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Magistrale démonstration « culturelle » chez De Bethune, qui a répondu à une demande mexicaine en créant une série limitée de montres qui rendent hommage à l’art du temps des anciens Mayas et de leurs fascinants calendriers...

••• DE BETHUNE
« IXe INFRAMONDE MAYA »

Tout le monde a entendu parler du calendrier maya, et de son échéance « fatale » du 21 décembre 2012 : votre Quotidien des Montres a souvent parlé des marques qui s’intéressaient (dernier article : Business Montres du 23 décembre, info n° 2), mais De Bethune surprend tout le monde avec sa nouvelle montre « Ixe Inframonde », directement inspirée par les pétroglyphes relatifs au temps de l’ancienne civilisation maya. Argument culturel : « La neuvième marche du Bolon Yokte Ku, la pyramide cosmique de la civilisation Maya, symbolise l'avènement d'un nouveau monde, le neuvième inframonde, selon lequel l'évolution de la conscience atteint son stade le plus élevé »...

••• POUR SALUER CE PASSAGE DE L’HUMANITÉ DANS CET INFRAMONDE, De Bethune mobilise les métiers d’art traditionnels de l’horlogerie (mécanique et décoration) pour rendre hommage à une autre tradition, celle des beaux-arts du temps qui passe chez les Mayas, qui étaient passionnés par le calcul du temps et dont le calendrier était d’une complexité pré-technologique particulièrement ardue à comprendre. Le cadran en or massif de cette série de montres (12 pièces, toutes différentes) est en or massif gravé à la main par Michèle Rothen, oxydé et rehaussé d’inserts en acier bleui qui reprennent les chiffres de l’arithmétique mata. 31 inserts pour le tour des heures ! 20 micro-sculptures de glyphes mayas pour les différents jours du calendrier (divinités, animaux et objets sacrés). Toujours au cœur de la montre, un baktun (glyphe) qui indiquait un des éléments du « Temps long » chez les Mayas (144 000 jours)...

••• NOUVELLE TRANCHE DE CULTURE MAYA : « La tradition savante maya, retranscrite en partie dans des manifestes ou codex traitant principalement de sciences astrales témoignent d'un grand intérêt et d'une réelle fascination pour les longues périodes, les dates et les événements éloignés, passés et futurs. Les savants Maya ont mis en place un système arithmétique sophistiqué composé principalement de glyphes de période et de glyphes numériques, associés aux signes et hiérarchisés pour le compte du “Temps Long“ »...

••• POUR EN REVENIR À LA CULTURE HORLOGÈRE, on notera l’évolution que symbolise, pour De Bethune, cette incursion en terre mexicaine. La marque s’était jusqu’ici vouée à la défense et à l’illustration de la tradition européenne dans l’expression du temps. Elle s’ouvre maintenant à d’autres cultures du temps, en saisissant l’occasion du très controversé « 21 décembre 2012 » pour nous intéresser à d’autres logiques que notre décompte des jours et des heures. Horlogèrement, la montre est irréprochable, mais c’est bien le moins qu’on peut attendre de De Bethune : on notera (image ci-dessus) les aiguilles en verre saphir et acier bleui, qui permettent de ne rien manquer des micro-sculptures, qu’il faut examiner à la loupe. Ne pas se fier à cette image, qui ne rend vraiment pas hommage à la qualité superlative de cette montre et qui ne traduit en rien l’émotion qu’elle procure : les différentes oxydations de l’or font luire les glyphes d’un éclat qui est celui des vieux trésors retrouvés au fond des tombes millénaires. On est à la fois dans Indiana Jones et chez Leonard de Vinci, mais aussi chez Abraham Louis Breguet et – mécanique oblige – chez un de ses meilleurs héritiers, le toujours inventif Denis Flageollet, co-créateur de De Bethune (même s’il faut reconnaître, dans cette proposition artistico-maya, la « patte » et la haute culture d’un David Zanetta)...

••• COMBLE DE BONHEUR : on aurait pu craindre, après l’Aiguille d’or du Grand Prix de Genève (à découvrir de près dans le salon De Bethune de l’hôtel des Bergues), un relâchement de la marque. Pas question ! L’année 2012 sera une encore plus grande année De Bethune, avec un concept extrême de montre-téléphone-de-poche, mais aussi un petit bijou en 40 mm et quelques éditions limitées « Aiguille d’or », plus quelques surprises dont nous reparlerons...