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Vite fait, bien fait, une poignée de nouvelles du front horloger...
POUR CETTE FIN DE SEMAINE, ET PARCE QUE C’EST NOËL, POUR CAUSE D’ACTUALITÉ DES MONTRES AU RALENTI, LE SNIPER A...
1)
••• LA NOUVELLE COMPLICATION UNICO GMT
PROPOSÉE PAR HUBLOT POUR SA COLLECTION KING POWER...
Encore une GMT (nom dont on sait qu’il absurde pour ces montres à fuseaux horaires), mais il faut avoir que cette King Power Unico GMT en céramique n’est pas ordinaire. Côté taille, on est dans un respectable 48 mm (petits gabarits s’abstenir !), avec un version or cérémique assez spectaculaire (image ci-dessus). C’est dans le mouvement (le calibre Unico mis au point par Hublot) que ça se corse, avec une indication satellitaire des heures dans les différents fuseaux horaires : le tétrapode central - même principe que les heures satellitaires d’Urwerk - permet d’afficher l’heure dans 24 villes, gr-ace à un poussoir de régage logé dans la carrure à 2 h. Jusqu’à plus ample informé, c’est la première fois qu’on marie ce principe de disques tourtants à un multi-affichage de fuseaux horaires (on pourra découvrir cette montre pendant la « Wonder Week » genevoise de janvier...
2)
••• MÉDITÉ SUR LES CATASTROPHES COSMIQUES
ANNONCÉES POUR LE 21 DÉCEMBRE 2012 PAR LE CALENDRIER DES MAYAS…
Si la théorie des catastrophes à laquelle des millions d’Occidentaux semblent croire se révélait juste, nous vivrons ces jours-ci notre dernière fin d’année, notre dernier Noël et notre dernier Nouve An ! C’est même notre dernier 23 décembre, et ce sera le cas pour les 362 jours qui nous restent à vivre sur cette planète, avant le 21 décembre 2012, jour de l’<="" em="">. Personne n’est heureusement obligé d’y croire, et les tous les scientifiques du monde entier ont beau répéter que tout ça résulte d’une lecture aberrante de ce calendrier maya, mais le fait que des millions de personnes en frissonnent à l’avance - « Après tout, on ne sait jamais ! » - donne à réfléchir sur la puissance des « forces de l’esprit » (pas exactement celles dont parlait l’ex-président François Mitterrand) et l’emprise du non-rationnel dans la culture de peuples qu’on dit post-civilisés.
••• Ce qui n’empêche évidemment pas – et on peut même dire que ça provoque – l’apparition d’une marque et des montre fondées sur cette nouvelle « terreur de l’an deux mille ». Business Montres avait repéré l’initiative de la marque 219 dès juillet dernier : « On a breveté l’Apocalypse maya » ! Le développement est en cours, avec une version GMT, des glyphes mayas, une gravure en l’honneur de Kukulkan (Quetzatcoatl, le « serpent à plumes ») et un stotytelling qui exigera de sacrifier une montre dans un des gouffres mexicains où les Mayas semblent avoir pratiqué des sacrifices humains, évidemment dans la soirée du 21 décembre 2012. Une vidéo permet de découvrir l’univers esthétique revendiqué par 219…
••• D’autres marques s’emparent de ce mythe millénariste pour appuyer leur communication : c’est notamment le cas de Lotus (groupe Fossil), qui a conçu une puissante campagne de communication autour de ce thème, avec des collections générationnelles inspirées de… catastrophes naturelles (« Tornado », « Domm » et « Glee ») et en jouant sur la notion de compte à rebours avant le 21 décembre 2012. « Face à la prophétie maya, Lotus confirme son goût pour le risque extrême en s’inspirant de l’action dans son sens le plus pur. Les nouveaux modèles de la marque donnent de l'adrénaline et incitent au mouvement. Pour Lotus, le compte à rebours a commencé. La génération Lotus 2012 est la génération qui dirigera le grand changement social, la prise de conscience .... Elle sera certainement, le protagoniste du réveil »…
••• Pendant ce temps, au Mexique, on travaille cette sourde inquiétude pour en faire un colossal « piège à touristes », qui voit même se mobiliser des « prêtres mayas » ( ?) sur les sites archéologiques. Dans le Chiapas, on a mis en place une horloge qui décompte nos heures avant l’Apocalypse (source : Ibero America)…
3)
••• ÉTABLI QUELQUES CORRESPONDANCES
ENTRE CETTE APOCALYPSE MAYA ET LE « MARKETING DE L’INCERTAIN »…
C’est à propos du « On ne sait jamais » qui fait que beaucoup croient à cette « fin du monde » de décembre 2012, mais qu’ils sont encore plus nombreux à douter de tous ceux qui veulent rassurer les populations. Expert médias français, Bernard Petitjean (Seprem écrit dans la 108e livraison de ses « Matière à réflexion » : « Dans son récent ouvrage Le marketing de l’incertain (Ed. Kawa), le prospectiviste Philippe Cahen nous explique que ce “On ne sait jamais“ doit être pris très au sérieux. Qui pouvait prévoir les conséquences de la révolution numérique il y a vingt ans ? Qui sait si ses concurrents de demain seront encore ceux d’aujourd’hui ? Qui peut affirmer aujourd’hui que l’euro existera encore dans deux ans ? Etc. (…) Philippe Cahen a des mots durs mais justes pour les entreprises qui bâtissent des scenarii à 5 ans sans prendre en compte le “temps court“ et les évolutions continues de leurs environnements. Il est tout aussi sévère avec les marketeurs qui bâtissent des stratégies sur des succès passés et n’imaginent à aucun moment que ce qui a échoué hier peut réussir demain. Son message est simple : aujourd’hui, vouloir avancer en ne regardant que dans le rétroviseur est la meilleure façon de finir dans le mur ! (…) Fin du monde ou pas, nous sommes bel et bien dans des temps incertains. Plutôt que se terrer dans une grotte en attendant l’apocalypse, mieux vaut réfléchir aux conseils de Philippe Cahen : repérer les “signaux faibles“ qui préfigurent les tendances à venir, s’intéresser à la partie immergée de l’iceberg, s’éloigner de l’évident pour voir plus large, imaginer les scénarii les plus improbables pour stimuler la réflexion et anticiper l’adaptation à l’aléa, être capable de se réinventer en permanence comme le fait Google. (…) Comme les étincelles du feu de Noël, soyons vifs, imprévisibles, réactifs et n’ayons pas peur des étoiles »…
4)
••• RELEVÉ TROIS BONNES RAISONS
DE NE PAS CROIRE – POUR L’INSTANT – AUX RUMEURS QUI AGITENT L’HORLOGERIE…
Inutile de revenir sur ces rumeurs dont tout le monde a entendu parler (Business Montres du 21 décembre, info n° 4) : il existe au moins trois bonnes raisons de considérer qu’il ne se passera pas grand-chose d’ici au début janvier, avant que les affaires ne reprennent - en revanche, on peut estimer que le début 2012 sera agité…
• Est-ce qu’un CEO digne de ce nom donnerait sa démission avant d’avoir touché son bonus de fin d’année ? C’est assez peu concevable, surtout avec un minimum de conscience professionnelle et surtout à quelques semaines de la « Wonder Week » et de Baselworld ? Après le mois de mars et les premières bourrasques qui suivront le Nouvel An chinois, tout sera possible…
• Est-ce qu’un groupe (fût-il de luxe) s’offrirait le luxe de remercier un de ses CEO juste avant les salons de Genève (pour les uns) et de Bâle (pour les autres) ? Sans doute pas, donc rien de vraiment urgent avant le mois de mars…
• Est-ce qu’un investisseur avisé, qu’il soit pékinois, moscovite, katangais, bangkokais ou zurichois, aurait le cœur ou l'incorrection de troubler les fêtes de fin d’année de ceux qu’il veut racheter ? On peut en douter : si elle est une institution ouest-européenne, la « trêve des confiseurs » est parfaitement admise sur tous les continents et dans les deux hémisphères. Calmons-nous, rien ne presse avant le début janvier…
••• Reste le sort des petites marques indépendantes qui pourraient ne pas dépasser le début de l’année pour mettre la clé sous la porte : de toute façon, qui s’apercevra de leur disparition ? Le signaler avant ou après les fêtes n’ajoutera pas un clou à leur cercueil, ni une fleur à leurs couronnes mortuaires...
5)
••• NOTÉ QUELQUES INFORMATIONS HORLOGÈRES
EN RVAC, EN BREF ET EN TOUTE LIBERTÉ…
••• CHAISES MUSICALES (1) : Jessica Nassif, qui assurait la communication d’Antiquorum Genève et qui avait efficacement orchestré la médiatisation de la dernière vente Only Watch, quitte la maison d’enchères, qui restructure son équipe genevoise…
••• CHAISES MUSICALES (2) : Eleonor Picciotto (la « fille de »), qui travaillait au marketing international de Harry Winston (New York), s’est trouvé un point de chute à Genève, chez MB&F, pour la communication et le marketing de la nouvelle boutique MAD (Mechanical Art Device). Sous le signe de la créativité, ce concept store genevois à peu près unique en Europe se situe au carrefour de l’art, de la mécanique et de l’horlogerie. Déjà ouvert, il sera officiellement inauguré le 12 janvier prochain, juste avant l’ouverture et comme en prélude à la « Wonder Week ». Les initiés se souviennent du « Follow Lolo » qui concernait le père (Laurent Picciotto). En apprenant l'arrivée d'Eleonor, les jeunes célibataires genevois trouveront vite l'adresse de la boutique MAD : « Follow Lele » ?
••• CHAISES MUSICALES (3) : Christian-Louis Col (ex-Richemont, ex-Charles Jourdan, ex-Golay Buchel) quitte la direction des ventes européennes de Marvin pour de nouvelles aventures, pour l’instant non précisées…
••• LES DERNIÈRES NOUVELLES MARQUES 2011 (1) : ERICK ELERA. Vous ne connaissez pas Erick Elera, et c’est bien normal parce que, en dehors du Pérou, où c’est une star de la télé locale (Al Fondo Ai Sitio), ce comédien et chanteur est à peu près inconnu. Il n’en a pas moins décidé de créer sa propre marque de montres – ce qui tendrait à prouver que l’Amérique latine est bien le prochain Eldora horloger, non ? Pas de quoi être jaloux d’un point de vue suisse : si la nouvelle marque Erick Elera devient la référence # 86/Génération 2011, on se fera une idée de ses montres sur YouTube…
••• LES DERNIÈRES NOUVELLES MARQUES 2011 (2) : OBRIS MORGAN. Encore un joyeux théoricien des « montres inspirées par les icônes » du XXe siècle horloger, en hommage au génie de leurs créateurs, évidemment ! Dans un esprit germano-chinois, c’est-à-dire militaro-servile, Obris Morgan (référence # 87/Génération 2011), qui se sous-titre « Deutscher » (au cas où on aurait des doutes), nous recopie tout ce qui bouge dans l’horlogerie à succès, du déclencheur de chronographe façon Graham aux grands classiques de la « plongeuse » (si possible en version Fifty Fathoms) ou de la « B-Uhr », avec un zeste de Panerai…
••• LES DERNIÈRES NOUVELLES MARQUES 2011 (3) : OLIVIER. Olivier Watch Company - à prononcer \ō-ˈli-vē-ˌā\ en phonétique internationale - est une nouvelle marque née à Los Angeles (Redondo Beach) et spécialisée dans les montres de plongée. Fondée par Roland Oliver Tetenbaum, Olivier sera la référence # 88/Génération 2011, mais on la gardera sans doute en mémoire à cause de son premier modèle, la « plongeuse » Olivier Bronze Diver, plutôt réussie sur le créneau un peu encombré des montres à carrure de bronze (dotée d’aiguilles en bronze, ce qui est plus rare). En souscription pour 850 dollars (mouvement automatique ETA) ou même 650 dollars (automatique Miyota) : un des meilleurs rapports qualité-prix du marché pour une montre étanche à 500 m...
••• LOUIS MOINET : à découvrir au GTE, pendant la « Wonder Week », une « Jules Verne Instrument III » très inspirée par Vingt mille lieux sous les mers. Jean-Marie Schaller (dont on retrouvera une très intéressante interview dans le premier numéro de Revolution Switzerland) se lance dans le titane/PVD noir et le caoutchouc pour habiller un beau mécanisme de chronographe monopoussoir à indications de fonctions : ça commence à se savoir chez les collectionneurs (qui font désormais le voyage à Saont-Blaise, aux portes de Neuchâtel), mais les finitions de Louis Moinet restent superlatives...
••• TOP MARQUES MONACO (1) : le succès du Top Marques Monaco (salon de vente muti-spécialisé dans le luxe : voitures, yachts et montres) ne pouvait que trouver un écho favorable en Asie, où vient de se tenir le Top Marques Macao (Sister Fair), dont Business Montres avait déjà rendu compte. Pour s’en faire une idée, une vidéo trouvée sur le site de Top Marques Macao…
••• TOP MARQUES MONACO (2) : tout succès en Occident se paie d’une contrefaçon immédiate en Chine, y compris les salons ! Le Figaro nous raconte ainsi la belle histoire du « Top Marques Shanghai », un « vrai-faux salon pour marques de luxe » qui a intégralement repompé le Top Marques Monaco (catalogue, site Internet, carte de visite, logo) en piégeant quelques marques dans cette aventure…
••• « LES CORPS DES C.E.O. » : chronique hilarante de Pierre Maillard (Europastar) dans Worldtempus, pour nous expliquer que, « aujourd’hui, le patron de marque incarne sa marque jusque dans son apparence, muscles ou rondeurs compris » ! Citation : « Du CEO, conformément aux canons de notre époque, on attend maintenant un corps en action. Un corps signifiant… (…) Au même titre que le produit, le CEO doit désormais se mettre en scène pour mieux se vendre. Et cette mise en scène passe notamment par les épreuves qu'il fait courir à son corps: vitesse, stress, réactivité de tous les instants. Par exemple, s'il se trouve propulsé à la tête d'une marque sportive, il doit mouiller sa chemise, au propre comme au figuré, sauter en parachute, conduire des voitures de course, plonger au fond des abysses, traverser des déserts en 4 x 4. Il devra toujours apparaître en pleine forme, bondissant et trépidant. Son bronzage ne doit jamais le lâcher et ses dents passer régulièrement chez l'hygiéniste. Il se doit aussi d'afficher une allure décomplexée et laisser tomber la cravate plus souvent qu'à son tour. Il doit construire une proximité des corps, il doit être dans la mêlée. (…) Dit autrement, le fond est tout entier dans la forme – physique »…
••• Une chronique qui incite à relire Les deux corps du roi (1957), une étude de « théologie médiévale » où l’historien Ernst Kantorowickz démontre comment le roi, au Moyen-Age, « possède un corps terrestre, tout en incarnant le corps politique qu’est la communauté constituée par le royaume. Cette double nature – humaine et souveraine – du « corps du roi » explique l'adage « Le Roi est mort, vive le Roi ! », le corps du souverain ne pouvant précisément mourir - les marques, non plus ! -…
••• CHAÎNE IMAGES DE « BUSINESS MONTRES » : pour ceux qui les auraient manqué ces derniers jours, une poignée de vidéos sur la chaîne images de votre Quotidien des Montres :
• « Les secrets de la fabrication du Magic Gold Hublot » : capote anglaise et cuillère en plastique + très haute technologie, c’est la bonne recette des alchimistes contemporains…
• « Diesel, une des meilleures pubs de cette fin d’année » : quinze secondes très générationnelles pour vanter le courage de porter des montres hors du commun !
••• « L’hydro-mécanique à la sauce Vincent Perriard » : une montre qui indique l’heure avec un fluide et c’est reparti pour la grande époque des concepts watches ébouriffantes !
••• « La nouvelle manufacture Laurent Ferrier » : la petite marque qui monte, qui monte – et qui ennuie les grandes – s’offre une micro-manufacture aux portes de Genève…
• « La nouvelle vitrine Slide de Xavier Dietlin » : enfin, des vitrines horlogères qui bougent un peu (animation repérée place Vendôme dans la boutique Hublot)…
••• CHINE (1) : les dix grandes tendances de la consommation en 2011, par les experts de Marketing en Chine, qui nous parlent de téléphone, de microblogging, de football, de voitures de luxe, de marques et de luxe de masse. Rien sur les montres : ils le font exprès pour nous vexer ou on a oublié de nous dire quelque chose ?
••• CHINE (2) : pas toujours fair-play, nos chers amis chinois ! On savait ces bureaucrates ex-communistes néo-capitalistes tatillons, formalistes et toujours prêts à d’inavouables combines. La preuve dans un article que Le Temps (Suisse) consacre aux malheurs de Valmont, nouvelle marque suisse de cosmétiques, dont la dynamique est entravé par les autorités de Beijing (Valmont est la seule marque de cosmétiques à avoir développé un partenariat avec l’horlogerie : on trouve dans certains spas Valmont des corners Rodolphe)...
6)
••• EXPLIQUÉ À DE NOMBREUX LECTEURS
LE RÉGIME ALLÉGÉ DE « BUSINESS MONTRES » DANS LES PROCHAINES SEMAINES...
Dans les semaines qui viennent, sans sacrifier les informations vraiment déterminantes, Business Montres fonctionnera en régime allégé pour mieux préparer la nouvelle version du site (accès payant réservé aux abonnés pour les trois-quarts des informations) et ses nouvelles fonctionnalités (réellement plus fonctionnelles que l’actuelle architecture « préhistorique »). Pour rire un peu, ne pas manquer la campagne « Libérez l’information horlogère », qui détourne au profit de la cause horlogère une campagne anti-censure de Reporters sans frontières (Business Montres du 3 décembre)...
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