Recherche avancée
A propos
Emplois

Achat - Vente

Relations d'affaires

Contact
 

Franc fort: l’Union syndicale suisse critique la BNS pour sa « passivité »
 
Le 06-01-2012

L’USS estime que le taux plancher devrait être relevé à 1,40 franc pour 1 euro. Elle attend de la BNS qu’elle soit «en mesure de faire son travail»

«La BNS doit être en mesure de faire son travail.» C’est en ces termes que le président de l’Union syndicale suisse (USS), le conseiller aux Etats Paul Rechsteiner (PS/SG), commente l’affaire Hildebrand. Il ne dit rien des reproches adressés au patron de la BNS. Il n’empêche: l’USS critique sévèrement la banque centrale pour sa «passivité» face au franc fort. «Si la BNS ne veut pas mettre en jeu des dizaines de milliers d’emplois et risquer une désindustrialisation de notre pays, elle doit agir conformément à son mandat, c’est-à-dire appliquer une politique monétaire qui aille dans l’intérêt général», a déclaré le Saint-Gallois à l’occasion de la conférence de presse annuelle de l’USS.

En clair: la BNS ne peut se satisfaire d’un taux plancher de 1,20 franc pour 1 euro. «Il doit être relevé au moins à 1,40 franc», plaide l’économiste en chef de l’USS, Daniel Lampart. Les dirigeants syndicaux ne se privent pas de rappeler qu’ils prêchaient dans le désert lorsque, en été 2011, ils réclamaient un taux plancher. Ce taux minimal a par la suite été fixé à 1,20 franc le 6 septembre. «Aujourd’hui, les acteurs économiques déterminants sont d’avis que l’économie suisse ne peut pas se permettre une forte surévaluation persistante du franc sans qu’il résulte des dommages importants», analyse Paul Rechsteiner. Pour Daniel Lampart, un «cours équilibré doit se situer entre 1,40 et 1,65 franc. Or la BNS est restée passive depuis sa décision de fixer un taux plancher à 1,20 franc», accuse-t-il. Citant une enquête de la BNS elle-même, publiée en décembre, Daniel Lampart affirme que «85% des entreprises industrielles souffrent de la surévaluation du franc».

Un taux de 1,40 franc réduirait la pression sur les salaires et les emplois. En complément, il attend de la Confédération qu’elle introduise un mécanisme de contrôle des mouvements de capitaux comme ce fut le cas, avec des bonheurs variables, dans les années 1970. Il soutient les travaux du groupe de travail mis sur pied par Eveline Widmer-Schlumpf. Cet organe passe au crible les avantages et inconvénients de plusieurs scénarios: taux d’intérêt négatifs, taxation des transactions, limitation de la circulation transfrontalière des billets de banque, restriction des acquisitions immobilières par des étrangers. «Mais ce ne sont que des études», a nuancé la ministre des Finances devant le parlement en décembre.

Une nouvelle décision de la BNS paraît d’autant plus importante à l’USS que les perspectives pour 2012 sont moroses. Daniel Lampart pronostique un PIB stagnant, un taux de chômage de 3,5% et un recul de l’indice des prix à la consommation de 0,4%. Comme la révision de l’assurance chômage, la hausse de la TVA et des primes maladie ainsi que le remboursement restreint de la taxe sur le CO2 minent le pouvoir d’achat, il ne faut pas compter sur la consommation pour relancer la machine, avertit-il.

On peut néanmoins donner un coup de pouce aux familles, estime-t-il. Il invite le gouvernement à redistribuer 2 milliards de francs à la population par des réductions des primes d’assurance maladie. D’où viendrait cet argent? De deux sources: l’excédent du compte 2011 de la Confédération, estimé à 1,4 milliard, et un correctif de la deuxième réforme de l’imposition des entreprises de 600 millions. Ce dernier montant découlerait d’une révision de la défiscalisation des agios, qui a fait l’objet d’un recours au Tribunal fédéral.

LE TEMPS

 



Copyright © 2006 - 2024 SOJH® All Rights Reserved

Indexé sous  WebC-I® - Réalisation Events World Time