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2012, l’année de tous les dangers ?
Un optimisme de façade est de rigueur, surtout à une semaine de la « Wonder Week » genevoise (SIHH), mais tout le monde serre les fesses en attendant les premiers vrais signes de ralentissement...
POUR CE DÉBUT DE SEMAINE, FIDÈLE AU POSTE DANS SON NID-DE-PIE, LA VIGIE DU LUNDI VOUS SIGNALE...
1)
••• LES PLUS BELLES CARTES DE VOEUX
REÇUES POUR CE DÉBUT D’ANNÉE 2012...
La plus réussie dans la catégorie cartes « physiques » : incontestablement Chanel, avec ses guirlandes de symboles dorés scintillants. Sur le podium : MB&F (un magistral découpage métallique de l’astéro-hache) et Bell & Ross (une animation découpée sur le thème de la Twelve O’Clock). Accessits à Rolex (subtil et précieux filigrane de couronne découpée), Breitling (un Père Noël copilote) et Vacheron Constantin (papier découpé). Manifestement, c’était l’année du découpage pointilliste...
••• Dans la catégorie cartes « virtuelles » : bravo à Jean-Marc Wiederrecht (Agenhor) pour sa carte pédagogique (horloge astronomique de Lyon), fascinante animation insecticide (en mode zoo-numérique) pour TAG Heuer et félicitations à Stéphanie Guglielmetti (une de nos meilleures « artistes du temps ») pour sa séquence sur les Douze coups de minuit. Malheureusement, d’une façon générale, ces e-cartes de vœux sont plutôt décevantes...
••• Tableau d’honneur 2011 : les cartes de vœux « gastronomiques », dont la plus connue est le fromage d’alpage signé Hublot - toujours aussi délicieux -, mais la mode des produits locaux en dégustation commence à prendre le pas sur la tradition des chocolats suisses.
2)
••• LA RENTRÉE DE FRANCO COLOGNI
DANS LE RÔLE (DIFFICILE) DE LA « CASSANDRE 2012 »...
Le parrain de la Fondation de la haute horlogerie n’a jamais mâché ses mots, et c’est aussi pour ça qu’on l’aime. Pour ce début d’année, il fait souffler une vague de froid polaire sur l’hyper-optimisme de rigueur avant la « Wonder Week ». Dans « L’air du temps », sa chronique-éditorial de HH magazine de la haute horlogerie, il ne craint pas le mélodrame en jouant les Cassandre : « Loin de moi l’idée de prophétiser des malheurs mais je crois qu’un coup d’œil prudemment positif sur 2012 peut s’avérer pour le moins salutaire, sinon sage, de la part de qui s’attend à un sort rayonnant ou de qui prévoit au contraire des temps semés d’angoisses... (...)
••• Face aux 20 % de croissance des marchés horlogers en 2011, il joue la prudence : « A la lecture de ces résultats, on croirait presque que les turbulences dont on parle tant et dont tout le monde se préoccupe ne touchent pas le ciel bleu de la Suisse… C’est là que Cassandre entre en scène : quand on parle de ventes à l’exportation, il est clair qu’on ne parle pas des ventes au client final. Il faudra donc voir combien les stocks pèseront sur le marché à la fin de l’année ; autrement dit, combien de montres resteront invendues. Une donnée qui dépendra évidemment du client final, de ses ressources, de sa disponibilité économique et psychologique à investir dans un nouveau joyau de Haute Horlogerie… (…)
••• « Conclusion : quand je me fais Cassandre, je ne prétends pas prédire un drame mais faire une prévision prudente qui se concrétisera positivement. Bien sûr, comme dans toute œuvre lyrique, le scénario peut toujours comporter quelques morts et blessés, mais je souhaite qu’il n’y en ait pas dans le monde de la Haute Horlogerie car, qu’ils soient petits ou grands, la perte serait douloureuse… On n’écouta pas Cassandre et les Troyens firent entrer le cheval chargé de guerriers achéens. Je souhaite simplement qu’un appel à la prudence et à l’optimisme, pour modeste qu’il soit, connaisse une meilleure issue ». Du vrai Business Montres dans le texte, mais il ne faut pas le répéter…
3)
••• LES DRÔLES DE VOITURES MOBILISÉES
PAR MB&F POUR LA « WONDER WEEK » GENEVOISE...
Inauguration officielle ce jeudi de la boutique MAD Gallery (Mechanical Art Device) ouverte par Maximilian Busser à Genève (Vieille Ville) : pendant la « Wonder Week », les détaillants et les journalistes qui ont rendez-vous à l’Hôtel de la Paix (base traditionnelle de MB&F pendant les salons de janvier) seront invités à visiter la MAD Gallery. Les engins mécaniques qui assureront la navette ne seront pas vraiment conventionnelles. Elles seront elles mêmes des témoignages de ces beaux-arts de la mécanique exposées à la boutique : au choix, vélo, robot ou jouet mécanique ? On trouve dans la boutique une voiturette Konstantin B de la styliste/designer slovène Nika Zupanc (image ci-dessus), avec des lignes très inspirées par les voitures de la fin des années 1950, notamment des DS Citroën. Faudra-t-il pédaler pour rejoindre la MAD Gallery ? De quoi transformer la « Wonder Week » en salon de l’Auto... et du jouet automobile !
4)
••• LA FAUSSE GUERRE HERTZIENNE
QUI CACHE UNE VRAIE COURSE À LA PRÉCISION...
Si la course aux hyper-hautes fréquences est le nouveau champ de bataille des horlogers (voir nos articles précédents à ce sujet), il ne fait pas se cacher que le but final de cette guerre reste la précision des montres mécaniques. Précision qui n’est aujourd’hui que relative (heures-minutes-secondes pour la certification chronométrique) et, semble-t-il, plus tellement adaptée aux nouvelles hautes fréquences projetées par l’avant-garde horlogère ! S’il y a une fausse piste, c’est celle de la « course aux Hertz » (Hz) à n’importe quel prix. En soi, la course aux Hz n’a aucun intérêt ! En matière de conquête des Hz, non seulement les catégories des horlogers sont floues (et non scientifiques, voire pré-scientifiques) par rapport à celles des électroniciens ou des physiciens, mais, en plus, elles sont dénuées de sens si on ne les rattache pas à une vraie quête de la précision : c’est quand on maîtrise le 500 Hz et parce qu’on le maîtrise qu’on peut travailler efficacement au 50 Hz ou, a fortiori, au 5 Hz...
••• Encore faut-il prouver cette maîtrise et pouvoir étalonner le centième ou le millième de seconde ainsi mesuré ! Qui peut garantir les fractions décimales, les centésimales ou – pire ! – les millésimales obtenues ? A moins de rester dans de purs effets d’annonce, on manque sérieusement de « juges de paix », de méthodes et de nouveaux standards capables de faire l’unanimité dès qu’on s’échappe aux 3, 4 ou 5 Hz qui sont la norme de l’horlogerie contemporaine : il semblerait que TAG Heuer s’emploie très sérieusement à mettre en place une nouvelle certification qui sera cette fois chronographique (et non plus chronométrique), donc fondée sur la précision dans l’écriture ou du moins l’affichage des temps courts...
••• Dans cette course à l’armement hertzien, où chacun y va de son « Hz dropping », avec un record à 926 Hz provisoirement gagné par De Bethune, on sait de toute façon qu’on change de paradigmes physiques pour les animations mécaniques supérieures à 500 Hz : les marges d’erreur explosent de façon exponentielles et les architectures classiques (balancier, ancre suisse, spiral et rouages plus ou moins réalisés en silicium) doivent céder la place à de nouveaux concepts post-huygensiens. Les évolutions ne suffisent plus, il faut une révolution – et peut-être des concepts mécaniques non-huygensiens, comme il existe des géométries non-euclidiennes ! En-deçà des 500 Hz, ce sera de l’horlogerie mécanique extrême : TAG Heuer, Montblanc, Zenith, Chopard, Breguet ou Audemars Piguet s’y emploient. Au-delà, sans doute avec TAG Heuer et De Bethune, on entrera dans une méta-horlogerie intermédiaire entre la mécanique et l’électronique - un saut « quantique », comme aime à le répéter Jean-Christophe Babin, le président de TAG Heuer...
••• C’est du côté de cette avant-garde que Denis Flageollet et son équipe (De Bethune) ont voulu tenter une incursion, avec leur concept de nouvelle « résonique horlogère » (Business Montres du 9 décembre dernier, info n° 1). Le co-fondateur s’en explique – sur un ton étrangement zen (quasiment lymphatique) – dans une vidéo de The Watches TV, qui mélange malheureusement les séquences pédagogiques consacrées à cette « résonique » et la classique visite d’une manufacture qui produit des mouvements tout aussi classiques. Un examen attentif de la vidéo laisse cependant apparaître, derrière Denis Flageollet, le grossissement au microscope de cet échappement à 926 Hz, avec l’oscillateur magnétique (vibration imperceptible) à droite de l’écran et le « rotor » à dents sinusoïdales qui tourne tellement vite qu’on en devine à peine la rotation (2 500 tours/minute : sous le gros pivot à droite de l’écran), tandis qu’on devine une aiguille dont la vitesse s’emballe derrière la tête de Denis Flageollet. Pour lui, au-delà de 10 Hz, on dépasse les capacités phsyco-mécaniques du balancier-spiral : d’où son choix d’abandonner ce système classique au profit d’un système de résonance pour un oscillateur « acoustique » (fréquence sonore entre 20 HZ et 20 000 Hz) qui engendre un échappement de type magnétique (la régulation du temps se fait par résonance entre le « rotor » et l’oscillateur), qui échappe aux exigences de lubrification et d’usure mécanique accélérée.
••• Un des aspects les plus intéressants de la démarche de De Bethune reste cependant sa volonté de travailler en open source, sans déposer de brevets dans ce domaine, en ouvrant ses données et ses travaux à d’autres équipes de recherche, même concurrentes. C’est trop nouveau et inattendu dans l’horlogerie pour n’être pas souligné, surtout dans un temps qui voit trop souvent les avocats relayer les horlogers sur le terrain de la propriété intellectuelle : on peut déjà parier que le nouveau Timewriter de Montblanc sera ausculté de très près par les experts de TAG Heuer (Business Montres du 4 janvier, info n° 3) ! Il serait dommage que les batailles horlogères ne puissent plus se gagner que dans les prétoires, et non plus sur les établis...
5)
••• LES CINQ ERREURS À NE PAS COMMETTRE
À PROPOS DE JEAN-CLAUDE BIVER (HUBLOT)...
Il faudra surveiller de près l’évolution de la passation des pouvoirs en cours chez Hublot, puisqu’il est très rare de voir un grand capitaine d’industrie réussir à passer le flambeau de son vivant, en douceur et sans dégâts pour son entreprise. La passion horlogère est telle que beaucoup de grands acteurs, comme Molière, se résignent à ne s’effacer qu’en pleine scène, dans leur fauteuil. Effaçons d’emblée quelques idées reçues concernant Jean-Claude Biver...
••• 1) NON ! Il ne part pas à la retraite, puisqu’il reste président du conseil d’administration de la société (chairman), plus particulièrement chargé de la stratégie produits, marketing, communication et relations publiques. Mission non honorifique qui suffit à occuper son homme...
••• 2) OUI ! Il reste le « patron » de la marque et son porte-parole pour les événements stratégiques qui engagent Hublot (innovations fortes, contrats importants, rendez-vous professionnels majeurs). Ce qui ne minore pas le rôle-clé de Ricardo Guadalupe – occupé à l’opérationnel day to day – dans cette nouvelle dyarchie...
••• 3) NON ! On n’a pas fini d’entendre parler de lui, puisque ses nouvelles fonctions présidentielles lui laissent davantage de temps pour renforcer son rôle de « porte-parole » médiatique de toute l’industrie suisse - depuis la disparition de Nicolas Hayek, il en est devenu le référent international...
••• 4) OUI ! Il s’agit d’un renforcement de la direction de Hublot, qui prend ainsi du muscle pour faire face à son développement international et à une globalisation de ses activités qui ne pouvait plus reposer sur une seule tête, aussi bien structurée soit-elle...
••• 5) NON ! Jean-Claude Biver n’est pas à l’article de la mort - médicalement parlant -, même si sa légionellose chronique continue à le tourmenter insidieusement, en l’obligeant à se surveiller, avec le devoir d’alléger son emploi du temps dès qu’il le peut...
••• L'ABSURDE RUMEUR SUBALTERNE : non, il n’abandonne pas ses équipes, ni sa marque, au milieu du gué, pour aller prendre la présidence d’une autre manufacture. Et, pourtant, celles qui auraient besoin d’un « bon coup de Biver » ne manquent pas ! De même, il ne cherche pas non plus à créer sa propre marque : c’est – jusqu’à nouvel ordre – uniquement avec la renaissance réussie de Hublot et en statufiant la marque comme une « classique du XXIe siècle » qu’il veut marquer l’histoire de l’horlogerie et y laisser une trace...
6)
••• LES PETITS CHANGEMENTS QUI VONT DONNER
DU FIL À RETORDRE AUX MAISONS D’HORLOGERIE...
Deux mauvaises nouvelles simultanées qui vont tout de même poser quelques soucis aux horlogers ! Mais qu’est-ce qu’ils ont tous à jongler avec les fuseaux horaires et avec les heures légales ?
• Changement prévisible de tous les affichages sur les montres à multiples fuseaux horaires de la famille « heures du monde » : depuis le 1er janvier, les îles Samoa ont renoncé à se placer dans le fuseau horaire UTC/GMT + 13, avec UTC/GMT + 14 en heure d’été (au lieu du fuseau horaire UTC/GMT – 11 sans heure d’été). Pas simple : pratiquement tous les horlogers vont devoir recalculer leur disque des places de référence (heures d’hiver comme heures d’été), même pour les montres lancées en 2011 : dommage, les Samoa étaient très pratiques pour indiquer une ville de référence dans ce fuseau – 11 dépourvu de terres émergées...
• Autre souci, cette fois pour les maniaques de la précision : par décision du Bureau international des poids et mesures et du Service international de la rotation terrestre, Paris), la journée du 30 juin comptera une seconde de plus. En temps UTC, après 23 h 59 m et 60 s, on comptera une seconde intercalaire (leap second) à 0 h 0 m et 0 s. De quoi affoler tous les compteurs chronométriques suisses...
7)
••• UNE RAPIDE SÉANCE DE RATTRAPAGE
POUR CEUX QUI AVAIENT PRIS DU CHAMP AU COURS DE CES DERNIÈRES SEMAINES...
Parce que c’était publié, ici et nulle part ailleurs, en toute liberté, en priorité ou en exclusivité, et parce que c’est ici que s’écrit, à chaud, au jour le jour, la chronique de la grande histoire des marques, des montres et de ceux qui les font...
• Vers une nouvelle certification chronographique ? La précision purement chronométrique a peut-être du souci à se faire, et le marketing qui va avec encore plus (Business Montres du 4 janvier, info n° 3)...
• Le jugement qui menace tous les droits de propriété intellectuelle : apparemment, pour les juges parisiens, les marques ne sont pas propriétaires des droits sur les dessins qu’elles utilisent (Business Montres du 6 janvier)...
• Comment Corum a choisi le bon ambassadeur au bon moment : Loïck Peyron en gendre idéal pour les mariages entre une marque de montres et un aventurier sportif (Business Montres du 7 janvier)...
• Les grands anniversaires qui marqueront 2012 : ceux qui concernent l’horlogerie ou la périphérie des objets du temps (Business Montres du 5 janvier et Business Montres du 6 janvier)...
• Les onze meilleures nouvelles de 2011 : une sélection non exhaustive et non définitive des plus belles histoires de l’année (Business Montres du 8 janvier)...
• Vraiment si « révolutionnaire » que ça, le concept hydro-mécanique de HYT ? Quelques doutes subsistent (Business Montres du 6 janvier)...
• Les premières « chaises musicales » de l’année, avec les premières « nouvelles marques de l’année 2012 » (Business Montres du 4 janvier, info n° 9)...
• Jean-Claude Biver qui prend du champ en confiant l’opérationnel à Ricard Guadalupe, son plus fidèle lieutenant (Business Montres du 5 janvier)...
• Le Baromontres de décembre 2011, pour les capricieuses évolutions de la météo horlogère de l’entrée dans l’hiver (Business Montres du 2 janvier)...
• Et la séance de rattrapage de la semaine dernière, pour ceux qui étaient partis encore plus longtemps (Business Montres du 4 janvier, info n° 6)...
8)
••• QUELQUES INFORMATIONS HORLOGÈRES À LA VOLÉE,
EN VRAC, EN BREF ET EN TOUTE CURIOSITÉ ÉDITORIALE...
••• CHAISES MUSICALES (1) : Jean-Marc Lacave, qui dirigeait depuis 2007 les opérations de LVMH Montres et joaillerie à Hong Kong (après avoir exercé la même responsabilité au Royaume-Uni), quitte – provisoirement, on l’espère – les montres pour prendre la direction générale de la maison de champagne Veuve Clicquot Ponsardin (LVMH)...
••• CHAISES MUSICALES (2) : tout le monde ne l’a pas encore compris clairement, mais le nouveau CEO de Hublot est Ricard Guadalupe (ex-directeur général), fidèle lieutenant de Jean-Claude Biver depuis deux décennies (voir ci-dessus : info n° 00)...
••• NOUVELLES MARQUES 2012 (1) : la griffe de mode Vicomte A était un des derniers labels tendance à ne pas avoir de déclinaison horlogère. Business Montres s’en étonnait en septembre dernier (info n° 6 du 12 septembre). Cette « anomalie » est réparée, puisqu’une licence horlogère vient d’être signée avec le groupe français Ambre (Morteau), qui gère déjà des marques comme Yema, Catena ou Yonger & Bresson : Vicomte A sera donc la référence # 4/Génération 2012. Les bons vicomtes font les bons amis : présentation de trois lignes à prix accessibles attendue pour l’automne 2012, avec une avant-première à Baselworld...
••• NOUVELLES MARQUES 2012 (2) : Ships Jet Blue est une de ces nouvelles marques qui animent la scène fashion japonaise et qui tiennent la dragée haute aux griffes comparables en Europe. Il était fatal que Ships Jet Blue développe sa propre marque de montres : c’est fait avec la nouvelle collection des « Ships Jet Blue Army Watch », inspirée par les montres militaires des années 1950-1980 - les modeux japonais en sont fous. Cette Army Watch, évidemment servie avec un bracelet OTAN à rayures contrastées, sera donc la référence # 5/Génération 2012...
••• NOUVELLES MARQUES 2012 (3) : sur un cadran, MWG, ça fait plus sérieux que Molarity Watch Group ! Molarity : « concentration de matière », ou « quantité de matière par unité de volume ». Pour les nuls, ça veut dire « concentration »... Pas vraiment sexy comme sémantique de marque ! Donc, lancement de MWG (référence # 6/Génération 2012) sur le créneau hongkongais de la grosse « patate » (48 mm) de style techno-baroudeuse, avec mouvements Miyota ou ETA, détails hypertrophiés (couronne, protège-couronne, poussoirs, détails du cadran) et prix accessibles (autour de 400-600 dollars, avec une distribution mixte, physique et on line) tirée par des pratiques de hard discount (50 dollars de remise immédiate aux « watch enthusiasts », ça rappelle le bon vieux couponing)...
••• NOUVELLES MARQUES 2012 (4) : on connaissait déjà le concept d’affichage luni-solaire Soltime (primé au Salon des inventions de Genève). Voici maintenant, dans le même esprit, les montres-bracelets Louis Jeansol (Besançon), avec leur cadran 24 h et leur affichage Lune-Soleil sur une base de mouvement à quartz suisse, à des prix situés entre 500 et 600 euros. Encore une marque française sympathique, qui devient donc la référence # 7/Génération 2011...
••• TROPHÉE JULES VERNE/CORUM : la victoire et le record de Loïck Peyron (qui sont aussi une belle consécration pour Corum : Business Montres du 7 janvier 2012) restent en travers de la gorge des anciens « rois de la mer » britannique, ulcéré qu’un de ces damned froggies français puisse devenir le meilleur marin de son époque. En lisant le Telegraph anglais, pas de doute : c’est un marin british (Brian Thomson, le seul « grand-breton » sur 14 équipiers) qui a battu le record et qui s’inscrit dans la tradition de Drake, de sir Francis Chichester et de Dame Ellen MacArthur. Comme on le chante dans les bouges, « Et merde pour la reine d’Angleterre... » !
••• ANNÉE DU DRAGON : dans la série « Plus Chinois que moi, tu meurs », deux dragonneries supplémentaires. D’abord, une nouvelle collection Vertu : Signature Dragon (dragons à quatre dents d’or ou d’argent), avec saphir, émeraude ou diamant. Ensuite, un paire de sneakers « Année du dragon » chez Nike (quatre modèles)...
••• ANTIDE JANVIER : excellente initiative d’un des animateurs du forum Horlogerie suisse, qui a décidé de recenser quelques livres horlogers de référence téléchargeables sur Internet (du moins ceux qui sont numérisés dans les bibliothèques suisses). Il vient de commencer par l’Essai sur les horloges publiques pour les communes de campagne d’Antide Janvier. On découvre sur le site de téléchargement que le plus célèbre ouvrage de Ferdinand Berthoud, Histoire de la mesure du temps par les horloges (1802), difficile à trouver quoique réédité, est lui aussi téléchargeable gratuitement...
••• PUBLICITÉ TÉLÉVISÉE : 1er juin 1941, à la télévision américaine, en prélude à un match entre les Brooklyn Dodgers et les Philadelphia Phillies, un écran publicitaire. Peut-être le premier de l’histoire pour un produit de grande consommation, et sans doute le premier pour une marque de montre ! En promo : Bulova, qui était alors une des plus grandes marques de montres des Etats-Unis. Une intéressante découverte d’Hodinkee...
••• ÇA VA MIEUX EN LE DISANT : rendons à Caran d’Ache ce qui lui revient, en enlevant à Jacob & Co ce qui ne lui revient pas. Fin décembre, Business Montres (28 décembre, info n° 3) s’est fourvoyé en estimant que Jacob & Co venait de créer le « stylo-le-plus-cher-du-monde », qui ne coûtait qu’un petit million de dollars. Erreur de notre part : à côté du Caran d’Ache 1010 Diamonds à 850 diamants (pesant 24,6 carats), facturé 1,5 million de dollars, le Jacob & Co fait un peu Bic bas de gamme...
••• BLACK BELT : la « marque des ceintures noires » créée par Yvan Arpa célèbre le retour des « Fantastic Four » – à ne pas confondre avec les « Fantastic Four » (super-héros des Marvel Comics), ni avec les « Fabulous Four » (Beatles). Pour Yvan Arpa, ce sont les quatre premiers vainqueurs du premier championnat du monde de kickboxing, en septembre 1974. Depuis cette année, ces quatre héros des arts martiaux ne s’étaient pas retrouvés, mais Carl Emery et Yvan Arpa les ont réunis en Suisse dans le « Panthéon », un cercle fondé pour promouvoir l’éthique des arts martiaux. Ils portent désormais une Black Belt...
••• RJ-ROMAIN JEROME (1) : le fameux capitaine de la publicité RJ-Romain Jerome enlève le haut, enlève le bas, garde sa casquette et plonge dans le bain avec le Titanic ! Il se lâche en couverture du dernier numéro de Plaza Watch, le magazine horloger le plus inventif du moment...
••• RJ-ROMAIN JEROME (2) : inutile de prendre rendez-vous avec Manuel Emch, le 11 avril prochain ! Ce jour-là, il a toutes les chances d’être parti à New York faire son marché : 5 500 objets retrouvés sur le lieu du naufrage du Titanic, à 600 km des côtes de Terre-Neuve, par 3 800 m de fond, seront dispersés aux enchères chez Guernsey’s New York. Au choix : morceau de coque de 17 tonnes (de quoi faire quelques boîtiers en acier massif du Titanic) aux boutons de manchette en or, en passant par une paire de jumelles et quelques assiettes, plus des bijoux et même une montre...
••• ROLEX (1) : vers un retournement de l’anti bling-bling primaire ? Le journaliste Eric Brunet (RMC) vient de publier Pourquoi Sarko va gagner (éditions Albin Michel), où il explique à quel point il est stupide de transformer l’apparence du président de la République en « crime social ». Allusion, évidemment, à sa Rolex : « Vulgaire, Nicolas Sarkozy ? Peu m’importe. Je juge un homme politique à ses actes, à la façon qu’il a de se tenir debout dans la tempête et non à la coupe de son costume ou à la montre qu’il porte au poignet. “Le monde récompense plus souvent les apparences du mérite que le mérite même“, observait La Rochefoucauld dans ses Maximes »...
••• ROLEX (2) : les icônes Rolex personnalisées sont plus que jamais à la mode, mais on est maintenant très loin des simples boîtiers retraités en PVD noir. Black Out Concept (Swiss Made pratique maintenant la Deepsea restylée en turquoise, en carmin ou en orange : c’est culotté, certes, mais au fond pas si vilain que ça à regarder ?
••• CHINE (1) : pourquoi les Chinois mâles achètent-ils autant de montres ? C’est peut-être pour faire plus riche et afficher cette aisance sociale qui capte l’attention des Chinoises femelles, qui semblent ouvertement préférer les riches, et l’argent à l’amour : « Les Chinoises n’aiment pas les hommes pauvres », nous révèle le Quotidien du peuple, en rendant d’une enquête menée auprès de 50 000 Chinoises... |