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Les hommes, les femmes, les marques et les faits de novembre 2011, scannés en direct par les barorécepteurs du Quotidien des Montres.
Un classement en dix coups de projecteur sur les évolutions capricieuses de la météo horlogère...
••• LES CHALEURS D’UN AUTOMNE QUI EST
PEUT-ÊTRE AUSSI LE CRÉPUSCULE DE LA REPRISE HORLOGÈRE...
Classique accélération de l’actualité des montres pour la fin de l’année, mais les statistiques horlogères restent au beau fixe, alors que les signaux de décélération apparaissent sur tous les marchés, y compris en Chine. L’hiver risque d’être glacial pour tous ceux qui s’étaient habitués à cet « été indien » et qui n’ont pas pris leurs précautions avant les premiers frimas. Cette fois, si la Chine persiste à vouloir freiner au même rythme que les économies occidentales, on ne voit pas encore bien quel sera le moteur de la relance...
GRAND BEAU
(par ordre alphabétique et sans idée de classement)
1)
••• JEAN-CLAUDE BIVER (Hublot)
Il a son rond de serviette dans le « Grand Beau » du Baromontres, mais il n’épargne pas sa peine pour y être classé ! Témoin : son contrat avec Ferrari, mieux ficelé que les précédentes tentatives horlogères de la marque italienne et sans doute immédiatement profitable pour Hublot, notamment pour toucher la vraie clientèle des amateurs de luxe en Chine. Les avantages stratégiques d’un tel contrat de partenariat ne manquent pas : Business Montres (6 novembre) s’est contenté d’en lister sept, et non des moindres...
2)
••• PIERRE ET PATRICE DUBAIL (Dubail Vendôme)
Vu d’en face, leur nouvelle boutique de la place Vendôme se permet de tasser celle de Cartier et d’égaler le futur flagship horloger-joaillier de Louis Vuitton. Vu de l’intérieur, cette nouvelle boutique éclipse tout le monde et surclasse les plus belles boutiques de marque en Europe : ce n’est plus un lifting, c’est une résurrection, en même temps qu’un exemple à suivre pour les grands détaillants européens qui veulent sauvegarder leur indépendance (l’information était dans Business Montres dès la fin de l’été, mais l’inauguration officielle a eu lieu voici quelques jours)...
3)
••• ROBERT GREUBEL ET STEPHEN FORSEY (Greubel Forsey)
Et si c’étaient eux, les nouveaux « Patek » et « Philippe » du XXIe siècle ? Leur parcours horloger prend de plus en plus de consistance, ils ont une des plus belles manufactures de La Chaux-de-Fonds, leurs montres se vendent de mieux en mieux et leur nouvelle montre GMT est une réussite incontestable (repérage Business Montres du 3 novembre)...
4)
••• CARLO LAMPRECHT (Grand Prix d’Horlogerie de Genève)
Jolie réussite dans tous les compartiments du jeu (ou presque) pour le premier Grand Prix d’Horlogerie de Genève de la saison 2, piloté avec beaucoup d’habileté par Carlo Lamprecht et la nouvelle fondation genevoise dont il supervise les travaux. Les sordides combines de l’ère « Edipresse Luxe » sont effacées par cette onzième édition, qui a vu le jury délibérer honnêtement et la cérémonie se dérouler sans indignités. Pourvu que ça dure (décodage Business Montres du 20 novembre et des jours suivants)...
5)
••• GILBERT VACHERON (Interprofession horlogère de l’arc jurassien)
Grâce à lui, tout le monde sait que les « horlogers se font des couilles en or » en vendant « des breloques qui douillent » aux « Chinetoques et aux Russkoffs qui les refilent à leurs putes de luxe » : ce n’était qu’une parodie de ce qui se murmure tout bas et une grinçante satire de ce qu’on entend dans les auberges des vallées, mais tout le monde a cru que c’était vrai, ce qui fait de ce Gilbert Vacheron le nouveau « pigiste d’honneur » de la rédaction (petit bonheur Business Montres du 23 novembre –ne pas se priver de voir et revoir cette extraordinaire vidéo)...
6)
••• DAVID ZANETTA + DENIS FLAGEOLLET + PIERRE JACQUES (De Bethune)
Première participation au Grand Prix d’Horlogerie de Genève et première Aiguille d’or pour une marque qui évolue aux frontières de l’horlogerie et de la création artistique contemporaine : derrière la DB 28 récompensée cette année, dix années de travail dans un registre d’excellence sans tapage et de fidélité à une tradition esthétique aussi bien que mécanique sublimée dans chaque nouveau modèle, qui n’est – comme nous l’avions écrit ici même – que le prototype du modèle suivant (coup de chapeau Business Montres du 21 novembre, infos n° 1 et 2)...
7)
••• ERIC ZUCCATTI (HorloExpo et Horotec)
Le patron d’Horotec nous rejoue « Le cave se rebiffe » : il ne veut plus être pris en otage par les organisateurs de salons professionnels qui décident sans concertation des dates et du concept de plateformes de communication aujourd’hui indispensables à l’amont industriel. Une initiative courageuse pour tenter de maintenir à Lausanne un seul salon de l’environnement horloger que tout le monde souhaite conserver, mais seulement une fois par an (explications Business Montres du 21 novembre)...
VARIABLE
8)
••• GEOFFROY ADER (Sotheby’s)
Quand on prend des risques, on les assume : Geoffroy Ader ne cache pas que l’échec relatif de sa vente du 14 novembre était un gifle sévère, mais il a déjà encaissé, compris là où s’était trompé et repris sa route, toujours avec la même passion pour les montres et toujours avec la même envie d’en découdre face à son grand concurrent de chez Christie’s. Il ne reste plus à Sotheby’s qu’à tirer les leçons de ce coup de marteau sur les doigts et à tout changer pour reprendre la main (reportage et décryptage Business Montres du 14 novembre)...
AVIS DE TEMPÊTE
(par ordre alphabétique et sans idée de classement)
9)
••• RICHARD LEPEU (Richemont)
En acceptant la responsabilité personnelle du dossier « Old England », et plus généralement des nouvelles dispositions de combat commercial du groupe Richemont, qu’il co-préside, Richard Lepeu s’est lancé un défi qui ne risque pas de semer des pétales de roses sous ses pas les détaillants européens sont au bord de la révolte et il n’est pas évident que ses nouveaux « chouchous » – les grands réseaux de distribution, déjà très gourmands en trésorerie – soient réellement la meilleure des réponses aux défis de la distribution des montres de luxe dans les années 2011. Dans tous les cas, l’« affaire Old England » laissera des traces, et pas seulement chez Richemont (scanner Business Montres du 20 novembre)...
10)
••• ZHANG YUPING (Hengdeli Holdings)
Autoproclamé « leader mondial de la distribution des montres de luxe », le président du réseau chinois Xinyu Hengdeli sera probablement dans l’impossibilité de rembourser le prêt personnel de 100 millions de dollars que lui a consenti le Swatch Group en échange de ses actions, dont le cours a pratiquement été divisé par deux depuis le plus haut de ces douze derniers mois. Le modèle économique d'Hengdeli ne génère plus assez de cash pour soutenir une croissance qui inspire confiance. Le ralentissement en cours du côté de Hong Kong, marché qui portait tous les espoirs de redressement du groupe, sera sans pitié pour les comptes annuels de son groupe, que les analystes hongkongais ont déjà tendance à considérer comme un « futur Peace Mark » – ce qui n’est pas flatteur (signal d’alarme Business Montres du 1er novembre, info n° 4)... |