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LE ZAPPING DU MERCREDI : L'air du temps prend son temps pour nous raconter l'actualité des marque...
 
Le 16-12-2011
de Business Montres & Joaillerie

Ça tangue pour le SIHH 2013 (révélation Business Montres à proposdu groupe Sowind), mais la croissance n'est déjà plus au rendez-vous en Asie, où les lendemains vont déchanter au lendemain même du Nouvel An chinois...

POUR CE MILIEU DE SEMAINE, LE ZAPPEUR SACHANT ZAPPER A ZAPPÉ SUR...






1)
••• LES COULEUVRES QUE DOIVENT AVALER
CEUX QUI CONFIRMENT LES INFORMATIONS DE « BUSINESS MONTRES » AU SUJET D’OLD ENGLAND...
Dans la série de « On vous l’avait bien dit », les digues du silence édifiées autour du dossier Richemont-Old England sautent une par une. Après les aveux de Bucherer (révélation Business Montres du 6 décembre), c’est maintenant la SFL (Société foncière lyonnaise) qui confirme la vente des 2 900 mètres carrés de l’immeuble Old England au groupe Richemont (c’était une révélation Business Montres du 29 novembre dernier, info n° 1). Bertrand Julien-Laferrière ne communique cependant pas le montant de la transaction : Business Montres maintient ses chiffres (70 millions d’euros pour les murs, 15 millions d’indemnité pour l’éviction d’Old England et 3 (peut-être 4) millions d’euros de loyer annuel pour la boutique). On notera au passage qu’il existe 550 mètres carrés de bureaux en plus des 2 350 mètres carrés de la boutique : un loft parisien pour Richard Lepeu (Richemont) ? Il n’a plus qu’à avaler son chapeau en confirmant officiellement que les « spéculations » de Business Montres concernant le dossier Old England étaient des informations. Ce dont personne ne doute plus, à présent...


2)
••• LA CONTRE-ATTAQUE DE PETER STAS
(FREDERIQUE CONSTANT) FACE À L’ÉTRANGLEMENT PLANIFIÉ PAR LE SWATCH GROUP...
Directement touché par la décision du Swatch Group de réduire significativement ses livraisons de mouvements mécaniques aux marques tierces (débat dans lequel Business Montres est souvent intervenu), Peter Stas, le président de Frederique Constant contre-attaque en exposant sa propre statégie : continuer à lutter devant les tribunaux contre cet « abus de position dominante » du Swatch Group - on attend une décision du tribunal administratif d’ici à la fin de l’année - et, simultanément, développer ses propres calibres en privilégiant un double approvisionnement pour l’ensemble des composants stratégiques, échappement compris (lire son communiqué officiel à ce sujet).
••• L’enjeu de la querelle n’est pas mince : l’actuelle organisation horizontale de l’industrie horlogère – celle qui a permis à cette branche sa fantastique explosion internationale au cours de ces quinze dernières années – est-elle condamnée ? Faudra-t-il en revenir à l’ancienne verticalisation qui émiette les capacités industrielles et les budgets de R&D en les attachant à des marques ? Au-delà des propositions implicites de fournitures de mouvements avancées par Frederique Constant à d’autres marques (image ci-dessus : un aperçu de la gamme des calibres « manufacture » dont dispose le groupe Frederique Constant), c’est une certaine vision de l’industrie des montres qui se joue : sous-traitance entre pôles de compétences multi-spécialisés - ce qui est coûteux et stratégiquement dangereux en termes d’indépendance - ou consolidation interne dans une optique d’autonomie stratégique - ce qui est un risque de dilution de l’excellence - ?


3)
••• LE « COUP DE POIGNARD DANS LE DOS »
QUI N’EST PLUS RÉSERVÉ AUX DÉTAILLANTS EUROPÉENS...
Le sentiment d’avoir été « poignardé dans le dos », commun chez les détaillants parisiens à propos de l’« affaire Old England » (Business Montres du 13 décembre), est largement partagé par les détaillants nord-américains. Selon une étude interne d’un grand opérateur new-yorkais, les trois grands groupes horlogers (Swatch Group, Richemont, LVMH) se livrent actuellement à une « course à l’armement » qui les voit se précipiter sur les moindres mètres carrés disponibles pour y installer leurs boutiques. Toujours dans le plus grand secret, évidemment, et toujours au nez et à la barbe de leurs détaillants locaux, ces ouvertures de vitrines s’accompagnant généralement de la fermeture des comptes chez les Authorized Dealers locaux ! Dernière tendance : la chasse en meute (même groupe) avec des petits points de ventes multi-marques. Quelques exemples...
••• LVMH :
• Une boutique TAG Heuer à Las Vegas
• Une boutique TAG Heuer à New York
• Trois boutiques Hublot dans et autour de Miami (Floride)
• Une boutique Hublot à Aspen
• Plus toutes les ouvertures planifiées un peu partout aux Etats-Unis...
••• RICHEMONT :
• Un point de ventes multi-marques (IWC/Piaget à New York (Hotel Encore)
• Un point de ventes multi-marques (Vacheron Constant/Jaeger-Lecoultre) sur Madison Avenue, à New York
• Un point de vente multi-marques au South Coast Plazza (Californie)
• Une boutique Vacheron Constantin annoncée sur Rodeo Drive (Los Angeles)
• Un corner Vacheron Constantin à l’Hotel Wynn (Las Vegas)
• Une boutique Panerai au Forum Shop de Las Vegas
• Une boutique Panerai à La Jolla (San Diego)
• Deux boutiques Panerai en Floride (Palm Beach et Bal Harbour)
• Un point de ventes multi-marques à Bal Harbour (Miami)
• Plus toutes les ouvertures planifiées un peu partout aux Etats-Unis...
••• SWATCH GROUP :
• Une boutique Breguet au Bellagio de Las Vegas
• Une boutique Breguet sur la Ve Avenue à New York
• Un corner Omega et Breguet à l’hôtel Wynn (Las Vegas)
• 25 boutiques Omega planifiées sur le territoire américain
• Plus toutes les ouvertures planifiées un peu partout aux Etats-Unis...
••• On pourrait en dire autant des marques indépendantes, par exemple Rolex qui s’installe à grands frais chez Tourneau pour immédiatement confier à Wempe une boutique au rez-de-chaussée du Rolex Building de New York ! La situation est identique en Amérique du Sud, notamment au Brésil, dont Richemont a décidé de faire son « centre de rayonnement » (hub) pour le continent latino-américain, en y ouvrant systématiquement des boutiques monomarques pour toutes les maisons du groupe, au détriment des détaillants locaux qui avaient pourtant du mal à survivre sur un marché rongé par des pratiques douteuses (pour Panerai, IWC ou Jaeger-LeCoultre, le planning des ouvertures est chargé !)...
••• Finalement, à New York, c’est sur la 47e Rue, chez les traditionnels déstockeurs qui proposent à peu près toutes les marques - et pas toujours en les discomptant -, avec ou sans autorisation officielle, qu’on trouvera bientôt les meilleures boutiques multi-marques, celles qui permettent aux amateurs de comparer les pièces, montre au poignet...


4)
••• LA NOUVELLE STRATÉGIE « SOLOMO » POUR EXPLIQUER
LA PLUS FORTE TENDANCE 2012 POUR LES NOUVEAUX MÉDIAS...
Solomo ? Une combinaison de trois mots : Social, Local et Mobile. C’était une des conclusions du récent Salon du Web, à Paris : la « révolution SoLoMo » – portée notamment par Google et Facebook est la clé de toutes les stratégies pour bien aborder les médias sociaux en 2012 (explication sur le blog Marketing Internet). Une tendance lourde, à intégrer dans l’émergence de Google comme acteur décisif du web social, à une heure où les experts se demandent sur le Mobile ne va pas détrôner rapidement le web (lire également une chronique trouvée sur Clubic)...
••• Question connexe : « La bulle des médias sociaux va-t-elle laisser la place à l’ère “post-social“ ? ». On trouve déjà des prophètes de la « mort d’Internet ». Lire à ce sujet un entretien édifiant avec George Colony, CEO de Forrester : ce web mobile et social « est aussi importante que l’avènement d’Internet. Toutes les entreprises doivent devenir “digitales first“. C’est-à-dire qu’elles doivent penser “digital“ en tant que marques (social marketing, social CRM), mais aussi en tant qu’employeur (social software), etc. Cette approche “digital first“ doit être globale et concerner toutes les fonctions de l’entreprise (source : E-Marketing)...


5)
••• QUELQUES NOUVELLES DU FRONT HORLOGER,
EN VRAC, EN BREF ET EN TOUTE CURIOSITÉ ÉDITORIALE...

••• CHAISES MUSICALES : un nouveau directeur pour la marque Jacob & Co (New York). Paul E. Wahlgren (ex-Theo Fennell Londres) reprend, comme managing director, les anciennes fonctions de CEO confiées jusqu’à cet été à Yvan Arpa (c’était une révélation Business Montres du 9 août 2010)...

••• ON VOUS L’AVAIT BIEN DIT : voir ci-dessus (info n° 1) une nouvelle confirmation officielle dans le dossier « Richemont-Old England »...

••• ON VOUS L’AVAIT (PEUT-ÊTRE) MAL DIT : les achats horlogers des touristes chinois à Paris pourraient représenter non pas 120 millions d’euros (estimation Business Montres du 13 décembre), mais bien plutôt 350 à 400 millions d’euros (estimation du guide touristique en mandarin Swiss Watch & Luxury Magazine, édité en Suisse à 25 000 exemplaires par le groupe AxelSpringer pour les touristes chinois)...

••• LAURENT FERRIER : « Deux ans après sa création, la marque Laurent Ferrier est rentable », nous révèle Le Temps (Suisse). Pas très étonnant pour les lecteurs de Business Montres, qui suivent de près – avant même sa naissance ! – les évolutions de cette jeune marque très prometteuse, mais intéressant à analyser pour comprendre les éléments du succès : un actionnaire fiable et résilient (François Servanin) ; un horloger de référence (Laurent Ferrier, le « papy de la nouvelle génération ») seconde par son fils, Christian : un CEO expérimenté (Olivier Muller), capable de contenir pour la consolider une croissance qui aurait pu être explosive, mais qui verra la production quintupler en 2012 avec l’apparition d’un calibre micro-rotor beaucoup plus accessible ; des « cosntructeurs » renommés (Michel Navas et Enrico Barbasini, de La Fabrique du Temps) ; une collection hyper-rigoureuse fidèle aux promesses de la marque (éthique et tradition horlogères). Moralité : on peut vivre, et même prospérer, avec moins de dix points de vente et en mettant moins de cinquante montres sur le marché, pourvu qu’on touche l’âme des collectionneurs - un peu lassés par Patek Philippe - et le cœur des détaillants. Question : à quand le rachat par un grand groupe ?

••• ZENITH : c'est bizarre, on fête aujourd'hui le centième anniversaire de la victoire de Roald Amundsen sur le pôle Sud, atteint pour la première fois le 14 décembre 1911, mais pas un mot ni une commémoration de Zenith, alors que l'explorateur norvégien portait une Zenith de poche sous ses fourrures ! Ratage médiatique, révision historique ou préparation d'un coup d'éclat ?

••• SPIRAUX : les marques commencent à comprendre que la pénurie de mouvements mécaniques n’est rien à côté de l’assèchement du marché des spiraux, approuvé par la Commission de la concurrence suisse. Il n’y aura pas de solution alternative (industrielle et viable) avant 2014-2015, mais il y aurait bien une solution de dépannage : les spiraux au silicium. Il s’en produirait déjà 500 000 par an, à peu près exclusivement réservé au Swatch Group (Omega a massivement basculé vers un équipement en série de ses calibres manufactures, de même que Blancpain et Breguet), à Rolex (cela concerne une part très minoritaire de la production) et Patek Philippe (à doses homéopathiques). Les techniques de production existent, mais le brevet déposé conjointement par les trois partenaires ci-dessus bloque pour l’instant toute solution industrielle pour ces spiraux de nouvelle génération, aujourd’hui parfaitement maîtrisés. Et rien n’oblige le Swatch Group à partager ces spiraux d’avant-garde (analyse Business Montres du 1er novembre) : il s’agit seulement d’amuser la galerie en suscitant la peur de manquer de spiraux d’arrière-garde !
••• On est encore loin d’en être aux spiraux en molybdénite (Business Montres du 12 décembre, info n° 7) : les recherches dans ce domaine restent purement expérimentales et cantonnées à la réalisation de nouveaux transistors et de nouveau états de surface...

••• QUI SE RACCROCHE À LA CHINE POUR SE FINANCER ? Le très officiel Quotidien du peuple en ligne (Chine) ironise sur les entreprises étrangères qui viennent « désespérément » quémander des lignes de crédit auprès des banques chinoises. « Le spectre d'une autre crise mondiale du crédit – qui, si jamais elle arrive, devrait être d'une importance bien plus grande encore que celle qui était intervenue après l'effondrement de Lehman Brothers Holdings Inc en 2008 – oblige de nombreuses sociétés internationales à réexaminer leurs projets d'investissements mondiaux. Cependant, réduire leur expansion en Chine semble être la dernière chose qui leur vient à l'esprit. (...) La détermination des entreprises à s'en tenir à leurs plans originaux en Chine est compréhensible. Bien que le moteur de la croissance économique du pays devrait, de l'avis général, perdre un peu de puissance en 2012 et après, il avance toujours à un rythme considérablement plus rapide que la moyenne mondiale. La Banque Mondiale a d'ailleurs prédit une croissance de 8,4 % du PIB de la Chine en 2012. (...) La Chine va probablement rester un des très rares marchés capables de maintenir une croissance même si la crise en Europe plonge finalement le monde dans la récession ». Commentaire de Banny Lam, économiste chez CBB International Securities Ltd à Hong Kong : « Pour autant que je le sache, il y a toujours en ce moment un joli nombre de multinationales qui font la queue pour émettre des obligations libellées en Yuans à Hong Kong l'année prochaine »...



6)
••• LE RÉGIME ALLÉGÉ DE « BUSINESS MONTRES »
POUR PRÉPARER LA NOUVELLE VERSION DU SITE...
Dans les semaines qui viennent, sans sacrifier les informations vraiment déterminantes, Business Montres fonctionnera en régime allégé pour mieux préparer la nouvelle version du site (accès payant réservé aux abonnés pour les trois-quarts des informations) et ses nouvelles fonctionnalités (réellement plus fonctionnelles que l’actuelle architecture « préhistorique »). Pour rire un peu, ne pas manquer la campagne « Libérez l’information horlogère », qui détourne au profit de la cause horlogère une campagne anti-censure de Reporters sans frontières (Business Montres du 3 décembre)...

 



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