rien à voir ! -, mais c’est également la première ville de Suisse pour la vente des belles montres, grâce aux flux tendus de touristes chinois qui ruissellent dans les rues - encore un hasard, sûrement sans rapport avec le dossier Old England! -.
••• Autres certitudes : les éléments immobiliers du dossier. Selon des « sources proches du dossier » - expression consacrée pour ne rien dire des sources en question -, on parle chez Richemont d’une transaction de l’ordre de 70 millions d’euros (86 millions de francs suisses) pour l’achat des murs, avec un dédommagement de l’ordre de 15 millions d’euros (18 millions CHF) versés à Old England comme indemnité d’éviction : un montant très important, qui indique à quel point le groupe Richemont était pressé de prendre possession de ces murs – ce qui pourrait indiquer une accélération de la mise en chantier de l’opération, l’ouverture du mégastore étant prévue pour le printemps 2013. Le groupe Bucherer aurait été taxé à hauteur de 3 millions d’euros pour le loyer annuel decet espace exceptionnel au cœur de Paris - c’est à peu près le montant dont parlait Business Montres le 9 novembre dernier...
••• La distribution parisienne n’est pas la seule à être ébranlée par l’ouverture de ce caravansérail horloger à proximité des plus belles enseignes de la capitale (place Vendôme, rue Saint-Honoré, rue Royale et espaces luxe des grands magasins, derrière la Madeleine). En Suisse (Beyer) comme en Allemagne (Wempe), voire même à Paris pour ce qui concerne Wempe (rue Royale), les compétiteurs germano-alémaniques de Bucherer grincent des dents en découvrant cette « fleur » faite à une enseigne multi-marques concurrente aussi agressive pour les montres comme pour la joaillerie – d’autant que les grandes marques impliquées dans le projet Old England ne se privent pas d’ouvrir un peu partout leurs propres boutiques. Le moins qu'on puisse dire est qu'une certaine tension s'installe entre détaillants et maisons horlogères...
••• En réalité, pour être parfaitement justifiée sur le strict plan économique (et même plutôt très bien pensée), l’opération Old England n’est que le reflet d’une macro-stratégie commerciale au sein des groupes de luxe – ici, c’est Richemont qui se fait prendre les doigts dans le pot de confiture avant l’heure du goûter, mais il est certain que les autres groupes et les grandes marques indépendantes y songent aussi. Cette stratégie fera l’objet d’une étude ultérieure dans Business Montres...


4)
••• UNE BRASSÉE D’INFORMATIONS HORLOGÈRES À LA VOLÉE,
EN VRAC, EN BREF ET EN TOUTE CURIOSITÉ ÉDITORIALE...

••• CHAISES MUSICALES (1) : Thomas Houlon, qui avait quitté TAG Heuer pour prendre la direction marketing de l’horlogerie Chanel, revient chez TAG Heuer (La Chaux-de-Fonds) pour y déployer la nouvelle stratégie de diversification de la marque...

••• CHAISES MUSICALES (2) : un nouveau président pour la marque italienne ToyWatch. Précédemment directeur international du groupe Morellato (Sector), Matteo Morandi était auparavant en poste chez Richemont (Montblanc Italie), au Swatch Group (Hamilton, Tissot, Omega Italie) et chez Oregon Scientific...

••• ON VOUS L’AVAIT BIEN DIT : dans le quotidien régional français L’Est républicain (23 novembre), Jean-Christophe Babin, président de TAG Heuer, confirme la stratégie franco-centrée de sa marque, qui vise ouvertement le bassin d’emploi de Montbéliard pour capter à son profit une partie de main-d’œuvre locale, dont la reconversion dans l’horlogerie ne devrait pas poser de problèmes pour la réalisation de composants mécaniques. C’était une analyse Business Montres du 21 décembre, info n° 7)...
• A lire également, pour comprendre les enjeux interrégionaux de ces transferts de main-d’œuvre frontalières, un article du même Est Républicain sur la « dépendance très marquée de la zone d’emploi de Morteau à l’égard de la Suisse »...

••• ON VOUS L’AVAIT PAS VRAIMENT BIEN DIT : pour être précis, le junior oligarque russe Alexandre Pougatchev n’a pas dépensé l’argent de son papa (Serguei) pour racheter la marque BLU (Bernhard Lederer Universe), mais seulement la manufacture de Bernhard Lederer qui produit en exclusivité la marque BLU (information Business Montres du 22 novembre, info n° 7). La différence est subtile, de même que la nuance à apporter à l’adjudication de la montre BLU lors de la vente Only Watch : ce n’est pas Alexandre Pougatchev qui a versé les 300 000 euros pour le tourbillon BLU « Hommage à Gagarin », mais un de ses amis les plus proches. Rendons à Bernhard ce qui est à BLU, et à Pougatchev ce qui est à Lederer : vous avez suivi ?

••• BREITLING : cinq minutes en plein ciel avec Jetman (Yves Rossi) face à deux avions à réaction de la patrouille Breitling Jet Team. Après un lâcher en hélicoptère, un vol en formation qui permet à l’homme d’égaler la machine et rêver des nouvelles conquêtes aériennes. Un film à découvrir sur la chaîne images de Business Montres (détaills supplémentaires sur le site de Jetman)...

••• LOUIS VUITTON : pour le plaisir des yeux, mais le dossier de presse n’est pas pour tout de suite, cette pièce n’étant encore que le prototype de la future montre de régate éditée pour la 34e America’s Cup (image ci-dessus). Une Tambour d’allure assez classique, avec compte à rebours, lisibilité « fonctionnelle » (visualisation de l’imminence du départ) et revêtement mat, qui a, dans cette version, le privilège de porter l’emblème de la Coupe – cette aiguière d’argent qui est normalement réservée au Defender (c’est-à-dire, pour cette édition, à l’équipe Oracle Racing). Ni excès d’honneur, ni indignité : as de quoi révolutionner les pontons, ni en Asie, ni à San Diego ! On attendait quand même un peu mieux de Louis Vuitton, dont les précédentes montres nautiques avaient plus de nerf et d’originalité...

••• MOYNAT : cette marque de bagagerie est le nouveau jouet de Bernard Arnault (LVMH), qui veut la relancer face au succès grandissant du malletier Goyard. La prochaine boutique Moynat s’ouvrira donc dans quelques jours, au 348 de la rue Saint-Honoré, presque à portée de main de la boutique Goyard, qui existe au n° 352 depuis le milieu du XIXe siècle. Fondée en 1853, la maison Goyard est plus ancienne que Louis Vuitton, mais la marque Moynat, récemment rachetée en catimini par une des sociétés d’investissement de LVMH, remonte à 1849 ! Aux commandes du nouveau malletier de luxe du groupe LVMH : Guillaume Davin, ex-Louis Vuitton Japon et actuel CEO du site Glamour Sales...

••• HISTOIRE DE LA MONTRE AUTOMATIQUE : nouveau retard de parution pour le livre de l’historien Jean-Claude Sabrier sur les origines de la montre automatique. De nouvelles images sont venues perturber la mise en page – ce qui nous promet encore plus de révélations inédites que prévu sur ce sujet très controversé. On n’en n’est plus à quelques mois près pour tout savoir sur les vrais inventeurs de la montre automatique...


5)
••• L’HABITUELLE SÉANCE DE RATTRAPAGE POUR ÊTRE SÛR
DE N’AVOIR RIEN MANQUÉ D’IMPORTANT LA SEMAINE DERNIÈRE...
Tout simplement parce que ces informations n’ont été publiées, en toute liberté, en priorité ou en exclusivité que par votre Quotidien des Montres, puisque c’est ici, et nulle part ailleurs que s’écrit, au jour le jour, la grande chronique des marques, des montres et de ceux qui les font...
••• « Le franc-parler de Gilbert Vacheron » : le vice-président de l’interprofession horlogère du Jura a épaté tout le monde, surtout ceux qui n’avaient pas été au bout de l’article de Business Montres (23 novembre) avant d’écouter la bande-son ! On en redemande, de ces « 120 secondes » horlogères...
••• « Les retombées de l’affaire Old England » : c’est un des plus beaux coups fourrés de l’histoire horlogère parisienne, mais le groupe Richemont – qui avait refudé de répondre à toute question à ce sujet – se serait bien passé de la voir ainsi publiquement révélée – et désormais reprise dans la presse. En tout cas, elle est vivement ressentie comme une tentative de déstabilisation par les détaillants parisiens (nouveaux développements : Business Montres du 25 novembre, info n° 4 – voir également ci-dessus, info n° 3)...
••• « Les fournisseurs veulent tenir le couteau par le manche » : à l’appel d’Eric Zuccatti (Horotec), les exposants de l’amont industriel se regroupent au sein de HorloExpo pour parler d’une voix aux organisateurs de salons horlogers et faire entendre le point de vue des professionnels de la branche partout où ils doivent défendre leurs intérêts. C’est la naissance du « lobby des industriels de l’horlogerie » (présentation Business Montres du 21 novembre)...
••• « Les dirigeants de Swiss Timing (Swatch Group) cités à comparaître » : premier épisode de ce qui sera sans doute un très long feuilleton judiciaire, mais la justice indienne ne lâche pas le morceau dans l’affaire du « Swatchgate » présumé (dossier de corruption lors des jeux du Commonwealth de 2010) ! Les dirigeants de Swiss Timing (proches de la direction du Swatch Group) sont convoqués le 14 décembre par le juge spécial indien Talwant Singh (révélation Business Montres du 22 novembre, info n° 1)...
••• « Les retombées du XIe Grand Prix de Genève » : les coulisses du meilleur GPHG depuis sa fondation et les recettes du succès de De Bethune (Aiguille d’Or), avec les absents qui ont toujours tort (décryptage Business Montres du 21 novembre, info n° 1 et 2)...
••• « Le premier éditeur horloger du monde, c’est Guido Mondani » : entretien rapide avec l’éditeur des principales « bibles » horlogères, qui s’apprête à édifier un monument éditorial à la Rolex Daytona (coup de projecteurBusiness Montres du 23 novembre)...


6)
••• « BUSINESS MONTRES » EN RÉGIME ALLÉGÉ
POUR PRÉPARER LA NOUVELLE VERSION DU SITE...
Dans les semaines qui viennent, sans sacrifier les informations vraiment déterminantes, Business Montres fonctionnera en régime allégé pour mieux préparer la nouvelle version du site (accès réservé aux abonnés) et ses nouvelles fonctionnalités (réellement plus fonctionnelles que l’actuelle architecture « préhistorique »)...

 



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