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François Curiel dresse le bilan des dernières ventes genevoises en commençant par les montres.

«Un nouveau palier a été franchi en ce domaine, les montres étant désormais reconnues comme de véritables objets de collection. Christie’s a fait une vacation record avec un total de 26 millions, vendant 97% des montres. Six modèles, tous Patek Philippe, ont fait plus d’un million chacun. Plus de 1000 enchérisseurs ont été enregistrés, provenant de 39 pays. Ce qui donne une idée de la globalisation de ce marché. Chez Antiquorum, où une Patek Philippe a été acquise pour 2 millions, les 603 montres ont réalisé 11,7 millions tandis que Sotheby’s a totalisé 7,2 millions. En 2011, les ventes de montres de Christie’s à Genève, Hongkong et New York devraient dépasser pour la première fois la barre des 100 millions. J’ose à peine mentionner qu’il y a quelques années seulement, c’était le chiffre annuel atteint par les bijoux. Grâce à notre spécialiste Aurel Bacs et son équipe internationale, Christie’s joue un rôle prédominant.»


Michel Bonel: Que pouvez-vous nous dire sur les bijoux?
François Curiel: «Parmi les 363 lots offerts par Christie’s, que ce soit une paire de boucles d’oreilles en émeraudes de plus de 23 carats, chacune atteignant le prix record de 2,8 millions, un diamant gris de 10.67 carats vendu 1 million, un diamant de Laurence Graff de 24.30 carats adjugé plus de 3,6 millions à Laurence Graff, le marché des bijoux continue à impressionner par sa vigueur. Avec le diamant jaune Sun Drop de 110.3 carats adjugé 11,3 millions par David Bennett, chez Sotheby’s, ce sont plus de 120 millions qui ont changé de mains, en joaillerie uniquement, cette semaine-là à Genève. Et ce, malgré un climat économique mondial tendu.»

Comment va évoluer la place genevoise?
«Pour la 84e saison consécutive, la place genevoise a démontré son rôle primordial. Tant que la Suisse ne rejoint pas la Communauté européenne et qu’elle conserve de ce fait ses avantages liés à la TVA, je ne vois aucune raison de craindre un changement. Avec le nombre croissant de collectionneurs, il y a de la place pour trois centres en Europe, aux Etats-Unis et en Asie.»

Tribune de Genève
Propos recueillis par Michel Bonel